L'ère
des Grandes Découvertes, au siècle
précédent, a donné à la
marine à voile ses lettres de créance;
l'ère suivante, celle des compétitions pour
l'exploration des richesses et la maîtrise des
mers, consacre le grand voilier à vocation
militaire. Époque du vaisseau par excellence, les
XVII° et XVIII° s sonnent le glas de la marine
à rames.
Des
expéditions sont organisées en direction du
Canada dont les plus importantes sont celles de Samuel de
Champlain (1603, 1606, 1607,
). Un
établissement est fondé en Acadie (1604) et
le comptoir de Québec (1608) est rétabli.
Les missionnaires, récollets puis jésuites,
poussent Champlain à s'immiscer dans les querelles
entre Indiens, car ils considèrent comme relevant
de leur seule autorité les paroisses des
"convertis". Toutefois, en 1627, on ne compte que 65
Français à Québec et une centaine
d'autres dans le reste du pays. Les "colons" ne
pratiquent guère que le commerce, et en
particulier le trafic des fourrures.
Aux
Antilles, des Havrais s'installent à St Christophe
(1626). D. de La Ravardière prend pied en Amazonie
en 1609 (Sao Luis) où il se heurte aux Portugais.
En 1624 des Français s'empare de la
Guyane.
Les
tentatives faites par Henri IV en vue de créer des
compagnies de navigation qui auraient le monopole du
commerce avec les Indes occidentales ou les Indes
orientales n'ont guère de succès. Les
capitaux manquent ou se dérobent et les armateurs
préfèrent garder leur liberté
d'action.
La
politique protectionniste du commerce trouve son
expression dans le trafic entre métropoles et
colonies. Aux XVII° et XVIII° s., la marine
marchande devient l'instrument de la colonisation.
France, Hollande, Angleterre, Portugal et Espagne
disposent de flottes importantes, consacrées au
trafic entre leurs possessions des Indes ou
d'Amérique. Les grandes compagnies,
déjà prospères grâce au
commerce de l'argent, jouissent de fructueux monopoles
conférés par leurs gouvernements; les plus
puissantes vont chercher le thé et les soieries
jusqu'en Chine. Dans l'Atlantique, la France,
l'Angleterre et la Hollande font le commerce du sucre, du
rhum et du tabac avec leurs colonies américaines,
mais c'est au départ des côtes de
Guinée que s'opère le trafic le plus
fructueuse: la sinistre traite des esclaves
noirs.
La
marine à voile s'affirme partout: moins de nefs,
mais des "caravelles" et des "galions" espagnols. La
tendance au gigantisme se manifeste avec le "vaisseau"
dont l'avènement illustre les progrès de la
construction navale. La coque perfectionne ses liaisons
intérieures: l'assemblage devient plus
précis, le bois est longuement traité dans
l'eau saumâtre. L'aspect extérieur se
modifie: la courbure du pont s'atténue, tandis que
les châteaux s'abaissent, puis s'arrondissent
à l'avant et à l'arrière (fin du
18° s.). L'amélioration la plus notable
concerne le gréement: le vaisseau est
gréé en 3 mâts carrés; chacun
des 2 grands mâts porte 3 voiles carrées
étagés: misaine ou grand-voile, hunier,
perroquet, surmontées d'une quatrième voile
carrée, le cacatois (fin 18° s.); le
mât d'artimon reçoit une grande voile
trapézoïdale, l'artimon, que dominent 2 ou 3
voiles carrées: perroquet de fougue, perruche,
cacatois de perruche; diverses voiles sont fixées
à l'extrémité du beaupré pour
améliorer les facultés d'évolution
avant que n'apparaissent les focs triangulaires (18°
s.). Aux progrès des coques et des
gréements qui améliorent la tenue à
la mer et les qualités évolutives
correspond l'accroissement des dimensions. Le premier
vaisseau à 3 ponts, le "Sovereign of the Seas",
construit en Angleterre en 1637, mesurait 45
mètres de long et jaugeait 1500 tx.
Entre
l'avènement d'Henri IV (1589) et la mort de
Colbert (1683), la monarchie française fonde son
premier empire colonial. Au départ, il n'y a aucun
dessein d'ensemble. La paix intérieure est
à peu près rétablie grâce
à l'Édit de Nantes en 1598, ce qui favorise
la reprise de la vie économique. La fin des
guerres de religion a libéré des
gentilshommes avides d'aventures, de terres et de
richesses. L'Espagne est affaiblie. L'Italie et le St
Empire demeurent morcelés. Le mercantilisme tend
à dominer la politique économique en tant
que système de pensée et d'intervention.
L'élément fondamental de la doctrine
consiste dans l'ébauche d'une théorie de la
balance commerciale, à savoir que
l'excédent de la balance est source de
prospérité et de puissance, et qu'il peut
résulter d'une action concertée de
l'État, ce qui suppose le renforcement de ce
dernier. Tel est précisément le cas de la
France au 17° s. Dans cette perspective, il importe
de contrôler des territoires qui pourront fournir
à la métropole les produits qui lui
manquent. Il n'est plus tellement question de
quérir de l'or. En 1609, Marc Lescarbot
écrit: " La plus belle mine que je sache, c'est du
blé et du vin avec la nourriture du bétail;
qui a ceci a de l'argent". En 1615, Montchrestien a
développé ses arguments en faveur de
l'expansion coloniale: la gloire, le développement
du commerce, l'émigration et la conversion.
L'opinion est loin cependant d'être unanime. Si
Lescarbot conseille de " coloniser des terres nouvelles
", si Montchrestien estime qu'il faut " planter et
provigner de nouvelles Frances ", pour Sully, par contre,
de "telles conquêtes" sont
"disproportionnées au naturel des Français"
et "l'on ne tire jamais de grandes richesses de lieux
situés au-delà de 40°".
Avec
Richelieu, on peut prudemment parler, pour la
première fois, d'une politique coloniale
systématique. Le point de départ
néanmoins ne concerne que la marine. Richelieu a
fait créer pour lui en 1626 la charge de
"Grand-maître, chef et surintendant
général de la navigation et du commerce de
France". Le programme qu'il développe en 1627
n'est pas colonial en apparence. Il s'agit avant tout du
commerce "de mer" auquel les nobles peuvent
désormais se livrer en contrepartie, des armateurs
et des marchands au long cours pourront accéder
à la noblesse. Pour favoriser ces
activités, Richelieu cherche à
développer la marine de guerre et à
créer des compagnies de commerce. Celles-ci
(imaginées par un marin, Isaac de Razilly)
disposent de la propriété du sol "en toute
justice et seigneurie", du monopole du trafic avec la
métropole, de l'exemption de certains droits
d'entrée ou de sortie et de primes royales sous la
forme de subventions ou de livraisons de bâtiments.
En contrepartie, les compagnies sont soumises à
certaines obligations: prendre à leur charge les
frais d'administration, de justice et de
sécurité, assurer le fonctionnement de
l'institution des "engagés" (véritables
esclaves "à temps" recrutés dans la
métropole pour le peuplement de la colonie),
entretenir des religieux pour
l'évangélisation des indigènes et
transporter annuellement un certain nombre de colons. Les
préoccupations commerciales n'excluent pas
d'autres soucis. La France se procure de l'or à la
faveur d'exportations vers l'Angleterre, l'Espagne et la
Scandinavie. En revanche, Richelieu accorde un grand
intérêt à la conversion. Raisons
religieuses mais aussi politiques: le roi de France ne
peut laisser à l'Espagne le monopole de la
puissance catholique.
Quels
sont les résultats ? Au Canada, la Compagnie des
Cent Associés est affaiblie non seulement par les
conflits avec les Anglais, mais aussi par le zèle
excessif des missionnaires (l'exclusion des protestants
avait été décidée par le
cardinal) et par les rivalités qui opposaient le
gouverneur et le vicaire apostolique. Montréal est
fondée en 1642. L'Acadie occupée par les
Anglais n'est restituée qu'en 1667.
L'intérêt des Antilles réside d'abord
dans la production du tabac, puis dans celle du coton, de
l'indigo et enfin, à partir de 1640, dans celle de
la canne à sucre. La Martinique, la Guadeloupe,
Grenade, Tobago sont occupées. Cette colonisation
est surtout le fait de la Compagnie de St Christophe puis
de celle des Isles d'Amérique: au total 14
îles avec quelque 5 000 Français. La
Compagnie des Indes est dissoute en 1649. Mises en vente,
les îles formeront pour un temps des seigneuries
indépendantes. Quant aux indigènes, les
Caraïbes, ils avaient été
progressivement exterminés ou
relégués. Les boucaniers, qui font commerce
des peaux des taureaux dont ils "boucanent" la viande, et
les flibustiers, en majorité français, qui
vivent de la piraterie, pullulent dans ces
parages.
La
Compagnie du Cap Nord, créée par des
marchands de Rouen, échoue dans la Guyane, qu'on
prenait pour l'Eldorado. Sur la côte occidentale de
l'Afrique où l'on recherchait l'or, la gomme,
l'ivoire et, à partir de 1642, les esclaves, la
Compagnie normande de Sénégambie
crée en 1641 un établissement qui prendra
plus tard le nom de Saint-Louis. Dans l'océan
Indien, l'initiative revient à la Compagnie de
l'Orient fondée par des Dieppois. Après la
prise de possession de quelques territoires (îles
Rodrigues et Bourbon, île de Ste Marie, baie
d'Antogil à Madagascar, fondation de
Fort-Dauphin), ces établissements ne tardent pas
à péricliter. Durement traitées, les
populations indigènes profitent de toutes les
occasions pour se révolter. On a d'ailleurs
exagéré l'importance de ces
établissements à Madagascar pour justifier
plus tard par une prétendue ancienneté les
"droits" de la France sur l'île. De leur
côté, les Marseillais continuent à
séjourner et à trafiquer avec plus ou moins
de succès en Afrique du Nord.
La
minceur des résultats contraste avec la grandeur
du dessein. Sans doute, des trafiquants dieppois,
rochelais ou marseillais intriguent et font des affaires;
des colons s'implantent au Canada et dans les Indes
occidentales. Mais les compagnies disparaissent ou
végètent faute de capitaux. Richelieu,
d'autre part, demeure avant tout préoccupé
de politique continentale. La colonisation n'était
pour lui qu'une arme contre les ennemis du royaume, un
moyen d'affaiblir des puissances rivales comme les
Provinces-Unies, l'Espagne ou l'Angleterre.
Cette
même année, création des "Compagnies
ordinaires de la mer", en fait 100 compagnies qui sont
destinées à former les garnisons des
navires militaires. Elles prirent quatre ans plus tard le
nom de "Régiment de la Marine" qui n'eut qu'une
existence éphémère, car la plupart
de ses éléments périrent dans un
naufrage.
Le
cardinal a des visées politiques ambitieuses
à propos de la création d'un empire
colonial. Il aurait eu besoin, pour mener à bien
ses projets un peu chimériques, d'une flotte, de
troupes spécialisées, mais les intrigues
qui menaçaient l'unité du royaume,
l'état pour le moins maladif des finances ne
permettaient pas d'envisager un quelque programme
d'outre-mer. Il institua un système de
colonisation par grandes compagnies commerciales
interposées. Ces compagnies eurent toute
liberté pour lever et entretenir des troupes afin
de défendre leurs vaisseaux, leurs comptoirs,
leurs affaires et elles allèrent s'ajouter aux
milices locales entretenues par les colons. Le
système reposait évidemment sur la
liberté des mers et sur la confiance: face
à certaines carences, le gouvernement royal fut
bien forcé d'en revenir à l'administration
directe et d'envoyer des contingents
prélevés sur la
métropole.
En
montant sur le trône, Louis XIII n'a
hérité que d'établissements
coloniaux peu étendus, mis à part
l'Amérique de Champlain. Le reste ne valait pas
grand-chose: Antilles en proie aux flibustiers,
Sénégal aux mains d'une compagnie normande,
minces territoires dans l'océan Indien.
L'idée du cardinal fut de peupler le Canada. Pour
cela, il créa une marine nationale et comme il
fallait des capitaux pour l'entretenir, il fonda des
"Compagnies à charte" qui se répartirent
les Antilles, l'Acadie, la côte occidentale
d'Afrique. La création la plus importante fut
celle de la "Compagnie française des Indes
orientales".
Richelieu
a donc ainsi jeté les bases du premier empire
colonial français. Il lui manqua une
économie solide, une opinion publique favorable,
une paix continentale en Europe durable. Les soldats
abandonnés s'installèrent dans ces pays
qu'ils avaient découverts et pacifiés et y
firent souche : la Nouvelle-France continua.
En
1630, le Brésil prend plus d'importance dans les
préoccupations du roi de Portugal, qui passe des
contrats pour l'exploitation du "bois Brésil". Une
expédition commandée par Martim Afonso de
Sousa et son frère Pero Lopes rejoint le cap St
Augustin et, longe la côte du Brésil vers le
sud par Pernambouc, la future Bahia, la baie de
Guanabara, et le rio da Prata. Au retour ils fondent le
premier village brésilien à São
Vicente et vont dans l'intérieur à Santo
André. Des postes de défense sont
cédés comme donation à divers nobles
portugais. Il s'agit d'occuper le pays et de le
défendre contre les Français trop
entreprenants. Le pays est divisé en lots de 50
lieues de côté, confiés chacun
à un capitaine général.
Les
grandes découvertes ont bouleversé les
routes commerciales. En Asie d'abord, où les
Portugais s'emparent de la vie maritime et vont obliger
les peuples asiatiques à développer leurs
échanges vers l'intérieur des continents:
ainsi l'Indochine, que la vie maritime mettait sous
l'influence de l'Inde, va être livrée
à l'influence de la puissance continentale
chinoise. En Europe surtout, où l'Atlantique
acquiert l'importance qu'avait jusqu'alors la
Méditerranée, et où des ports, tels
que Venise et Gênes, sont appelés à
perdre leur primauté, non sans un long
délai d'ailleurs (après 1530 Venise
s'industrialise et retrouve une certaine
prospérité). Les flottes, qui accostent une
fois l'an en Europe, font de Séville et Lisbonne
les centres de redistribution des produits coloniaux. Les
commerces triangulaires s'établissent: par
exemple, quincaillerie et tissus embarqués au
Portugal sont échangés contre les esclaves
de l'Angola, que remplaceront sur les côtes du
Brésil les caisses de sucre à destination
de l'Europe.
On
lève à Bordeaux en 1638 un "Régiment
de la Couronne", qui sera fondu dans le régiment
d'Aquitaine en 1658. La même année et
toujours à Bordeaux, est levé le
"Régiment des Vaisseaux ", par l'archevêque
Henri d'Escoubleau de Sourdis, pour le service de mer. Il
devient "Vaisseau-Richelieu" en 1641, "Vaisseau-Mazarin"
de 1643 à 1650, "Vaisseau-Candale", puis de
nouveau "Vaisseau-Mazarin" jusqu'en 1661, enfin
"Vaisseau-Provence". Bien entendu, il combat à
terre. En 1669, à la suite de son excellent
comportement devant Tournay, le roi le récompense
en lui conférant le brevet de "Régiment
royal des Vaisseaux". Il poursuit sa carrière sur
le continent et devient, en 1792, le 43e régiment
d'infanterie métropolitaine.
Madagascar
est la 3ème île du monde. Isolée dans
l'Océan Indien à hauteur du Mozambique, la
"Grande Île", comme on appelle volontiers, est un
monde à part aux origines encore mal connues. La
question du peuplement de Madagascar fait toujours
l'objet de recherches, mais 2 points semblent aujourd'hui
attestés: il n'y a pas trace de
préhominien, alors que l'Afrique voisine, australe
et orientale, revendique le statut de berceau de
l'humanité; par ailleurs, le peuplement originel
de la Grande Île, issu de migrations d'Asie et
d'Afrique, serait d'origine relativement récente
(VIII°-XIII° s. apr. JC)
Les
Européens, quant à eux, n'ont abordé
cette contrée, bien après les navigateurs
asiatiques et arabes. Les Portugais, qui baptiseront
île Saint-Laurent l'île découverte par
eux en premier au début du XVI°
siècle, ne laisseront guère de trace. Les
Hollandais, vers la fin du XVI° siècle,
envisagent de créer dans la vaste baie d'Antongil,
sur la côte est, une escale sur la route de
l'île Maurice et de l'Indonésie. Ils y
renoncent finalement. Les Anglais tentent eux aussi, au
XVII° siècle, d'installer des colonies sur la
côte sud-ouest; mais ils échouent ou sont
massacrés.
Ce sont
en définitive les établissements
français qui se révèlent les plus
durables au XVII° siècle après une
tentative avortée d'installation dans la baie de
Saint-Augustin (côte sud-ouest) en 1602. Durant 30
ans (1642-1672), l'occupation effective de Sainte-Luce et
de Fort-Dauphin dans l'extrême sud malgache
autorisera le roi Louis XIV à proclamer la
souveraineté française sur l'île
entière appelée à cette date
"île Dauphine". Souveraineté toute
théorique, certes, mais dont la revendication doit
être replacée dans le contexte de la
compétition coloniale franco-britannique dans
l'océan Indien. Le comptoir commercial
français de Fort-Dauphin a été
fondé en 1643 par Jacques Pronis, commis de la
Compagnie des Indes orientales, sur ordre de Richelieu,
en tant que point de ravitaillement sur la route des
Indes. Parmi les successeurs de Pronis, Étienne de
Flacourt restera le plus prestigieux des gouverneurs de
l'établissement français de Fort-Dauphin.
Des
crises intestines surgissent, d'autant qu'en 1664 la
Compagnie des Indes décide de porter son effort
commercial sur l'Inde et de créer un point de
peuplement à l'île Bourbon (la
Réunion), négligeant du coup le comptoir.
L'entente avec la population connaît des
vicissitudes ainsi qu'en témoigne le massacre de
colons français le jour de Noël 1672. Bien
accueillis au départ par les Antanosy, les colons
français s'en étaient fait progressivement
des adversaires en raison de leur comportement
esclavagiste. Les derniers colons français
quittent Fort-Dauphin en 1674 pour la Réunion, non
sans emmener dans leurs bagages quelques esclaves
malgaches.
Abandonnée
pratiquement par le colonisateur, l'île devient au
18° siècle un repaire de flibustiers et de
pirates anglais et français qui s'affrontent sur
la route des Indes. Les baies de Diégo-Suarez et
d'Antongil ainsi que l'île Sainte-Marie &endash;
qui est cédée à la France en 1754
à la suite des amours célèbres de la
reine Bety et du caporal gascon La Bigorne &endash; sont
les principaux centres de trafic.
L'éphémère république
"internationale" de Libertalia installée par le
Français Misson et l'Anglais Thomas Tew, dans la
baie de Diégo-Suarez, fut sans doute une (belle)
utopie de ces pirates. Elle prit fin en 1730.
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