Les
voyages vers le pacifique en passant par le Cap
Horn
En
1704, le "Baron de Breteuil" et le "Saint-Esprit"
commandés par des malouins franchissent le Cap
Horn.
Le "St
Charles" et le "Royal Jacques" franchissent entre 1704 et
1705 aller et retour le Cap Horn.
En
juillet 1706,
le "St Louis" commandé par Lamanc, de Caen double
le Cap Horn, va au Pérou, traverse l'atlantique
sud, se rend à Pondichéry et revient
à Port-Louis le 18 décembre
1709.
Le
"Toison d'or" commandé par Jean de
Boisloré, après une escale à
l'Île Grande le 8 octobre, arrive à Callao
en juillet 1707.
Le 30
juillet 1707,
le "St Antoine de Pade" 300 tx, 164 hommes,
commandé par Nicolas de Frondad, appareille de
Port-Louis. Son itinéraire passe par
Madère, la Plata, Cap Horn, le Pérou, Guam
(Iles Mariannes), Macao, Canton, Galapagos, Cap Horn, La
Martinique. Il arrive à Brest le 22 août
1711.
En
décembre, le "St Jean Baptiste" commandé
par Jean Doublet d'Honfleur appareille de Marseille, en
direction de Callao, il passe le cap Horn aller et retour
et rentre à Port-Louis en avril 1711.
Le 23
mars, 1708
la "Princesse", "L'Aurore", La "Diligente" et La
"Découverte" appareillent de Brest pour le
Pérou.
Le 8
mars 1711,
la "Princesse" et La "Découverte" partent pour la
Chine, traverse le pacifique, puis après une
escale en Californie, ils sont de retour au Havre le 23
août 1716.
Le
tour du monde par les 2 caps
De
1711
à 1719,
onze navires français accomplissent un tour du
monde, dont l'un d'entre eux part de Port Louis
:
Le 17
janvier 1711, le "Grand Dauphin" appareille de St Malo,
commandé par Dufresne, pour un tour du monde. Il
meurt à Canton en juillet 1713. Michel Guillaume
Collet ramène le bateau le 28 juillet
1713.
Le
"Grande Reine d'Espagne", commandé par Jacques
Brunet. Itinéraire: Brésil, Cap Horn,
Valparaiso, Pérou, Guam, Manille, Canton, Malacca,
Ile de France. Il arrive à St Malo le 23 octobre
1714.
Le 30
mai 1711, le "St Louis" commandé par H.Bouynot
appareille de Port-Louis. Itinéraire:
Gorée, Rio, Conception, Pérou, Manille
(février 1713). En arrivant à
Pondichéry en août 1714, le capitaine est
arrêté pour piraterie et meurt en prison le
19 septembre. Retour en France (à Port-louis?) en
mai 1715.
Le 8
janvier 1712, le "St Joseph" appareille de St Malo avec
à son bord Amédée Frézier,
chargé d'espionner les installations espagnoles en
Amérique du sud.
Le 1er
mars 1714, le "Comtesse de Pontchartrain",
commandé par JB Forgeais, appareille de St Malo.
Itinéraire: Lisbonne, Cap de
Bonne-Espérance, Wapoa, Canton (départ le 9
juillet 1715), Pérou. Retour à St Malo le
27 novembre 1717.
Au
total, de 1698 à 1724, des armateurs
français de Saint-Malo (2/3 des armements) et de
Marseille, seuls ports ayant les navigateurs disposant de
la compétence nécessaire, envoyèrent
plus de 80 navires pour un voyage d'aller et de retour
dans les régions situées au-delà du
Cap Horn. La Compagnie de la Mer du Sud,
créée en 1698 par le Malouin Noël
Danycan de l'Épine, est la principale animatrice
de ce trafic.
Cette
route maritime est plus longue que celle des Indes
orientales, avec des voyages dont la durée moyenne
est de deux ans et neuf mois, dont environ un an et demi
de navigation. À l'aller, on pratique
généralement deux escales dans
l'Atlantique, l'une aux Canaries, l'autre soit sur la
côte du Brésil (généralement
à l'île Sainte Catherine), soit aux
Malouines (Falklands), et l'on franchit le Cap Horn une
fois le printemps austral bien installé. On fait
ensuite une escale à la Conception pour
réparer le bâtiment et reposer
l'équipage, puis on poursuit une navigation en
cabotage, en s'arrêtant dans les petits ports
jusqu'à Callao, pour échanger la cargaison
de produits fabriqués contre des métaux
précieux ou quelques productions locales. Ce
trafic de cabotage peut durer jusqu'à un an. Au
retour, le passage du Cap Horn, facilité par les
vents dominants d'ouest, se fait pendant
l'été austral. Le Port-Louis, beaucoup
moins menacé que Saint-Malo, est beaucoup
utilisé pour les retours durant la
guerre.
Ce
commerce est très rentable. On connaît le
succès représenté par le retour de
huit bâtiments en 1709 avec plus de quinze millions
de livres en piastres, permettant de redresser la
situation des finances publiques, ruinées par la
guerre. L'opération la plus intéressante,
commercialement, fut sans doute le retour de 3 navires en
1705, qui donna près de 400% de profit. Tous les
voyages ne sont pas aussi heureux; toujours selon A.
Lespagnol les retours de la Mer du Sud ont donné
un minimum de 15 % de profit net. C'est davantage que les
retours des Antilles.
Le
gouvernement espagnol demanda l'armement d'une escadre
française pour faire respecter la décision
d'Utrecht (concernant le commerce en amérique du
sud) et il donna ordre de capturer les bâtiments
français se trouvant en rade d'Arica, près
de Callao. Cette décision eut pour résultat
de lourdes pertes pour quelques armateurs et une forte
diminution des bénéfices pour la plupart,
avec l'abandon progressif des voyages au Pérou,
les derniers retours se faisant entre 1725 et
1727.
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