Au
moment où les directeurs espéraient
recueillir les heureux résultats des sacrifices
immenses qu'ils avaient faits pendant la courte
période de paix des années
précédentes la guerre de la Succession
d'Espagne devenue la guerre de la Grande-Alliance allait
encore bouleverser le commerce maritime et imposée
à la Compagnie des Indes une nouvelle
épreuve cette fois au-dessus de ses
forces.
Après
cinq emprunts énormes la Compagnie se trouvait
dans un tel étal de dénuement qu'elle se
voyait obligée de faire auprès de ses
intéressés un nouvel appel de
fonds.
L'assemblée
générale, provoquée par les
directeurs pour la décision de celle importante
détermination eut lieu le 24 janvier 1702 au
bureau de la Compagnie. Elle fut présidée
par le nouveau prévôt des marchands le
chevalier Charles Boucher d'Orsay qui présenta aux
actionnaires le détail des opérations de la
Compagnie depuis la dernière assemblée
générale du 10 décembre
1699.
Après
avoir exposé la situation présente de la
Compagnie, situation sur laquelle nous reviendrons plus
loin il arriva au point le plus intéressant qui
était l'apport de nouveaux fonds. Nous savons que
les directeurs étaient consentants. Quand on
consulta les actionnaires sur leurs intentions à
cet égard, les uns se récusèrent,
d'autres préféraient se retirer
définitivement de la Compagnie ; la plupart firent
que leurs moyens ne leur permettaient pas de fournir ce
qu'on leur demandait. Bref, on se sépara sans que
rien fût décidé.
Dans
cette circonstance critique, l'Etat se chargea de
trancher la question ; et, pour simplifier les choses, un
arrêt du Conseil du 21 février 1702 (1)
ordonna que tous les intéressés de la
Compagnie, directeurs et actionnaires, ou leurs
héritiers ou ayants droit, feraient entre les
mains du sieur Marcou Le Noir, caissier de la Compagnie,
un fonds de 50 % de leur capital en actions, soit en
augmentation de capital, soit à titre de
prêt pour deux ans. Les directeurs étaient
astreints, en outre, à placer chacun 10 000 L
"à la grosse aventure" sur les vaisseaux du
prochain armement.
Le
versement à titre de prêt ayant
été adopté, on résolut, au
bureau de la Compagnie, de faire des billets à
deux ans, à partir du 1er avril 1702, portant
intérêt de 8 % par an. Ces billets
étaient signés par un certain nombre de
directeurs, mais tous les intéressés en
étaient solidairement garants. Cette
opération peut paraître singulière,
et elle l'est en effet. Les intéressés,
tous solidaires, étaient en même temps
prêteurs et emprunteurs et tiraient, sur
eux-mêmes, puisqu'ils étaient tous
appelés à fournir cet emprunt
forcé.
Malgré
un nouvel arrêt du 16 mai (2), confirmant celui du
21 février, les actionnaires protestaient encore
dans une requête adressée au Roi. C'est aux
directeurs, disaient-ils, qu'il faut s'en prendre pour le
paiement des billets qu'ils ont souscrits, eux seuls sont
responsables "d'ailleurs, aiant tiré de la caisse
plus d'un million de L. pour satisfaire aux emprunts
qu'ils ont fait souvent à gros
intérêts pour se payer depuis quinze
années plus de 60 000 L par an pour droits de
présence qu'ils se sont attribuez sans la
participation des actionnaires et mesme pendant la
dernière guerre que la Compagnie ne faisait point
d'envois et ne recevoit point de retours. C'est aux
directeurs, qui sont gens puissants et dont le
crédit est bien établi dans le public, qui
savent l'usage qu'ils ont fait de ces emprunts, qui s'y
sont obligez sans consulter les supplians, qui en ont
touché la meilleure partie, d'en répondre
à leurs créanciers, mais on ne peut sans
injustice y assujétir les supplians qui n'en ont
eu aucune connoissance et n'ont jamais eu l'intention de
s'y obliger"
(1) cet
arrêt était en contradiction formelle avec
les termes de l'art. Il des statuts de la compagnie "Les
Directeurs ni les particuliers intéressés
ne pourront être tenus. pour quelque cause ou
prétexte que ce soit, de fournir aucune somme
au-delà de celle pour laquelle ils se seront
obligés dans le premier établissement de la
compagnie, soit par manière de supplément
ou autrement". Mais combien d'autres articles avaient
été violés !
(2) un
troisième arrêt du 26 septembre 1702,
confirmant les deux premiers, prononça la
déchéance des actionnaires qui ne se
seraient pas exécutés dans les deux mois;
mais il resta sans effet. On n'osa pas en faire
l'application parce que la compagnie aurait perdu plus
des quatre cinquièmes de ses actionnaires,
augmentant ainsi les charges des autres
intéressés, puisque le passif
dépassait l'actif de la Compagnie.
Les
directeurs répondaient que tout s'était
passé régulièrement; que leurs 3 000
L de droits de présence réglées par
la déclaration royale de février 1685
n'étaient qu'une faible rétribution de
leurs travaux; que les actionnaires consultés dans
les assemblées générales avaient
consenti les emprunts; "d'ailleurs,
écrivaient-ils au Roi, les directeurs sont
tellement éclairez par les ministres, leur rendent
si ponctuellement compte de tout ce qu'ils font et se
conforment si exactement à leurs ordres en toutes
choses, qu'on peut dire qu'il n'y a point d'autre mobile
dans la Compagnie que l'Esprit même et les ordres
des Ministres de Votre Majesté. "
C'était rendre à César ce qui
appartenait à César !
A
partir de ce moment, la scission devint complète
entre les directeurs et les actionnaires, et ces derniers
semblent ne plus chercher que les moyens de se tirer
d'une association dont les engagements prenaient des
proportions effrayantes et menaçaient d'une ruine
complète tous les intéresses.
L'assemblée
générale du 24 janvier 1702 avait
révélé que les cinq emprunts annuels
d'armement que l'on avait fait depuis 1697, montaient
à près de 14 millions. Les trois retours
d'Inde de 1699, 1700 et 1701 qui correspondaient aux
trois premiers de ces emprunts, avaient produit à
peine 8 millions. Il est vrai que l'on avait encore deux
retours à attendre ; mais, pour le moment, on
restait en arrière de 6 millions. Si l'on y
joignait le reste des anciennes dettes, les billets
fournis aux directeurs et à quelques actionnaires
qui avaient rapporté 50 % de leurs actions, et les
intérêts maritimes de six années dus
aux intéressés, on dépassait le
chiffre de 10 millions de dettes, et cette progression ne
pouvait que continuer.
En
présence d'une telle situation, plusieurs
directeurs, pour n'être pas obligés de
donner leur signature, s'abstenaient de paraître
aux séances du bureau. Les autres
décidèrent, le 13 mai 1702, avec
l'assentiment du Conseil d'Etat, que dorénavant
l'indemnité annuelle de 3 000 L. serait
remplacée par une soulte de 280 L. affectée
à chaque séance et partagée entre
les membres présents. Il y avait quatre
séances par semaine, les mardi, mercredi, vendredi
et samedi, de trois heures à six heures, sauf les
jours fériés. En 1703, les vingt directeurs
de la Compagnie étaient M. de Bercy, Chaperon, de
Lagny, Soullet, de Champigny, Hélissant, Desvieux,
Sandrier, Landais, Lapeyronnie, Tardif, Lefebvre,
Foucherolle, Peletyer, Bar, Hébert, Lemercier,
Dodun, de Boisanger (à Lorient) et Le Gendre
(à Rouen)..
Un peu
plus tard (18 janvier 1704), on ajouta deux
séances supplémentaires, le mercredi et le
samedi de chaque semaine, de neuf heures du matin
à midi. L'indemnité de 3 000 L.
était maintenue pour le ministre président
de la Compagnie et pour les directeurs provinciaux Th. Le
Gendre, à Rouen, et de Boisanger, à
Lorient. Les directeurs envoyés en mission
à Lorient pour les armements, ou à Nantes
pour les ventes, seraient considérés comme
présents aux séances à
Paris.
Cependant,
l'armement de 1702 était parti du Port-Louis
à l'époque habituelle ; il ne se composait
que de trois navires armés à Lorient par
les soins du directeur Bazin (Bazin à la fin de
1702, céda ses actions dans la compagnie et sa
place à Lorient à de Boisanger,
malgré les protestations et les requêtes des
autres directeurs qui considéraient cette
transaction comme une manuvre de Bazin pour "se
tirer d'intrigue").
Deux
navires pour Pondichéry et le Bengale: Le
Saint-Louis et
l'Etoile-d'Orient.
Un seul
pour Surate: La Toison-d'Or.
Le
cinquième emprunt destiné à fournir
les fonds nécessaires à cet armement
était resté insuffisant, le
procédé était usé et
d'ailleurs onéreux pour la Compagnie ; une partie
des fonds, soit 212 890 L., fut fournie par les
directeurs, à titre de prêt à la
grosse aventure (1), avec un intérêt de 75
%.
Au mois
d'août 1702, les cinq navires de l'armement de
l'année précédente (la
Princesse-de-Savoie, le Maurepas, le Pondichéry,
le Bourbon et le Marchand-des-lndes) étaient
rentrés, et les directeurs comptaient sur une
vente réparatrice. Les conditions du commerce de
la Compagnie venaient d'ailleurs d'être
modifiées.
(1) Le
contrat à la grosse aventure est un contrat de
prêt à gros intérêt avec
stipulation de perte totale du capital en cas de perte du
navire, naufrage ou capture. La Compagnie faisait ses
contrats à la grosse avec 50%
d'intérêt en temps de paix et 75 % en temps
de guerre.
Par un
nouvel arrangement intervenu au mois de mai, la Compagnie
avait renoncé à ses droits d'importation de
150 000 L. de soieries. Mais en même temps, elle
était débarrassée de l'obligation
d'exporter chaque année pour 500 000 L. de
marchandises françaises. Elle trouvait à
cette modification un grand avantage parce que son
commerce, devenu plus libre, pouvait suivre les
fluctuations de l'offre et de la demande, alors
qu'auparavant les marchandises qu'elle portait aux Indes
étaient souvent invendues ou cédées
à vil prix.
Pour
aider la Compagnie, le Roi lui permit en outre, au mois
de septembre, de vendre un stock considérable de
tissus d'écorces d'arbres, de tapis, de
couvertures, et même de toiles peintes qu'elle
avait en magasin. La vente faite à Nantes le 25
septembre et les jours suivants produisit 3,18 millions
de L. tous frais payés.
Lorsque
s'ouvrit l'année 1703, les directeurs, par la plus
stricte économie, étaient parvenus à
payer une grosse partie de leurs dettes ; ils y avaient
employé tout ce que les armements des
années précédentes avaient
rapporté. Mais leur flotte n'était plus
entretenue ; le dernier armement avait été
très pauvre; et la Compagnie, voyant son
crédit s'épuiser de jour en jour, tombait
dans un état de langueur qui semblait
présager un anéantissement complet. Le 24
janvier 1703, les directeurs écrivaient au
ministre :
"
Les Directeurs de la Compagnie des Indes prennent la
liberté de représenter très
respectueusement à Monseigneur qu'ils sont dans le
dernier désespoir de ce que Monseigneur paroist
les abandonner et leur imputer leur discrédit,
quoy qu'ils ayent fait tout ce qui leur a
été possible pour se tirer des engagements
immenses où ils estoient. En novembre 1701, ils
devoient plus de 10 millions de L., ils ne doivent
présentement que 3,8 millions de L. de billet s;
ainsy, depuis le mois de novembre 1701 jusques à
présent, ils ont payé plus de 6 millions L.
de billets non compris les Interests et les Escomptes...
"
Mais,
de la dernière vente, il ne leur restait que 980
000 L. en billets à longue échéance
fournis par les acheteurs. N'ayant plus un sol vaillant,
ils suppliaient le Roi de leur accorder un secours en
argent.
"...
Les Directeurs qui eurent l'honneur de se
présenter hyer à Monseigneur
n'ozèrent prendre la liberté de luy rendre
compte de ce destail, pour ne point abuser de son
audience et de crainte que les personnes qui estoient
auprès de Monseigneur ne l'entendissent, qui s'il
estoit connu, augmenteroit le discrédit de la
Compagnie. "
Le 8
février, ils reviennent à la charge et
réclament un secours sans lequel " il faut que
la Compagnie périsse dans très peu de jours
et qu'il en arrive un scandale public "
Au mois
de novembre 1701, le Roi avait prêté 850 000
L. qui lui avaient été remboursées;
il accorde encore cette fois 635 000 L. à titre de
prêt, mais la Compagnie tombe définitivement
en tutelle.
Elle
renonce à faire par elle-même un armement en
1703; elle livre seulement deux de ses vaisseaux qui sont
confiés à un officier de la marine du Roi,
le chevalier de Fontenay, capitaine de frégate.
Les vaisseaux ne porteront que peu de marchandises, mais
ils seront armés en guerre et s'efforceront de
faire des prises sur l'ennemi.
Le
chevalier de Fontenay, ayant reçu ses instructions
du ministre, partit de Lorient le 12 avril 1703, avec les
vaisseaux le Maurepas et le Pondichéry.
Après avoir fait escale à l'île
Bourbon du 3 au 19 août, de Fontenay se dirigea
vers Pondichéry, où il arriva le 6
novembre.
Il se
porta ensuite dans le détroit de Malacca pour
arrêter les navires marchands anglais ou
hollandais; et, le 20 décembre, le Maurepas
captura un navire anglais, le Cantorbéry, qui
revenait de Chine avec une cargaison valant 400 000
livres. De Fontenay revint alors à
Pondichéry, qu'il quitta le 24 février 1704
pour retourner en France en passant par l'île
Bourbon. Il jeta l'ancre le 15 août dans la rade de
l'île de Groix.
La
division de Fontenay avait à peine quitté
la France que la Compagnie ne semblait plus songer
qu'à liquider son matériel.
Le 2
mai 1703, le chevalier de Luzançay, ordonnateur
pour le Roi à Lorient, dressait un " Estat des
canons qui sont dans le parc de MM. de la Compagnie des
Indes Orientalles, de leur calibre et de leur fabrique ";
et les cent treize pièces de canon qui s'y
trouvaient étaient proposées au Roi pour 14
200 livres. Le même jour, de Luzançay
dressait encore un "Estat des vaisseaux qui sont dans le
port de L'Orient, appartenant à Messieurs de la
Compagnie des Indes Orientalles, leurs proportions et
Estimation de l'état qu'ils sont
présentement, ce qu'il pourra coûter pour
leurs radoubs et à quoy ils pourront estre utilles
pour le service du Roy"
Ces
vaisseaux, au nombre de six: l'Aurore, de 900 tonneaux;
la Princesse-de-Savoie, de 800 tonneaux; le
Phélypeaux, de 400 tonneaux; le Bourbon, de 240
tonneaux; la Perle-d'Orient, de 200 tonneaux; et le
Marchand-des-lndes, de 140 tonneaux (Ces six vaisseaux,
avec les cinq qui étaient en route: le
Saint-Louis, l'Etoile-d'Orient et la Toison-d'Or; le
Maurepas et le Pondichéry, constituaient toute la
flotte de la Compagnie des Indes Orientales en 1703. Ces
vaisseaux vont être vendus successivement dans les
années suivantes), étaient estimés
valoir 104 000 livres.
Les
directeurs ne demandaient qu'à s'en
débarrasser et aussi de leurs magasins, comme le
prouve la lettre suivante :
"...
Nous sommes très obligés à
Monseigneur de vouloir bien s'accommoder des vaisseaux
l'Aurore, la Princesse-de-Savoye, le Bourbon et le
Phélypeaux, nous aurons l'honneur de recevoir ses
ordres et nous manderons à Mr de Boisanger de
faire en sorte de se défaire des deux autres
vaisseaux au mieux qu'il pourra et de faire avec Mr de
Luzançay un mémoire des magasins dont la
Compagnie peut disposer.
Nous
supplions très humblement Monseigneur de nous
continuer la protection dont il nous honore, nous devons
tout à ses bontés SOULLET, CHAPERON,
HEBERT, LAPEYRONNIE, PELETYER, CHAMPlGNY, TARDIF,
HÉLISSANT. à Paris ce 25 mai
1703."
Mais
cette liquidation n'eut pas lieu en masse à ce
moment, elle se fit en détail dans les
années suivantes. En attendant, un édit
royal daté de Marly 21 juin 1703 nommait quatre
commissaires :
- Daguesseau, conseiller au conseil royal des finances ;
- De Chamillart, ministre et secrétaire d'Etat ; contrôleur général des finances;
- De Pontchartrain, secrétaire d'Etat, ministère de la marine ;
- Amelot, conseiller d'Etat, (remplacé le 26 août 1705 par Rouillé du Coudray également conseiller d'Etat),
pour
examiner les affaires de la Compagnie et établir
un bilan rétrospectif pour chaque année
à partir de 1684, de concert avec les quatre
directeurs suivants: de Bercy, Soullet, Moufle de
Champigny et Chaperon. Dorénavant les commissaires
royaux interviendront dans toutes les décisions
importantes intéressant la Compagnie, et surtout
au moment de la liquidation.
Cependant,
l'époque des retours d'Inde approchait et l'on
attendait avec anxiété à Lorient
celui de l'armement de 1702. Les vaisseaux et
frégates garde-côtes que le Roi entretenait
dans ce port signalaient, après chaque sortie, la
présence de nombreux corsaires devant les
côtes de France. Le vaisseau l'Hercule et la
frégate l'Aurore qui assuraient ce service sous
les ordres de M. de la Harteloire étaient tout
à fait insuffisants. Le 7 mai, le directeur de
Boisanger à Lorient avait écrit à
ceux de Paris pour signaler le danger et les engager
à demander au ministre encore deux autres
frégates fines de voiles et deux gros vaisseaux
pour chasser tous les corsaires, car on en avait
compté plus de trente entre le Bec du Raz et
l'île d'Yeu.
Ces
inquiétudes n'étaient que trop
fondées. L'Etoile-d'Orient, revenant de
Pondichéry, fut capturé le 26 mai 1703 en
vue des côtes de Bretagne par un vaisseau anglais
de soixante canons, le Midois, qui faisait partie d'une
escadre de vingt-cinq à trente
vaisseaux.
Le
Saint-Louis, venant également de
Pondichéry, fut plus heureux ; il rentra au
Port-Louis le 26 juin. Dans le courant de juillet les
marchandises de ce navire furent transportées
à Nantes dans des barques escortées par
deux frégates du Roi, la Bellone et la
Flessinguoise (ancien corsaire de Flessingue
capturé par les gardes-côtes),
commandées par M. de La Harteloire.
Mais il
restait encore un navire attendu, la Toison-d'Or, qui
avait dû partir de Surate au mois de
février. La Compagnie voulant participer aux
croisières destinées à
protéger le retour de son vaisseau, de Boisanger
arma en guerre le petit navire le Marchand-des-lndes et
l'envoya rejoindre la division de La Harteloire qui se
porta, au mois d'août, à la hauteur de la
Corogne, pour recueillir et protéger les navires
français.
De La
Harteloire ne ramena que deux navires de la Compagnie de
la mer du Sud, à laquelle la Compagnie des Indes
réclama 2 300 L. pour les frais d'armement du
Marchand-des-lndes.
Un
autre navire, frété pour la seconde fois
par la Compagnie de la Chine, l'Amphitrite, était
également rentré à Nantes au mois
d'août, et la Compagnie des Indes rappelait que 25
000 L. devaient lui revenir sur celle expédition,
d'après le concordat du 23 octobre 1700. Enfin la
Toison-d'Or (Ce même navire, qui faisait partie de
l'armement de 1699, était déjà
rentré en retard, le 25 décembre 1700.) qui
avait donné tant d'inquiétudes, arriva au
Port-Louis le 18 octobre 1703, avec une cargaison
comprenant uniquement 380 milliers de poivre.
La
vente de Nantes, pourvue seulement des marchandises du
Saint-Louis, était à peine terminée
que déjà il fallait, songer à
l'armement de 1704.
Les
directeurs avaient besoin, pour cet armement, de 1,05
million de L., et la Compagnie était dans un tel
état de dénuement qu'au mois de juillet,
dans une circonstance très pressante, les
directeurs avaient dû faire entre eux une sorte de
collecte pour réunir 20 000 L.. Un arrêt du
Conseil d'Etat du 20 novembre ordonna bien de convoquer
une assemblée générale des
actionnaires pour savoir s'ils voulaient "s'obliger,
chacun à proportion de leurs
intérêts, dans la dépense". Mais
à quoi bon ? On connaissait leur sentiment, il
était bien inutile de provoquer, en les
réunissant, une nouvelle explosion de
récriminations. Puisque les ministres et les
commissaires du Roi approuvaient l'armement, cette
couverture suffisait; on passa outre et on trouva encore
de l'argent, mais à des taux
exorbitants.
D'ailleurs,
depuis l'ouverture des hostilités, la Compagnie ne
pouvait plus mettre sur ses navires des cargaisons aussi
riches ; l'armement de 1703, confié à M. de
Fontenay, était surtout un armement en course;
celui de 1704 devait être encore plus
militaire.
Au mois
de décembre, les directeurs firent partir, comme
navire d'avis, à destination de Pondichéry,
le Marchand-des-lndes. En route ce navire laisserait
à l'île Bourbon et ailleurs des lettres pour
la division de Fontenay, qui était sur son retour,
pour l'avertir que le Portugal venait de se joindre aux
ennemis de la France.
L'armement
de 1704 était un armement mixte ; il était
confie au commandement du baron de Pallières,
capitaine de vaisseau (Robeck, baron de Pallières,
enseigne de vaisseau le 1er février 1666,
lieutenant le 28 février 1673, capitaine le 13
janvier 1677, mort le 28 juin 1717), et se composait de
quatre vaisseaux: deux au Roi et deux à la
Compagnie:
L'Agréable, vaisseau du troisième rang, 52 canons, 364 hommes ; commandé par le baron de Pallières;
La Mutine, frégate, 40 canons, 214 hommes ; commandé par M. du Dresnay.
(Ces deux vaisseaux avaient déjà fait la campagne de 1700-1701 avec M. de Châteaumorant.)
L'Aurore, 44 canons, 210 hommes ; commandé par le capitaine Houssaye;
Le Saint-Louis, 40 canons, 140 hommes ; commandé par le capitaine Martin.
Partie du Port-Louis le 22 avril, l'escadre se porta directement à l'île Anjouan, où elle arriva le 21 août.
Jugeant
la saison trop avancée pour aller à
Pondichéry, de Pallières
préféra passer d'abord à Surate ; il
en prenait le chemin, lorsque le 30 septembre, la Mutine
ayant capturé un petit navire anglais de 80
tonneaux, L'Aventure qui allait à Calicut, on
apprit par ce navire que sept vaisseaux hollandais et
deux anglais occupaient la rade de Surate et attendaient
encore quatre autres vaisseaux hollandais de Batavia. La
petite escadre française s'écartant de la
route de Surate, se porta plus au sud, à
Andarajapoul (Rajapour) pour faire des vivres. Elle en
partit le 6 novembre et prit deux garde-côtes
portugais armés à Goa, le Saint-Gaëtan
de 28 canons, et le Notre-Dame-de-Pitié de 24
canons.
À
Ponnoly et à Calicut, on chargea du poivre, puis
on gagna Pondichéry. Le 13 janvier 1705, l'escadre
française captura devant Pondichéry un
vaisseau hollandais de 50 canons, le Phénix-d'Or,
avec le sieur Bernard Phoonsen, commissaire
général hollandais pour la côte de
Coromandel et 200 000 L. en or.
Arrivé
à Pondichéry le 17 janvier, de
Pallières fit régler l'adjudication de sa
prise, qui resta aux Indes, et le commissaire hollandais
fut rendu à Negapatam moyennant une trêve
qui sauvegardait l'indépendance de
Pondichéry pendant la guerre.
L'escadre
reprit la mer le 21 février, passa d'abord
à Bourbon, puis alla détruire le fort
portugais de Benguela, sur la côte d'Angola au mois
de juin. Elle quitta la côte d'Afrique le 30
juillet relâcha à la baie de Vigo le 22
septembre. Quand elle eut rejoint, auprès de la
Corogne, quatre autres vaisseaux du Roi, elle se crut en
état d'affronter sans crainte les atterrages de
Bretagne.
L'Aurore
rentra à Brest avec deux de ces vaisseaux, le 14
octobre 1705, et le Saint-Louis au Port-Louis le 19
octobre, avec l'Agréable et la Mutine
(1).
Les
vaisseaux, le Maurepas et le Pondichéry de
l'armement de 1703, étaient rentrés au
Port-Louis le 15 août 1704 avec une faible
cargaison valant 112 000 L. et les effets de la prise du
Cantorbéry, le vaisseau ayant été
laissé aux Indes. La cargaison de la prise valait
plus de 400 000 L. prix coûtant en Chine, mais elle
avait été fortement pillée au
détriment de la Compagnie, qui se plaignait
d'avoir été volée de 150 000 L. et
accusait surtout le capitaine Monier, capitaine de
brûlot, qui commandait le
Pondichéry.
Deux
vaisseaux de la Compagnie de la Chine le Chancelier et le
François, rentrèrent également dans
l'année 1704. Leurs marchandises furent vendues au
mois d'octobre avec celles de la Compagnie des Indes qui
bénéficiait d'un droit de 25 000 L., la
Compagnie de la Chine n'ayant pas encore reçu les
lettres patentes assurant son autonomie.
Pendant
l'année 1704, les rapports demeuraient aussi
tendus entre les directeurs et les actionnaires.
Malgré les trois arrêts successifs du
Conseil d'Etat, ces derniers refusaient encore pour la
plupart, de payer la contribution de 50 % de leur capital
qu'ou leur réclamait, et de fournir la moindre
somme pour répondre des billets que les directeurs
avaient signés. N'assistant pas aux séances
du bureau, ils ne pouvaient, disaient-ils, être
responsables des dettes que celui-ci avait
contractées
Pour
répondre à cette objection, un nouvel
arrêt du Conseil du 1er avril 1704 décida
que les actionnaires seraient dorénavant
représentés aux délibérations
du bureau par cinq syndics (1) qu'ils nommeraient. Trois
au moins de ces syndics signeraient avec les directeurs
les décisions qui seraient ensuite
arrêtées par les commissaires du
Roi.
Les
arrêts se succèdent et se multiplient
inutilement, des procès surgissent entre les
directeurs eux-mêmes ; et, pour limiter le
scandale, le Roi défend aux
intéressés de la Compagnie d'entreprendre
les uns contre les autres aucune action devant les
tribunaux civils, se réservant de faire juger
leurs contestations par son conseil. Il était
moins facile d'empêcher les créanciers
étrangers à la Compagnie d'user des moyens
légaux pour se faire payer, et les directeurs se
voient poursuivis de sentences judiciaires pour leurs
billets, "en sorte que ceux qui ont signé,
craignent toutes sortes d'insultes et n'osent sortir de
chez eux... Monseigneur est très humblement
supplyé d'avoir la bonté d'ordonner aux
huissiers de ne point contraindre les directeurs en leurs
personnes." 23 juillet 1704.
À
la fin de l'année, arrivait
l'échéance des billets
délivrés à ceux qui avaient
contribué de 50 % de leur capital en novembre
1702; ces billets durent être renouvelés et
reportés à plus tard : il y avait bien
d'autres dettes pressées à payer ; il
n'était plus question non plus
d'intérêt maritime et les directeurs
n'osaient même prendre leurs droits de
présence.
Cependant
ils avaient encore la prétention de faire un
armement en 1705, un armement modeste, il est vrai, car
ils ne demandaient cette fois que 500 000 L..
Ils
donnent des ordres à Lorient pour faire radouber
le Maurepas et la Toison-d'Or ; les principaux
actionnaires et les syndics sont convoqués au
bureau le 4 septembre et le 8 octobre 1704,
Pont-chartrain lui-même se rend à la
première de ces séances pour affir-mer que,
grâce aux sacrifices des directeurs, la Compagnie
est sauvée " et l'état présent
où elle se trouve aujourd'huy plus heu-reux qu'il
n'a jamais été depuis son
établissement en 1664 ". Malgré ces
encouragements, on ne parvint pas à s'entendre et
l'arme-ment de 1705 fut suspendu.
L'année
1705 est remplie par les démarches que font les
directeurs pour se libérer de leurs dettes.
L'édit royal du 21 juin 1703 ayant prescrit aux
directeurs d'établir un bilan définitif
sous le contrôle de quatre commissaires royaux, ce
travail avait été terminé en juillet
1704. Il démontra que le passif de la Compagnie
montait à près de 10 millions de L
:
Dettes
....................................... 6 296 700
L
Capital
des intéressés......... 2 105 200
L
7
années d'intérêt maritime dues aux
intéressés- 1 578 900 L
La
Compagnie estimait à une valeur égale son
actif représenté par ses
établissements en France et aux Indes, son
matériel d'armements et ses créances, parmi
lesquelles figurait une somme de 50 000 L. dues par le
Roi pour dix années d'occupation des magasins de
Lorient
Elle
évaluait les pertes qu'elle avait faite depuis
1665 par le fait de la guerre, à plus de 12
millions. Tous ces renseignements furent portés
à la connaissance des syndics des actionnaires au
mois de janvier 1705. Mais ce n'était là
qu'une formalité sans conséquences, car il
y avait longtemps que les actionnaires avaient pris le
parti de l'indifférence.
Cependant,
les lettres de change et les billets arrivent en masse au
bureau de la Compagnie ; il y en a de très
pressants pour lesquels les créanciers ont obtenu
des consuls des sentences contre les direc-teurs qui les
ont signés ; tous les délais sont
écoulés et les commande-ments faits, "en
sorte qu'on pourroit craindre quelque insulte.
"
Deux
fois dans l'année, le10 janvier et le18 avril, les
directeurs s'obligent a avancer 10 000 L. entre eux pour
répondre au plus urgent; ils stipulent aussi que
cette avance sera faite " en bons effets
négociables... et comme il faut que ce secours
soit effectif, la Compagnie ne prendra, en paiement de
cette contribution, ses bil-lets échus que pour le
quart des sommes y portées". Voilà le cas
que la Compagnie faisait de ses propres billets !
Mais il
y a des directeurs qui pensent comme les actionnaires ;
ils n'ont nulle envie de participer à cette
nouvelle contribution, et "pour s'en dispenser cessent de
venir aux assemblées, en sorte que la Compagnie
n'est plus secourue et que ceux des directeurs qui ont
signé les billets sont poursuivis par les voies
les plus rigoureuses"
Il
fallut l'intervention du Conseil d'Etat pour les obliger
à s'exécuter, et encore n'y parvint-on pas
complètement.
Pour
trouver de l'argent, que n'aurait-on fait ?
Dans
les mers des Indes, il y avait de nombreux pirates de
toutes nationalités. Réfugiés un peu
partout dans les iles, ils manquaient de vaisseaux, de
matériel et d'objets de première
nécessité ; mais on les disait très
riches des dépouilles du Mogol et partant
très prodigues. Pourquoi n'armerait-on pas deux ou
trois vaisseaux pour aller leur porter secours ? Il y
aurait certainement un beau lot de piastres et de pagodes
à ramasser. Quelqu'un en fit la proposition.
Ainsi, après avoir fait mine de les pourchasser
quelques années auparavant, on allait leur tendre
la main. Mais les directeurs, craignant de
mécontenter le Mogol et de se voir
entraînés trop loin par de telles
compromissions, rejetèrent la proposition comme "
contraire au bien et à l'honneur de la nation aux
Indes ". Mieux valait encore recourir au commerce
licite.
Au
milieu de l'année 1705, sur l'avis de
Pontchartrain, les directeurs se décidèrent
à préparer un armement pour l'année
suivante. La première question qui se posait
était naturellement celle de la constitution des
fonds ; et, pour en finir avec les actionnaires, on
décida que ceux qui n'avaient pas encore
versé les 50 % de leurs actions contribueraient au
prochain armement ou seraient exclus des profits de cet
armement et même de ceux qui résulteraient
du retour des vaisseaux que l'on attendait prochainement
(Escadre du Baron Pallières).
L'arrêt
du Conseil, qui homologua cette décision le 26
septembre, fut signifié aux syndics des
actionnaires par trois sommations, les 3, 8 et 10
octobre1705.
L'armement
mixte de 1704, commandé par le Baron de
Pallières, rentra en France au milieu du mois
d'octobre 1705, avec les marchandises de la côte de
Coromandel et les effets des prises faites sur les
Anglais, les Hollandais et les Portugais, les navires
capturés ayant été détruits
ou laissés à Pondichéry.
!
Le
retour des armements mixtes était toujours
marqué par des contestations survenant entre la
Compagnie et les officiers au sujet des parts de prises
ou du commerce illicite que les officiers faisaient
pendant le voyage, malgré les ordres
réitérés du Roi. Pour parer à
ces inconvénients, la Compagnie accordait aux
commandants de vaisseaux une part des prises et le droit
de charger une pacotille (1) pour leur compte personnel ;
mais ces concessions n'empêchaient ni le vol ni la
fraude qui étaient pour ainsi dire constants.
Cette fois encore, la Compagnie eut à se plaindre
du peu de fidélité cles officiers du Roi
à ses intérêts ; en voici la preuve
dans une lettre que Pontchartrain lui-même
adressait aux directeurs.
"À
Marly. Ce 16 décembre 1705
J'ay
eu avis que les commis des Fermes de la Rochelle ont
saisy à l'lsle d'Olleron 66 tonnes ou barriques
des marchandises des Indes débarquées de la
frégate la Mutine. J'escris à Mr
Bégon de les faire ressaisir aussi comme
débarquées d'un vaisseau du Roy et je vous
en donne avis afin que si vous jugez à propos de
faire de votre costé quelque dilligence sur cela,
vous le puissiez. J'envoye aussi des ordres à
Brest pour faire arrester Mr du Dresnay qui commandait
cette fregatte. Signé :
PONTCHARTRAIN."
Quoiqu'il
en soit, les marchandises rapportées par les
vaisseaux et les effets cles prises furent vendus
à Nantes au mois de mai 1706.
Les
directeurs, qui n'avaient fait aucun envoi aux Indes en
1705 étaient enfin parvenus à organiser,
pour l'année 1706, un armement qu'un certain
nombre de particularités recommandent à
notre attention. D'abord, c'est le dernier armement fait
par la Compagnie des Indes, en son nom et par ses soins ;
puis, il se distingue des armements
précédents par une destination nouvelle ;
en fait, les trois vaisseaux qui le composaient devaient
passer d'abord dans la mer du Sud, pour aller au Chili,
avant de gagner Pondichéry. On espérait
faire d'heureuses opérations commerciales sur les
côtes de l'Amérique et réaliser un
profit qui permettrait aux trois vaisseaux de prendre
ensuite d'importantes cargaisons aux Indes.
C'était la première fois que la Compagnie
des Indes envoyait des navires dans la mer du Sud, dont
la déclaration de 1664 lui avait, dès
l'origine, réservé l'exploitation. Bien que
la création d'une Compagnie de la Mer du Sud, au
mois de septembre 1698, lui eût enlevé ce
privilège, elle obtint l'autorisation d'envoyer
des vaisseaux au Chili et au Pérou.
Enfin,
la Compagnie avait pourvu à l'équipement et
au chargement de ses vaisseaux par des contrats à
la grosse aventure, portant intérêt de 75 %,
et souscrits par des particuliers appartenant ou non
à la Compagnie. L'un des directeurs, le chevalier
Hébert, était envoyé avec ces
vaisseaux pour faire un voyage d'inspection aux Indes ;
les sieurs Hardancourt, secrétaire du bureau de
Paris, et Darguibel lui étaient
adjoints.
Les
trois navires, le Saint-Louis, le Maurepas et la
Toison-d'Or, quittèrent le Port-Louis le 14
juillet 1706 et, passant par le cap Horn,
arrivèrent à la Conception, au Chili, au
mois de février 1707. Au mois de septembre, ils
étaient devant les côtes du Pérou.
Les opérations commerciales n'ayant pas
donné la satisfaction que l'on espérait,
deux navires, le Maurepas et la Toison-d'Or, partirent de
la Conception le 3 décembre 1707, avec Hardancourt
et Darguibel pour rentrer en France ; ils
arrivèrent à la rade de Groix le 11 mai
1708. Quant au Saint-Louis, il quitta la Conception le 26
décembre, et, passant par le cap Horn, le cap de
Bonne-Espérance et Bourbon, il arriva à
Pondichéry le 2 juillet 1708. Hébert y
trouva le sieur du Livier, qui était venu d'Ougly
pour remplacer Fr. Martin après sa mort. Il prit
en main la direction du comptoir ; et, le 16
février 1709, fit partir le Saint-Louis pour la
France. Ce navire rentra au Port-Louis le 18
décembre 1709.
DERNIERS
ARMEMENTS DE LA COMPAGNE APRÈS LA PAIX DE
RYSWICK
ANNÉES
|
DESTINATION
OU PROVENANCE
|
ENVOIS
|
RETOURS
|
1697
|
Pondichéry
|
Le
Saint Jean (capturé)
|
Le
Pontchartrain (venant de Goa)
|
1698
|
Pondichéry
Surate
|
Le
Phélypeaux
La
Perle-d'Orient
Le
Postillon
Le
Pontchartrain
La
Princesse-de-Savoie
Le
Marchand-des-Indes
|
Le
Postillon (venant du Bengale)
|
1698
|
Campagne
de M. des Augiers
|
1699
|
Pondichéry
Surate
|
Le
Maurepas
La
Toison-d'or
Le
Florissant
L'Aurore
|
Le
Phélypeaux
La
Perle-d'Orient
La
Princesse-de-Savoie
Le
Marchand-des-Indes
|
1700
|
Pondichéry
Surate
|
Le
Phélypeaux
La
Perle-d'Orient
Le
Saint-Louis
L'Etoile-d'Orient
|
Le
Maurepas
La
Toison-d'or
L'Aurore
|
1700
|
Campagne
de M. de Chateaumorant (Armement de l'Etat)
|
1701
|
Pondichéry
Surate
|
Le
Maurepas
Le
Pondichéry
Le
Marchand-des-Indes
La
Princesse-de-Savoie
Le
Bourbon
|
Le
Phélypeaux
La
Perle-d'Orient
Le
Saint-Louis
L'Etoile-d'Orient
|
1702
|
Pondichéry
Surate
|
Le
Saint-Louis
L'Etoile-d'Orient
La
Toison-d'or
|
Le
Maurepas
Le
Pondichéry
Le
Marchand-des-Indes
La
Princesse-de-Savoie
Le
Bourbon
|
1703
|
Île
de Bourbon
et
Pondichéry
|
Armement
en course de M. de Fontenay
Le
Maurepas
Le
Pondichéry
|
de
Pondichéry : Le Saint-Louis
L'Etoile-d'Orient
(capturé)
de
Surate : La Toison-d'or
|
1704
|
Pondichéry
|
Armement
mixte (Baron de Pallières)
au
Roi : L'Agréable
La
Mutine
à
la compagnie : L'Aurore
Le
Saint-Louis
|
Armement
en course de M. de Fontenay
Le
Maurepas
Le
Pondichéry
|
1705
|
|
|
Armement
mixte (Baron de Pallières)
|
1706
|
Mer
du sud et Pondichéry
|
Le
Saint-Louis
La
Toison-d'or
Le
Maurepas
|
|
1708
|
Mer
du Sud
|
|
La
Toison-d'or
Le
Maurepas
|
1709
|
Pondichéry
|
|
Le
Saint-Louis
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