La
suppression de la Compagnie des Indes
en
1797,
clôt les splendeurs de Lorient et de Port Louis. La
Marine, récupère un arsenal tout
aménagé à Lorient et délaisse
Port-Liberté.
Le
30 mars Joseph DRIANNIC et Jean RIO sont élus
"agents nationaux" (maires) de Groix. Joseph LE DRIANNIC
est originaire de Languidic, il a 46 ans. Il
décède en 1821 à Groix.
Jean
RIO est originaire de Plouhinec, il est curé de
Groix depuis 1783. Il occupe aussi les fonction s de
secrétaire de mairie. Il refuse tous les postes
que l'évêque lui impose. Il devient
même "préposé aux vivre de la marine
de l'île"
Parmi
les 19 mariages de l' année
célébrés à Groix, Agathe YVON
(GG-4.4b.4.5.1.2) née en 1765, fille de Gildas, et
de Catherine UZEL, épouse Jean Marie EVEN
(GG-4.6b.1.4.4.3), né en 1769, marin, le fils de
"Jean" Jacques, marin et de Jeanne Marie GUILLO(AUME), le
lundi 13 novembre à Groix. Elle est alors
âgée de 32 ans. Il a 28 ans. Ce couple aura
deux enfants : Marie Joseph (GG-4.4b.4.5.1.2.1) et
(GG-4.6b.1.4.4.3.1)
Une
délibération du conseil municipal de Groix
nomme instituteur, l'ancien recteur Benoit
FARDEL.
Le 30
mars
1798,
la Société des Amis de la Liberté et
de l'Égalité organise à Groix, une
grande fête de la souveraineté populaire.
L'église transformé en "temple de la
raison", les chapelles dont certaines ne furent jamais
relevées, les croix, fort nombreuses avant cette
période, souffrirent énormément du
trouble de ces temps.
Jean
TONNER(E) (GG-4.4b.4.6.1c.4) meurt le samedi 21 avril (2
floréal an 6) en mer, embarqué sur le
vaisseau "Hercule" à l'âge de 29
ans.
Naissance
de Radégonde GOURONC (GG -4.4b.1.5.5.3a.7) le
mercredi 18 juillet à Groix, Créhal. Elle
est le 7ème enfant de Noel, âgé de 41
ans, et de Jeanne JEGO, âgée de 37
ans.
Marie
Mauricette GOURONC (GG -4.4b.1.5.1.9.5) est née le
jeudi 20 septembre à Groix, Locmaria. Elle est le
5ème enfant de Jacques, marin, âgé de
34 ans, et de Jeanne Anne NOEL, âgée de 33
ans. Elle sera ménagère.
Parmi
les 6 mariages célébrés à
Groix cette année Marie Louise LE DREFF
(GG-4.6b.1.3.3b.2) née en 1777, fille de Jean
Louis, et de Perrine METAYER, épouse Michel
GILLES, Soldat canonnier à la 8° Cie de
canonnniers volontaires (13° div. militaire), le
fils de Jean, laboureur et de Pétronille
GARBAILLE, le mercredi 27 juin 1798 à Groix. Elle
est alors âgée de 21 ans. Il a 29 ans. Il
n'y a pas d'enfant connu pour ce couple.
Toussaint
HERVEL construit en 1799
une
presse à sardines à Port-Mélite,
constituée d'un seul bâtiment, avec un
chemin menant directement à la côte.
Parmi
les 9 mariages célébrés à
Groix cette année, Magdeleine LE DARIET(TE)
(GG-4.1a.1.1.1a.1) née en 1761, fille de Nicolas
et de Magdeleine DIBREDER, épouse Louis
André MAILLOCHEAUD, soldat canonnier à la
4° Cie du 8° Rgt d'artillerie à pied en
station à Groix, le fils de Louis et de Suzanne
JOURDIN, le jeudi 21 novembre à Groix. Elle est
alors âgée de 38 ans. Il a 29 ans. Il n'y a
pas d'enfant connu pour ce couple.
Jean
RIO arrête les registres, le sixième jour
complémentaire de l'an VII (22/09/1799).
Sixième jour complémentaire de l'an VIi !
Voilà une fin d'année qui diffère
singulièrement du rectorat de l'abbé Uzel
qui, lui aussi, arrêta les registres de Groix
à la fin du siècle
précédent.
Au
début de ce nouveau siècle, la vie
économique de l'île change. Plus de
dîmes ecclésiastiques et nombre de
tenanciers ne paient même plus de redevances
à leurs propriétaires; certains deviennent
possesseurs de leurs terres locatives, assez
obscurément. En retour, les impôts, plus
lourds qu'autrefois, sont plus rigoureusement
perçus; les aliments, les objets indispensables
à l'existence, sont plus chers. La vie a
changé, elle n'a pas été
améliorée. Les habitants aisés, les
autocrates, ont eu des destinées diverses; les uns
ont perdu une partie de leurs biens si péniblement
acquis; les autres, en assez grands nombres, servis par
les circonstances, ont augmenté leur fortune. Nous
n'en sommes plus au temps où une seule famille
dominait; il existe maintenant plusieurs familles
dirigeantes.
Cette
perturbation de l'état économique semble
toutefois avoir respecté les droits de la "Maison
de Rohan". Malgré le 4 août 1789, le prince
continue de recevoir ses minots de froment et
d'avoine
?
C'est
que, aliénant toutes ses terres avant la
révolution, Rohan a stipulé qu'elles lui
devraient une redevance perpétuelle; après
la Révolution, il semble percevoir des droits de
fermage (et non plus des droits seigneuriaux). Les
Grésillons sont encore des fermiers. L'île
de Groix offre, sans doute, un exemple unique qui peut
s'expliquer par une coutume vieille de plusieurs
siècles, par la crainte de ne pas obtenir gain de
cause contre cette puissante maison, par la faible
importance de la rente que paie chacun et enfin par la
plus grande quantité de numéraire provenant
de la pêche et de la construction du fort Lacroix.
La solde des ouvriers qu'emploie l'État, reste en
partie dans l'île; plusieurs de ces
étrangers épousent des grésillonnes
et se fixent à Groix. Quant à la
pêche de la sardine, elle augmente
considérablement. On sale désormais le
poisson sur place, dans les presses rudimentaires de Port
Mélite et de Port Melin. Jusqu'à la
Révolution, l'industrie maritime de l'île de
Groix reposait essentiellement sur la petite pêche
: pêche côtière des demi-soldiers
(marins retraités), pêche au congre, au
maquereau, et à la sardine, qui donnait lieu
à un important trafic commercial . " Commerce de
sardines, souvent ruineux, toujours hasardeux, rarement
heureux " note le père François LE GALLEN,
religieux capucin bellilois, au milieu du 18ème
siècle.
Depuis
longtemps, pratiquée sur tout le littoral
atlantique de la Bretagne, la pêche de la sardine
fournissait des quantités de poissons bien
supérieures à la consommation locale. Aussi
son exportation vers d'autres régions était
pratiquée. Si les informations précises
manquent en ce qui concerne Groix, on sait que Belle-lsle
exportait des sardines salées et pressées,
conservées en barils, dès le XVIIème
siècle : en septembre 1654, Gondi, cardinal de
Retz, fuyait Belle-Isle à bord d'une chaloupe de
25 tonneaux, commandée capitaine SÉVENO, de
Palais, chargée de sardines, à destination
de San Sébastian.
Certains
commerçants méditerranéens
n'hésitent pas à mettre en place des
comptoirs commerciaux sur le littoral de la Bretagne pour
y acheter de la sardine. Selon la province où ce
poisson sera commercialisé, la préparation
qu'il reçoit diffère. Pour le marché
languedocien et provençal, elle est
"anchoitée", c'est-à-dire que la saumure
est additionnée d'ocre broyée. La famille
ROMIEUX, d'origine languedocienne, installée
à Lomener, détache l'une de ses branches
à Groix où elle fera souche et
établira sa solide aisance par la pratique de la
confiserie et du commerce de la sardine. Mais, outre le
débouché que représentent les
presses et, ultérieurement les conserveries, la
sardine "en vert", fraîche et
légèrement salée, fait très
tôt l'objet d'un commerce actif, essentiellement
pratiqué par les Bellilois au XVIIème
siècle, à l'aide de chasse-marée
(fortes chaloupes) qui prenaient la sardine sur le lieu
même de la pêche et allaient la porter dans
différents ports, principalement à Nantes
et quelquefois à Bordeaux.
Comme
il n'y a toujours pas de jetées, les
pêcheurs accostent et débarquent leurs
poissons, avec difficulté, près des
falaises par trop à pic et à la surface
desquelles ils taillent des encoches figurant des
escaliers. Quand il leur est impossible d'atterrir
près d'une roche, ils jettent l'ancre sur un fond
de sable, fixent une amarre à un anneau artificiel
taillé dans un bloc de schiste (Port Melin) et
descendent à terre sur le dos du pêcheur
désigné pour la corvée.
Le
19 mai 1800,
Pierre PROTEAU est élu maire. Il est originaire de
loctudy où il est né en 1767. Il a donc 33
ans lorsqu'il prend ses fonctions. À partir du 21
prairial (10 juin), les actes sont libellés par
Proteau, maire.
Il
exploite des presses à sardines: l'une qu'il vient
de construire à Port-Mélite, une autre
à Port-Tudy, construite par le recteur Maurice
POULLIC dont sa famille a acquis la majorité des
parts appartenant aux nombreux héritiers du
recteur POULLIC. Le reste des parts sera acheté en
1803 par Louis François GALABERT.
François,
Jean, NOEL (192) a 50 ans lorsque sa mère Jeanne
(385) meurt, le samedi 7 juin, à l'age de 80 ans.
Naissance
de:
-
Bertrande EVEN (GG-4.4b.1.5.1.7.2) le mercredi 25 juin (6
messidor an 8) à locmaria de Groix, fille de
Guntiarne Claude, âgé de 44 ans, et de
Renée GOURONC, âgée de 42 ans.
Bertrande est leur second enfant.
- Anne
GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.8) le samedi 13 septembre
à Créhal. Elle est le 8ème enfant de
Noel, âgé de 43 ans, et de Jeanne JEGO,
âgée de 39 ans.
Le 11
novembre, installation du Consulat, à cette
époque naît Joseph Marie TONNERRE (GG
/4.4b.1.1.1.1.1.3) à GROIX. Il est le 3ème
enfant de Thomas, marin, à Kerohet,
âgé de 46 ans, et de (Marie) Anne TONNER(E),
cultivatrice, âgée de 43 ans. Il sera marin.
Son père meurt le lundi 24 décembre 1804.
Joseph Marie a 4 ans.
Le
même jour trois des 9 mariages
célébrés à Groix dans
l'année :
-
Jeanne LE GOURONC (GG-4.4b.1.5.6.7) née en 1768
à Groix, fille d'Yves, et de Lucie (ou Luce)
BIHAN, épouse Yves BONNEC, pêcheur, fils de
Pierre et de Jacquette LE DREF(F) (LE), le mardi 11
novembre à Groix. Elle est alors âgée
de 32 ans. Il a 23 ans. Ce couple aura deux enfants
:Pierre (GG-4.4b.1.5.6.8.1) et Etienne
(GG-4.4b.1.5.6.8.2)
- Marie
YVON (GG-4.4b.4.5.1.1) née en 1758 à Groix,
fille de Gildas, et de Catherine UZEL, veuve de Laurent
LE GOUR(R)ONC épouse Gildas LE BIHAN,
pêcheur, fils de Jacques et de Marie TONN(AI)ER(E),
le mardi 11 novembre à Groix. Elle est alors
âgée de 42 ans. Il a 28 ans. Ce couple aura
un enfant : Tudy (GG-4.4b.4.5.1.1.2b)
- Jean
Pierre Marie TONNERRE (GG-4.4b.1.5.3.2.1), pêcheur,
né le vendredi 30 octobre 1778 à locmaria
de Groix, fils de Joseph, âgé de plus de 25
ans, et de Catherine LE BIHAN, âgée de plus
de 25 ans qui épouse Magdeleine LESLÉ, la
fille de Jacques et de Marie BR(O)AUREC, le mardi 11
novembre. Il est alors âgé de 22 ans. Elle a
26 ans. 20 brumaire an 9. Ce couple aura deux enfants :
Joseph (GG-4.4b.1.5.3.2.1.1) et Marie Rosalie
(GG-4.4b.1.5.3.2.1.2) . Jean Pierre Marie meurt le
dimanche 5 mars 1820 à EN MER, dans les courreaux
de Groix à l'âge de 41 ans.
Précédemment
eut lieu celui de:
Ursule
Victoire BEVEN (GG-4.6b.1.4.1.3) née en 1778
à Groix, fille de Gildas, et de Catherine Renaute
EVEN, ménagère, qui a épousé
Guillaume COLLET, marin, résidant à Lorient
, fils de Jean COLLET et de Marie KERSERHO, le mardi 3
juin (14 prairial an 8) à Groix. Elle est alors
âgée de 21 ans. Il a 25 ans.Ce couple aura
un enfant : Joseph Marie (GG-4.6b.1.4.1.3.1)
Naissance
de Pierre GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.9.6) le mardi 3 mars
1801
à
Locmaria. Il est le 6ème enfant de Jacques, marin,
âgé de 36 ans, et de Jeanne Anne NOEL,
âgée de 35 ans.
Parmi
le 10 mariages de l'année à Groix
:
-
Angélique LE GUBERIC (GG-4.4b.1.5.1.5.1b)
née en 1781 à Groix, fille de Pierre, et de
Marie Jeanne LE GOURONC épouse Joseph CONAN,
pêcheur, fils de Jean et de Marie TESSOL, le
dimanche 1 novembre. Elle est alors âgée de
20 ans. Il a 22 ans. 10 brumaire an 10. Ce couple aura un
enfant : Jeanne (GG-4.4b.1.5.1.5.1b.1)
- et le
mercredi 11 novembre (20 brumaire an 10) :
-
Benoît JÉGO (220), fils de Barnabé
(440) et de Renée CALLOC'H (441) tonnelier
à locmaria épouse Marie LE BIHAN (221),
fille de Jean Louis (442) et d'Alexise STEPHAN (443),
cultivatrice.
-
Pierre LE GALLO(GG-4.4b.1.1.1.1.1.1) né le
dimanche 3 août 1783 à locmaria de Groix.
fils de Corentin, et de Marie Jeanne GUBERIC, marin,
épouse Jeanne Marie STEPHAN, cultivatrice, fille
de Jean et de Périne TRISTAN. Il est alors
âgé de 18 ans. Elle a 21 ans. Ce couple aura
trois enfants : Marie Jeanne (GG-4.4b.1.1.1.1.1.1.1) -
Jean Marie (GG-4.4b.1.1.1.1.1.1.2) et Joseph Marie
(GG-4.4b.1.1.1.1.1.1.3)
La
signature du Concordat et son inauguration en
avril
1802
permet
au nouveau recteur Jean SURZUR de reprendre en mains les
ouailles groisillonnes et, selon les termes du recteur Le
Livec, " il réparera le mal que la
Révolution et les intrus avaient causé dans
la paroisse". Il ouvre en parallèle de
l'état-civil des registres religieux de
baptême le 28 novembre 1802 (7 frimaire an 11), de
mariage le 21 février 1803 (2 ventose an 11) et de
sépulture le 12 juin 1804 (23 prairial an 12).
Pendant toute la durée de l'ère
révolutionnaire qui vit la création du
cadastre, l'ensemble des documents administratifs portent
toujours la dernière orthographie de l'île,
c'est-à-dire Groix. Même sans grands
événements marquants, la Révolution
française fit à Groix table rase du
passé puisque les Groisillons se mirent à
acheter massivement des terres. Un nouvel état
d'esprit qui allait morceler d'une façon
outrancière le parcellaire.
Renouveau
du mariage : 36 sont célébrés dans
l'année à Groix, dont 26 (!) le 22
novembre. La Paix d'Amiens en mars a probablement permit
à beaucoup d'hommes de rentrer à la
maison.
Parmi
eux :
- Marie
Pétronille EVEN (GG-4.6b.1.4.2.2), née en
1779 à Groix, fille de Paul, marin, et de
Thérèse GUILLO(AUME), épouse
Barthélemy KERSAHO, meunier, fils de
François, meunier et de Jeanne
Thérèse BOTERF, le lundi 22 février
à Groix. Elle est alors âgée de 22
ans. Il a 20 ans. Ce couple aura trois enfants : Marie
Rose (GG-4.6b.1.4.2.2.1) - Jeanne (GG-4.6b.1.4.2.2.2) et
Jacob Sylvestre (GG-4.6b.1.4.2.2.3)
-
Bertrande EVEN (GG-4.4b.1.5.1.2.1b) née en 1780
à Groix, fille de Jean Alexis, et de Jacquette LE
GOURONC épouse Gildas Modeste MEROUR, fils
d'August(e)in et de Jeanne Anne TONNERE, le lundi 22
novembre (1 frimaire an 11). Elle est alors
âgée de 22 ans. Il a 20 ans. Ce couple aura
trois enfants : Marie Joseph (GG-4.4b.1.5.1.2.1b.1) -
Jeanne (GG-4.4b.1.5.1.2.1b.2) et Perrine
(GG-4.4b.1.5.1.2.1b.3)
-
Corentin METAYER (GG-4.6b.1.3.2b.1) né en 1767
à Groix, fils de Marc, et de Radégonde LE
GREL(LE) épouse Geneviève TONNERRE, la
fille de Jean et de Louise LE DRO(U)AL, le lundi 22
novembre (1 frimaire an 11). Il est alors
âgé de 34 ans. Elle a 32 ans. Il n'y a pas
d'enfant connu pour ce couple.
-
Geneviève TONNERRE (GG-4.4b.1.5.3.1.1) née
le dimanche 14 octobre 1770 à locmaria de Groix,
fille de Jean, et de Louise LE DRO(U)AL épouse
Corentin METAYER, l'enfant légitime de Marc et de
Radégonde LE GREL(LE), le lundi 22 novembre (1
frimaire an 11). Elle est alors âgée de 32
ans. Il a 34 ans. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce
couple.
Le
maire Jean PROTEAU décède le 25 avril (5
floréal an X).
Naissance
de Mathurin GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.9) le vendredi 29
octobre à Créhal. Il est le 9ème
enfant de Noel GOURONC, âgé de 45 ans, et de
Jeanne JEGO, 42 ans. Il sera marin.
Toussaint
HERVEL et Louis François GALABERT presseurs, sont
co-propriétaires de la goélette "La
Cécile", Ils "l'arment pour le Banc de Terre-Neuve
et elle doit partir au premier vent favorable. Elle est
montée par 8 hommes d'équipage et est
pourvue de vivres suffisantes et des ustensiles
nécessaires à la pêche. Les deux
tiers de la vente iront aux armateurs et un tiers
à l'équipage". En outre, chacun d'eux
possède plusieurs
"chasse-marée".
Bonaparte
décide en cette année de rétablir
"la condition des personnes en vigueur avant 1789",
c'est-à-dire l'esclavage. À cet effet, il
envoie le général Leclerc à
Saint-Domingue. Toussaint Louverture est
arrêté, transféré en France
où il meurt. Mais l'expédition
échoue et la disparition de Toussaint Louverture
ne met pas fin à la résistance des Noirs.
L'île de Saint-Domingue est définitivement
perdue.
Les
Grésillons ne comprennent pas que l'on quitte sa
terre natale; ils n'abandonnent jamais Groix, eux ! Aucun
habitant de l'île ne se fixe ailleurs, ne se marie
autre part que dans son petit pays. C'est que la
concurrence vitale n'y existe pas et ne peut guère
y paraître : tout le gain vient de la mer. La
prospérité est, au contraire, en relation
avec le nombre des habitants; plus il y a de
Grésillons, plus il y a de bateaux et par suite de
bénéfices réalisés. Les
bateaux ont un très faible tonnage; les grosses
chaloupes coûtent trop chères et sont
d'ailleurs peu nécessaires pour le genre de
pêche côtière que l'on pratique. De
plus, il ne faut pas trop s'aventurer à construire
de gros bateaux par ces temps troublés où
la liberté n'est pas sûre.
Les
bateaux anglais recommence à sillonner le golfe du
Morbihan.
Le 24
germinal, an XI (14 avril 1803),
on arme le littoral et les îles de la côte
bretonne pour résister à une attaque de la
flotte ennemie. Le général Morand
reçoit la charge des batteries du Grognon, du
Grip, de la pointe des Chats, organisées à
la fin du siècle dernier. On rétablit en
même temps, les postes de signaux de l'île;
il y en a un à la pointe Est et l'autre à
la pointe Ouest. Les guetteurs de Groix signalent
à peu près chaque jour, les bâtiments
ennemis.
Napoléon
Bonaparte veille personnellement à la
défense de cette côte, il écrit
:
"
Saint-Cloud, 29 germinal An IX (19 avril
1803)
Au
général Berthier, ministre de la
guerre
Mon
intention, Citoyen Ministre, est que l'île d'Yeu
(département de la Vendée) soit
armée dans le plus court délai, et d'y
maintenir comme commandant d'armes un chef de bataillon,
qui aura la haute police sur toute la population. Faites
partir sur-le-champ de Nantes pour cette île six
pièces de 36, six pièces de 18 en fer, avec
un approvisionnement de 200 coups par pièce, deux
grils à boulets rouges et trois mortiers à
la Gomer. Vous y enverrez trois compagnies de 100 hommes
chacune, avec des vivres pour trois mois. On
enrôlera tous les habitants en état de
porter les armes ; et, s'il est nécessaire, vous y
nommerez les officiers nécessaires, sous le titre
d'adjudants, pour commander cette population. Cette
île doit avoir 400 hommes en état de porter
les armes. Si l'artillerie n'existait pas à
l'arsenal de Nantes, il faudrait prendre dans les
batteries les plus près de cette île. Il est
convenable que tout cela parte le plus promptement et le
plus secrètement possible. Si vous n'avez pas les
approvisionnements nécessaires à 400 hommes
pour trois mois, vous les demanderez au ministre de la
marine qui les ferait partir de Rochefort. S'il n'y a
pas, à portée, de l'artillerie de terre,
vous en demanderez au ministre de la marine, qui vous
fera passer 50 hommes d'artillerie de la marine,
jusqu'à ce que vous puissiez les
remplacer.
Mon
intention n'est pas qu'on mette de Suisses dans cette
île. Le général commandant la 12e
division militaire formera trois compagnes de la 63e
demi-brigade. Il est nécessaire que les hommes,
l'artillerie et les approvisionnements arrivent à
la fois. Le général commandant la division
en passera la revue et classera les habitants en
compagnies.
Donnez
ordre au général du génie Bertrand
de s'y rendre sur-le-champ, pour disposer de la
manière la plus convenable les moyens de
défense, faire construire les ouvrages de campagne
et former un projet de défense permanente, mon
intention étant de s'assurer cette île par
un bon ouvrage. Le général commandant la
division établira sur la côte une bonne
batterie pour organiser et assurer les communications.
Vous mettrez la somme de 25,000 francs à la
disposition général
Bertrand.
Mon
intention est que vous donniez ordre au
général commandant la 13e division
militaire d'envoyer à l'île de
Groix un officier du génie, un officier
d'état-major et le nombre de troupes et
d'artillerie nécessaire pour assurer la possession
de cette île.
Donnez
ordre également au général
commandant la 13e division militaire de s'assurer de la
situation de l'approvisionnement, armement et travaux
qu'on fait au fort Penthièvre, de la situation de
l'armement et approvisionnement de l'île et du fort
Cicogne, et de faire les réparations qui
pourraient être nécessaires à ce
fort, de l'augmenter de quelques pièces
d'artillerie, afin que des convois de vaisseaux ou
frégates puissent être
protégés dans ce mouillage.
Vous
donnerez ordre de faire occuper l'île de
Méaban, à l'entrée du Morbihan, en y
faisant établir une redoute et des
détachements, et y nommant un bon capitaine pour y
commander.
Faites
également occuper l'île de Batz et les
îles de Perros. Apportez-moi demain toutes les
cartes et renseignements, soit topographiques, soit
géographiques, des côtes depuis l'île
d'Yeu jusqu'à l'île d'Ouessant, et les plans
des fortifications qui y étaient avant la
dernière guerre.
Il
est convenable que le général de division
se transporte sur tous les points avec un officier du
génie, en donnant les ordres les plus pressants et
en vous envoyant un rapport détaillé de
tout ce qu'il y aurait à y faire.
Et lle
même jour
"
Saint-Cloud, 29 germinal An IX (19 avril
1803)
Au
contre-amiral Decrès, ministre de la marine et des
colonies
Je
vous prie, Citoyen Ministre, de me faire un rapport sur
les projets d'établissements qu'a
présentés le vice-amiral Rosily sur
différentes petites îles de la côte de
l'Océan, tels que la construction d'un fort
à l'île de Méaban, la construction
d'une batterie à la pointe de Quiberon, à
l'entrée de Port-Haliguen, le
rétablissement des forts Haedok et Houat,
l'établissement d'un fort sur les Errants,
à l'entrée du port de Lorient,
l'établissement d'une redoute revêtue
à Penfret, l'une des Glénans,
etc..."
Le 14
prairial (13 juin), deux vaisseaux et un lougre se
montrent à l'ouest sous pavillon français.
Ils vont ensuite dans les Courreaux avec les couleurs
anglaises. Les batteries de Groix et du Talud (continent)
leur envoient des boulets, inutilement.
Le
2 messidor (21 juin), le port de Lorient reçoit
l'arrêté du 8 prairial (28 mai), concernant
l'organisation des compagnies de canonniers
gardes-côtes. Deux de ces compagnies sont
affectées à Groix. L'uniforme comprend un
habit de drap bleu, un gilet et une culotte de tricot
vert de mer, un chapeau brodé de laine noire, des
boutons en métal jaune timbrés d'un canon,
d'un fusil et d'une ancre.
La
presse de Port-Mélite, construite par Pierre
Laurent PROTEAU, négociant au Bourg est mise en
vente à sa mort. Elle est cédée par
Tranquille Augustine et Guillaume Marcelin PROTEAU,
capitaine de frégate à Toussaint HERVEL en
juin, moyennant 10 000 francs.
Jean
RIO, curé de Groix depuis 1783 déjà
élu agent municipal en 1797 est nommé maire
le 1er juillet . Il n'exercera ces fonctions que quelques
mois . Il restera toutefois à Groix jusqu'en 1809,
époque où il acceptera d'aller comme
vicaire à Baud.
Le 17
messidor (6 juillet), l'officier des signaux de Groix
tire trois coups de canon sur des embarcations de
pêcheurs qui s'échappent.
Le 24
fructidor (11 septembre), un vaisseau parlementaire
anglais mouille en rade de Groix. Ce bateau rapatrie 194
prisonniers français de Ste Lucie, prise le 3
messidor par une expédition anglaise de 8.000
hommes. Il n'y a plus de vivres à bord, les
prisonniers souffrent beaucoup du manque d'eau. Les
autorités de Lorient donnent 15 jours de vivres au
vaisseau qui se dirige vers La Rochelle, le seul port
ouvert sur les côtes de l'océan. Le
quatrième jour complémentaire an XI (21
septembre), un autre parlementaire s'arrête dans
les Courreaux de Groix avec 451 prisonniers
français venant aussi de Ste Lucie; il prend des
vivres et va à la Rochelle. Un troisième
parlementaire survient aussitôt après avec
181 prisonniers épuisés par les
privations.
Le 6
vendémiaire an XII (29 septembre), Groix donne
trois officiers mariniers, dix matelots qui servent
à constituer la 4ème escouade du
3ème équipage; ce sont de beaux
spécimens de la race grésillonne, puisque
pour entrer dans les équipages, il faut avoir au
moins 5 pieds 3 pouces de hauteur, soit 1,70
m.
Guénolé
STEPHAN est nommé (élu ?) maire le 23
octobre (30 vendémiaire an XII). Il est né
au mené en 1750, il a donc 51 ans, il est marin.
Il a aussi eu la responsabilité de la "fabrique"
en 1793 (gestion du patrimoine de l'église). Il
exercera ces fonctions jusqu'en juillet 1807. Il
décèdera à kerampoulo en 1821. Il
est assisté par Mr TROMELAIRE, adjoint et par
Gildas BERNARD, Gildas LE DREFF, Mathurin CALLOC'H,
Antoine RODE, Simon TRISTAN, Martin CALLOC'H,
Jérôme STEPHAN, Jérôme BARON,
Joseph JÉGO, Pierre de SQUINVIC conseillers
municipaux.
Le 7
Brumaire (30 octobre), le conseil municipal vote afin
d'installer Olivier BURNOLLE pour remplir les fonctions
de secrétaire greffier de la commune.
Le 28
Brumaire (20 novembre), le conseil municipal élit
Olivier BURNOLLE en tant qu'instituteur du
primaire
Le 5
frimaire (27 novembre), une frégate anglaise passe
dans les Courreaux; les batteries de l'île font feu
sur elle; elle riposte sans causer le moindre
dégât.
L'autorité
maritime va jusqu'à prendre les marins groisillons
de vive force, dans leurs familles. Le 10 frimaire, an
XII (2 décembre), une commission militaire
accompagnée de gendarmes prend à Groix,
tous les marins valides sans exception, afin d'armer
l'Hermione et le Suffren. Les enrôlés
involontaires qui peuvent se soustraire à la
surveillance du bord s'enfuient et désertent, tant
leur existence est misérable dans cette flotte
sans cesse bouleversée où les aliments
manquent si souvent.
Le 16
frimaire (8 décembre) à Lorient, 5 bateaux
de 1ère espèce partent à 7 heures du
matin, sous le commandement du lieutenant de vaisseau
Ségur, pour se rendre à Boulogne; ils
aperçoivent un vaisseau qui veut leur barrer la
route; ils se réfugient alors avec le "Belislois",
sous les batteries du Grip près de Port-Tudy. Une
frégate les y bloque. Le lendemain 17 frimaire, le
vaisseau anglais, vu la veille, mouille en rade du Pouldu
et fait attaquer les bateaux français par 6 de ses
péniches, appuyées par la frégate.
Les bateaux, la proue au large, se défendent,
aidés par les batteries du Grip et finalement
repoussent l'ennemi que le mauvais temps oblige à
prendre le large.
Les
malades de la Marine sont alors traités à
l'hospice civil de Lorient. Cependant les locaux de
Port-Louis ont été temporairement
utilisés à plusieurs reprises, comme
hôpital supplémentaire notamment en 1808 et
en 1812. Alimentation, médicaments, personnel de
soins étaient pris en charge par l'hospice civil
suivant une convention. En 1832 et en 1848, ils servirent
de caserne temporaire. Mais l'édifice était
en bien mauvais état. Les voûtes de
l'ancienne église Saint-François
étaient effondrées et les murs des
bâtiments boursouflés. La Marine
hésitait : tout démolir et garder le
terrain ou le rétrocéder aux Domaines. Il
semble qu'aucune décision n'ait été
prise puisqu'en 1859, à l'occasion d'une
épidémie, le préfet maritime de
Lorient et l'amiral visitèrent les bâtiments
de l'ancien couvent des Récollets et
décidèrent d'y installer une ambulance
provisoire.
Des
travaux de réaménagement y furent ensuite
entrepris et, en 1861, l'établissement redevenait
un hôpital comportant dix salles d'hospitalisation
et une capacité de 270 lits. Les Filles de la
Sagesse furent sollicitées comme
infirmières et y demeurèrent jusqu'à
la laïcisation du personnel des hôpitaux
militaires, soit 1906. Les aumôniers de marine
ayant également été
supprimés, le service religieux incomba au
clergé paroissial
François
Louis GALABERT, armateur lorientais, propriétaire
de nombreuses presses sur le continent, et de celle de
Port-Tudy, édifie en 1803, une autre presse
à sardines à Port-Lay. située au
fond du port du même nom, bordée au Nord par
la mer, à l'Ouest par un chemin, à l'Est
par un ruisseau et au Sud par diverses terres.
Après sa mort, les DAVIGO et leur
beau-frère Barnabé NOEL en firent
l'acquisition.
Malgré
cela 21 mariages sont tout de même
célébrés à groix dans
l'année. Parmi eux:
- Tudy
TONNER (GG-4.4b.4.6.1c.5) né en 1779 à
Groix, fils de Jean, et de Margueritte LE BIHAN
épouse Marie UZEL, fille de Pierre et d'Anne YVON,
le mardi 22 novembre (30 brumaire an 12). Il est alors
âgé de 24 ans. Elle a 17 ans.. Il n'y a pas
d'enfant connu pour ce couple.
- Marie
Mauricette METAYER (GG-4.6b.1.3.2b.3) née en 1770
à Groix, fille de Marc, et de Radégonde LE
GREL(LE) épouse Pierre Edouard EVEN, fils de Jean
et de Jacquette PATRIS (BÉATRICE), le mardi 22
novembre (30 brumaire an 12). Elle est alors
âgée de 33 ans. Il a 24 ans. Il n'y a pas
d'enfant connu pour ce couple.
-
Jeanne Fleurine TONNERRE (GG-4.4b.1.1.1.4.4) née
en 1779, fille de Noel, et de Marie Agnès NOEL
épouse Bonnaventure RAUDE (RODE), fils de Gildas
et d'Anne RODE (ROTH), le mardi 22 novembre. Elle est
alors âgée de 24 ans. Il a 24 ans. Il n'y a
pas d'enfant connu pour ce couple.
-
Joseph TONNERRE (GG-4.4b.1.5.3.1.2) né le dimanche
21 février 1779 à locmaria de Groix, fils
de Jean, âgé de plus de 31 ans, et de Louise
LE DRO(U)AL, âgée de plus de 31 ans,
épouse Magdeleine LO(AU)REC, l'enfant
légitime de Claude, marin et de Renée
Françoise JEGO, le mardi 22 novembre. Il est alors
âgé de 24 ans. Elle a 28 ans. 30 brumaire an
12. Ce couple aura un enfant : Laurent Marie
(GG-4.4b.1.5.3.1.2.1). Joseph meurt 8 ans plus tard, le
mardi 13 août 1811 à l'âge de 32 ans.
Avant
1804,
naissance de Françoise SALAHUN (109), fille
d'Etienne SALAHUN (218), pêcheur à
locmaria.
Pendant
toute l'année 1804,
des bâtiments de guerre anglais croisent,
tantôt au large, tantôt près de
l'île. Ce blocus paralyse le commerce, suspend la
pêche de la sardine.
Le 11
mars (20 ventôse an XII), le conseil municipal
à cours de recettes décide de taxer les
boissons entrant sur l'île : 1Fr par barrique de
cidre, 2Fr les barriques de vin venant de loin, 1,5 Fr
les barriques de vin venant de près, 2,5 les
barriques d'eau-de-vie
Le 18
mars (27 ventôse), le conseil municipal
désigne 25 hommes pour faire le service de garde
aux batteries.
Le 10
avril (20 germinal), nomination de 3 marguilliers
(administrateurs des biens de la paroisse - appelé
fabrique) , il s'agit de Pierre DRIANNIC qui est aussi
trésorier, Gildas LE DREFF, Jean paul
DAVIGO.
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