Histoire de l'île de Groix ...

et de la famille (Le) Gou(z)ronc...

  

 

 Depuis le 15 octobre 2001, vous êtes

à avoir visité ce site,

Merci de votre intérêt.

 


 

adhérent CGSB n° 1503

 

Histoire de la navigation - 1 - L'antiquité

Il est possible d'affirmer que la navigation existe de tout temps. Dès que l'homme a l'idée de s'asseoir sur un tronc et de flotter pour traverser la rivière.

L'origine de la navigation remonte aux premiers âges de l'humanité; pirogues du néolithique ou navire à voile de l'époque sumérienne (vers 4 000 av. J-C.). On ne sait ce que furent les premiers esquifs: tronc d'arbre creusé qui donna naissance à la pirogue, radeau de troncs ou de roseaux qui serait l'ancêtre de la jonque, ou encore couffe, sorte de corbeille circulaire toujours en usage sur les fleuves mésopotamiens et les rizières annamites. L'évolution s'imagine aisément: renforcement des liaisons de la coque, accroissement des dimensions, amélioration de la propulsion (mains, perche, rame, voile),…

Durant l'Antiquité, les navires avancent surtout à l'aviron et ne s'éloignent pas des côtes. En Égypte vers 2 500 av JC des bateaux dérivés des embarcations fluviales succèdent aux esquifs de papyrus.

La coque étroite est relevée aux extrémités comme celle des gondoles; une vingtaine d'avirons et une voile carrée, hissée sur un mât rabattable, assure la propulsion; la direction s'obtient au moyen d'une rame-gouvernail placée à l'arrière le long du bord et maintenue dans une position proche de la verticale par un cordage fixé à plat-bord. Les marins égyptiens ont parcouru la mer Rouge et le golfe d'Aden à la recherche de nouveaux débouchés commerciaux.

La trière athénienne, descendante du navire égyptien, représente le modèle classique du vaisseau long antique. Navire de combat, la trière mesure 30 m de long et 4 m de large; son étrave, seule partie massive de la coque, porte un éperon pour l'abordage. Une ou plusieurs voiles carrées, utilisables aux seules allures portantes, servent d'appoint à la propulsion assurée par plusieurs rangs de rameurs superposés (birèmes et trirèmes). À côté des navires de combat aux formes effilées, les bâtiments de commerce de l'Antiquité présentaient des formes ventrues. Ces bateaux ronds utilisés par les flottes marchandes phénicienne et romaine naviguaient à la voile, l'aviron intervenant pour les manœuvres de port. Leurs formes massives et leur gréement, une grande voile carrée, interdisaient le louvoyage. Les allures de l'arrière étaient les seules possibles pour des navires déjà lourds (30 tx pour les Phéniciens, peut-être 200 pour les transports militaires romains); les Anciens s'attachaient donc à bien connaître le régime des vents.

Grâce à cette connaissance, malgré la petite taille de leurs navires et l'empirisme de leur art nautique, vers 1600 avant J-C, les Phéniciens effectuent un périple autour de l'Afrique du Nord pour le compte du pharaon d'Égypte. Dès 1200 av JC., ils avaient parcouru toute la Méditerranée et, en 465, Hannon le Carthaginois visitait la côte de l'Afrique occidentale jusqu'à l'île de Fernando Poo, au fond du golfe de Guinée. À partir de leur comptoir de Gadès (Cadix), ils se rendirent par l'Océan jusqu'aux îles Britanniques. Une expédition ordonnée par Alexandre le Grand, roi de Macédoine, atteignait le golfe d'Oman, les rives de l'Indus et les déserts de l'Asie centrale. Essentiellement mercantiles, les expansions égéenne et phénicienne n'en eurent pas moins besoin d'une défense. Carthage se dota de navires de combat, disputa la mer aux Étrusques avant d'affronter Rome.

Trois cents ans avant notre ère, les crétois développent une véritable "flotte de commerce". À bord de leurs galères birèmes, ils allaient troquer les étoffes rares, perles, encens et épices orientales embarqués à Tyr ou à Sidon, contre l'or de Gaule, l'argent et le plomb d'Espagne ou le soufre sicilien. Les Grecs qui, à leur suite, développèrent les échanges commerciaux dans le bassin méditerranéen, naviguaient à bord de galères perfectionnées, les trirèmes, pourvues de trois rangs de rameurs. C'est pour permettre le lancement d'un superbe navire marchand de Syracuse qu'Archimède aurait inventé la vis (?).

 En 345 av JC, un Marseillais, Pythéas, explorait la mer du Nord jusqu'aux rivages de la lointaine Thulé (nord des iles Shetland).

 Ce fut pour résister aux Perses que Thémistocle fonda la marine athénienne: 300 à 400 trières financées par les plus riches, montées par des équipages soldés par la cité, commandées par des chefs subordonnés au gouvernement. Au lendemain de son triomphe sur le Grand Roi, Athènes, à l'aide d'une flotte permanente, s'imposait à la confédération de Délos.

 Rome fut plus lente qu'Athènes à comprendre l'importan-ce d'une "marine de guerre", mais elle innova à chaque étape de ses conquêtes. Rome vainquit Carthage en improvisant une flotte et en muant ses consuls en amiraux. Il en résulta respectivement la victoire de Salamine (480 av. J.C.) et celle des îles Égates, en Sicile (241 av. J.C.).

 Sous l'Empire romain, favorisé par la "Pax Romana", c'est le commerce maritime qui s'étendit à l'Océan Indien et aux régions nordiques jusqu'à la Baltique. Le transport du blé d'Afrique était courant. Néron envoya deux centurions jusqu'au Bahr el-Ghazal à la recherche des sources du Nil. À cette époque, le monde maritime s'organisa au moyen d'institutions juridiques et commerciales qui allaient survivre à leurs créateurs, au-delà de la chute de l'empire, dans la tradition byzantine. On demandait aux marins la protection des convois de blé; et, en 67, Rome dut charger Pompée de réduire la piraterie en Méditerranée. Mais la galère romaine n'apporte aucune amélioration dans la manœuvre de ces bateaux longs.

 L'étalement de l'Empire (de l'Espagne à l'Asie), détermina Auguste à charger son gendre Agrippa d'organiser une marine commandée par un préfet, répartie en 2 escadres, stationnées à Misène, Ravenne, Fréjus, Alexandrie,... Ensuite furent organisées une flotte "britannique" basée, sous Claude, à Boulogne et à Douvres, une flotte basée, sous Néron, à Trébizonde, puis des flottes destinées à défendre les frontières du Rhin et du Danube. Enfin, sous les Flaviens, une flotte de Syrie.

La crise du IIIeme siècle n'épargna pas la marine romaine, Dioclétien la réorganisa; non sans mal, Constantin, s'efforça de maintenir des forces navales, spécialement à Constantinople, alors qu'elles semblent décliner lentement en Méditerranée occidentale, gravement en Manche. Les flottes affirmaient la présence de l'autorité impériale, la défense de son territoire, la protection des navires marchands contre une piraterie endémique. La logistique portuaire assurait la coopération avec les légions terrestres. Mais le recrutement des équipages restait un problème. Rome connut le dilemme entre gros navires et unités légères. La trière était le type courant.

 La navigation des Anciens était très prudente: on naviguait de jour, de cap en cap, à l'aide d'une ligne de sonde; on mouillait la nuit en utilisant de grosses pierres, l'ancre est une invention probable des Romains. S'il advenait qu'on dût faire route de nuit, le timonier se guidait sur les astres, dont les Égyptiens, les premiers, connurent bien les mouvements. Continuateur de leurs recherches, l'astronome grec Hipparque établit les premières éphémérides nautiques et construisit les premiers astrolabes (IIeme s. av. JC.). Les procédés astronomiques employés permettaient seulement d'obtenir une direction approchée. La position restait incertaine; cette navigation à l'estime exigeait de fréquents recalages sur la terre et se ramenait à une navigation côtière. Faute de cartes, les Anciens disposèrent très tôt de documents décrivant côtes, amers et mouillages. Des phares furent construits; celui d'Alexandrie, édifié au IIIème s. av. JC.) sur l'île de Pharos, donna son nom aux ouvrages du même genre. Le développement de la navigation imposa de grands travaux: ports d'Alexandrie, construit sous les Ptolémées, et du Pirée, équipé sous l'impulsion de Thémistocle; canal creusé par Ramsès II entre la Méditerranée et la mer Rouge (env. 1300 av. JC.).

 Les "géographes" de l'Antiquité nous ont laissé des descriptions de ces découvertes; Hérodote (né en 484 av. JC.) connaît surtout les côtes. Ératosthène, chargé de diriger la bibliothèque d'Alexandrie, environ 100 ans après Alexandre, montrait, comme Aristote, que la terre était sphérique. Hipparque de Nicée (seconde moitié du IIème siècle av. JC.) découvrit la précession des équinoxes, imagina, pour les cartes, la projection stéréographique et posa le principe de la détermination des longitudes. Poseidonios d'Apamée (même époque) étudie le phénomène de la marée et des volcans, et cherche à déterminer la longueur du grand arc terrestre. Strabon (Ier siècle apr. JC.) décrit le monde, des tropiques au 54ème degré de latitude nord et de l'Atlantique à la Chine. Enfin, Claude Ptolémée (IIème siècle apr. JC.) a fait une synthèse de tous les travaux antérieurs. Son traité a fait loi dans le monde entier jusqu'à Copernic, et a connu, grâce aux Arabes et aux savants de la Renaissance, une étonnante destinée. Cette compilation aurait renfermé des cartes faites au Vème siècle par Agathodémon et établies en projection conique avec le méridien des Canaries comme méridien d'origine. Les cartes qui accompagnent les éditions imprimées furent dressées au XVème siècle. Elles répandirent l'idée que des côtes d'Europe, en faisant voile vers l'ouest, on atteindrait facilement l'Asie.

 La chute de l'Empire romain met un terme aux découvertes et aux progrès des sciences géographiques en Europe. Leur renaissance ne se produit qu'au IXème siècle. 

pour retourner au chapitre en cours, cliquez sur la flèche

 haut de page

Site réalisé par P. Leplat et Enguerrand

 dernière mise à jour

15 octobre 2001

 Pout tout contact, vous pouvez nous joindre à pat.leplat@wanadoo.fr ou enguerrand.gourong@free.fr

Références bibiographiques