Histoire de l'île de Groix ...

et de la famille (Le) Gou(z)r(r)on(c/g)...

 

 

 

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Sommaire

Les Origines  

Les 1ers Groisillons et les Venetes

Du III au V s.

VI au VIII s.

IX au XI s.

XII au XIII s. 

XIV s.

XV s. 

XVI s. (1500 à 1564)

XVI s. (1565 à 1600)

XVII s. (1600 à 1625)

XVII s. (1626 à 1643)

 Louis XIV (Régence)

Louis XIV (1661/1674)

Louis XIV (1675/1690)

Louis XIV (1691/1703)

Louis XIV (1704/1715)

Regence (1715/1723)

Louis XV (1723/1734)

Louis XV (1735/1750)

Louis XV (1751/1760)  

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Les premiers groisillons

 
Comme on vient de le voir ce morceau d'océan, vestige "d'un Atlantide mythique", n'a donc pas toujours été une île. Il y a encore 12 000 ans, l'océan est bien plus éloigné du rivage qu'il ne l'est aujourd'hui. 

Des traces isolées (2 bifaces recueillis au sud de Groix) témoignent d'une présence humaine, il y a 40 000 années, sur ce territoire qui faisait encore partie du continent. Ces ancêtres paléolithiques, chasseurs et pêcheurs, ramasseurs de coquillages, appartenaient-ils à la race des homos erectus qui domestiquèrent le feu ou plutôt à celle des homo sapiens de Neandertal ? Ces traces de présence humaine datent de la "période acheuléenne". Ils utilisaient ces galets grossièrement façonnés par percussion appelés "bifaces" comme outils.

Ces hommes étaient-ils de passage ou demeuraient-ils en permanence sur ces rivages ? Assurés d'une présence très ancienne sur cette terre, pourquoi ne trouve-t-on pas de traces de présence humaine après cette période ? Les dernières glaciations du Pléistocène ont sans doute terriblement bouleversé la géographie et il est probable que les hommes ont fuis .

À la fin de la dernière glaciation, il y a 12 000 années, le niveau marin s'élève et Groix devient une île. Le plateau est devenu une île. Aumésolithique (-10.000 ans à -5 000 ans), le climat s'améliore nettement L'île est définitivement formée. Elle est alors occupée par des groupes d'individus, chasseurs pêcheurs itinérants du mésolithique, pratiquant la pêche au harpon et travaillant sur place leur outillage. Ils ont laissé deux gisements de silex: pointes, triangles, lamelles, microburins, grattoirs, perçoirs, … (Fons et Trou de l'Enfer.) Il s'agit là de taille très fine d'un outillage qualifié de microlithique. Les sites de Groix étaient-ils de simples gisements de débitage ou furent-ils des zones d'occupation permanente? Qui étaient ces hommes? Eurent-ils le pied suffisamment marin pour rejoindre, à l'aide d'embarcations sans doute rudimentaires, l'île qui venait de naître ou étaient-ce plutôt des descendants de paysans établis sur ce territoire avant que la mer ne l'isolât? Avaient-ils une parenté avec ceux qui vivaient à Hœdic, à Teviec, à Kerjouanno et firent-ils preuve, d'un tempérament agressif ? Peut-être que ceux qui choisirent l'île le firent pour fuir les conflits entre communautés qui semblent prendre naissance à cette époque. Nous savons, par les fouilles de Téviec, que ces "humains" du mésolithique enterraient rituellement leurs morts et qu'ils étaient animés de préoccupations artistiques.

La civilisation mégalithique apparaît, il y a 7 000 ans et dure 3 000 années. Autour du golfe du Morbihan et de Carnac s'est développée une puissante civilisation des mégalithes. Ces mégalithes qui sont parvenus jusqu'à nous, illustrent l'évolution culturelle du néolithique et la sédentarisation qu'elle implique. Ses populations, organisées à l'abri de "camps fortifiés", donnent naissance à l'art des pierres levées, qui s'accompagnent d'un extraordinaire culte des morts, et sur l'île de Groix comme sur les territoires environnants. Mais on ne sait pas encore où ces hommes vivaient sur l'île.

On sait qu'au milieu du IVe millénaire, une nouvelle vague de constructions voit le jour. Elle est contemporaine de l'extension vers le nord et l'ouest de la France de la culture "chasséenne". À cette époque apparaissent, surtout sur le littoral sud d'Armorique, de nouvelles tombes. Le dolmen à chambres avec entrée évasée dénommé "Butten er Harh", situé à 500 mètres de Moustéro et fouillé au début du XX siècle, est de cette génération. Pourquoi les Chasséens débarquèrent à Groix ?

Un autre dolmen, situé à 400 m au sud du village de Locmaria, baptisé "Magoër Huen", relèverait aussi de cette époque. De cette époque date aussi la très belle hache bipenne découverte dans un champ de St Sauveur. En forme de pirogue, (on la qualifie pour cette raison de naviforme), d'une symétrie parfaite, d'un beau vert foncé, elle provient sans doute d'une tombe plate isolée. Elle atteste du rôle que devait jouer l'île, au titre d'escale de choix, dans les navigations de cabotage au néolithique final. En amphibolite, elle pourrait provenir d'un atelier de la région de Quimper, où existait un petit atelier de façonnage de haches similaires, d'usage ordinaire ou guerrier.

Une densité relativement importante des monuments du mégalithisme insulaire est la preuve d'une présence humaine non négligeable. Leur grand nombre sur un territoire fort peu étendu confirme que ces hommes-là et ceux qui les suivirent aux âges des métaux furent sûrement des résidents à part entière.

Il y a 4 000 ans (âge de bronze) apparaissent bientôt les premiers forgerons. À la pointe des Chats, une petite tombe en coffre ainsi que plusieurs monuments funéraires protohistoriques (tumulus à Kermario et Kermunition) et un certain nombre de dépôts métalliques (Men Stang Roh, Trou de l'Enfer) datent de cette époque.

La découverte de la "grand-mère" des groisillons dans une tombe datant de l'âge du bronze ancien, vers 2 000 ans avant J.C., confirme l'occupation protohistorique du site de Port-Mélite. Cette grand-mère est de fait le squelette d'une femme d'une trentaine d'années, inhumée en position recroquevillé. À côté du squelette, on découvre une perle en pâte de verre, de couleur bleue, annelée. La présence de cette perle prouve que les échanges maritimes existent déjà à cette époque.

Cela conforte l'idée d'une mer parcourue de navires transportant le cuivre, l'étain, le sel, denrée indispensable et vitale, nous sommes au début de l'empire égyptien.

Mais depuis quand navigue-t-on ?
 
 

Des ateliers de bouilleurs de sel ont été reconnus à Kermarec et à la pointe des Chats. C'est au Bronze moyen que se développent aussi les ateliers de fondeurs comme celui qui a été découvert à Kerporlay. La civilisation du Bronze modifia, les pratiques néolithiques qui cohabitèrent assez longtemps avec les nouvelles techniques des premiers forgerons. Mais l'heure des métaux sonna le glas de la pierre. Les hommes du bronze abandonnèrent les tombes mégalithiques au profit des tumuli individuels comme la tombe de Port-Mélite. Ils peuplèrent les rivages et bâtirent les premiers retranchements sur les promontoires rocheux, une pratique qui sera utilisée par les hommes de l'âge du fer quand ils leur succéderont.

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Les Venètes

Les Vénètes, l'une des 5 peuplades celtes d'Armorique, occupent une bonne partie du Morbihan, il y a 2 800 ans. Ces peuplades celtes ont déferlé sur l'Armorique (nom ancien de la Bretagne), s'imposant aux autochtones et l'une d'elles, les Vénètes deviennent rapidement le peuple le plus puissant de la péninsule. Ceux que les Grecs, leurs contemporains (800/300 av JC) nomment Hénètes, cités par Homère, forme une des branches indo-européennes des grandes migrations du XIII siècle av JC. Certains d'entre eux sont même allés jusqu'en Gde-Bretagne. On les retrouve aussi en Baltique, et dans le bassin de la Vistule. Leur langue est un dialecte indo-européen qui est connu par quelque 200 inscriptions. Elle a de grandes affinités avec le latin.

Les premiers Celtes de l'âge du fer furent des envahisseurs. Leurs descendants firent souche sur ces rivages que nous appelons aujourd'hui le Morbihan. Ce sont eux qui construisirent le fameux "camp romain" (?) de Kervédan, appellation quelque peu erronée. Des fouilles mirent à jour un mobilier céramique datant du 1er siècle avant J-C. Mais il semblerait que cette trace soit le résultat d'une réoccupation tardive. Le camp retranché, derrière ses 4 remparts et ses fossés, appartenait donc à ces fameux Vénètes, dont César affirme: "…ils forment la plus puissante tribu côtière, ils possèdent la plus grande flotte pour commercer avec l'île de Bretagne dont il semble avoir le monopole…" . Il précise: "…leur connaissance et leur expérience de la navigation surpassent celles des autres tribus et la côte où ils vivent étant exposée à la violence de la pleine mer et n'ayant que peu d'abris, ils contrôlent tous les ports et forcent presque tous ceux qui fréquentent ces parages à leur payer un droit…" .

Au Ier siècle av. J.C., les hommes de ce royaume marin fondé sur une originale marine à voile (thalassocratie) exploitent forêts et fer, principalement pour la construction de leurs navires. La poterie, depuis une époque reculée, est une de leurs industries. Ils pratiquent aussi le commerce du sel, exportent sans doute fer et étain, assurent le transport des métaux des îles Britanniques (étain) vers la Méditerranée. C'est une grande puissance, qu'illustrent ses frappes de monnaie.

Groix est l'un de leurs promontoires de vigie (avec Belle-Île) et la position de l'île semble privilégier son intégration aux circuits commerciaux.

Aux temps de l'indépendance gauloise, Groix appartiendrait toujours aux Vénètes, si l'on en juge d'après le découpage ultérieur des évêchés (1). La vie maritime est déjà intense. Et d'après certains linguistes, le breton du Vannetais ne proviendrait pas de l'invasion bretonne du Véme siècle, mais de la survie sur place, tout l'Empire romain durant, du gaulois local.

En 57 av JC, conquérir cette partie de la Gaule est important pour César, pour des raisons de prestige, mais aussi pour faciliter sa conquête ultérieure de la Grande-Bretagne. Les Vénètes feignent de se soumettre, mais leur révolte, est rapide. César doit faire face à quelque 220 vaisseaux Vénètes, sans doute dans les parages de la presqu'île de Rhuys. Le manque de maniabilité des vaisseaux celtes est fatal aux Vénètes. César qui a fait construire une flotte plus légère et bénéficie de la trahison des Pictons et des Santons, qui lui ont prêté des bateaux, a en outre fait armer ses navires de faux qui servent aux Romains à déchirer les voiles des Vénètes. Cela met-il fin à la vie maritime de la région ? L'île n'apparaît pas dans les documents évoquant la romanisation de la région. Mais, il y a cependant lieu de penser que la destruction des vaisseaux Vénètes n'est pas aussi complète que César le laisse entendre et les Romains ont-ils, après la défaite qu'ils infligèrent aux Vénètes en l'an 56 avant J. C., occupé l'île ? Sans aucun doute, même si les traces de leur passage sont demeurées peu probantes. On peut aussi penser que si le camp de Kervédan a reçu le nom de "camp des Romains", c'est que les soldats de César l'ont peut-être utilisé, pour y tenir cantonnement ou, plus simplement, installer un poste de guet afin de surveiller la mer. On comprendrait mal que Rome ait négligé cette île dont l'occupation lui permettait de mieux contrôler la pêche. Mais parfois certains pensent à un poste de pirates ?

En 56 av JC, Jules César achève la soumission de la péninsule Armoricaine. (Pourtant , il me semble qu'Astérix résiste toujours). Toutefois en 52 av JC , les Vénètes sont encore assez puissants pour envoyer, à l'appel de Vercingétorix, des renforts à Alésia.

À l'époque gallo-romaine (51 av JC à 250), la puissance des Vénètes disparaît dans l'anonymat de la romanisation. La quasi-totalité du pays a été mise en valeur et le réseau romain sera le seul digne de ce nom avant celui du duc d'Aiguillon. Le chef-lieu de cette région est Darioritum, Vannes (Gwened en breton) 500 ans plus tard. À la fin de l'empire romain, le pays Vénète deviendra le Bro Erec ou Bro Waroc'h "le pays d'Erec" ou de "Waroc'h", nom du chef local.

La péninsule aura donc connu une longue période de relative richesse, dont l'apogée se situe entre le IIe siècle avant J.-C. et le IIIe siècle après J.-C. Les plus riches trésors préhistoriques français ont été trouvés en Bretagne.

(1) De toutes les entités régionales, le Vannetais (Bro Gwened, l'un des quatre " pays " de la Bretagne bretonnante) est l'une des plus stables, au point que, pour l'essentiel, le département du Morbihan se superpose assez bien à la civitas des Vénètes, devenue au haut Moyen ge le Bro waroch, puis, jusqu'en 1789, le diocèse de Vannes. 

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dernière mise à jour

5 novembre 2005

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