Après
un siècle de grandes découvertes,
(16ème
siècle)
de grandeurs (François 1er) et de troubles
(début des guerres de religion, le
17ème
siècle
apparaît comme une époque d'assise et de
développement du commerce lointain.
Aux
origines certaines des "LE
GOUZRONC"
Naissance
probable à Groix, aux
environs
de 1565,
de Gervais LE GOUZRONC (12 288), les noms de ses
parents ne sont pas connus, ni leurs origines. Sont-ils
installés à Groix depuis longtemps ?
Sont-ils issus d'une branche installée à
Port-Louis ? Ou l'inverse ? C'est en tout cas le premier
ancêtre connu et certain d'Enguerrand. Il n'est pas
personnellement mentionné dans le "Rolle de la
Dixme à la Charrette" de 1603, mais il est
peut-être inclus dans le "consort de Pezron LE
GOUZRONC de Locqueltas", ce qui peut laisser imaginer
que Pezron (24 576) est le père de Gervais, c'est
une hypothèse à vérifier.
C'est
une époque pleine de soubresauts. En
1571
a lieu la grande bataille maritime de Lépante.
Venise, sous l'impulsion de Cristoforo Da Canal, cherche
à adapter sa flotte de galères à la
défense de ce qui lui restait d'empire contre une
piraterie croissante et un nouvel ennemi, la flotte
turque. Les marines atlantiques viennent en renfort et
franchissent en force le détroit de Gibraltar, si
bien que cette bataille fut le dernier affrontement
collectif entre la Chrétienté et l'Islam.
Par ailleurs la chrétienté s'affronte
aussi. L'année suivante le 23 août
1572
à lieu le massacre de la St Barthélemy.
Quelques mois après, en
1573,
les Blavétins se distinguent en équipant
spontanément, et à leurs frais, une
flottille qui se porte au secours des troupes royales qui
assiégent La Rochelle. En effet, après la
St Barthélemy, les "Huguenots" se sont
retranchés dans La Rochelle et se battent avec
l'énergie du désespoir. Lorsque le duc
d'Anjou, qui commande les troupes royales sous La
Rochelle, devint le roi de France (Henri III en
1574),
il se souvint de ce geste et, en
1575,
il accorda en remerciements à Blavet le
"privilège du Papegaut".
La
codification de la coutume bretonne est adoptée en
1580.
Un acte
(en héritage) daté du 1er février
1581,
et passé devant le notaire de "La Roche-Moysan",
nous apprend que Tudy LE TALLEC et Louise LE DONIOU se
partagent une maison à 2 étages (RDC et un
étage) au bourg de Loctudy à
Groix.
Cette
même année un autre acte notarié nous
apprend l'existence d'une Guillemette LE GOUZRONC
résidant au bourg de Loctudy, à
Groix.
La
Bretagne reste peu concernée par les mouvements de
la Ligue. Henri III nomme, en
1582,
son beau-frère, le duc de Mercoeur, gouverneur de
Bretagne. Philippe Emmanuel de Lorraine, duc de Mercoeur,
était un catholique convaincu mais d'un naturel
retors.
Défaite
de "l'Invincible Armada" en 1588,
la puissance navale de l'Espagne de Philippe II est
réduite, mais cela ne bénéficie
qu'à l'Angleterre. Après l'assassinat
d'Henri de Guise cette même année et celui
d'Henri III en 1589,
les tensions étaient à leur paroxysme.
Henri III n'ayant pas d'enfants, son héritier
légitime était Henri de Navarre,
protestant. Les Ligueurs excluaient a priori du pouvoir
tout prince non catholique et resserraient leurs rangs
qui comportaient plusieurs candidats au trône.
D'autres convoitises se faisaient jour telles celles de
Philippe Il, roi d'Espagne. Il réclamait pour sa
fille, l'Infante Isabelle, le trône de France et le
duché de Bretagne, arguant du fait qu'Isabelle
était petite-fille d'Henri II, lui-même
petit-fils d'Anne de Bretagne.

Vers
1590,
mariage de Gervais LE GOUZRONC. Nous ne
connaissons malheureusement pas le nom de son
épouse. Rapidement naît un premier fils,
J(e)an LE GOURRONC (GG-1). Ils auront au moins 6
enfants.
Alors
que la Bretagne est toujours épargnée par
les guerres de religion, le duc de Mercur,
profitant de l'affrontement entre La Ligue et les
Royalistes, prend le parti des premiers et entre en
révolte contre Henri IV. Une guerre civile confuse
où règnent pillages, règlements de
compte, brigandage, où des régions
entières sont mises en coupe réglée,
déchire de 1589 à 1598 la Bretagne. Alors
que le gouverneur de Bretagne est soutenu par un
clergé qui enflamme les villes et les campagnes,
Rennes et son Parlement, mais aussi Brest,
Tréguier et Blavet demeurent fidèles au
roi. Mercur fait appel à l'Espagne qui
cherche à profiter des désordres en France
avec l'espoir d'obtenir la couronne pour sa fille. Les
Blavétins, attachés à la cause
royale, repoussèrent les sollicitations des
Ligueurs, notamment celles de Jérôme
d'Arradon, commandant la place d'Hennebont et ils
accueillirent dans leur ville le seigneur de
Coëtcourson, partisan d'Henri IV. Le duc de Mercoeur
vint en personne attaquer Blavet. Ses troupes
s'épuisaient en vain sur le retranchement qui
fermait l'isthme, de Locmalo au Driasker (la Vieille
Tranchée). Toute la population participait
héroïquement à la défense de la
ville. En octobre 1590,
les Espagnols débarquent à St Nazaire, se
dirigent sur les conseils de Mercoeur vers Blavet et
prennent Hennebont. C'est alors que trois ou quatre
vaisseaux débarquèrent des soldats du parti
de Mercoeur dans la ville assiégée. Les
habitants, taillés en pièces, sans
considération d'âge ni de sexe, se
trouvaient dans l'impossibilité de fuir, n'ayant
le choix qu'entre le fil de l'épée ou la
noyade. La guerze (complainte de l'époque) de
Locpéran a gardé le souvenir de ce carnage.
Mercoeur fit incendier ce qui restait de la ville (seule
la nouvelle église Saint-Pierre échappa aux
flammes) puis il offrit la place ruinée aux
Espagnols avec qui il avait partie liée. Henri IV,
de son côté, fait appel aux Anglais et une
armée de 2 400 hommes débarque à
Paimpol.
Dès
leur arrivée à Port-Blavet (ancien nom de
Port-Louis), conscients de la valeur stratégique
exceptionnelle de ce site, les Espagnols y mènent
une armée de 6 000 hommes, sous le commandement de
Don Juan del Aguila entreprennent la construction du
"Fort de l'aigle". Les travaux sont confiés
à l'ingénieur Cristobal de Rojas. Les
anciennes fortifications du front de terre furent
rapidement remises en état, doublées et
complétées par une forteresse, le fuerto
del Aguila (le fort de l'Aigle), occupant l'emplacement
de l'actuelle citadelle. Le "Fuerte" allait former la
base d'un monument maintes fois remanié, agrandi,
modifié.
Jérôme
d'Arradon qui s'était vu confier par Mercoeur le
commandement d'Hennebont et de Blavet réalisa vite
que les Espagnols se conduisaient en conquérants
et ne reconnaissaient pas d'autre autorité que
celle de leur roi, Philippe II.
Vers
1590, naissance à Groix de Jullien LE
MILLOCH, fils de Bonnaventure LE MILLOCH et de
Stephenne ADAM .Il sera vicaire perpétuel de
Groix.
A
même époque, naissance à Groix de
Jacques LE NOZEOU, fils de Jacques LE NOZEOU et de
Béatrice MULLEZ. Il sera prêtre à
Groix puis vicaire perpétuel en 1623.
Vers
1592,
naissance à Groix du 2ème enfant de
Gervais: Hervé LE GOUZRONC
(GG-2).
Après
un renoncement du bout des lèvres, "Paris vaut
bien une messe" dira-t-il, Henri IV accède au
trône en mars 1594.
Pour
les Blavétins, l'occupation espagnole qui dura de
1590 à 1598, fût une bien sombre
période: actes de piraterie, pillage et incendie
des fermes, sévices sur les habitants. Durant ce
temps, Henri IV poursuivait la laborieuse conquête
de son royaume. Ses succès militaires et sa
récente conversion provoquaient le ralliement
à sa cause d'un certain nombre de Ligueurs dont la
famille d'Arradon. Il envisageait d'attaquer les
Espagnols retranchés dans Blavet et avait
confié cette tâche au maréchal de
Brissac.
Groix
vivait, sans aucun doute, sous la botte de la soldatesque
espagnole. Mais, il est peu probable que certains y ayant
élu domicile après la fin des
hostilités et y aient fait souche. Explications
pour certains des noms en "o" comme Jégo, Frollo,
Magado, Rio, Davigo. Nous le verrons en nous
intéressant à la patronymie de l'île
que ces noms sont typiquement bretons.
Vers
1594
naît, à Groix, le 3ème enfant de
Gervais, il prend le même prénom que son
père: Gervais LE GOUZRONC (GG -3).
Vers
1596
naît, à Groix, le 4eme enfant de Gervais:
Louan (ou Yves) LE GOUZRONC (6 144),.
1597
? Un LE GOURONC est notaire royal, il signe des actes de
vente à Groix (à
vérifier).
Fort
heureusement, le 2 mai 1598,
le traité de Vervins mettant fin aux
hostilités entre la France et l'Espagne, elle
oblige les Espagnols à restituer la ville de Port
Blavet permettait aux Blavetins de faire
l'économie d'un siège et à Henri IV
de recevoir une place forte sans coup férir.
Mercoeur se soumettait enfin au roi qui scellait ce geste
par le mariage de César de Vendôme (fils
naturel mais reconnu qu'il avait eu de Gabrielle
d'Estrées) avec Françoise de Lorraine,
fille du duc de Mercoeur. Le duc remettait le
gouvernement de Bretagne entre les mains du roi, en
faveur de César.
Une
ère de paix semblait débuter. Henri IV
donna l'ordre au Maréchal de Brissac de
démanteler le fort de l'Aigle. Par ailleurs une
clause de ce traité autorise les Français
à s'installer sur les territoires situés
au-dessus du 40 de latitude nord.
Vers
1599
naît, à Groix, le 5eme enfant de Gervais:
Marye LE GOUZRONC (GG - 5).

À
la fin du siècle, Jacques de KRINAULT, grand
propriétaire foncier de l'île, notamment de
la seigneurie de Kervédan, qui réside
maintenant à Caudan, vend ses biens sur
l'île. Évidemment YVON
achète:
"Par la
cour de la Roche Moissan, devant nous, soussignés,
notaires royaux, ont comparu, en leurs personnes, noble
homme François de Krinault, demeurant au village
de ???, paroisse de Caudan, d'une part, et honorable
homme Lorand YVON, demeurant au bourg de Loctudy, en
l'Isle de Groix, d'autre part. De Krinault vend à
L. Yvon, "des terres situées au village de
Kerlard, tenues à domaine congéable sous de
Krinault, par Jacob..., demeurant au village de Kerlard,
pour lui en payer de convenant, par chaque an, au terme
de la Saint-Gilles, par argent, le nombre de 16 sols
tournois, par froment, 1 minot de froment rouge, mesure
comble, autant d'avoine et corvées..."
La
famille Yvon, puissante au XVII° siècle, voit
sa fortune grandir de jour en jour, ses membres sont
déjà qualifiés d'honorables, titre
enviable et fort recherché. On aime tant à
avoir un titre quelconque pour ne pas être confondu
avec les manants &endash; dont on est issu ! Les
notaires, psychologues sans le savoir, n'oublient point
dans leurs grimoires, d'accorder à chacun tout ce
qui lui est dû - d'honneurs au moins. Le
seigneur-gentilhomme est haut seigneur; le seigneur
obscur est noble homme; le roturier en mal de noblesse,
figure comme sieur de; les roturiers aisés sont,
ainsi que les YVON, gratifiés d'honorables; les
ecclésiastiques s'intitulent eux-mêmes
messires.
Le
commerce breton et la vie urbaine ont connu au cours de
ce siècle et continueront à connaître
jusqu'au XVIII° siècle, la
prospérité.
À
cette époque l'île déjà
très cultivée et l'on compte de nombreux
hameaux. Elle est habitée vers 1600, par des
religieux, quelques roturiers relativement riches et des
travailleurs de condition fort médiocre. Quelques
hommes de la glèbe, qui ont pu amasser des
économies par leur travail, ou par la gestion de
biens dont ils sont chargés, achètent ou
afferment les terres seigneuriales. Le prince de Rohan
est le propriétaire, le seigneur de l'île,
mais il n'y possède pas d'habitation, il n'y
paraît jamais, il n'y cultive pas directement ses
domaines. Il afferme ou vend les terres qui n'ont pas
été données aux moines, ou qui n'ont
pas encore été cédées. Sur
ces terres, le prince a des droits de redevances.
(voir
exercice de la féodalité)
L'église
a aussi droit à ses impôts. Il s'agit de la
dîme. Mais ce n'est pas la dixième partie de
ses revenus que l'on donne, ou plutôt que l'on est
contraint de donner, c'est bien davantage. Les habitants
de Groix paient des dîmes ecclésiastiques au
prieur de Saint-Gunthiern, au prieur de
Saint-Guénael de Caudan, au prieur de Saint-Michel
des Montaignes en Ploemeur, et à l'abbé de
Saint-Maurice de Carnoët.
Le
chargé d'affaires qui gère, à cette
époque, cette taxe à Groix, est Jac
YVON.
Le
rôle de prélèvement de la dîme
s'établit comme suit: "5 septembre 1603. Rolle de
la dixme de Groy, appelé la Dixme de la charrette,
située en ladite isle dépendant de
prieuré de St-Michel des Montaignes ".
Viennent
les noms des habitants avec la quantité de
céréales due... À la dernière
page, le chargé d'affaires dit : "J'ai
reçu, pour Monsieur le prieur des Montaignes, le
nombre de bled porté ci-dessus de dixme de la
charrette... (due?) par les villages de l'isle de Groy au
moys de septembre 1603, sous mon signe..."
On paie
régulièrement les dîmes. Les
collecteurs ont, sans doute, des moyens de coercition.
S'il y a des contestations, tant de cet ordre que pour
toute autre affaire, le différend n'est
porté devant les tribunaux qu'en des occasions
exceptionnelles.
À
cette date, on trouve plusieurs familles " LE GOUZRONC "
qui paient la dîme :
- Fransoys LE GOUZRONC à Kermousouhet
- Lorans LE GOUZRONC à Kermousouhet pour Lomener.
- Pezron LE GOUZRONC et consorts à Locqueltas pour Kerlaret et Kerouran.
- Jan LE GOUZRONC et consorts à Lomener.
- Hillaire LE GOUZRONC à Kerpunce.
- Hillaire LE GOUZRONC (pour Marguerite TRISTAN, veuve) à Moustéro.
- Lorans LE GOUZRONC à Kerdurant.
- Guillemette LE GOUZRONC à Loctudy.
- Jan LE GOUZRONC à Kerohet.
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