Lorient
est institué port militaire
en
1791.
La ville est considérée comme
révolutionnaire au cur de la Bretagne
contre-révolutionnaire: ses campagnes sont, par
moments, totalement acquises à la chouannerie
(opposition armée des milieux ruraux de l'Ouest,
du Centre et d'une partie du Midi aux régimes
issus de la Révolution tels que Convention et
Directoire, Consulat et Empire - Affaire de l'escadre
à Quiberon). La Bretagne sera divisée en 5
départements en 1790: Finistère, Ile et
Vilaine, Loire-Atlantique, Côtes-du-Nord et
Morbihan.
Une
conjonction de facteurs, les uns favorables et
dynamiques, les autres hostiles, explique la violence des
soubresauts de la période révolutionnaire
en Bretagne. Le club breton est à l'origine du
club des Jacobins, la jeunesse de Rennes et de Nantes
participe largement aux événements
pré-révolutionnaires, les cahiers de
doléances bretons comptent parmi les plus
virulents de France. Mais on connaît aussi
l'ampleur, non moins spectaculaire, des mouvements
contre-révolutionnaires de Bretagne,
provoqués par la levée, en 1793, de 300 000
hommes. La Révolution fait ainsi apparaître
en pleine lumière une distorsion politique
déjà ancienne, que manifestera plus ou
moins la géographie électorale des
XIX° et XX° siècles. L'on peut ainsi
grossièrement opposer une Bretagne conservatrice
et une Bretagne "progressiste". La première
englobe le Morbihan, l'intérieur de la partie
"gallo" des Côtes d'Armor, l'ouest et l'est de
l'Ille-et-Vilaine, la quasi-totalité de la
Loire-Atlantique. Seuls les centres urbains constituent
des îlots de résistance. En revanche, le
Finistère, la région côtière
des Côtes d'Armor, la partie centrale de
l'Ille-et-Vilaine sont orientés vers la
République, mais une République
modérée et non antireligieuse. Certains de
ces éléments se trouvent déjà
dans la carte du recrutement sacerdotal du XVIII°
siècle. Le diocèse de Rennes, est largement
fourni par la région Vitré-Fougères.
L'image classique des chouans ne doit pas faire oublier
la figure du révolutionnaire breton; plus que les
fédérés marseillais, les
fédérés brestois ont joué un
rôle capital dans la journée du 10
août 1792.
Le
6 janvier, naissance de Joseph TONNERRE (106), fils de
Paul (212) et de Louise ROUZIC (213).
Jacquette
LE GOURONC (GG-4.4b.1.5.1.4.4) est née le vendredi
7 janvier à Groix, Locmaria. Elle est le
4ème enfant de Jean François, pêcheur
à locmaria, âgé de 40 ans, et d'Anne
(Marie) TONNERRE, âgée de 35 ans. Sa
mère meurt alors qu'elle a 14 ans, le lundi 13 mai
1805.
Naissance
le 17 janvier de Jacques MILLOCH (100) fils de Joseph
MILLOCH (200) et de Marie CALLOCH (201).
Naissance
de Jeanne Anne GOURONC (GG -4.4b.1.5.5.3a.4) le vendredi
11 février à Groix, Créhal. Elle est
le 4ème enfant de Noel, âgé de 34
ans, et de Jeanne JEGO, âgée de 30 ans.
Baptême
le 3 juillet de Marie SALAHUN (97) fille de Laurent
SALAHUN (194) et de Thérèse MÉROUR
(195).
Naissance
de Renée LE GOURONG(QUE) (GG -4.4b.1.5.1.9.2) le
mercredi 14 septembre à Groix, Locmaria. Elle est
le second enfant légitime de Jacques, marin,
âgé de 27 ans, et de Jeanne Anne NOEL,
âgée de 26 ans.
Parmi
les 24 mariages de l'année :
-
Sébastien BEVEN (GG-4.6b.1.4.3.1) né avant
1770, fils de Julien, et d'Anne EVEN épouse Jeanne
Marie UZEL, la fille de Gildas et de Marie TRISTAN, le
mardi 1 mars à Groix. Il est alors
âgé de plus de 21 ans. Elle a plus de 21
ans. Ce couple aura deux enfants : Mathurine
(GG-4.6b.1.4.3.1.1) et Ursule (GG-4.6b.1.4.3.1.2)
- Marie
Anne YVON (GG-4.4b.4.5.1.3), fille de Gildas, et de
Catherine UZEL, épouse René GUÉRAN,
fils de Tudy et de Françoise Michelle LANCO le
vendredi 20 mai à Groix. Elle est alors
âgée de plus de 21 ans. Il a plus de 28 ans.
Ce couple aura deux enfants : Marie Mauricette
(GG-4.4b.4.5.1.3.1) et René (GG-4.4b.4.5.1.3.2)
-
Perrine LE METAYER (GG-4.6b.1.3.2b.2) née avant
1770, fille de Marc et de Radégonde LE GREL(LE)
épouse Colomban RODE (ROTH), marin, fils de Jean
et de Marie DIBREDER, le lundi 21 novembre à
Groix. Elle est alors âgée de plus de 21
ans. Il a 27 ans. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce
couple.
Les
déclarations de biens ecclésiastiques ne
sont qu'un prélude à la confiscation.
Dès le commencement de 1791, les litiges religieux
portés devant les tribunaux, ne sont pas admis. Le
29 juillet, un juge de paix de Vannes, écrit au
notaire Lestrohan qu'en raison de cet état de
choses, il doit prévenir les héritiers de
feu le recteur DAVIGO qui de son vivant, l'avait
chargé d'une procédure contre les
Oratoriens de Nantes, à propos d'une pension
ecclésiastique, due à Groix.
La
Révolution à Groix ne bouleversera pas
profondément les mentalités. Il n'y eut ni
exécution ni assassinat. Par contre, elle
favorisera un essor démographique indiscutable
puisque la population de l'île passe de 2079
habitants en 1793 à 2614 en 1819. La
présence de troupes importantes dans l'île,
les milices de St-Domingue et de Martinique, corps de
canonniers et de gardes-côtes, qui posa de nombreux
problèmes, n'est pas étrangère
à cette augmentation de population qu'il fallait
loger. De nombreuses maisons furent
réquisitionnées, les églises et
chapelles transformées en casernes. Les insulaires
eurent aussi à souffrir de bien d'autres
réquisitions : chevaux, charrettes et même
les chaloupes pour le transport du matériel et de
la nourriture de tous ces soldats dont le cantonnement
favorisera l'arrivée de femmes publiques qu'il
fallut expulser manu-militari. Plus de 200 marins furent
enrôlés sur les vaisseaux de la
République et de l'Empire. Plusieurs croupirent et
moururent sur les pontons anglais tandis que d'autres
furent tués dans les multiples combats sur mer.
Combien y avait-il de marins de l'île
engagés dans le fameux combat de Groix le 17 juin
1795 entre la flotte de Villaret-joyeuse et celle de Lord
Briport? Beaucoup, à n'en pas douter.
Le
climat se détériora, à l'image de ce
qui se passe dans toute la France, avec le vote des lois
antireligieuses. L'abbé LAUDRAIN ayant
refusé de prêter serment à la
constitution, il est expulsé en mars 1792 et
déporté, il meurt en Espagne à Nova
del sol en 1799. C'est le curé constitutionnel
Benoit FARDEL, né dans l'île d'Arz, fils de
Vincent, capitaine de barque et de Marie renée
MAHÉ, ordonné prêtre au Port Louis,
il prête serment à la constitution le 13
février 1791, qui dirigera la paroisse, suite
à son élection le 3 avril. Aidé par
les nombreux étrangers, parmi lesquels plusieurs
militaires, qui résident dans l'île et avec
l'appui, il faut le dire, de Groisillons en nombre non
négligeable, favorables aux idées de la
Révolution, Fardel qui s'installe le 12 juin et
signe son premier acte le 15, essaie d'instaurer le
souffle du nouvel esprit. Mais les oppositions se font de
plus en plus fortes. Plusieurs femmes, la servante du
recteur Laudrain qui est revenu clandestinement dans
l'île, la veuve Guillou, la veuve Barizy, sont
à la tête de la résistance. Les
patriotes, les "culottides"comme on les nomme, accusent
les contre-révolutionnaires de cacher des
prêtres réfractaires, d'inciter les gens
à faire baptiser leurs enfants sur le continent
(il y en aura beaucoup à Plouhinec) et de
créer un climat de discorde.
Il
faut dire que les partisans de la Révolution, qui
ont l'appui des forces armées, paradent en
fanfare. Ils ont créé un club, la
Société des Amis de la Liberté et de
l'Égalité, érigé
l'église Saint-Tudy, devenu bien national, en
temple de la Raison.
La
Constituante créé les divisions
départementales, cantonales et communales en 1791,
L'île est donc érigée en commune,
intégrée au canton de Port-Louis,
entité administrative de l'arrondissement de
Lorient, dans le département du Morbihan, le seul
nom vernaculaire de département que la nouvelle
République française ait
toléré. (Mais ce ne sera qu'en
floréal, an III -avril 1793- que Groix s'organise
véritablement en commune laïque, sans
immixtion d'ecclésiastiques dans son
administration. Ce n'est pas à dire que la loi ne
soit pas observée; quelque temps après sa
promulgation, "le général de la paroisse de
St Tudy "prend les archives de la paroisse placées
au presbytère et en confie la clef à DAVIGO
aîné..
De
pareils changements communiquent l'esprit nouveau aux
habitants qui restent pourtant tranquilles; ils ont
assisté, sans manifestation hostile, au
départ du recteur Landrain qui quitte Groix en
juin et dont la dernière signature sur les
registres est du 29 juin. Son remplaçant,
l'abbé B. Fardel, prêtre constitutionnel, a
une attitude politique fidèlement
révélée par les registres de la
paroisse. L'abbé Fardel, dès son
arrivée, s'applique à rejeter en ce qui
concerne ses fonctions, les habitudes rappelant l'ancien
régime; les sépultures deviennent des
décès, les baptêmes des naissances.
Cette simple substitution de mots constitue en
réalité, une petite révolution
ecclésiastique. L'abbé prépare bien
d'autres surprises à ses paroissiens. Perspicace,
souple, très intrigant, peut-être ambitieux,
il prend une part active au mouvement qui se dessine de
plus en plus à Groix, où la vente du
prieuré de St-Gunthiern, sur l'ordre de
l'Assemblée Nationale, doit produire une sensation
profonde. Il fréquente les cabarets, cherche
à se rendre populaire, paraît
s'inquiéter fort peu de sa dignité.
L'arrestation de Louis XVI à Varennes le 21 juin
1791, les massacres de septembre, sont des coups de
théâtre qui jettent le désarroi; la
lutte éclate à Groix entre ceux qui
possèdent et ceux qui ne possèdent pas,
entre les aristocrates (!) et les républicains,
probablement excités par des meneurs venus du
continent.
Le
5 décembre Jean Jacques GEORGET, est élu
"agent national" (maire), marchand à Groix depuis
1769, il est originaire de kerpappe en PLOEMEUR. Son
élection est d'abord contesté, puis
finalement approuvé le 12 février 1792. Il
n'exercera ces fonctions que quelques jours puisque se
noie en tombant d'une chaloupe alors qu'il se rend
à Ploemeur. Il est inhumé à Ploemeur
le 19 février.
Le 8
janvier
1792,
les "officiers municipaux de l'île de Groix
déclarent avoir reçu de Monsieur DAVIGO
aîné, la clef des archives qui lui avait
été remise par le général de
la paroisse de St Tudy, île de Groix, en 1791
"Signé Wa... qui libelle le reçu, Joseph Le
Dr..., Fr... Dr... Mais, jusqu'à DENÉ, la
fonction d'officier public appartient au curé de
l'île.
La
République est enfin proclamée, dans la
première séance de la Convention, le 21
septembre. L'abbé Fardel continue
néanmoins, jusqu'au 14 octobre, à commencer
ses actes par l'ancienne formule "L'an de grâce..."
Mais le lendemain, soit par ordre, soit
spontanément, il dit : "L'an 1792, le 25 octobre,
et le premier de la République
Française..." Les événements se
précipitent. Le 3 décembre, la Convention
décide que Louis XVI sera jugé par elle.
L'abbé Fardel sait bien que cette mise en
accusation équivaut au moins à la
déchéance du roi, il s'adapte
aussitôt à la situation; le 31 octobre, il
écrit simplement "L'an premier de la
République, le 31 octobre".
La
Révolution avait débuté à
Port-Louis, comme à lorient ou à Brest dans
une ambiance d'union et de kermesse : Te Deum, feux de
joie, défilés patriotiques, salves de canon
se mêlaient. Municipalité, clergé,
officiers et soldats juraient fidélité
à " la Nation, au Roi et à la Loi ". On
continuait à fêter la Saint-Louis mais la
citadelle se remplissait de prisonniers, nobles ou
prêtres réfractaires (et plus tard de
chouans et d'insurgés de Quiberon). À
Port-Louis, un seul prêtre n'avait pas
prêté serment à la Constitution
Civile du Clergé. Port-Louis, qui avait
proposé de reprendre son ancien nom de Blavet,
devint Port-Liberté, par décret de la
Convention Nationale, le 24 octobre. Les rues et les
enseignes qui évoquaient l'Ancien Régime
furent rebaptisées. On planta des arbres de la
Liberté. Le mobilier du couvent des
Récollets fut vendu; le calvaire et la fontaine de
la Place Saint-Pierre furent démolis et les
matériaux servirent à construire le grand
pont de la citadelle. Port-Liberté étant
entouré de fiefs chouans importants (Riantec,
Plouhinec), on renforça les défenses, en
1793, à Kerzo et à l'entrée de la
ville. Mais, dans son isolement, Port-Liberté
souffrit pendant plusieurs années d'une cruelle
disette.
A
Groix, la municipalité fait travailler les pauvres
à l'édification d'une chaussée, d'un
quai, puis d'un chemin allant de Port - Tudy au
Bourg.
Jean-louis
SIMON, est élu
(ou
nommé ?)
"Agent
national" (maire) le 26 mars, en remplacement de J.J.
GEORGET. Il est né à lomener en 1758, il a
donc 37 ans. Il est marin et maître de chaloupe. Il
n'exercera ce mandat que 9 mois (?). Il est
décédé le 23 octobre
1795.
La
Société des amis des Noirs qui compte parmi
ses membres Mirabeau, Brissot, l'abbé
Sieyès, l'abbé Grégoire et
peut-être Robespierre. Les Amis des Noirs sont
partisans de l'égalité des droits pour les
hommes de couleur libres, ils réclament
l'abolition de la traite et la suppression progressive de
l'esclavage. Ils gagneront à leur programme la
société des Jacobins.
Naissance
de :
-
Madeleine GOURONC (GG -4.4b.1.5.5.3a.5) est née le
dimanche 15 juillet à Créhal de Groix. Elle
est le 5ème enfant de Noel, marin,
âgé de 35 ans, et de Jeanne JEGO,
âgée de 31 ans.
- Jacquette
TONNERRE (99), le 31 décembre 1792, c'est la fille
aînée de Marc TONNERRE (198) et d'Anne
ÉVEN (199).
-
Alexis EVEN (GG-4.4b.1.5.1.7.1) le lundi 29 octobre
à locmaria de Groix, fils de Guntiarne Claude,
âgé de 36 ans, et de Renée GOURONC,
âgée de 34 ans. Alexis est leur premier
enfant. Il sera pêcheur.
Parmi
les 25 mariages célébrés à
Groix cette année, dont 16 le 19 novembre
:
-
Gildas BEVEN (GG-4.6b.1.4.1.1) né avant 1771 fils
de Gildas, et de Catherine Renaute EVEN épouse
Marie Vincente QUERE, la fille de Sébastien et de
Magdeleine EVEN, le lundi 3 septembre à Groix. Il
est alors âgé de plus de 21 ans. Elle a plus
de 21 ans. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce
couple.
- le
même jour son frère, Toussaint BEVEN
(GG-4.6b.1.4.1.2) né avant 1771, fils de Gildas,
et de Catherine Renaute EVEN épouse Marie Anne
YVON, la fille de Claude et de Louise PENHOET, le lundi 3
septembre à Groix. Il est alors âgé
de plus de 21 ans. Elle a plus de 21 ans. Il n'y a pas
d'enfant connu pour ce couple.
- Anne
TONNER (GG-4.4b.1.1.1.4.2) née avant 1771, fille
de Noel, et de Marie Agnès NOEL, épouse
Paul LE DREFF, fils de Jacques, marin et de
Françoise RAUD (RODE), le lundi 19 novembre
à Groix. Elle est alors âgée de plus
de 21 ans. Il a plus de 21 ans. Ce couple aura trois
enfants : Vincent (GG-4.4b.1.1.1.4.2.1) - François
(GG-4.4b.1.1.1.4.2.2) et Sophie (GG-4.4b.1.1.1.4.2.3)
- le
même jour, sa soeur Agnès TONNER
(GG-4.4b.1.1.1.4.3) née avant 1771, fille de Noel,
et de Marie Agnès NOEL, épouse Isidore
TESSOL, fils de Jacques et de Marie Vincente TONNER, le
lundi 19 novembre à Groix. Elle est alors
âgée de plus de 21 ans. Il a plus de 21 ans.
Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple.
- le
même jour, Marie Anne LE METAYER (GG-4.6b.1.3.2b.4)
née avant 1771, fille de Marc, et de
Radégonde LE GREL(LE) épouse Joseph LE
BARBIER, fils d'Yves et de Marie DAVIGO, le lundi 19
novembre à Groix. Elle est alors âgée
de plus de 21 ans. Il a plus de 21 ans. Ce couple aura un
enfant : Marie Jeanne (GG-4.6b.1.3.2b.4.1)
Joseph
Maurice LE MILLOC'H (200) est
élu
(ou
nommé ?)
"Agent national" (maire) le 30 décembre, il est
marin. Il est né à loctudy en 1753, il a 39
ans. C'est le fils de Corentin (400) et Françoise
Michelle LANCO (401). Il exercera ses fonctions durant 5
ans (mars 1797). Après ce mandat il deviendra
syndic des "gens de mer" de 1803 à 1819
21
Janvier
1793,
Louis XVI monte sur l'échafaud, la Terreur
s'organise.
Au
début de l'année, la guerre avec les
anglais conduit à un nouveau blocus.
L'abbé
Fardel ne signe plus Recteur, mais curé. Son
rôle n'a pas laissé de traces pendant la
guerre de Bretagne; défend-il l'église de
Loctudy contre les gens qui la pillent le 13
floréal, an II, (avril 1793) et lui
enlèvent ses ornements, son argenterie, ses vases
sacrés ? En ces jours ensanglantés, un
prêtre assermenté n'a guère
d'influence pacifique sur la foule. L'effacement du
curé de Groix étonne donc moins que la
surexcitation des Grésillons
révolutionnaires contre leur église et
leurs chapelles. Avant l'agitation de 1793, ils ne
payaient plus les dîmes ecclésias-tiques,
mais ils fréquentaient les offices,
vénéraient leurs saints. Puis, voilà
que tout à coup, cédant à une
impulsion irrésistible, ils brisent Ce qu'ils
adoraient hier, pillent des objets religieux, jettent
dans la mer la statue de St Laurent, près de
Quilhuit, détruisent toutes les croix des
villages. Évidemment, parmi eux se trouvent des
étrangers; mais s'ils ne faisaient
momentanément fi de leurs croyances religieuses,
pourtant si fortes, il y a peu de temps, ils oseraient
arrêter certaines violations. S'ils se ruent sur le
prieuré de St-Gunthiern et quelques autres
chapelles, c'est probablement sous l'influence
d'individus qui les exhortent à se venger des
dîmes. La question des dîmes doit jouer un
rôle capital dans la révolte
éphémère des Grésillons.
Naissance
de :
-
Perrine LE GOURONC (GG -4.4b.1.5.1.4.5) le mardi 30
juillet à Groix, Locmaria. Elle est le 5ème
enfant de Jean François, pêcheur à
locmaria, âgé de 43 ans, et d'Anne (Marie)
TONNERRE, âgée de 37 ans. Elle sera
ménagère. Sa mère meurt alors
qu'elle a 11 ans, le 13 mai 1805.
- Jean
Louis LE GOURONC (GG -4.4b.1.5.1.9.3) le vendredi 11
octobre à Groix, Locmaria. Il est le 3ème
enfant de Jacques, marin, âgé de 29 ans, et
de Jeanne Anne NOEL, âgée de 28 ans.
15
mariages sont célébrés dans
l'année à Groix
Pendant
les troubles, l'abbé Fardel montre le zèle
d'un pur démocrate. Le 19 septembre 1793, il signe
: " Fardel, curé, officier public "; le 24
septembre (3 vendémiaire), il emploie le
calendrier révolutionnaire; il écrit :
"République Française", puis
"République une et indivisible".
Le 16
frimaire (6 décembre 1793), Fardel signe officier
public et marie à la mairie le 2 pluviose, il fait
précéder du mot citoyen, le nom de chaque
témoin. Les efforts de ce prêtre sans
caractère, de ce révolutionnaire sans
sincérité, ne parviennent pas à le
maintenir à Groix; il est obligé de
s'enfuir en Espagne. Il rentrera plus tard en France,
fera de nouveau partie du clergé régulier,
prouvant ainsi que s'il a perdu son honneur, il a
gardé son habileté.
Les
fidèles se réunissaient, en cachette, le
dimanche, dans une maison pieuse, située sur le
chemin qui va de l'église au presbytère.
Là, un d'eux lisait la messe. "C'était
l'église chrétienne"
ajoutent-ils.
L'église
du bourg et la chapelle de Locmaria servaient de casernes
aux soldats de la République, venus à Groix
pour défendre l'île contre une surprise des
flottes, anglaise et hollandaise. Ces casernes
momentanées furent utilisées jusqu'à
l'achèvement des forts.
Le
régime de l'Exclusif (Transport entre les colonies
et la France est réservé aux transporteurs
français) est strictement maintenu et même
renforcé. Le décret du 25 septembre, qui
sera confirmé par le Directoire, est un
véritable acte de Navigation. Ne serait-ce qu'en
raison de la guerre, il faut réserver le commerce
colonial au pavillon français.
L'abolition
de l'esclavage est votée par la Convention le 4
février 1794.
C'est en raison de la révolte des esclaves
eux-mêmes et de la nécessité
d'organiser avec leur concours la résistance
à l'offensive anglaise. Le décret de la
Convention ne s'applique d'ailleurs pas aux comptoirs
d'Afrique. La Constitution de l'an III maintient, dans
l'article 15 de la Déclaration des droits, la
suppression de l'esclavage. Quoi qu'il en soit, ce
principe de l'assimilation, d'origine
révolutionnaire, allait jouer un rôle
essentiel dans l'évolution ultérieure de la
politique coloniale française.
Le 5
floréal, an II (24 avril), Fardel signe son
dernier acte et son nom est remplacé, sur les
registres, par le nom de DENÉ qui signe "officier
public" et adopte les formules d'état civil
ordinaires.
On
célèbre seulement 3 mariages au cours de
cette terrible année.
Depuis
la fin de l'année 1793, la famine fait rage
partout en France. Le Comité de Salut public
achète des vivres aux États-Unis. Une
escadre est chargée de protéger, contre les
anglais, le convoi de vivres commandé par Van
Stabel et composé de 127 navires, part le 10 avril
(20 germinal an II) de la Baie de Chesapeake vers la
France. Une escadre commandée par le contre-amiral
Nielly est envoyé afin de renforcer la protection
du convoi. Elle appareille de Brest le 16 mai (27
floréal) (composée de 2 divisions):
1ère division: "La Galathée",
frégate de 40 canons, "Le Sans-Pareil", vaisseau
de 80 canons et "Le Patriote" de 74 canons 2ème
division: 3 vaisseaux de 74 canons, "Le Trojan", "Le
Téméraire" et "L'Audacieux". Des
bâtiments légers accompagnent l'escadre :
"L'Unité", "L'Atalante", "Le Maire Guitton",
"L'Épervier" et "Le Jean Bart". Certains de ces
bâtiments se signaleront lors des combats de
prairial, puisqu'en définitive l'escadre de Nielly
manque le convoi de Van Stabel, mais rallie la flotte de
Villaret.
L'escadre
de Nielly quitte Brest accompagnée d'une seconde
flotte, chargée de faire diversion,
commandée par Villaret et comprenant 25 vaisseaux
de ligne, dont 1 vaisseau de 120 canons, 3 vaisseaux de
110, 4 vaisseaux de 80, et 17 vaisseaux de 74 canons.
Elle totalisait donc 2 028 canons, contre 2 034 aux
Anglais. Malgré la supériorité de la
bordée française et des conditions de tir,
les canonniers de Villaret manquaient
d'entraînement, de cohésion ! Et ce handicap
s'aggravait d'une inexpérience semblable chez les
matelots.
Les
28
et 29 mai, et 1er juin
(9
au 13 Prairial) de très violents combats ont lieu
entre l'escadre de Villaret et les anglais qui tournent
au désastre. Le bilan est catastrophique: 1
vaisseau coulé, le "Vengeur", avec 391 tués
ou noyés, 6 vaisseaux capturés par les
anglais : le "Juste", le "Sans-Pareil",
"l'América", "l'Achille", le "Northumberland", et
"l'Impétueux" on décompte pour ces 6
navires 690 tués et 580 blessés. L'escadre
française rentrait avec 19 navires dont 5 en
remorques car ne pouvant plus se diriger seuls. La
"Montagne" a perdu 313 hommes, elle a reçu 233
boulets en pleine coque. De nombreux groisillons se
comptent au nombre des morts et des blessés,
certains succombent de leurs blessures
ultérieurement. De nombreux groisillons sont
à bord de ces navires
dont
(
à établir).
Finalement
le 24 prairial le convoi de van Stabel entre au port sans
encombre.
L'année
1795,
ressemble administrativement à l'année
1794; les registres sont délivrés par le
président du canton de Port-Liberté. Le 11
pluviose an III (30 janvier 1795), Joseph Maurice MILLOCH
est maire, Rio agent municipal; il n'y a donc plus
d'officiers communaux.
Parmi,
les 14 mariages célébrés à
Groix dans l'année,:
- Jean
TONNER(E) (GG-4.4b.4.6.1c.4) né en 1769, fils de
Jean, et de Margueritte LE BIHAN, marin épouse
Placide UZEL, la fille de Pierre et d'Anne YVON, le
dimanche 15 novembre à Groix. Il est alors
âgé de 26 ans. Elle a 34 ans. Ce couple aura
un enfant : Gilles (GG-4.4b.4.6.1c.4.1)
- Barbe
VI(C)QUELLO (GG-4.4b.1.1.1.2.1) née en 1765, fille
de Joseph, et de Marie TONNER, âgée de plus
de 33 ans épouse Colomban RODE (ROTH), marin,
l'enfant légitime de Jean et de Marie DIBREDER, le
lundi 23 novembre à Groix. Elle est alors
âgée de 30 ans. Il a 31 ans. Ce couple aura
deux enfants : Anne (GG-4.4b.1.1.1.2.1.1) et Joseph Marie
(GG-4.4b.1.1.1.2.1.2)
Les
incursions des vaisseaux anglais étaient
fréquentes à proximité des
côtes et les engagements souvent meurtriers. On
ouvre un hôpital maritime, le 13 ventôse (3
mars), au Port-Liberté (Port-Louis), dans les
locaux désaffectés de l'ancien couvent des
Récollets.
Nouveau
combat naval désastreux entre l'escadre (14
bâtiments) du vice-amiral Villaret-Joyeuse, le 23
juin (5 messidor an III) et une escadre anglaise de 17
bâtiments entre Belle-Ile et Groix, appelée
"combat de Groix", nouvelle déroute avec 3
vaisseaux perdus et 222 marins tués ? le nouvel
hôpital fut rapidement actif. Son importance va
croissant, atteignant 8 officiers de santé, 3
pharmaciens, 10 "soeurs laïques"
hospitalières, un aumônier à partir
de 1804. 180 à 200 malades étaient
traités en moyenne par an. C'est de cette
époque florissante que date le portail monumental
de l'entrée. (Cet hôpital fut fermé
en 1806).
Louis
TONNER(E) (GG-4.4b.4.6.1c.1) meurt le lundi 28 septembre
1795 (6 vendemiaire an 4) à Rochefort,
embarqué sur la frégate "la Vertu" à
l'âge de plus de 30 ans. Meurt-il des
séquelles de l'un des combats
précités ?
Joseph
GOURON (GG -4.4b.1.5.1.9.4) est né le vendredi 15
janvier 1796
à
Groix, Locmaria. Il est le 4ème enfant de Jacques
GOURONG, marin, âgé de 31 ans, et de Jeanne
Anne NOEL, âgée de 30 ans. Joseph meurt le
vendredi 28 septembre 1798 à Locmaria à
l'âge de 2 ans.
Jean
Marie GOURONC (GG-4.4b.1.5.1.4.6) est né le
mercredi 15 juin à locmaria de Groix, fils de Jean
François, marin, âgé de 46 ans, et
d'Anne TONNERE, âgée de 40 ans. Jean Marie
est leur sixième enfant. Jean Marie meurt le mardi
9 octobre 1798 à locmaria de Groix à
l'âge de 2 ans.
Comme
les courreaux et les côtes du continent sont
surveillés, les bateaux de Groix reçoivent
des permis de navigation. En voici un :
19 ventôse, an IV (9 mars 1796)
N° 1 La chaloupe "La Marie Thérèse", patron Jean N...
Allant à Hennebond chercher des fagots
Au commencement de cet an IV, l'officier public de Groix reçoit les registres d'état civil de l'administrateur du Directoire du district
d'Hennebont. Ces registres sont arrêtés, à la fin de l'année, par l'officier municipal de la commune, et visés par l'administrateur du
canton de Port Liberté (Port-Louis). On ne peut s'empêcher de remarquer la profusion des officiers dans les affaires publiques,
officier d'état civil, officier municipal, etc.
Naissances
de :
-
Joseph GOURON (GG-4.4b.1.5.1.9.5) le vendredi 15 janvier
à locmaria de Groix, fils de Jacques LE GOURONG,
marin, âgé de 31 ans, et de Jeanne Anne
NOEL, âgée de 30 ans. Joseph est leur
cinquième enfant. Il meurt le vendredi 28
septembre 1798 à locmaria de Groix à
l'âge de 2 ans.
-
Jeanne Thérèse GOURONC (GG
-4.4b.1.5.5.3a.6) le lundi 2 mai à Groix,
Créhal. Elle est le 6ème enfant de Noel
GOURONC, âgé de 39 ans, et de Jeanne JEGO,
âgée de 35 ans.
- Jean
Marie LE GOURONC (GG -4.4b.1.5.1.4.6) le mercredi 15 juin
à Groix, Locmaria. Il est le 6ème enfant de
Jean François LE GOURONC, pêcheur à
locmaria, âgé de 46 ans, et d'Anne (Marie)
TONNERRE, âgée de 40 ans. Jean Marie meurt
le mardi 9 octobre 1798 à Locmaria à
l'âge de 2 ans.
Quelques
jours après la mise en place du Directoire (1
novembre) Anne GOURONG (GG -4.4b.1.5.5.10b), née
en 1769 à Groix, fille de Jacques François,
et de Marie PENHOET, tous deux déjà
décédés, épouse Laurent LE
BOTERF(F), fils de Louis, marin et de Marie
QUÉRÉ, le lundi 14 novembre à Groix.
Elle est alors âgée de 27 ans. Il a 26 ans
environ. Ce couple aura un enfant : Noel
(GG4.4b.1.5.5.10b.1). Anne meurt le vendredi 3 juillet
1801 à Groix, à l'âge de 32 ans.
C'est l'un des 26 mariages de l'année .
Également
:
-
Jeanne EVEN (GG-4.6b.1.4.4.1) née en 1767, fille
de "Jean" Jacques, marin, et de Jeanne Marie GUILLO(AUME)
épouse Jacob LANCO, l'enfant légitime
d'Allain et de Jeanne MILLOCH, le lundi 14 novembre
à Groix. Elle est alors âgée de 29
ans. Il a 29 ans. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce
couple
-
Maurice LE DREF(F) (GG-4.6b.1.3.3b.1) né en 1770,
fils de Jean Louis, et de Perrine METAYER, marin,
épouse Marie BERNARD, la fille de François
et de Françoise EVEN, le lundi 21 novembre
à Groix. Il est alors âgé de 26 ans.
Elle a 27 ans. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce
couple.
800
mariages ont été
célébrés dans les 50
dernières années (soit une moyenne de 16
mariages par an), alors que 900 avaient été
célébrés dans le centenaire
précédent (9 en moyenne par an). On
constate donc une évolution importante de la
démographie de l'île.
L'an IV
n'a pas été sans péril. Les
vaisseaux ennemis ont croisé devant l'île et
à un moment, ils l'ont menacée d'un
débarquement. Les Grésillons se sont
rappelé le stratagème du recteur Uzel, et
ont disposé des draps blancs sur les côtes
pour simuler des tentes de cantonnements. Il n'y a pas eu
de descente.
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