Le
maire Jean Pierre ROMIEUX décède durant l'exercice de
ses fonctions, le 30 janvier 1871
Durant
le mois de Mai, a lieu la semaine sanglante à Paris, répression
versaillaise de la Commune de Paris.
Parmi
les 30 mariage de l'année à Goix, on remarque celui de
:
Anne
GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.9.6b ) née en 1844 à GROIX,
Créhal, fille de Mathurin GOURONC, marin, et de Catherine GOURONC,
épouse Laurent STEPHANT, le mardi 6 juin à GROIX.
Elle est alors âgée de 26 ans. Il a 31 ans environ. Il
n'y a pas d'enfant connu pour ce couple.
- Naissance
d'Anne Marie GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.6) le dimanche 23
juillet à GROIX, Locmaria. Elle est le 6ème enfant de
François GOURONC, marin, réside à Locmaria en 1853,
âgé de 48 ans, et de Marie JÉGO, cultivatrice, âgée
de 37 ans. Sa mère, Marie JÉGO, meurt le samedi 14 avril
1888 à l'âge de 53 ans. Anne Marie a 16 ans.
Le 31
août, Thiers est élu Président de la République.
Laurent
Marie JEGO, 49 ans, industriel (propriétaire de la conserverie
qu'il a construit en 1864) né au bourg en 1822, fils de Laurent
JEGO (102), maire de 1835 à 1847 et de Marie Perrine TONNERRE
(103) est élu maire. Il exercera ce mandat une seule année.
Il décèdera an 1905 à Port lay
François
Marie LE FÉE ( ), originaire de Plouhinec (56) (né vers
1840), vivant à Gâvres (56), vient s'installer en 1872
à Groix pour travailler à la conserverie des NOEL, il
s'installe d'abord à Port-Mélite, puis construit une maison
à Mené. Ses
enfants sont: François
Marie, qui se marie avec ? BERLIC - Marie-Rose ( ) qui se marie avec
Ange EVENO ( ), fils légitime de Joseph EVENO ( ) et de Marie
Perrine TÉNIER (probable sur de Tudy TENIER) - Jean-Marie,
qui se marie avec ? STÉPHANT, il sera le patron du dundee "Ami
de Dieu" et Hélène, l'aînée, qui se marie
avec ? BRIZOUAL, lui aussi groisillon récent.
20 mariages
ont lieu sur l'île durant cette année.
23
décembre 1872 : naufrage d’un brick « Anatole et
Marie » à la pointe des Chats
Le
recensement qui a lieu cette année-là dénombre
4 384 habitants.
Un rapport
de l'ingénieur des Ponts et Chaussées en 1873
écarte définitivement Locmaria, car les hésitations
d'un grand port sur ce site à la place de Port-Tudy ont été
réelles.
Laurent
Victor NOEL, 50 ans, né en 1823 au bourg, fils de de Barnabé
qui a été maire de 1827 à 1830 et de Radégonde
DAVIGO est élu maire le 15 août, il exercera ces fonctions
18 années jusqu'à sa mort en 1891 au bourg.
Parmi
le 30 mariages ont lieu sur l'île durant cette année, on
notera celui de :
Marie
Perrine GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.1) née en 1854 à
GROIX, Locmaria, fille de François GOURONC, marin, qui réside
à Locmaria, et de Marie JÉGO, cultivatrice, qui épouse
Pierre Aimé LE GREL, le lundi 17 novembre à GROIX.
Elle est alors âgée de 19 ans. Il a 26 ans. Il n'y a pas
d'enfant connu pour ce couple.
- Naissance
d'Aurélie GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.2.1.1a.6) est née
le samedi 22 février 1873 à GROIX, Créhal. Elle
est le 6ème enfant de Laurent GOURONC, âgé de 36
ans, et de Marie Victoire GOURONC, âgée de 33 ans.
Le télégraphe
qui relie maintenant Groix au continent a permis aux commerçants
de l'île de se tenir au courant des oscillations des prix sur
les marchés, et l'industrie de la vente et de la conservation
du poisson a pris un développement assez considérable
pour justifier l'établissement d'un service de bateaux à
vapeur entre Port-Tudy et Lorient.
En mai,
on assiste à la création d'un service régulier
de bateaux à vapeur. Pendant plus de 20 ans, la silhouette du
"Tony" de la Compagnie des Vapeurs Port-Louisiens sera familière
aux groisillons et groisillonnes qui se rendent pour affaires sur le
continent. On va au marché, à Merlevenez, par exemple,
acheter ses cochons, à Hennebont, vendre son beurre et ses ufs,
à Lorient, chercher un embarquement, à Port-Louis chez
le percepteur ou le notaire pour traiter une affaire. Il sera remplacé
par "La Célestine". Port-Tudy, devenu port de passagers, est
sur le point de jouer le rôle de pôle d'immigration pour
des bretons d'origines diverses.
Jusqu'alors,
la société groisillonne était fortement marquée
par les clivages opérés en fonction des activités:
la société
des femmes à terre,
celle des hommes en mer avec en plus le groupe des "étrangers"
à qui reviennent les activités de service (commerçants,
notaires). L'accès de ces personnes est possible grâce
aux relations établies avec le continent.
Mais
les installations portuaires de Groix étaient alors assez rudimentaires.
Le port assèche complètement en basses mers et l'on ne
peut alors débarquer qu'à l'extrémité du
môle dont on ne peut gagner le couronnement qu'au moyen d'une
échelle en bronze et les passagers du bateau à vapeur
faisant le service en éprouvent une grande difficulté.
Le service du courrier de Groix prêtera à des critiques
souvent virulentes comme celle de l'abbé NOEL au sujet du journal
anticlérical "La lanterne" qui était à la libre
disposition des passagers ! Des concurrents tenteront de se faire une
place sans succès durable.
L'île
n'était pas demeurée jusque-là sans service de
transport. Mais, outre le fait qu'il n'y avait aucune régularité
dans les navettes, elles étaient, de plus, seulement assurées,
par des voiliers, pratiquant la pêche en priorité. Le dernier
de ces bateaux était une chaloupe pontée construite en
1860 au Kernével, la " Deux Mailles ", appartenant à Marc
JÉGO, dit Père Mille-Mailles, qui assurait le service
poste et passagers. Le Père Mille-Mailles, embarquait sa fille,
Mélanie. Quand le vent, ou le courant contraire, l'empêchait
de franchir la passe de Port-Louis, il débarquait Mélanie
à Lomener ou à Larmor et lui confiait le courrier. Il
lui arrivait même d'échouer sa chaloupe à marée
basse, sur la plage de Port-Mélite. Il retroussait alors son
pantalon et prenait, sur son dos, les passagers l'un après l'autre,
pour les déposer sur le sable sec. "Vous avez payé", leur
disait-il, "vous n'avez pas à vous mouiller les pieds ". Même
si parfois, ils étaient "trempés guennés" (mouillés
de la tête aux pieds) par les paquets de mer et les averses qui
avaient arrosé le pont durant la traversée. Au moins,
ils avaient l'impression de garder les pieds secs dans leurs chaussures.
Les
passeurs à la voile furent concurrencés, un temps par
la Compagnie "Les Paquebots de la Loire" qui assurait, avec des bateaux
à vapeur, propulsés par des roues à aubes, une
liaison Nantes-Lorient par Saint-Nazaire, Belle-Île et Groix.
Le bateau partait de Lorient les jours pairs et revenait de Nantes les
jours impairs. On pouvait naviguer en première ou deuxième
classe. La ligne n'a pas survécu à l'arrivée du
chemin de fer à Lorient en 1862. L'île n'était donc
pas coupée du monde et il est amusant de noter que le bateau
à vapeur L'Éclair proposait d'amener le 13 août
1848 à l'Assemblée de Groix (le pardon de Locmaria) les
badauds pour la modique somme de 0 franc 50 aller-retour.
Mais,
hormis les suspensions de voyage, dues aux mauvaises conditions météorologiques
et quelques incidents de parcours, les conséquences de l'isolement
de Groix sont essentiellement d'ordre économique, La cherté
des vivres est excessive, plus que partout ailleurs, aux dires des habitants.
En effet, l'île
ne produisant pas les denrées nécessaires, ni la plupart
des choses indispensables à l'existence matérielle de
ses habitants, ceux-ci sont dans l'obligation absolue de recourir au
continent pour obtenir tout ce qu'il leur faut. Rien que par ce fait,
tous les objets de première nécessité, comme le
pain, la viande, le vin, le bois, le luminaire, sont grevés de
plusieurs surtaxes de prix occasionnés par divers frais de manipulation,
de transport et d'agios ; sans compter encore que les négociants
et marchands en gros de l'île profitent de cette position particulière,
en achetant au meilleur marché possible, au continent, des vivres
de qualité médiocre, très inférieure même
bien souvent, et qu'ils revendent au petit commerce et aux débitants
du pays a des prix exorbitants, bien plus élevés qu'on
vend ailleurs des denrées alimentaires de bonne qualité.
Prix courants (en 1878) de quelques articles qui donneront une idée de l'état des choses :
- le pain de farine de froment de 3 kilos coûte à Groix 1F30 pour 1F10 à Lorient,
- le 1/2 kilo de viande de vache vaut à Groix 0F80, il coûte à Lorient 0F70:
- le saindoux se vend 2F40 le kilo, (environ 0F40 de plus qu'à Lorient) :
- le beurre salé vaut 2F80 le kilo, le kilo de sucre se vend 0F20 de plus qu'à Lorient, la chandelle de suif coûte 0F65 à 0F70 la livre
- le vin qui est exécrable comme qualité coûte 0F60 le litre.
Le bois de chauffage en petits rondins qui vaut environ 10 F le stère à Lorient coûte rendu à domicile 13 F et c'est à peine si l'on
trouve une personne voulant bien scier et fendre le bois à raison de 3 F par stère.
La pomme de terre est une des principales cultures de l'île. Elle abonde en 1878 et elle est de bonne qualité: mais il faut faire
venir du continent tous les autres légumes et ils sont vendus très chers.
Début
de l'agrandissement de 20 m de la jetée de Port Tudy en 1874.
Les travaux seront terminés en 1875.
27 mariages
ont lieu sur l'île durant cette année.
12
décembre 1874 : naufrage d’un lougre de St Brieuc «
les deux amis » à la pointe de chats
- Naissance
d'Anaïse GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.2.1.1a.7) le mardi 26
janvier 1875
à GROIX, Créhal. Elle est le 7ème enfant légitime
de Laurent GOURONC, âgé de 38 ans, et de Marie Victoire
GOURONC, âgée de 35 ans.
- Naissance
de Philomène Marie GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.2.1.1a.8)
le vendredi 17 août 1877 à GROIX, Créhal. Elle est
le 8ème enfant de Laurent GOURONC, âgé de 40 ans,
et de Marie Victoire GOURONC, âgée de 37 ans.
A cette
époque à l'exception des logements occupés par
les négociants, lesquels offrent toutes les commodités
désirables, il n'y a, dans l'île, que des maisons appartenant
a des pêcheurs, construites pour leurs besoins.
Les
routes, témoigne le Dr Lejanne, qui relient entre eux les 34
villages sont en mauvais état. Défoncées par les
lourdes charges pendant l'hiver quelques-unes sont impraticables. La
terre, imperméable, n'absorbe pas les eaux de pluie qui forment,
çà et là, de larges flaques, pour constituer plus
loin une boue glissante et collante qui rend la marche excessivement
pénible.
Ce cadre
austère rebute "l'étranger" que ses fonctions conduisent
à vivre dans l'île. Ainsi le sous-commissaire de l'Inscription
maritime, Joseph Hayel qui ne vivra pourtant que 20 mois à Groix
écrira "...c'est une île où il n'existe aucune relation
de société ; où il n'y a ni fleurs ni fruits ;
où les routes sont impraticables pendant la mauvaise saison,
et où, pendant l'été, on est brûlé
par une chaleur presque égale à celle des tropiques, car
on ne rencontre l'ombre nulle part, les arbres étant inconnus.
"
Installation
de "l'enclos Thomas" à Port-Tudy. Martin THOMAS, futur maire-adjoint
de Charles ROMIEUX, menuisier au bourg, se fit construire une maison
à Mez Port-Tudy et y installa son atelier (emplacement actuel
du four).
La "Compagnie
lorientaise" entreprend un service régulier Lorient-Groix avec
le vapeur "TONY", (puis l"ANGELE"). le navire est commandé par
Pierre NERO. Lorsque le ressac est trop fort à Port-Tudy, le
capitaine se met à l'eau sous le fort Lacroix et transporte les
passagers sur son dos.
21 mariages
ont lieu sur l'île durant l'année 1876
Le
5 mars, Les élections législatives sont un succès
pour les républicains avec 360 députés contre 170
aux conservateurs.
Les
électeurs de la circonscription de Lorient envoie un républicain
à l'assemblée nationale, l'avocat lorientais (né
dans l'Indre) Marie François Simon Gustave RATIER qui sera également
élu maire de Lorient en 1878, toutefois l'Ile de Groix vote majoritairement
pour M. LECOINTRE, candidat conservateur
Un
maçon nommé,HENO, s’est noyé dans l’anse
de Port-minec ( aujourd’hui on la dénomme port-héno).
24
mariages ont lieu sur l'île durant l'année 1877
26
mai : Le président de la République Mac-Mahon tente un
coup de force et dissout la Chambre des députés.
14
et 28 octobre, suite aux nouvelles élections législatives
le républicain Marie François Simon Gustave RATIER est
réélu et la majorité républicaine confirmée.
l'Ile de Groix vote toujours majoritairement pour M. LECOINTRE, candidat
conservateur.
Mac-Mahon
doit reconnaître les limites des pouvoirs du président
et accepter un gouvernement de centre gauche dans lequel un radical,
Freycinet, obtient les Travaux publics.
Parmi
les 31 mariages de l'année 1878
à Groix, on notera celui de :
Marie
Anne GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.9.8b) fille de Mathurin GOURONC,
marin, et de Catherine GOURONC, épouse Jean Pierre KERSHERO,
le lundi 23 septembre, à GROIX. Elle est alors âgée
de 29 ans. Il a 28 ans environ. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce
couple.
Armel
Maurice GOURONG (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.4) né à GROIX,
Kerohet, marin fils de Maurice GOURONG (48), marin-pêcheur, et
d'Anne TONNERRE (49), cultivatrice épouse Émilie Victoire
DAVIGO, sans profession, le lundi 27 octobre à GROIX. Il
est alors âgé de 27 ans. Elle a 23 ans. Ce couple aura
deux enfants : Maurice (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.4.1). Il sera prêtre,
recteur à ?. Il est sans descendance - Émilie (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.4.2)
elle sera religieuse et sans descendance. Armel
Maurice GOURONG meurt 4 ans plus tard, le samedi 1 septembre 1883 en
mer à l'âge de 31 ans.
- Naissance
de Geneviève GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.2.1.1a.9) est
née le lundi 10 novembre à GROIX, Créhal. Elle
est le 9ème enfant de Laurent GOURONC, âgé de 43
ans, et de Marie Victoire GOURONC, âgée de 40 ans.
La technique
de pêche à la sardine va se conserver, identique à
elle-même décrite dans les années 1800, jusqu'aux
derniers jours de la voile. Ce sont surtout les bateaux qui se transformeront.
En 1878, les dimensions moyennes de la flottille non pontée est
alors constituée de 109 chaloupes jaugeant ensemble 616,5 tx
et ayant les dimensions suivantes : L de 7,65 m à 9, 3 m, l :
de 2,5 m à 2,8 m, prof : de 0,8 m à 1,15 m, le tirant
d'eau moyen est de 1 mètre, et de 96 canots jaugeant ensemble
129, 3 tx ayant L de 4 m à 6, l : 1,4m à 2 m.
On compte
325 bateaux, jaugeant ensemble 2 900 tonneaux. Ces bateaux, en majeure
partie pontés et tenant admirablement la mer, sont montés
par 1 400 hommes, et donnent en moyenne un produit annuel de pêche
évalué à 1 192 861 francs.
Cette
activité est parfois l'objet de rapports difficiles : " Je
soussigné Pierre Marie GARREC, inscrit à Groix..., patron
de la chaloupe de pêche "La Coureuse", déclare avoir aperçu
le 28 juillet 1879, vers 11 heures du matin, Paul GOURRONC, inscrit
à Lorient..., levant des casiers appartenant à Jean Marie
YVON, et qui se trouvaient mouillés dans l'O-S-O. de Quiberon.
J'étais à toucher la chaloupe de Paul GOURRONC, au moment
où il levait les casiers. Lui ayant fait remarquer qu'il faisait
un métier de pirate, il m'a répondu: il faut bien vivre.
Ma pêche me conduisant à m'éloigner de cet endroit,
je ne tardai pas à perdre de vue son embarcation"
Le 13
septembre, un nouveau rapport circonstancié de l'ingénieur
des Ponts et Chaussées de Lorient, constatant le développement
important de la pêche, la création de trois usines de conserves,
l'établissement d'un service quotidien de bateaux à vapeur,
l'installation d'un centre d'expédition du poisson frais, et
devant l'absence d'un véritable port en rapport avec cet essor
économique, propose, après rejet des autres sites possibles
(Locmaria, Port-Lay, Port Méline, Port Saint-Nicolas), la construction
d'un port de refuge sur le site de Port-Tudy.
L'endroit
apparaît le mieux adapté qui a obtenu tous les suffrages
des pêcheurs de l'Île, non seulement le louvoyage y est
facile, mais aussi l'endroit est le plus proche de la côte lorientaise,
et le lieu plus aisé pour desservir le Bourg. Il s'agit donc
de construire un port conséquent, englobant l'ancien port qui,
moins agité, formera, dans le nouvel ensemble, un bassin d'hivernage.
C'est
donc à un ministre radical que Groix doit son port.
Le fort
de La Croix reçoit de nouvelles fortifications
37 mariages
ont lieu sur l'île durant l'année 1879
La charge
du responsable de l'Inscription maritime est énorme, ainsi pour
exemple je vous rapporte l'étendue du travail du Sous-Commissaire
à l'Inscription maritime DUGUEY après la tourmente du
4 décembre 1879.
.../...
Le fort
nord du Grognon est complètement remanié
Parmi
les 29 mariages qui ont lieu sur l'île durant l'année 1880,
on remarquera celui de :
Joseph,
Marie GOURONG (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.3), né en 1850 à
GROIX, Kerohet fils de Maurice GOURONG (48), marin, et d'Anne TONNERRE,
cultivatrice, à Kerohet, épouse Marie-Anne NOEL,
le lundi 7 juin. Il est alors âgé de 30 ans. Elle a 21
ans. Ce couple aura 2 enfants : Marie Anne Celin(i)e (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.3.1b)
et Joseph
Armel Marie (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.3.2b)
A une
date non connue, après le décès de Marie-Anne,
il épouse en 2ème noce Eulalie LANCO. Il s'installe sur
le continent après ce 2ème mariage. Il n'y a pas d'enfant
connu pour ce couple.
Le même
jour, Jean Marie GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.2.1.7b ), né
en 1850 à GROIX, Créhal, fils de Vincent, et de Perrine
TENNIER, épouse Prudence Marie Françoise MOLLERO,
le lundi 7 juin. Il est alors âgé de 30 ans. Elle a 23
ans. Ce couple aura un enfant : Henri (GG /4.4b.1.5.5.3a.2.1.7b.1)
Plus
de 220 bateaux amènent encore leur pêche aux presse à
sardines de Port-Mélite. Les pêcheurs doivent se mettre
à l'eau pour décharger.
Construction
d'un nouveau fort au sommet du Grognon
16
novembre 1880 : naufrage d’un trois mats « Rio de la plata
» chargé de blé venant d’amérique.
C'est le troisième navire qui fait naufrage au même endroit
: la pointe des chats, en quelques années.
En janvier
1881,
alors que sévissait une tempête de noroît, le capitaine
Pierre Marie NÉRO, deux matelots et l'huissier de Port-Louis
rejoignaient, à l'aide du canot du bord, le courrier "Tony",
mouillé sous les côtes de l'île, l'annexe soudainement
submergée, voilà tous ses occupants à l'eau.
- Naissance
de Marie Anne Célin(i)e GOURONG (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.3.1b)
le dimanche 3 juillet à GROIX, Kerorhet. Elle est le premier
enfant légitime de Joseph, Marie GOURONG, patron de pêche,
âgé de 31 ans, et de Marie-Anne NOEL, âgée
de 22 ans.
- Naissance
de Rose Marie GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.2.1.1a.10) le samedi
3 décembre à GROIX, Créhal. Elle est le 10ème
et dernier enfant de Laurent GOURONC, âgé de 45 ans, et
de Marie Victoire GOURONC, âgée de 42 ans.
Parmi
les 32 mariages célébrés à groix durant
l'année, on notera celui de :
Laurent
Marie GOURONG (24) (on lui a attribué le surnom de Pented
: bout de langue , conteur, beau parleur) fils de Maurice GOURONG (48),
marin-pêcheur, qui était mort 20 ans plus tôt, à
l'âge de 47 ans (Laurent, Marie avait alors 6 ans) et d'Anne TONNERRE,
cultivatrice à Kerohet, épouse le lundi 3 octobre, Marie
Céline "dite Célina" MILLOCH (25) ménagère,
cultivatrice, fille de François, Marie MILLOCH, sous-brigadier
douanier, en 1852, domicilié à SENÉ (56) et de
Sophie JEGO, marchande au bourg. Il est alors âgé de 26
ans. Elle a 24 ans. Les témoins en sont Thomas GOURONG, 33 ans,
marin au Croisic, son frère; Maurice Armel GOURONG, 29 ans, marin
à Groix, son frère; Mathurin THUBAULT, 57 ans, buraliste
au bourg; Laurent Marie Félix DAVIGO, 39 ans, marin au bourg.
Ils
auront au moins 7 enfants vivants dont Laurent (24-1) qui sera marin-pêcheur,
patron du "Marie Louis", immatriculé à Port-Louis, et
qui meurt le vendredi 19 septembre 1930 à en mer et Maurice (24-2),
(plus tard dit peupé Maurice par Lucien Gourong) né avant
1897 à GROIX, qui sera marin-pêcheur, patron du "Angélus
du soir". Il épouse Élisabeth (dite Lisa) LE VISAGE, fille
de Jean et d'Annette CLOAREC, le samedi 8 novembre 1919 à QUIBERON
(56). Il est alors âgé de plus de 22 ans. Elle a plus de
19 ans. Ce couple aura trois enfants: Maurice et Lucien, et Annie .
Le plus
grand nombre des mariages se fait dans l'intervalle des pêches,
d'été et d'hiver (octobre, septembre, juin, en novembre,
) Le mariage est toujours un mariage religieux. La mariée
revêt, toujours, le costume traditionnel, dans sa version d'apparat:
jupe et caraco de velours prune, ou tout au moins à parement
de velours, tablier à piécette, richement brodée,
et porte fièrement la coiffe de mariage. Cette dernière
tombe peu à peu en désuétude, pour être remplacée
par la coiffe ordinaire qui, à cette époque, se porte
plus haute (ailes non rabattues sur les tempes) et sans attaches. L'homme,
lui, a cessé de porter le costume régional dès
1830 et pour la circonstance, s'habille " en bourgeois ". Le contraste
est frappant.
Le mariage
groisillon est très fréquemment un mariage consanguin.
Les habitants de l'île se marient presque toujours dans l'île
et le plus souvent dans leur village même ; aussi on peut dire
qu'ils sont tous parents plus ou moins, et par conséquent, consanguins.
Or dans les registres de l'église paroissiale, où le degré
de parenté est noté de façon minutieuse..., sur
un total de 426 mariages de 1867 jusqu'à 1883 : 102 mariages
entre cousins germains, entre cousins issus de germains, ou bien entre
individus nés d'issus de germains et parents. Pourtant le Dr
Lejanne, affirme: " Pour nous, si nous en jugeons d'après ce
que nous observons cette influence fâcheuse (de la consanguinité
sur la procréation) ne nous paraît nullement démontrée."
Construction
d'un nouveu sémaphore à Beg-melen
- Naissance
d'Henri GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.2.1.7b.1) est né le
jeudi 20 juillet 1882
à GROIX, Créhal. Il est le premier enfant légitime
de Jean Marie GOURONC, âgé de 32 ans, et de Prudence Marie
Françoise MOLLERO, âgée de 25 ans. Henri est leur
premier enfant.
26 mariages
ont lieu sur l'île durant l'année
Un loi
du 24 mars déclare la construction de Port-Tudy entreprise d'utilité
publique. Les frais de construction sont par conséquent à
la charge totale de l'Etat.
Alors
que l'île devient quartier maritime et ses bateaux désormais
identifiés par la lettre G, le projet de construction d'un port
de refuge sur le site de Port-Tudy est enfin approuvé par décision
ministérielle du 27 mars 1883.
L'entreprise des travaux publics Stourm de Saint-Brieuc est déclarée
adjudicataire le 25 avril. Début de la Construction de Port-Tudy
(terminé en 1887). Depuis 1840, les services des Ponts et Chaussées
avaient entrepris des études dans cette vue.
Le lendemain
de cette décision historique, naissance de Laure Anne Marie
Célina GOURONG (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.5.1) le mercredi 28
mars 1883 à GROIX, Kerohet. Elle est le premier enfant de Laurent,
Marie, Surnommé "Pented" GOURONG, marin-pêcheur à
Kerohet, âgé de 28 ans, et de Marie, Céline, Marguerite
MILLOCH, ménagère, cultivatrice en 1925 à Kerhohet,
âgée de 25 ans.
- Naissance
de Joseph Armel Marie GOURONG (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.3.2b ) le
mercredi 30 mai à GROIX, Kerohet. Il est le second enfant de
Joseph, Marie GOURONG, patron de pêche, âgé de 33
ans, et de Marie-Anne NOEL, âgée de 24 ans. Joseph Armel
meurt le lundi 30 juillet 1883 à GROIX, Kerorhet à l'âge
de trois mois.
Parmi
les 21 mariages célébrés cette année sur
l'île , on notera celui de :
Jérôme
GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.9.7b) né en 1846 à GROIX,
Créhal, fils de Mathurin GOURONC, marin, et de Catherine GOURONC,
qui épouse Lucie YVON, le mercredi 23 mai à GROIX.
Il est alors âgé de 36 ans. Elle a 33 ans environ. Ce couple
aura quatre enfants : Joseph
Marie (GG /4.4b.1.5.5.3a.9.7b.1) - Maria (GG /4.4b.1.5.5.3a.9.7b.2)
- Emilie (GG /4.4b.1.5.5.3a.9.7b.3)
et
Marie Alida (GG /4.4b.1.5.5.3a.9.7b.4)
Le dimanche
2 septembre, a lieu une terrible tempête, 6 bateaux de l'île
et un bateau des Sables monté par un équipage de Groisillons
se perdirent aussi corps et biens, (53 marins disparus) et plusieurs
hommes ont été enlevés par la mer sur d'autres
bateaux. Il s'agit des :
- Joseph-Marie-Virginie (LG 651) avec à son bord : François TRISTANT, Joseph Marie LE PORT, Jacques BARON, Ange LE PORT, Laurent QUERIC, Joseph TRISTANT
- Notre-Dame-de-la-Salette (LG 672) id :Yvon VINCENT, Jérôme BARON, Jean Marie TALLEC, Louis LE DAIN, Emile JEGO
- Jeune-Triomphante (LG 675) id: ???
- Couronne-du-Mérite (LG 742) id :Joseph EVEN, Pierre Marie STEPHAN, Auguste QUERIC, Pierre Marie BEVEN, Joseph Marie STEPHANT
- Ascension-du-Seigneur (LG 679) a fait côte à Ploemeur id:
Les chaloupes non pontées Sophie-et-Marie (LG 746), Sainte-Anne (LG 794) ; Marie-Rose (LG 740) ; Saint-Joseph no 20 (LG ?);
et les canots Union, G.R. et Saint-Joseph (LG 800) ont été détruits lors de cette tempête.
"Asile du Pêcheur " (LG 893) a péri en mer avec à son bord Armel-Maurice GOURONG (48-3), l'aîné qui commandait le voilier et Charles-Jean GOURONG, son jeune frère qui avait embarqué pour une marée alors qu' il se trouvait en
permission pour un mois lors de son service militaire (48-5), (deux des frères de Laurent GOURONG - 24). A son bord, il y avait également Adolphe DAVIGO, Pierre TRISTANT, Joseph Marie BERLIC et Jean PUILLON.
La veuve
de Maurice, quand elle apprit la disparition de son époux, ne
versa pas une larme et dit: "L'heure n'est pas encore aux pleurs. Il
me faut élever les 3 enfants. La peine, ce sera pour plus tard."
Longtemps dans cette famille de Kerohet se perpétuera le souvenir
de ce drame. Charles-Jean avait ramené lors de cette permission
un magnifique perroquet dont il avait confié la garde à
sa mère. Après le naufrage, la pauvre mère, qui
avait aussi perdu son mari en mer (1861), patron d'une chaloupe pontée,
coulée aussi corps et biens, répétait souvent "il
est mort, le pauvre Charles-Jean". Une phrase que le perroquet rabâchera
durant des années.
C'est
après cette tempête, dont il en réchappa in extremis
en perdant 2 marins, que le patron Pierre BARON, de la "Sidonie" G241,
après avoir démâté, improvisa un gréement
de fortune pour rallier le port le plus proche. En observant ce bricolage,
celui qu'on allait surnommer dans le pays "Louarn", le renard, le malin,
allait mettre au point le gréement aurique des célèbres
dundees de l'Atlantique. Il sera d'ailleurs consacré par la presse
comme le père de ces nouveaux voiliers. Les chaloupes pontées
allaient disparaître peu à peu des ports de l'île
remplacées par ces magnifiques voiliers qui symbolisaient des
siècles et des siècles de recherches, de tâtonnements,
d'expérimentations dans le domaine de la voile.
Parmi
les 33 mariages célébrés durant l'année
1884 on notera celui de :
Jean-Pierre
JÉGO (26) meunier, né à GROIX, Locmener, fils
de Mathieu, Eugène (Marie) JÉGO, meunier résidant
à Lomener, et de Marie Anne Séraphine TONNERRE, cultivatrice
qui épouse Mélanie GOURONC (27), née en
1859, cultivatrice à Locmaria, fille de François GOURONC,
marin, qui réside à Locmaria et de Marie JÉGO,
cultivatrice, le lundi 20 octobre 1884
à GROIX. Il est alors âgé de 36 ans. Elle a 25 ans.
Elle est la cousine germaine de Laurent Marie Gourong. Les témoins
en sont JP Firmin KERSAHO, 36 ans, secrétaire de mairie, Joseph
Mané DOMINGO, 27 ans, marin, Valentin THOMAZO, 73 ans, marin
à Locmaria et JEGO Joseph 52 ans, marin, oncle de l'épouse.
Ce couple aura six enfants : Jean
Pierre Firmin (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.3.1) - François Joseph (GG
/4.4b.1.5.1.4.3.6.3.2) - Marie, Hyacinthe (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.3.3)
- Joseph Marie (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.3.4) - Anne Rosalie (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.3.5)
et
Rose Marie (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.3.6)
- Naissance
de Joseph Marie GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.9.7b.1), le dimanche
15 février à GROIX, Quelhuit. Il est le premier enfant
de Jérôme GOURONC, âgé de 38 ans, et de Lucie
YVON, âgée de 35 ans environ.
- Naissance
de Jean Pierre Firmin JÉGO (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.3.1)
le vendredi 10 juillet. Il est l'enfant de Jean-Pierre JÉGO,
meunier, âgé de 37 ans, et de Mélanie GOURONC, cultivatrice
à Locmaria, âgée de 26 ans.
Sept
années de labeur, (1883 à 1890), et plus d'un million
de francs-or seront nécessaires pour construire le Port. Sa création
entraîne la centralisation de la quasi-totalité des activités
maritimes autour du site de Port-Tudy. Dès le début des
travaux, et jusqu'à la déclaration de guerre de 1914,
les activités commerciales se développent avec une intensité
en rapport avec l'augmentation du nombre de bateaux de la flottille.
La presse
de Romieux se transforme en usine de conserves.
Le second
bureau de tabacs est ouvert chez Raude, à la suite de démarches
entamées en 1866 (un seul existait auparavant, au Bourg, depuis
1838, et en 1866 le conseil municipal souhaitait l'ouverture du 2ème
à Locmaria. Le choix final montre bien le développement
du port et de sa clientèle potentielle).. Des artisans, de plus
en plus nombreux, en majorité venus du continent et dont les
activités sont en étroite relation avec le monde de la
navigation et de la pêche, s'installent sur les quais: forgerons,
charpentiers, peintres, voiliers. Les cabaretiers du port deviennent
aussi avitailleurs et tous les estaminets vendent sabots, cirés,
avirons, glènes de cordage, hameçons et tout le bataclan
nécessaire aux voiliers. Chaque patron a son "ship-chandler"
attitré, chez qui il paye par l'intermédiaire de l'ardoise,
c'est-à-dire, plus tard, quand arrivent les premiers sous de
la marée. La transformation radicale du port est achevée
par les derniers travaux d'ordre maritime, construction du logement
du gardien de phare, nouvel abri pour le canot de sauvetage sur le terre-plein
du nouveau port et édification d'une cabane, sur le quai du milieu,
pour la vente des billets à destination de Lorient. L'entreprise,
pourtant imposante pour l'époque, ne sera pas à la hauteur
des espérances. D'abord, le nouveau port de refuge se révèle,
bien vite, de capacité insuffisante. En cette fin du XIX°
et début du XX° siècle, la pêche hauturière,
aussi bien celle du thon en été que du chalutage en hiver,
est à son apogée. Sur les 260 dundees que compte l'île,
plus de 100 ne trouvent pas de place à Port-Tudy qui, de surcroît,
n'offre pas une protection sûre dans tous les cas d'espèce.
Aussi, l'île vit dans l'angoisse perpétuelle du coup de
vent de secteur nord, le maudit noroît, par exemple, qui amène
dans le port une houle dangereuse et dévastatrice.
En 1885,
" la population est, d'après le Dr LEJANNE (voir
sa thèse intégrale), remarquable par sa force physique
et son énergie morale ; les hommes larges d'épaules, la
poitrine développée, leur cou épais, les muscles
saillants, de grandes mains élargies par les rudes travaux du
bord, leur teint coloré, la chevelure et la barbe fournies, sont
doués pour la plupart d'une constitution athlétique. Les
femmes, plus sveltes, mais robustes et bien conformées, ont la
taille fine avec des membres bien musclées, élégantes
et coquettes, habillées de drap fin et de soie les jours de fête,
chaussées de bottines, portant gracieusement une petite coiffe
blanche dont les ailes battent gracieusement de chaque côté
des tempes au moindre souffle de vent ne ressemblent en rien au portrait
que l'on se fait généralement des femmes et des filles
de pêcheurs. Mais le travail de la terre et leur fécondité
les déforment rapidement. L'air vif de la mer ternit vite leur
teint ; de plus, leur nourriture, qui se compose exclusivement de laitages
et de pommes de terre, insuffisamment réparatrice, un très
grand nombre d'entre elles sont " chlorotiques ".
Les
Grésillons présentent les mêmes caractéristiques
ethniques que les autres Bretons, et à part quelques individus
établis dans l'île et d'origine alsacienne, qui sont très
blonds et de taille élevée, ils appartiennent au type
celtique d'une manière à peu près exclusive.
Tous
parlent le breton, qui est l'ancienne langue celtique. Tous savent cependant
le français, qu'ils ont appris au service de l'Etat et dans les
ports qu'ils fréquentent, mais ils se servent de préférence
de l'idiome maternel dans leur intérieur. Quant aux femmes, qui
ont gardé tous leurs préjugés et toutes leurs croyances
au surnaturel, elles affectent, en général, d'ignorer
complètement la langue française, qu'on leur apprend à
l'école et qu'elles ne parlent qu'avec la plus grande répugnance.
"
Les
Groisillons sont considérés dans le Morbihan comme les
plus chicaniers de toute la région : ils font la fortune des
agents d'affaire de Lorient ; entre eux ils sont très divisés
par des questions d'affaire ou de politique.
Ici,
à Groix, les marins avaient des pantalons à pattes, serrés
aux cuisses et aux genoux, et au-dessous, tout ça qui se baladait
après les pieds, là. Le dernier qui a porté ça
s'appelait Victor TALLEC ; son canot s'appelait la Rosalie. Tricots,
tricotés à la main, avec une ancre de marine et puis des
aussières lovées comme ça tout autour ; d'autres
avaient une bouée de sauvetage dans le milieu. Souvent les corps
étaient reconnus par le tricot, après un naufrage, quand
ils étaient défigurés : les femmes reconnaissaient
leur travail. Beaucoup de femmes ont reconnu leur mari noyé comme
ça. Les tricots étaient serrés, très serrés.
Comme les gens faisaient des efforts violents à virer le chalut,
ils n'avaient pas de ventre, et des épaules comme ça !
Les types étaient grands, les marins de Groix : de grands hommes.
Alors, un petit foulard attaché au cou ; le grand bonnet basque
à large bord, pointu devant. L'hiver, les femmes tricotaient
des bonnets de laine, avec un pompon au bout, pour la drague. On portait
aussi des casquettes, qui étaient faites spécialement
pour les Groisillons, à Lorient. Celles qu'on préférait
venaient de chez Herviant, rue Poissonnière. Chez Jolie Méry,
la visière était trop longue ; ça ne plaisait pas.
On conçoit
qu'une telle population ait conscience de sa valeur ; aussi le fond
de son caractère est la fierté avec une pointe d'orgueil.
Les gens sont polis, affables et pacifiques. Ils ne sont peut-être
pas très hospitaliers pour les étrangers qui viennent
s'établir au milieu d'eux : de plus les questions d'intérêt
prennent souvent devant les tribunaux des proportions très coûteuses.
Mais les scènes de violence, sauf les cas de rixes par ivresse,
peut-être sont rares ; les attentats contre la vie sont à
peu près inconnus, et l'on avait pu se passer de gendarmes jusqu'à
ces dernières années " affirme le Dr Lejanne.
Création
curant cette année de la première école de pêche
en France. Très tôt, les petits garçons apprennent
le métier de la mer. Ils embarquent comme mousses dés
douze ans... Officiellement, car en pratique ils sont souvent âgés
de 9 ou 10 ans. Ils ont, à partir de cette date, la possibilité
de recevoir un enseignement maritime spécialisé.
52 mariages
ont lieu sur l'île durant l'année
On recense
en 1886,
150 patrons de pêche et 1500 marins employés.
Parmi
les 33 mariages célébrés sur l'île durant
cette année on remarquera ceux de :
Marie
Célin(i)e GOURONG (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6) née à
GROIX, Kerohet, fille de Maurice GOURONG, marin-pêcheur, et d'Anne
TONNERRE, cultivatrice, qui épouse Louis Marie GROGNEC,
marin pêcheur, le mardi 8 juin à GROIX. Elle est alors
âgée de 28 ans. Il a 26 ans. Ce couple aura cinq enfants
: Anne-Marie (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6.1) - Thérèse Elisabeth
(GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6.2) - Maire-Rose (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6.3) -
Séraphine (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6.4) et
Joseph-Louis (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6.5) qui meurt le vendredi 22 octobre
1897 à l'âge de 3 ans.
Le mercredi
3 mai 1899 meurt son époux, Louis Marie, à l'âge
de 39 ans. Marie Célin(i)e a 41 ans.
Thérèse
GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.9.10b), née en 1852 à GROIX,
Créhal, fille de Mathurin GOURONC, marin, et de Catherine GOURONC,
qui épouse Laurent YVON, le lundi 11 octobre à
GROIX. Elle est alors âgée de 34 ans. Il a 36 ans environ.
Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple.
- Naissance
de Charles, Laurent, Marie GOURONG (12), le samedi 12 juin 1886
en l'Ile de GROIX, village de Kerohet. Il est le second enfant de Laurent,
Marie, surnommé "Pented" GOURONG, marin-pêcheur à
Kerohet, âgé de 31 ans, et de Marie, Céline, Marguerite
MILLOCH, ménagère, cultivatrice en 1925 à Kerhohet,
âgée de 29 ans. Les témoins en sont JP Firmin Marie
KERSAHO Secrétaire de mairie, François LESHAURIS, garde
champêtre. (Etat-civil de Groix ). Il sera marin-pêcheur,
patron du "Marie Louis", immatriculé à Port-Louis.
- Naissance
de François Joseph JÉGO (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.3.2)
est né le mardi 7 septembre. Il est le second enfant de Jean-Pierre
JÉGO, Meunier, âgé de 38 ans, et de Mélanie
GOURONC, Cultivatrice à Locmaria, âgée de 27 ans.
Parmi
les 18 mariages célébrés sur l'île durant
cette année on remarquera ceux de :
Laurent
Marie GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.2) né en 1857, fils de
François GOURONC, marin, qui réside à Locmaria,
et de Marie JÉGO, cultivatrice, marin qui épouse Victoire
EVEN, le lundi 23 mai 1887
à GROIX. Il est alors âgé de 30 ans. Elle a 21 ans.
Ce couple aura un enfant : Marie
Magdeleine (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.2.1) .
Marie
MÉTAYER(GG /4.4b.1.5.1.4.3.2.1), née à GROIX,
fille d'Aléxis MÉTAYER, marin-pêcheur, âgé
de 34 ans, et de Jeanne Anne GOURON(C)G, cultivatrice, âgée
de 35 ans qui épouse François-Marie BIDOC, marin-pêcheur,
l'enfant légitime de Patern BIDOC, marin-pêcheur et d'Agnès
Perrine BERNARD, cultivatrice, le samedi 15 septembre à GROIX.
Elle est alors âgée de 37 ans. Il a 37 ans. Ce couple aura
un enfant : Joseph Marie (GG /4.4b.1.5.1.4.3.2.1.1)
Rosalie
GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.2.1.8b ) née 1852 à GROIX,
Kerlivio, fille de Vincent GOURONC, et de Perrine TENNIER, qui épouse
Pierre Marie Désirée RAUDE, le lundi 22 octobre
à GROIX. Elle est alors âgée de 35 ans. Il a 40
ans. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple.
- Naissance
de Maria GOURONC GG /4.4b.1.5.5.3a.9.7b.2) le vendredi 15 juillet
à GROIX, Quelhuit. Elle est le second enfant de Jérôme
GOURONC, âgé de 40 ans, et de Lucie YVON, âgée
de 37 ans environ.
- Naissance
d'Anne-Marie GROGNEC (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6.1) est née
le lundi 3 octobre à GROIX. Elle est le premier enfant de Louis
Marie GROGNEC, marin pêcheur, âgé de 27 ans, qui
mourra le 3 mai 1899, alors qu'elle a 11 ans, et de Marie Célin(i)e
GOURONG, âgée de 30 ans.
A Port-Tudy,
au 1er juillet, 96 mètres sur 189m du môle nord sont exécutés,
130 sur 215 du môle sud.
Projet
de quai à Port-Mélite pour le débarquement du poisson,
encouragé par M. Romieux.
- Naissance
de Marie Magdeleine GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.2.1) le mardi
19 juin 1888
à GROIX, Locmaria. Elle est le premier enfant de Laurent Marie
GOURONC, marin, âgé de 31 ans, et de Victoire EVEN, âgée
de 22 ans.
- Naissance
le 21 juillet, du poête Jean-Pierre
CALLOC'H ,
fils de Jean-Pierre, pêcheur groisillon, né en 1847, et
d'une mère originaire de Locmiquélic, Marie Josèphe
Glouahec, 35 ans.
45
mariages ont lieu sur l'île durant l'année
-
- Naissance
d'Emilie GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.9.7b.3) le jeudi 21 février
1889
à GROIX, Quelhuit. Elle est le troisième enfant de Jérôme
GOURONC, âgé de 42 ans, et de Lucie YVON, âgée
de 39 ans environ.
- Naissance
de Thérèse Elisabeth GROGNEC (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6.2)
le dimanche 16 juin à GROIX. Elle est le second enfant de Louis
Marie GROGNEC, marin pêcheur, âgé de 29 ans, et de
Marie Célin(i)e GOURONG, âgée de 32 ans. Son père,
Louis Marie meurt le mercredi 3 mai 1899, Thérèse Elisabeth
a 9 ans.
- Naissance
de Marie, Hyacinthe JÉGO (13 ) le jeudi 12 septembre en
l'Ile de GROIX, LOCMARIA. Elle est le 3ème enfant de Jean-Pierre
JÉGO (26), meunier, âgé de 41 ans, et de Mélanie
GOURONC (27), cultivatrice à Locmaria, âgée de 30
ans. Les témoins en sont JP Firmin Marie KERSAHO, secrétaire
de mairie et François LESHAURIS, garde-champêtre. (Etat
civil de GROIX). Elle sera cultivatrice à Locmaria.
Parmi
les 38 mariages célébrés durant l'année
on remarquera ceux de :
Pierre
Marie TONNERRE ( ) et Jeanne TÉNIER ( ), le 7 octobre,
ils vivent à Kerliet et auront au moins 5 enfants: Benoît
( ), né vers 1893 qui fait son service militaire sur "La Décidée"
à Hongkong (1913). - Pierre(
), marié avec Germaine YVON le 2/04/1919, futur patron du "café
de la jetée - Alexandre ( ) marié avec Joséphine
PUILLON - Jean-Michel ( ) marié avec Joséphine EVEN -
Evangéline ( ) mariée avec ? DAVIGO (un fils légitime:
Jean).
Ange
EVENO ( ) et de Marie Rose LE FÉE, leurs enfants sont:
Marie-Ange dite Mariange ( ) - Rose dite nainaine, et
Joseph, mort en Italie
(Gagliano del campo) suite au torpillage (24 mars 1915), par un sous-marin
allemand, du "Léon Gambetta" dans le canal d'Otrante (corps retrouvé
sur la côte le 27 avril 1915).
Leur
fils Benoît et leur fille Marie-Ange se marieront vers 1920. Ce
sont les grands-parents maternels de Lucien Gourong (le conteur)
D'après
des courriers de l'Inscription Maritime, le débarquement des
passagers est difficile à cause de l'étroitesse de la
jetée centrale (2m 50 seulement, y compris le parapet en pierres),
et des travaux en cours, il faut donc interdire cet accès. Le
va-et-vient en canot depuis le vapeur est difficile, à cause
des amarres des chalands et des travaux. La jetée de débarquement
est en voie d'être élargie et allongée de plusieurs
mètres.
Parmi
les 40 mariages célébrés durant l'année
1890
on remarquera celui de :
Joséphine
GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.2.1.10b) née en 1864 à
Créhal, fille de Vincent GOURONC, et de Perrine TENNIER, qui
épouse Joseph Marie STEPHANT, marin, le lundi 2 juin 1890
à GROIX. Elle est alors âgée de 25 ans. Il a 28
ans. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple.
- Naissance
de Joseph Marie BIDOC (GG /4.4b.1.5.1.4.3.2.1.1) le mardi 16
décembre à GROIX. Il est le premier enfant de François-Marie
BIDOC, marin-pêcheur, âgé de 40 ans, et de Marie
MÉTAYER, âgée de 40 ans. Il sera marin-pêcheur.
Le jeudi 10 novembre 1932 à GROIX naît son enfant Marie-Ange
D. BIDOC.
La tuberculose
se répand à Groix.
Création
de l'usine à thon "ROMIEUX".
1er
janvier 1891 : Jahoine ?, un employé
de Mr Romieux est mort d’une congestion cérébrale
pendant qu’il conduisait sa charrette vers Kerohet.
2 janvier : Joseph TONNERRE de kerrohet, a fait un
faux pas sur le sentier des douaniers vers Port-Mélite. Son corps
a été retrouvé sur la grève en contrebas
le 3 janvier.
Vers le 10 janvier, Joseph QUERIC, embarqué sur le « La
Josephine », a glissé sur le pont gelé de la chaloupe,
est tombé à la mer et s’est noyé.
Vers le 20 janvier, le même accident est arrivé à
Jacques MILLOCH, marin sur « Le Petit Nicolas ».
L'année
1891 commence assez mal
27
janvier 1891 Mariage à Groix d'Augustin VAUCEL, originaire de
la région de Brest (né à Gouesnou 29 en 1851),
médecin de la marine en résidence à Groix avec
Mademoiselle Emma DEVES (ou DEVEZE), née à Port Louis
en 1869 et ayant vécu sa jeunesse au Portugal. 49 autres mariages
ont lieu sur l'île durant cette année. Parmi eux,
on notera ceux de :
Marie
Anne GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.3.6.3) née en 1867 à
GROIX, Kérigant, fille de Gildas Tudy GOURONC, et d'Anne TRISTAN,
qui épouse Laurent TRISTANT, le lundi 26 octobre à
GROIX. Elle est alors âgée de 24 ans. Il a 26 ans environ.
Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple. Marie Anne meurt le vendredi
4 octobre 1918 à GROIX à l'âge de 51 ans.
Son
frère, Pierre Marie GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.3.6.1)
né à GROIX, Kerigant, fils de Gildas Tudy GOURONC, et
d'Anne TRISTAN, qui épouse Marie Joseph TRISTANT, le lundi
26 octobre à GROIX. Il est alors âgé de 28 ans.
Elle a 26 ans environ. Ce couple aura trois enfants : Pierre Marie Désiré
(GG /4.4b.1.5.5.3a.3.6.1.1) - Marie Joseph (GG /4.4b.1.5.5.3a.3.6.1.2)
et Joseph Marie (GG /4.4b.1.5.5.3a.3.6.1.3).
Egalement
:
-
Naissance de Marie-Rose GROGNEC (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6.3 le
lundi 2 février à GROIX. Elle est le 3ème enfant
de Louis Marie GROGNEC, marin pêcheur, âgé de 31
ans, et de Marie Célin(i)e GOURONG, âgée de 33 ans.
Son père, Louis Marie meurt le mercredi 3 mai 1899, à
l'âge de 39 ans. Marie-Rose a 8 ans. Marie-Rose GROGNEC meurt
vers 1941 à l'âge de 49 ans environ.
-
Naissance de Joseph Marie JÉGO (GG /4.4b.4.6.1a.1.1.3.4.4)
est né le dimanche 5 avril. Il est le 4ème enfant de Jean-Pierre
JÉGO, meunier, âgé de 42 ans, et de Mélanie
GOURONC, cultivatrice à Locmaria, âgée de 31 ans.
A une date non connue naît son enfant ???? JÉGO.
-
Naissance de Marie Alida GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.9.7b.4) le
mardi 28 juillet à GROIX, Quelhuit. Elle est le 4ème enfant
de Jérôme GOURONC, âgé de 44 ans, et de Lucie
YVON, âgée de 41 ans environ.
Un
recensement qui a lieu cette année là dénombre
4 935 habitants, soit une augmentation de 600 habitants en 20 ans (15%)
Avril
1891 Plusieurs familles d’un village du Piwizy, auraient refusés
de payer la taxe de 2 francs par tête fixé par l’Octroi
pour l’importation de porcs « étrangers » ?
dans la commune. Elles se plaignent que l’impôt les écrase
Les
marins vérifient à la fin des travaux des môles
de Port-Tudy, dès les premiers mauvais temps l'inadaptation de
Port-Tudy: en 1891, nombreux drossages à la côte et dégâts
importants.
D'ailleurs le 20 avril à 3h, la chaloupe « La Surprise
» est restée échouée sur les blocs qui bordent
le quai ouest de port Tudy ; C’est le 3ème accident de
ce type depuis que ces blocs on été posé
Le
ressac étant toujours aussi violent dans le nouveau port, il
est suggéré de prolonger de 25 m au moins le quai nord.
De plus, l'espace se révèle vite insuffisant pour l'apogée
de l'essor thonier. Cet essor de l'armement au thon, qui trouve son
origine dans les années 1860, à bord des chaloupes pontées,
est accéléré par le déclin de la pêche
à la sardine, surtout à partir de 1891, et, déjà
auparavant, par le débouché qu'offrent les créations
de conserverie et l'extension du réseau ferré.
Fin
avril, la 1ère chaloupe à désarmer de la campagne
d’hiver est "L’Armorique" qui a perdu son train
de drague au fond de l’eau
6
mai Jacob YVON a capturé dans ses filets, au large de Pen Men
un requin de 3 m
Janvier
et février 1891, une épidémie de croups (diphtérie)
fait des ravages chez les enfants de l'île, entre autre le fils
de 5 ans du secrétaire de mairie, Firmin KERSAHO``
1er trimestre 1891 Décès de Barbe TALLEC, sœur du
tiers ordre (séculier ?)
Décès
de Louis GROSSIN, mort à Kerentrech, chez les « petites
sœurs des pauvres »
L'Abbé
Laurent NOEL, né en 1860, et issue d'une famille aisée
de l'île, vivant des parts d'armement qu'il possède sur
divers bateaux de pêche, publie à partir du 12 mars un
journal, d'abord intitulé "L'Ile de Groix" puis en mars 1893,
"la Croix de Groix", jusqu'en 1907. Pendant les longs mois de pêche,
les contacts avec l'île se restreignent à la lecture de
cette feuille qui apporte des nouvelles du pays aux exilés. L'abbé
va s'efforcer, par cette lettre bimensuelle, d'apporter aux Groisillons
les nouvelles du pays et des conseils multiples, affichant un paternalisme
sincère, des convictions politiques et religieuses redoutables
de certitude. Cet homme dévoué et dirigiste a laissé
à la postérité, à laquelle il fait de fréquents
clins d'yeux, une étonnante chronique quotidienne de l'île.
Le premier numéro du bulletin sous forme d'une "lettre à
ses compatriotes" est adressée au recteur de Riantec, M. Collet.
Son
successeur à cette tâche, l'implacable recteur Allain,
qui a laissé des souvenirs féroces dans les curs
de toute une génération de Groisillons catéchisés
par ses soins, reprendra irrégulièrement la rédaction
de ce journal, avec infiniment moins de brio.
Environ
155 chaloupes et dundees quittent Groix, en une quinzaine d'escadres,
pour pêcher le thon. L ’année sera exceptionnelle
pour le thon :abondance et cours élevé
D'autres
continuent la pêche à la sardin : par exemple Paul Charles
NERO. Pourtant la pêche à la sardine serait pratiquement
réduite à néant. L'abbé Noel écrit
le 18 octobre : " La sardine qui naguère encore était
notre pricipal gagne-pain a déserté nos parages ou bien
se vend à des prix dérisoires ou bien n'est pas de moule
qui convient aux conserves et dans ce dernier cas trouve difficilement
des acheteurs..." Heureusement pour les groisillons, "...l'avenir
est à qui pouvait affronter sans danger la haute mer"
Le lundi 1er juin (lundi de pentecôte) Pierre TRISTANT (kerloret),
François TRISTANT (kerloret) son frère (corps retrouvé
le 8 juin)
et Joseph TONNERRE (kerlard) (corps retrouvé le 10 juin et enterré
à Concarneau) se sont noyés en allant relever des filets.
4
juillet 1891 : Décès de Laurent Victor NOEL,
maire, d’une crise cardiaque Né le 12 novembre 1823, baptisé
le même jour, parrain: Pascal BILLES, marraine : Victoire GUILLAUME.
Président de la Fabrique depuis le 1 janvier 1864, élu
CM le 6 aout 1870 et maire depuisle 15 aout 1873. Une foule considérable
assiste à son enterrement le 7 juillet.
Le
11 juillet a lieu l'adjudication pour édifier la maison du gardien
de phare sur le port.
Le
16 juillet, le fort du Gripp mis aux enchères est acheté
2175 F par M.P. NERO.
Les
élections municipales ont lieu les 2 et 9 août afin de
complèter le conseil. Adolphe STEPHAN obtient 149 voix au 1 er
tour et 139 au 2ème contre martin RAUDE 128 voix au 1er et 127
au 2ème. A. STEPHANT est élu.
Charles
ROMIEUX, négociant, 37 ans, né en 1854 à Port-Tudy,
fils de Jean Pierre (qui fut maire de 1848 à 1871) et de Désirée
LE DOUARIN, est élu maire le 16 août, il sera réélu
en 1896 et démissionnera en août 1899
23
aout : élection du repésentant du canton de Riantec-Port
Louis au Conseil d'arrondissement (Conseil général ?).
M Charles ROMIEUX, maire de Groix est élu par 1652 voix sur 1702
votants. L'abstention est très importante, en effet il y a 6
286 inscrits. Sur l'ile de Groix il y a 420 voix pour M. Romieux sur
424 votants ( 1 256 inscrits)
Construction
du nouvel abri du canot de sauvetage, sur le terre-plein ouest du nouvel
avant-port.
Laurent
Marie NOEL lancent souvent des idées sur la mutualisation des
risques et les assurances mutuelles , en voici un exemple concernant
la multipropriété de chaloupes : « Plusieurs matelots,
parmi ceux qui sont économes et cherchent à grossir leur
petit pécule en vue des besoins futurs, seraient heureux de trouver
pour une partie de leur gagne, un placement sûr et productif.
Ils leur répugnent de laisser chez eux plus d'argent que ce qui
est nécessaire au bon entretien de la famille ; car ils savent
par expérience, que rien ne fond plus rapidement qu'un sou, quand
on le tient dans la main. D'un autre côté, ils se méfient,
et cela avec raison, des entreprises financières dont ils voient
les annonces dans les journaux il y a tant de tromperie dans le monde,
aujourd'hui.
Leur rêve est de posséder une action dans un de nos bateaux
pêcheurs. De fait, je crois que l'argent placé en actions
de bateaux, produit, malgré les risques et avaries, un intérêt
suffisamment rémunérateur. Mais il est dans nos habitudes,
à Choix, de ne pas fractionner les actions en parties inférieures
au huitième. Or, le huitième d'un grand bateau représente
environ 2 000 francs. Une pareille somme n'est presque jamais à
la disposition des simples matelots.
Ne pourrait-on pas cependant trouver le moyen de mettre les actions
de bateaux à la portée des petites bourses?
Dans une entreprise quelconque, plus le nombre des actionnaires est
grand, moins forte est la part que chacun doit apporter à la
masse. 150 actions de 100 francs produiraient les 15 000 francs nécessaires
à l'acquisition d'une belle chaloupe. Ceci posé, je soumets
à vos réflexions la question suivante Faut-il essayer
de fonder à Groix une Société par actions d'une
centaine de francs, dans le but d'exploiter un ou plusieurs bateaux
de pêche? »
Le
11 octobre, le bateau de Laurent GOURONG a failli brûler
à Port-Tudy, Le mousse s'était endormi avant d'avoir éteint
sa chandelle.
Laurent
Marie NOEL décrit en octobre 1891 la flotte groisillonne en termes
élogieux: «Notre pays doit sa prospérité
au grand nombre et à la solidité de ses bateaux pontés.
Le poisson disparaît peu à peu de la côte. A peine
en reste-t-il assez pour suffire aux besoins d'une cinquantaine de familles.
La sardine elle-même, qui naguère encore était notre
principal gagne-pain, a déserté nos parages, ou bien se
vend à des prix dérisoires, ou bien n'est pas du moule
qui convient aux conserves et, dans ce dernier cas, trouve difficilement
des acheteurs.
Aussi, les pêcheurs du voisinage qui, à cause de l'exiguïté
de leurs embarcations, sont obligés de se tenir tout près
des côtes, semblent réduits à ne pas avoir de quoi
vivre. Je connais certains ports où la plus affreuse misère
va régner, l'hiver prochain. L'avenir est à qui pourra,
sans danger, affronter la haute mer. C'est en pleine mer, en effet,
que le thon se pêche et qu'on fait la drague. Le thon et la drague,
voilà deux sources de richesse, deux mines d'un prix inestimable.
Il y a déjà bon nombre d'années que nos marins
groisillons les exploitent et en retirent de beaux profits. Ils sont
admirablement montés pour cela.
Actuellement, le nombre de nos chaloupes pontées, est d'environ
150. Elles jaugent de 30 à 40 tonneaux. Solidement construites,
elles sont à l'épreuve du mauvais temps. Elles tiennent
facilement la mer. Avec elles , on ne craint pas de s’aventurer
au large et d’aller à la recherche du poisson dans les
lieux reculés où il demeure. Leur cale est vaste et peut
facilement contenir de 150 à 200 mille sardines. Un bon chargement
fait en Espagne où la sardine est à bon compte et revendu
en France, aux jours où le poisson est rare, procure souvent
de gros bénéfices à ceux qui entreprennent les
premiers, ces longs voyages.
Nous pouvons être fiers de notre flotte, la première dans
tout le Golfe, après celle des Sables d'Olonne. Elle entretient
dans notre île, une activité vive et féconde. Tous
les hommes, du moins ceux qui ont le goût du travail, trouvent,
grâce à elle, des moyens convenables d'existence. Les étrangers
mêmes sont heureux d'être admis dans nos équipages,
à titre de matelots.
Et puis, çà fait marcher une foule de petits commerces.
Çà met de la vie dans les Criées pendant l'hiver,
dans les Usines pendant l'été. Çà donne
de l'ouvrage aux milliers de femmes qui sont employées à
la préparation des Conserves. Il est impossible de dire à
combien de personnes, nos grands bateaux procurent le pain de chaque
jour. Sans eux, la mine dont tout notre littoral est menacé,
serait à peu près complète.
L'Etat
lui même y trouve son compte. Il redoute, en effet, de voir les
pêcheurs abandonner leur état si pénible, si misérable
parfois et perdre le goût de la mer. L'existence de la Marine
française n'en serait elle pas compromise?
Il a besoin de bons et solides marins. Voilà pourquoi, à
ce moment surtout où la Marine marchande occupe si peu d'hommes,
où les petits pêcheurs se dégoûtent de leur
métier, il ne peut manquer de favoriser, même au prix de
quelques sacrifices, le développement de la grande pêche.
Si nos grands bateaux sont notre force, il faut bien nous garder d'en
laisser diminuer le nombre. Nous devons au contraire, à mesure
que notre population augmente et que la pêche côtière
devient de plus en plus insuffisante, nous efforcer de les multiplier.
1ere
quinzaine d’octobre : tempêtes
La chaloupe « La Madeleine », transportant des caisses de
conserves « Jégo » vers Lorient prime de 500 fr à
qui situera le lieu
11
novembre 1891 : encore une tempête épouvantable, plusieurs
toits ont été complètement arrachés. Isidore
ADAM, patron du « Beaumanoir » a du se refugier en Angleterre
Dimanche
29 novembre, un corps a été retrouvé près
de Port-lay. Finalement c’est un marin de Riantec, Louis mathurin
JEGOUSO, matelot de la « Reine Blanche » . IL a été
inhumé dans sa commune
13
décembre : nouvelle tempête, Jacob LANCO, fils d'Eugène
, mousse sur le "Jupiter" emporté par une lame au large
de locmaria, le corps retrouvé et enterré le 19 à
Groix
Janvier
1892, le Docteur VANCEL, médecin
de la Marine détaché à Groix, nommé à
Lorient, est remplacé par Monsieur DE FORGES
Février
:Les écoles du bourg sont fermées à cause d’une
épidémie de Croup (Diphtérie)
Le
Dundee "La Vienne" appartenant à Pierre YVON, de Quelhuit, a
été drossé par une forte brise d'amont sur les
rochers de Port-Méline dans la nuit du 9 au 10 février
1892. Il a été en grande partie démoli.
Le
11 février, on retrouve le cadavre de Jean Marie BLANCHARD, 25
ans, de quelhuit (Groix) dans le port de la Rochelle. Il avait disparu
mystérieusement le veille. Il a probablement été
victime d'une violente agression.
En
mars, le comité d’hygiène de Paris a envoyé
une étuve à désinfection pour lutter contre l’épidémie.
Celle-ci semble en régression à la mi-avril
-
Naissance de Séraphine GROGNEC (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6.4)
le mercredi 23 mars à GROIX. Elle est le 4ème enfant légitime
de Louis Marie GROGNEC, marin pêcheur, âgé de 32
ans, qui meurt le 3 mai 1899, alors qu'elle a 7 ans et de Marie Célin(i)e
GOURONG, âgée de 34 ans.
Le
9 mai, Jacques LE BERRE, maître maçon se noie à
Stanvrech, près d'une carrière qu'il exploitait. On a
également retrouvé, noyé, le corps de Pierre Marie
SOUCHET qui avait disparu le 18 avril dans le voisinage du Gripp.
Parmi
les 41 mariages célébrés cette année on
notera ceux de :
Jérôme
GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.5) né en 1865 à GROIX,
Locmaria, fils de Jacques GOURONC, marin, et de Jacquette BIHAN, qui
épouse Anaïse STEPHANT, le lundi 6 juin à
GROIX. Il est alors âgé de 27 ans. Elle a 30 ans. Ce couple
aura un enfant : Joseph Arthur (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.5.1)
Jean
Marie GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.9.6.3.1) né en 1866 à
RIANTEC, fils de Paul GOURONC, et de Perrine Victorine MAHO, qui épouse
Jeanne Renée TONNERRE, le jeudi 3 novembre à GROIX.
Il est alors âgé de 26 ans. Elle a 24 ans. Ce couple aura
trois enfants : Francique Marie (GG /4.4b.1.5.1.9.6.3.1.1) - Joseph
Pierre Marie (GG /4.4b.1.5.1.9.6.3.1.2) et Francine (GG /4.4b.1.5.1.9.6.3.1.3)
19
avril : Pierre Marie SOUCHET, tailleur de pierres et Gabriel CAUSEUR,
marin, sont partis pêcher le congre en soirée, en passant
près du Gripp, ils ont chaviré. SOUCHET ne sachant pas
nagé s’est noyé.
Le
1er mai auront lieu les élections municipales, Laurent Marie
NOEL, le rédacteur de « La Croix de Groix » envisage
de se présenter. Cela déclenche un beau tohu bohu.
«NOEL ! NOEL! Voici le Rédempteur! s'époumonnent,
depuis plusieurs semaines à chanter, le Curé, sa servante,
le bedeau et les vicaires de Groix. Noël ! Noël ! Tous les
matins en se réveillant, les électeurs de l'île
sont certains de rencontrer, plein leurs sabots, les bulletins du nouveau
sauveur du monde. Ce doux Jésus toutefois ne ressemble en rien
à celui de Nazareth lequel, comme on le sait, était républicain.
Le Noël dont nous parlons, est un mangeur de rouges acharné
; c'est un jeune et sémillant abbé qu'empêchent
de dormir les lauriers conquis par son confrère à Port-Philippe.
L'abbé Noël désire tout simplement ceindre l'écharpe
municipale... Tout beau, bouillant pasteur, vous n'avez pas encore mis
la main sur le troupeau. Votre houlette cléricale n'en impose
à personne. Ou plutôt si, au premier mai, vous verrez tous
les suffrages s'enfuir sur le nom de votre adversaire. Quelle soutane
vous adosserez alors, oh ! Seigneur! »
Laurent Marie NOEL commente : « Si mon père et mon cher
oncle de vénérée mémoire, vivaient encore,
ils souffriraient de voir leur nom que vous avez toujours respecté,
servir à une comédie sacrilège autant que ridicule.
Il est vrai qu'on est fier d'être insulté par le Phare
de Bretagne. Sa recommandation serait pour moi une honte. Un journal
lorientais qui se dit républicain (nuance franc-maçonne
ou chrétienne ?), a fait de ma personne, un portrait qui ne manque
pas d'originalité. Je tiens à vous le donner ici. II est
assez flatteur et mérite d'être conservé dans les
archives de notre pays. : "un jeune et bouillant abbé, M.
Noël, qui a complètement perdu l'appétit et le sommeil
depuis qu'un autre prêtre, M. Gallen, est devenu à Belle-Ile,
le maire de Port-Philippe (Sauzon). Depuis ce moment, il n'a qu'un but,
être maire de Groix. II s'est fait journaliste et rédacteur
en chef de L'île de Groix, une charmante petite feuille qui ne
voit partout qu'adversaires et francs-maçons. Pas de numéro
où le patron du Tony, que tout le monde connaît et estime
à Lorient, n'est injurié et signalé aux pères
de famille, parce qu'il lit La Lanterne... Les habitants de Groix ont
trop l'amour de leur liberté pour ne pas laisser l'abbé
Noël aux soins de sa santé... »
Mon confrère de L'Avenir est très aimable pour moi. Il
ne voit aucun inconvénient à ce que je sois maire de Groix,
si ce n'est l'état de ma santé. Moi, j'en vois beaucoup
d'autres. Aussi je me garde bien d'ambitionner cette fonction ; il y
a chez nous assez d'hommes capables de la remplir avec intelligence
et dévouement. Ce que je désire uniquement, c'est une
place, une toute petite place au Conseil municipal, afin de voir comment
vont nos affaires, d'employer mes petits moyens à les faire réussir,
d'y défendre au besoin, les intérêts de la Religion
et de la société chrétienne, enfin de vous tenir
au courant, dans mes lettres, de la manière dont tout cela se
traite à la Commune.
1er
mai : 1er tour des élections municipales; les résultats
du 1er tour sont les suivants :
Electeurs inscrits : 1 246 - Votants : 476 - Majorité: 317. On
remarquera un bien faible taux de participation
Sont élus
ADAM Jérôme 439
LANCO Allain 436
CALLOCH Mathieu 433
EVEN François 432
THOMAS Martin 431
BARON Pierre 429
TRISTAN Joseph 425
TRISTAN Antoine 424
YVON Gildas 427
CAMENEN Jean Marie 364
ADAM Tudy 362
YVON Maurice 331
NERO Jean Marie 327
Reste 10 postes à pourvoir
8
mai :sont élus au 2ème tour
Votants: 646
ROMIEUX Charles 414
BERNARD Joseph 376
BIHAN-BATAILLE Joseph 390
KERSAHO Simon 375
NERO Paul Charles 386
NOEL Gildas 368
LE GREL Yves 380
RAUDE Martin 358
THOMAZO Valentin 377
JEGO Laurent 309
LM
NOEL n’obtiendra finalement que 261 voix, même pour ses
amis, il parait bien encombrant résultats
Sont
élus Maire: Charles ROMIEUX réelu et Adjoints / MM. Martin
THOMAS et Laurent JEGO
Le
budget de la commune adopté pour l'année 1892 s’élève
pour 1892 à 17 383 Francs
Dépenses :
9
mai : Jacques LE BERRE, maître maçon se noie près
de la carrière qu’il exploitait près de Stanvrech
Le
10 mai , le cadavre de PM SOUCHET a été retrouvé
dans le voisinage du Gripp
En
mai
Joseph
Marie
BLAYO, ancien militaire, décoré de la médaille
militaire, vient d’être nommé garde-champêtre
Mathurin
DANIEL, brigadier de douane à la retraite, vient d’être
nommé receveur de l’octroi, après 18 mois de conflit
avec la préfecture.
Monsieur
x COLLET, né à groix, recteur de Riantec, vient d’être
nommé chanoine honoraire de la cathédrale de Vannes
Le
14 mai, vers 23h, un journalier dénommé X LE NI(E)L a
été tué par un jeune homme pris de boisson, à
quelques pas de la mairie
Fin
de la construction des phares des nouveaux môles de Port-Tudy.
Au mois de mai, on inaugure le phare de la Teignouse
Le
mercredi 8 juin Inspection des écoles chrétiennes par
Frère Lucien. Trois élèves ont été
remarqués : Maurice GOURON et Ange TESSOL du bourg et Emile RAUDE
de Locqueltas.
Entre
le 20 juin et le 5 juillet (à partir de la Saint jean) les dundees
se sont élancés pour la campagne au thon. Ils sont partis
au nombre de 177 (130 groisillons et 47 sablais dont la plupart des
matelots sont groisillons).
Le
25 juin, une chaloupe sablaise «La Citoyenne» commandée
par Jules CALLOCH en provenance de Belle-Ile venait à Groix compléter
son équipage. Les deux hommes : le patron et un matelot quiberonnais
sont tombés à l’eau pour une raison indéterminée.
La chaloupe a été retrouvée à la côte;
Les corps ont disparus.
En
juillet, Monsieur Lucien GABORIAUD, né à Nantes en 1863,
docteur en médecine, gendre de Monsieur Laurent Marie JEGO, ouvre
son cabinet à Groix.
La
première ligne téléphonique installée à
Groix relie Monsieur Charles NOEL à Monsieur ROMIEUX entre le
bourg et Locmaria
17
juillet 1892 Ange TRISTAN est ordonné prêtre à Paris
De
nombreux groissillons se dirigent vers cette fonction
Voici
une petite liste de prêtres, originaires de Groix et, vivants
en 1892
Joseph Collet Recteur de Riantec né en 1826
Louis Le Rohellec id. Landévant id 1834
Joseph Raude id. S. Pierre id 1842
Jean-Pierre Calloch id. Locmaria (Belle Ile) id 1842
Maurice Gouron id. Arzon id1844
Joseph Guyonvarch Aumônier Hennebont id 1838
Joseph Jouanno id. Pontivy id 1853
Jean-Marie Yvon Vicaire Ploeren id 1855
Laurent Yvon id. Plumelin id 1861
Fernand Baron id. Silfiac id 1862
Joseph Collet id. Sarzeau id 1862
Louis Stéphan Professeur Vannes id 1862
Laurent Noël Prêtre Groix id 1860
Et
pour complèter quelques prêtres défunts récemments
:
Pierre Tonnerre id. Meucon mort en 1880
Jérôme Kersaho Recteur de Locoal id 1889
Jean-Pierre Tessol Aumônier Lorient id 1891
Il
faut dire que l'île est bien pouvue en lieux et en manifestations
religieux. La religion rythme la vie de tous les jours, même si
les idées républicaines se développent.
Liste
des églises et chapelles de Groix
Eglises - Villages - Fabriciens
Saint Tudy - Bourg - Laurent Jégo
N.D, de Placemanec - Locmaria - Théodore Bihan
N.D. du Calme - Le Méné - J-Aimé Kersaho
Saint Léonard - Quelhuit - Mathieu Calloch
La Trinité - entre le Bourg et Lomener - Antoine Raude
Liste
des chapelles disparues
Saint Sauveur - entre le Bourg et Clavezic
SS. Vincent et Hilaire - Lomener
Saint Gildas - Locqueltas
Saint Alban - Près du Bourg
Sainte Madeleine - Près du Presbytère
Saint Armand - Kermouzouet
Saint Jean-Baptiste - Kerdurand
Sainte Brigitte - Moustéro
Prieuré Saint Gunthiern - Kerrohet
Saint Nicolas - Preoh
La Vraie Croix - Kerampoulo
Saint Guenael, au lieu dit le Bon-Homme, en Caudan. Cette dernière
chapelle, située sur un territoire étranger, était
desservie par le clergé de Groix, qui s'y rendait tous les ans,
le dimanche dans l'octave de la Toussaint, pour célébrer
la fête patronale.
Liste
des événements religieux , intitulés "pardons"
Le 2ème dimanche de mai : fête de Saint Tudy, patron de
la paroisse.
Jeudi de l'Ascension (le 26 mai en 1892): Pardon de Saint-Sauveur, Offices
au Bourg et procession à la Croix de Salvér er Bed.
Dimanche de la Trinité : Pardon de la Trinité.
Le 24 juin: Saint Jean-Baptiste. Offices au Bourg. Autrefois, bénédiction
des Courreaux, après Vêpres.
Le 1er dimanche de juillet : Saint Gunthiern ; offices au Bourg.
26 juillet, Sainte Anne: offices à la Trinité. Après
Vêpres, la procession se rend au Bourg, en passant par Men-Anna.
Le dimanche avant l'Assomption (le 14 en 1892): Pardon de N.D. de Placemanec,
à Locmaria.
Les
5 dimanches suivants sont consacrés à fêter:
Notre-Dame du Calme au Mené
Saint Gildas au Bourg
Saint Leonard à Quethuit
SS. Vincent et Hilaire au Bourg
La Vraie Croix au Bourg
Le
Bourg fait son Pardon spécial le 1er dimanche d'octobre, fête
de Notre-Dame du Rosaire.
Le 8 septembre, Nativité de la Sainte Vierge Pardon de Notre
Dame de Bon-Secours, au Bourg.
Naguère encore, on célébrait solennellement, au
Bourg, les fêtes de Saint Sébastien, le 20 janvier et de
Saint Guenael, dans l'octave de la Toussaint. Il y avait procession
autour de l'église.
La plupart des églises, dont ces Pardons rappellent le souvenir,
ont disparu, les unes pendant la Révolution (Saint-Sauveur, Saint-Gildas
et SS. Vincent et Hilaire), les autres à la fin du XVIIème
siècle, pendant les guerres contre la Hollande et l'Angleterre.
Dans l'ancien temps, l'île de Groix avait 3 cimetières:
au Bourg, à St Gunthiern de Kerrohet et à Sainte Brigitte
de Moustéro.
Le
6 aout, le patron de l’ «Amiral Courbet», Jean Marie
CALLOCH a découvert en mer une statue en bois de femme haute
d’environ 6 pied, au large de l’île de sein, sans
doute une figure de proue d’un grand navire.
Début
septembre, Joseph EVEN de kerampoulo, patron du « Henri IV »
vient d’être décoré d’une médaille
de 2ème classe en or, pour avoir sauvé un matelot de son
équipage à Port Tudy, lors de la tempête du 11 novembre
1891. C’est la 3ème fois qu’il est honoré
La
cabane des tickets bateau est louée au domaine public par la
Compagnie Port-Louisienne. Aménagement de cet entrepôt
/ magasin / billet
Dans
sa chronique LM NOEL s’indigne d’avoir vu, affichée
à la porte de la mairie, une lettre du Maire de Lorient qui invite
ses administrés à fêter le centenaire de la République.
«1792 a trop de sang et de hontes !» déclare-t-il.
Le
29 septembre Elise BIHAN prononça ses vœux et devint Sœur
Marie Ange de Saint JosephLe 25 novembre, Emile CALLOCH, 19 ans du Mené
a été tué dans une bagarre d’un coup de sabot
par ???
Décembre
1892, l’abbé PEDRONO, 1er vicaire quitte Groix ou il a
exercé son ministère durant 18 ans
Le
24 décembre , raz de marée s'est produit et a provoqué
dans les ports un terrible ressac. Locmaria n'a même pas une cale
pour desservir ses 40 chaloupes et ses 20 petits bateaux, et Port-Lay
s'envase. Les marins réclament une digue et des cales à
Locmaria, un dérochage à Port-Tudy.
Durant
cette année 1892,
il y a eu 155 baptêmes, 112 décès, 42 mariages
En comparaison à 1842 86 baptêmes, 63 décès,
21 mariages
Aucun marin n’est mort en mer durant cette année
Mise
en service des 2 phares de Port-Tudy, le 8 janvier 1893.Le
nouveau gardien du phare de Port Tudy est Joseph JEGO, fils de Marc
(ancien gardien du grand phare)
Début
janvier, un nouveau vicaire a été nommé, il s’agit
de Vincent JAFFRE, natif de Plouhinec, ordonné en juillet 1892,
élève de Maurice Gouron. Le second vicaire M. LE ROUX
prendra la place de M. PEDRONO
- Naissance
de Pierre Marie Désiré GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.3.6.1.1)
le mardi 16 mai à GROIX, Quehello. Il est le premier enfant de
Pierre Marie GOURONC, âgé de 29 ans, et de Marie Joseph
TRISTANT, âgée de 28 ans environ.
- Naissance
d'Anne Rosalie JÉGO (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.3.5) le lundi
2 octobre . Elle est le 5ème enfant de Jean-Pierre JÉGO,
meunier, âgé de 45 ans, et de Mélanie GOURONC, cultivatrice
à Locmaria, âgée de 34 ans.
Parmi
le 33 mariages célébrés cette année, on
notera ceux de :
Paul
GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.4) né en 1862 à GROIX,
Locmaria, fils de Jacques GOURONC, marin, et de Jacquette BIHAN, qui
épouse Jeanne Rose DIBERDER, le lundi 29 mai à
GROIX. Il est alors âgé de 30 ans. Elle a 30 ans. Ce couple
aura sept enfants : Anaïse Marie (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.4.1) - Marie
Alceste (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.4.2) - Paul Antoine (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.4.3)
- Théophile (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.4.4) - Marie Joseph (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.4.5)
- Louis (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.4.6) et
Eugénie (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.4.7)
Marie
Victoire GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.2.1.1a.3) née en 1866
à GROIX, Créhal, fille de Laurent GOURONC, et de Marie
Victoire GOURONC, qui épouse Joseph Marie PUILLON, le
lundi 6 novembre à GROIX. Elle est alors âgée de
27 ans. Il a 25 ans. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple. Marie
Victoire meurt le jeudi 20 septembre 1917 à GROIX à l'âge
de 51 ans.
L’instituteur, directeur de l’école laïque,
M. LE MEUR est nommé à Plouhinec
Un
perruquier s’est installé à Groix, il s’agit
de Jacques GODARD qui s’est installé dans la « maison
Burnol », chemin de Port-Tudy
Le
nouveau directeur de l’école laïque est M. LE BORGNE
qui nous vient de Languidic
Mars
1892. On vient de démolir la vieille chapelle de la Trinité.
Une inscription sera gravée sur le cintre de la nouvelle porte
« Cette chapelle a été rebâtie et la maison
bâtie par les soins de MM LAGUEUX, recteur, JEGO, maire, LE MORVAN,
frère instituteur » . On a trouvé sur la cloche
, l’inscription suivante : « Cloche de la Trinité
Avril 1827, J’ai été nommée Marie Marc, par
Jacob DAVIGO et Marie Jeanne BERNARD, en présence de Monsieur
LE LIVEC, recteur, et MARGELY, fondeur à Lorient »
Le
conseil de révision se passera le 2 mai à Port Louis
Le 1er
juin 1893, Martin RAUDE, lance un nouverau service avec un petit vapeur
"L'Armoricain", il est soutenu par la "Croix de Groix" et l'abbé
Noel qui fulmine contre le journal "la lanterne" (à tendance
anarchiste) qui est à la disposition des voyageurs qui utilise
le "Tony".
Les
liaisons maritimes pour les passagers et les marchandises de Groix vers
le continent sont organisées de plusieurs façons :
Le vapeur « Tony » qui fait la poste
Le vapeur « Angèle » qui transporte les marchandises
Une liaison par voilier "Duc de kermarec" (depuis mars 1893),
sous la direction des enfants LE DUC, de kermarec, mais qui arrête
rapidement son service
Et donc Un nouveau service par Martin RAUDE qui a acheté un vapeur
« L’Armoricain », pour effectuer cette traversée.
Il en appelle aux groisillons pour former une société
par actions.
Avril
: Monsieur ARBEY receveur des douanes est promu et part pour CAUDAN,
il est remplacé par M. BLANCHARD, précédemment
brigadier à Brest
A
la mi-avril, un ouvrier maçon, Isidore QUELLEC, 40 ans , a été
trouvé mort subitement d’une congestion cérébrale
à son domicile
On
notera le départ précipité du meunier de Kerbus.
Quel en est la raison ? En tout cas, il fait défaut !!!
La
pêche au thon s’effectue au large. Les bateaux s’organisent
en escadre, afin de ramener au plus vite les thons pêchés.
La constitution d’une nouvelle escadre est proposée par
Théodore BIHAN de Locmaria.
Mi-juin, la «Marie Eugènie», que le patron Yves LE
GREL, par ailleurs conseiller municipal, conduisait aux chantiers de
Belle-Ile, a sombré aux Birvideaux. Un sardinier présent
non loin de là a pu porté secours à l’équipage
mais Yves LE GREL a disparu.
Tous
les bateaux sont partis pour une nouvelle campagne au thon. Ils sont
près de 200, montés par 5 à 6 hommes chacun
Le
25 juin, dans la nuit, Joseph TALLEC, un jeune marin de 16 ans , mousse
à bord de l’ »Audacieux » est tombé
à la mer accidentellement, lors d’un violent orage, et
s’est noyé
La
pêche au thon (germon) est devenue la principale activité
de l’île. Elle est estimée à 1,2 MF, soit
environ 60 000 F par bateau. Les poissons se vendent à la douzaine
(chaque pièce doit être supérieure à 5 kg).
Le cours va de 16 à 50 F la douzaine selon l’offre et la
demande.
Un
manœuvre maçon, ivre, nommé x BRISWAL (BRIZOUAL ?)
de Moelan a agressé la mère de Laurent Marie NOEL pour
avoir de l’argent « Il me faut de l’argent. Je veux
avoir de l’argent ; ma famille est dans la misère…
». la gendarmerie, prévenue, l’a saisi et l’a
conduit en prison à Lorient.
Paul
Charles NOEL reçoit le sous diaconat le 16 juillet 1893
Les
élections législatives auront lieu le dimanche 20 aout
1893 L.M. NOEL n’y va pas par 4 chemins : «Le sort de la
France est entre nos mains. Serons-nous encore 4 ans sous la coupe des
juifs et des francs-maçons ? S’ils triomphent, ils iront
jusqu’au bout de leur programme, jusqu’à la destruction
complète de la société chrétienne en France.
Ils continueront cette politique idiote et criminelle qui aboutit à
la guerre civile et à la banqueroute…. » écrit-il
dans la Croix de Groix, le 13 aout. Il continue sa propagande pour De
Lamarzelle tout au long de ce numéro et recommence dans un numéro
du journal daté du 19 aout.
Les
résultats du 20 aout sont les suivants :
Pour Groix Inscrits : 1283 - Votants :476. Rappelons que seuls les hommes
âgés de plus de 21 ans ont le droit de vote. Le faible
taux de participation s’explique entre autre par le fait que beaucoup
de marins sont en mer (nous sommes en pleine campagne du thon)
De Lamarzelle (Conservateur) : 219 - Le Coupanec (Gauche) : 183 - Ouizille
(Républicain modéré) 74
Circonscription
de Lorient Inscrits : 26 934 - Votants :18 785
De Lamarzelle 8 509 - Le Coupanec 8 316 - Ouizille 1722 Il y a donc
Ballotage.
Résultats
du 3 septembre
Pour Groix Inscrits : 1283 - Votants :497. A peine plus de votants.
Le faible taux de participation s’explique toujours par le fait
que beaucoup de marins sont en mer
De Lamarzelle (Conservateur) : 229 (il progresse de 10 voix) - Le Coupanec
(Gauche) : 265. Le report s’est fait massivement sur son nom.
Circonscription
de Lorient - Inscrits : 26 934 - Votants 19 537
De Lamarzelle : 8 619 (il progresse seulement de 110 voix) - Le Coupanec
: 10 918 ELU
La nouvelle chambre élue est de nouveau majoritairement à
gauche et anti-cléricale, ce qui peine beaucoup LM NOEL. Il ne
se prive pas de l’écrire
Mr
COLLET fête, au cours du mois d’octobre, ses 25 ans de rectorat
Le
médecin militaire DE FORGES a été muté à
Brest. Il est remplacé par M. VINCENT (qui fera des ouvrages
historiques discutables sur Groix)
En
novembre jusqu’en mai les bateaux groisillons sont à la
drague
La
nouvelle cloche de la chapelle de la Trinité, dénommée
Laurentia Joséphine sera baptisée le 8 décembre
par M. COLLET, recteur de Riantec, représentant l’évêque.
Les parrain et marraine seront Laurent JEGO, président de la
Fabrique et Joséphine NOEL en présence du recteur E. Guyomar,
et de Ch. ROMIEUX, maire
Le 12
décembre, le vapeur "TONY" ne put traverser les Courreaux en
raison de la violente tempête de sud qui régnait ce jour-là.
Mercredi
20 décembre, une nouvelle forte tempête d’ouest a
soufflé, apparemment sans dégât. L.M. NOEL commente
: « La tempête, en général, est une terrible
affaire, non seulement pour les marins qui sont ballotés sur
les flots, mais encore pour leurs familles, qui sont dans une cruelle
inquiétude jusqu'au moment où le télégraphe
leur apporte de bonnes nouvelles.
Elle a cependant son bon côté, du moins pour nos pêcheurs.
En effet, dès que la mer devient houleuse, les bateaux non pontés,
qui font la pêche sur les côtes, sont obligés de
chômer. Les bateaux pontés, mais d'un faible tonnage, s'empressent
de relâcher, dès que le temps menace. Les bateaux de La
Rochelle et des Sables, aussi grands que les nôtres, mais dont
les équipages sont moins hardis, font de même.
Pendant la tempête, il n'y a guère que nos bateaux groisillons
à tenir tête au vent. Dame, ils en voient de rudes, nos
matelots, pendant les 24 ou 48 heures qu'ils passent à la cape.
Ils ne mangent pas de soupe chaude, car la marmite ne peut tenir debout.
Ils ne dorment guère, car il faut veiller aux grains et aux laines.
Sans parler de l'inquiétude quand le train n'a pas été
levé, ni des paquets de mer qui vous lavent le pont et la figure.
Et le danger, car il y en a. Et la pensée du pays. Malgré
tout cela, nos matelots tiennent bon. Leurs bateaux sont très
solides. Et puis c'est en atterrissant que le danger est le plus grave.
A la première embellie, ils se remettent en drague. Et lorsqu'ils
arrivent à la vente, comme il n'y a plus encombrement sur le
marché, leur poisson se vend très bien ils sont récompensés
de leur peine. Bien sûr, le citadin qui mange, ces jours-là,
du poisson, ne se doute pas des fatigues, des dangers auxquels s'est
exposé le pêcheur, pour lui procurer sa nourriture.
Donc, après les tempêtes des jours derniers, nos dragueurs
ont gagné un peu d'argent. »
À
50 ans, les hommes, cessant de pratiquer la grande pêche (sauf
parfois pour embarquer l'été à la pêche au
thon s'ils ne sont pas trop âgés- on les appellent les
1/2 soldiers) entreprennent alors une nouvelle activité : la
petite pêche (au maquereau, au homard, à la langouste,
aux crabes et à la crevette). Dans toutes les criques de l'île.
La belle saison voit le retour des canots, amarrés par de longs
va-et-vient à la roche même, ou encore mouillés
sur des corps-morts. Les armements se font à la part. Le bateau
a 1 part 1/2 au homard et à la langouste, 1 part pour les autres
pêches. Les hommes (patron et matelot) ont une part. Pour le maquereau,
tous les engins de pêche sont fournis par les hommes.
L.M.
NOEL lance un autre débat, cette fois sur les retraites des inscrits
maritimes: « On fera bientôt circuler parmi les marins une
pétition très importante. Il s'agit de faire bénéficier
de la retraite proportionnelle les veuves et les orphelins des marins
morts après 20 ans de service. Actuellement, pour avoir droit
à la retraite, il faut avoir 50 ans d'âge et 25 ans de
navigation.
25 ans de service, c'est le temps qu'on exige dans toutes les administrations,
pour la retraite. On exige de plus des inscrits maritimes, qu'ils soient
parvenus à l'âge de 50 ans.
Lorsqu'ils se sont fait enrôler de bonne heure, ils ont, à
38 ou 40 ans, le temps de service réglementaire. Mais, comme
à cet âge, ils sont censés capables de gagner leur
vie en travaillant, on ne leur donne pas encore la retraite.
Cependant si, par suite d'accident ou de maladie, ils sont alors dans
l'impossibilité de travailler, pourquoi n'auraient-ils pas droit
au traitement des Invalides ? S'ils meurent, pourquoi leurs veuves et
orphelins ne seraient-ils pas assimilés aux veuves et orphelins
de ceux qui avaient leurs 50 ans révolus ?
Ils ont versé la même somme à la caisse des Invalides;
les besoins de leurs familles sont les mêmes. Pourquoi la différence
dans le traitement?
Désormais, si la pétition dont je parle est accueillie
favorablement, les marins qui mourront après 20 ans de navigation,
laisseront à leurs veuves et orphelins des droits à une
retraite proportionnée à leur temps de service.
On aurait tort de considérer l'Etat comme le père nourricier,
chargé de subvenir aux besoins de tout le monde. Il n'y aurait
plus qu'à se croiser les bras et attendre que les alouettes nous
arrivent toutes rôties de la Capitale. C'est nous, au contraire,
qui nourrissons l'Etat par les contributions.
Mais la Caisse des Invalides est complètement distincte de celle
de l'Etat. Elle est alimentée en grande partie par les cotisations
des marins et les dons volontaires. Si on peut trouver le moyen d'agrandir
son action et de multiplier ses bienfaits, il faut s'en réjouir.
Les personnages éminents qui ont lancé la pétition,
ont dû le trouver, ce moyen.
Décompte
des NMD
Baptêmes - Décès - Mariages
1893 :155 - 130 - 34
1868 :153 - 100 - 30
1843 :93 - 71 - 14
En 1893, 3 hommes ont été perdus à la mer et deux
enterrés aux Sables, inclus dans le chiffre ci-dessus
Statistiques
de la pêche pour l'année 1893
...............France
....Groix
Inscrits : 93 809 - 1 650
Bâtiments
: 26 325 - 252
Tonneaux
: 174 229 - 5 094
Produits
pêchés.
Maquereau
frais 4 266 352 fr.- 24 560 fr
Sardine
12 481 831 fr - 56 000 fr
Thon
2 577 434 fr - 1 055 000 fr (40%)
Homards
& Lang. 3 410 338 fr - 185 000 fr
Crevettes
: 1 623 162 fr - 2 250 fr
Poisson
frais :35 602 325 fr - ???
Goémon,
Amendem. 5 921 770 fr - 4 414 fr
Pour
Groix, la valeur des bateaux en 1893 est estimée à 1 499
288 francs, et celle des engins à 428 479 francs.