Histoire de l'île de Groix ...

et de la famille (Le) Gou(z)ronc...

 

 

 

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Sommaire

Les Origines  

Les 1ers Groisillons et les Venetes 

Du III au V s.

VI au VIII s.

IX au XI s.

XII au XIII s. 

XIV s.

XV s. 

XVI s. (1500 à 1564)

XVI s. (1565 à 1600)

XVII s. (1600 à 1625)

XVII s. (1626 à 1643)

 Louis XIV (Régence)

Louis XIV (1661/1674)

Louis XIV (1675/1690)

Louis XIV (1691/1703)

Louis XIV (1704/1715)

Regence (1715/1723)

Louis XV (1723/1734)

Louis XV (1735/1750)

Louis XV (1751/1760)  

Louis XV (1761/1774)

Louis XVI

Louis XVI / La Revolution

La Revolution (1791/1796)

Le Directoire / Le Consulat

XIX s - L'Empire

 XIX s. (Restauration-Louis XVIII)

XIX s. (Restauration - Charles X )

XIX s. (Restauration - L.Philippe )

XIX s. ( 2eme republique)

 XIX s. (Second Empire)

XIX s. (Second Empire (2)

 XIX s. (3eme Rep 1871/1893)

XX s. (3eme Rep 1894/1918)  

XX s. (3eme Rep 1919/1938)

XX s. (4eme Rep 1939/1958)

XX s. (5eme Rep 1958/auj) 

Base de données généalogiques 

Bibliographie 1

Biblio 2

Liens pour aller plus loin 

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La 3ème république (1870 /1939)

1ère partie (1870/1899)

 

Le maire Jean Pierre ROMIEUX décède durant l'exercice de ses fonctions, le 30 janvier 1871

Durant le mois de Mai, a lieu la semaine sanglante à Paris, répression versaillaise de la Commune de Paris.

Parmi les 30 mariage de l'année à Goix, on remarque celui de :

Anne GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.9.6b ) née en 1844 à GROIX, Créhal, fille de Mathurin GOURONC, marin, et de Catherine GOURONC, épouse Laurent STEPHANT, le mardi 6 juin à GROIX. Elle est alors âgée de 26 ans. Il a 31 ans environ. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple.

- Naissance d'Anne Marie GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.6) le dimanche 23 juillet à GROIX, Locmaria. Elle est le 6ème enfant de François GOURONC, marin, réside à Locmaria en 1853, âgé de 48 ans, et de Marie JÉGO, cultivatrice, âgée de 37 ans. Sa mère, Marie JÉGO, meurt le samedi 14 avril 1888 à l'âge de 53 ans. Anne Marie a 16 ans.

Le 31 août, Thiers est élu Président de la République.

Laurent Marie JEGO, 49 ans, industriel (propriétaire de la conserverie qu'il a construit en 1864) né au bourg en 1822, fils de Laurent JEGO (102), maire de 1835 à 1847 et de Marie Perrine TONNERRE (103) est élu maire. Il exercera ce mandat une seule année. Il décèdera an 1905 à Port lay

François Marie LE FÉE ( ), originaire de Plouhinec (56) (né vers 1840), vivant à Gâvres (56), vient s'installer en 1872 à Groix pour travailler à la conserverie des NOEL, il s'installe d'abord à Port-Mélite, puis construit une maison à Mené. Ses enfants sont: François Marie, qui se marie avec ? BERLIC - Marie-Rose ( ) qui se marie avec Ange EVENO ( ), fils légitime de Joseph EVENO ( ) et de Marie Perrine TÉNIER (probable sœur de Tudy TENIER) - Jean-Marie, qui se marie avec ? STÉPHANT, il sera le patron du dundee "Ami de Dieu" et Hélène, l'aînée, qui se marie avec ? BRIZOUAL, lui aussi groisillon récent.

20 mariages ont lieu sur l'île durant cette année.

23 décembre 1872 : naufrage d’un brick « Anatole et Marie » à la pointe des Chats

Le recensement qui a lieu cette année-là dénombre 4 384 habitants.

Un rapport de l'ingénieur des Ponts et Chaussées en 1873 écarte définitivement Locmaria, car les hésitations d'un grand port sur ce site à la place de Port-Tudy ont été réelles.

Laurent Victor NOEL, 50 ans, né en 1823 au bourg, fils de de Barnabé qui a été maire de 1827 à 1830 et de Radégonde DAVIGO est élu maire le 15 août, il exercera ces fonctions 18 années jusqu'à sa mort en 1891 au bourg.

Parmi le 30 mariages ont lieu sur l'île durant cette année, on notera celui de :

Marie Perrine GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.1) née en 1854 à GROIX, Locmaria, fille de François GOURONC, marin, qui réside à Locmaria, et de Marie JÉGO, cultivatrice, qui épouse Pierre Aimé LE GREL, le lundi 17 novembre à GROIX. Elle est alors âgée de 19 ans. Il a 26 ans. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple.

- Naissance d'Aurélie GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.2.1.1a.6) est née le samedi 22 février 1873 à GROIX, Créhal. Elle est le 6ème enfant de Laurent GOURONC, âgé de 36 ans, et de Marie Victoire GOURONC, âgée de 33 ans.

Le télégraphe qui relie maintenant Groix au continent a permis aux commerçants de l'île de se tenir au courant des oscillations des prix sur les marchés, et l'industrie de la vente et de la conservation du poisson a pris un développement assez considérable pour justifier l'établissement d'un service de bateaux à vapeur entre Port-Tudy et Lorient.

En mai, on assiste à la création d'un service régulier de bateaux à vapeur. Pendant plus de 20 ans, la silhouette du "Tony" de la Compagnie des Vapeurs Port-Louisiens sera familière aux groisillons et groisillonnes qui se rendent pour affaires sur le continent. On va au marché, à Merlevenez, par exemple, acheter ses cochons, à Hennebont, vendre son beurre et ses œufs, à Lorient, chercher un embarquement, à Port-Louis chez le percepteur ou le notaire pour traiter une affaire. Il sera remplacé par "La Célestine". Port-Tudy, devenu port de passagers, est sur le point de jouer le rôle de pôle d'immigration pour des bretons d'origines diverses.

Jusqu'alors, la société groisillonne était fortement marquée par les clivages opérés en fonction des activités: la société des femmes à terre, celle des hommes en mer avec en plus le groupe des "étrangers" à qui reviennent les activités de service (commerçants, notaires). L'accès de ces personnes est possible grâce aux relations établies avec le continent.

Mais les installations portuaires de Groix étaient alors assez rudimentaires. Le port assèche complètement en basses mers et l'on ne peut alors débarquer qu'à l'extrémité du môle dont on ne peut gagner le couronnement qu'au moyen d'une échelle en bronze et les passagers du bateau à vapeur faisant le service en éprouvent une grande difficulté. Le service du courrier de Groix prêtera à des critiques souvent virulentes comme celle de l'abbé NOEL au sujet du journal anticlérical "La lanterne" qui était à la libre disposition des passagers ! Des concurrents tenteront de se faire une place sans succès durable.

L'île n'était pas demeurée jusque-là sans service de transport. Mais, outre le fait qu'il n'y avait aucune régularité dans les navettes, elles étaient, de plus, seulement assurées, par des voiliers, pratiquant la pêche en priorité. Le dernier de ces bateaux était une chaloupe pontée construite en 1860 au Kernével, la " Deux Mailles ", appartenant à Marc JÉGO, dit Père Mille-Mailles, qui assurait le service poste et passagers. Le Père Mille-Mailles, embarquait sa fille, Mélanie. Quand le vent, ou le courant contraire, l'empêchait de franchir la passe de Port-Louis, il débarquait Mélanie à Lomener ou à Larmor et lui confiait le courrier. Il lui arrivait même d'échouer sa chaloupe à marée basse, sur la plage de Port-Mélite. Il retroussait alors son pantalon et prenait, sur son dos, les passagers l'un après l'autre, pour les déposer sur le sable sec. "Vous avez payé", leur disait-il, "vous n'avez pas à vous mouiller les pieds ". Même si parfois, ils étaient "trempés guennés" (mouillés de la tête aux pieds) par les paquets de mer et les averses qui avaient arrosé le pont durant la traversée. Au moins, ils avaient l'impression de garder les pieds secs dans leurs chaussures.

Les passeurs à la voile furent concurrencés, un temps par la Compagnie "Les Paquebots de la Loire" qui assurait, avec des bateaux à vapeur, propulsés par des roues à aubes, une liaison Nantes-Lorient par Saint-Nazaire, Belle-Île et Groix. Le bateau partait de Lorient les jours pairs et revenait de Nantes les jours impairs. On pouvait naviguer en première ou deuxième classe. La ligne n'a pas survécu à l'arrivée du chemin de fer à Lorient en 1862. L'île n'était donc pas coupée du monde et il est amusant de noter que le bateau à vapeur L'Éclair proposait d'amener le 13 août 1848 à l'Assemblée de Groix (le pardon de Locmaria) les badauds pour la modique somme de 0 franc 50 aller-retour.

Mais, hormis les suspensions de voyage, dues aux mauvaises conditions météorologiques et quelques incidents de parcours, les conséquences de l'isolement de Groix sont essentiellement d'ordre économique, La cherté des vivres est excessive, plus que partout ailleurs, aux dires des habitants. En effet, l'île ne produisant pas les denrées nécessaires, ni la plupart des choses indispensables à l'existence matérielle de ses habitants, ceux-ci sont dans l'obligation absolue de recourir au continent pour obtenir tout ce qu'il leur faut. Rien que par ce fait, tous les objets de première nécessité, comme le pain, la viande, le vin, le bois, le luminaire, sont grevés de plusieurs surtaxes de prix occasionnés par divers frais de manipulation, de transport et d'agios ; sans compter encore que les négociants et marchands en gros de l'île profitent de cette position particulière, en achetant au meilleur marché possible, au continent, des vivres de qualité médiocre, très inférieure même bien souvent, et qu'ils revendent au petit commerce et aux débitants du pays a des prix exorbitants, bien plus élevés qu'on vend ailleurs des denrées alimentaires de bonne qualité.

Prix courants (en 1878) de quelques articles qui donneront une idée de l'état des choses :
- le pain de farine de froment de 3 kilos coûte à Groix 1F30 pour 1F10 à Lorient, 
- le 1/2 kilo de viande de vache vaut à Groix 0F80, il coûte à Lorient 0F70: 
- le saindoux se vend 2F40 le kilo, (environ 0F40 de plus qu'à Lorient) : 
- le beurre salé vaut 2F80 le kilo, le kilo de sucre se vend 0F20 de plus qu'à Lorient, la chandelle de suif coûte 0F65 à 0F70 la livre 
- le vin qui est exécrable comme qualité coûte 0F60 le litre.
Le bois de chauffage en petits rondins qui vaut environ 10 F le stère à Lorient coûte rendu à domicile 13 F et c'est à peine si l'on 
trouve une personne voulant bien scier et fendre le bois à raison de 3 F par stère.
La pomme de terre est une des principales cultures de l'île. Elle abonde en 1878 et elle est de bonne qualité: mais il faut faire 
venir du continent tous les autres légumes et ils sont vendus très chers.
             

Début de l'agrandissement de 20 m de la jetée de Port Tudy en 1874. Les travaux seront terminés en 1875.

27 mariages ont lieu sur l'île durant cette année.

12 décembre 1874 : naufrage d’un lougre de St Brieuc « les deux amis » à la pointe de chats

 

- Naissance d'Anaïse GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.2.1.1a.7) le mardi 26 janvier 1875 à GROIX, Créhal. Elle est le 7ème enfant légitime de Laurent GOURONC, âgé de 38 ans, et de Marie Victoire GOURONC, âgée de 35 ans.

- Naissance de Philomène Marie GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.2.1.1a.8) le vendredi 17 août 1877 à GROIX, Créhal. Elle est le 8ème enfant de Laurent GOURONC, âgé de 40 ans, et de Marie Victoire GOURONC, âgée de 37 ans. 

A cette époque à l'exception des logements occupés par les négociants, lesquels offrent toutes les commodités désirables, il n'y a, dans l'île, que des maisons appartenant a des pêcheurs, construites pour leurs besoins.

Les routes, témoigne le Dr Lejanne, qui relient entre eux les 34 villages sont en mauvais état. Défoncées par les lourdes charges pendant l'hiver quelques-unes sont impraticables. La terre, imperméable, n'absorbe pas les eaux de pluie qui forment, çà et là, de larges flaques, pour constituer plus loin une boue glissante et collante qui rend la marche excessivement pénible.

Ce cadre austère rebute "l'étranger" que ses fonctions conduisent à vivre dans l'île. Ainsi le sous-commissaire de l'Inscription maritime, Joseph Hayel qui ne vivra pourtant que 20 mois à Groix écrira "...c'est une île où il n'existe aucune relation de société ; où il n'y a ni fleurs ni fruits ; où les routes sont impraticables pendant la mauvaise saison, et où, pendant l'été, on est brûlé par une chaleur presque égale à celle des tropiques, car on ne rencontre l'ombre nulle part, les arbres étant inconnus. "

Installation de "l'enclos Thomas" à Port-Tudy. Martin THOMAS, futur maire-adjoint de Charles ROMIEUX, menuisier au bourg, se fit construire une maison à Mez Port-Tudy et y installa son atelier (emplacement actuel du four).

La "Compagnie lorientaise" entreprend un service régulier Lorient-Groix avec le vapeur "TONY", (puis l"ANGELE"). le navire est commandé par Pierre NERO. Lorsque le ressac est trop fort à Port-Tudy, le capitaine se met à l'eau sous le fort Lacroix et transporte les passagers sur son dos.

 

21 mariages ont lieu sur l'île durant l'année 1876

Le 5 mars, Les élections législatives sont un succès pour les républicains avec 360 députés contre 170 aux conservateurs.

Les électeurs de la circonscription de Lorient envoie un républicain à l'assemblée nationale, l'avocat lorientais (né dans l'Indre) Marie François Simon Gustave RATIER qui sera également élu maire de Lorient en 1878, toutefois l'Ile de Groix vote majoritairement pour M. LECOINTRE, candidat conservateur

Un maçon nommé,HENO, s’est noyé dans l’anse de Port-minec ( aujourd’hui on la dénomme port-héno).

24 mariages ont lieu sur l'île durant l'année 1877

26 mai : Le président de la République Mac-Mahon tente un coup de force et dissout la Chambre des députés.

14 et 28 octobre, suite aux nouvelles élections législatives le républicain Marie François Simon Gustave RATIER est réélu et la majorité républicaine confirmée. l'Ile de Groix vote toujours majoritairement pour M. LECOINTRE, candidat conservateur.

Mac-Mahon doit reconnaître les limites des pouvoirs du président et accepter un gouvernement de centre gauche dans lequel un radical, Freycinet, obtient les Travaux publics.

Parmi les 31 mariages de l'année 1878 à Groix, on notera celui de :

Marie Anne GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.9.8b) fille de Mathurin GOURONC, marin, et de Catherine GOURONC, épouse Jean Pierre KERSHERO, le lundi 23 septembre, à GROIX. Elle est alors âgée de 29 ans. Il a 28 ans environ. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple.

Armel Maurice GOURONG (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.4) né à GROIX, Kerohet, marin fils de Maurice GOURONG (48), marin-pêcheur, et d'Anne TONNERRE (49), cultivatrice épouse Émilie Victoire DAVIGO, sans profession, le lundi 27 octobre à GROIX. Il est alors âgé de 27 ans. Elle a 23 ans. Ce couple aura deux enfants : Maurice (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.4.1). Il sera prêtre, recteur à ?. Il est sans descendance - Émilie (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.4.2) elle sera religieuse et sans descendance. Armel Maurice GOURONG meurt 4 ans plus tard, le samedi 1 septembre 1883 en mer à l'âge de 31 ans.  

- Naissance de Geneviève GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.2.1.1a.9) est née le lundi 10 novembre à GROIX, Créhal. Elle est le 9ème enfant de Laurent GOURONC, âgé de 43 ans, et de Marie Victoire GOURONC, âgée de 40 ans.

La technique de pêche à la sardine va se conserver, identique à elle-même décrite dans les années 1800, jusqu'aux derniers jours de la voile. Ce sont surtout les bateaux qui se transformeront. En 1878, les dimensions moyennes de la flottille non pontée est alors constituée de 109 chaloupes jaugeant ensemble 616,5 tx et ayant les dimensions suivantes : L de 7,65 m à 9, 3 m, l : de 2,5 m à 2,8 m, prof : de 0,8 m à 1,15 m, le tirant d'eau moyen est de 1 mètre, et de 96 canots jaugeant ensemble 129, 3 tx ayant L de 4 m à 6, l : 1,4m à 2 m.

On compte 325 bateaux, jaugeant ensemble 2 900 tonneaux. Ces bateaux, en majeure partie pontés et tenant admirablement la mer, sont montés par 1 400 hommes, et donnent en moyenne un produit annuel de pêche évalué à 1 192 861 francs.

Cette activité est parfois l'objet de rapports difficiles : " Je soussigné Pierre Marie GARREC, inscrit à Groix..., patron de la chaloupe de pêche "La Coureuse", déclare avoir aperçu le 28 juillet 1879, vers 11 heures du matin, Paul GOURRONC, inscrit à Lorient..., levant des casiers appartenant à Jean Marie YVON, et qui se trouvaient mouillés dans l'O-S-O. de Quiberon. J'étais à toucher la chaloupe de Paul GOURRONC, au moment où il levait les casiers. Lui ayant fait remarquer qu'il faisait un métier de pirate, il m'a répondu: il faut bien vivre. Ma pêche me conduisant à m'éloigner de cet endroit, je ne tardai pas à perdre de vue son embarcation"

Le 13 septembre, un nouveau rapport circonstancié de l'ingénieur des Ponts et Chaussées de Lorient, constatant le développement important de la pêche, la création de trois usines de conserves, l'établissement d'un service quotidien de bateaux à vapeur, l'installation d'un centre d'expédition du poisson frais, et devant l'absence d'un véritable port en rapport avec cet essor économique, propose, après rejet des autres sites possibles (Locmaria, Port-Lay, Port Méline, Port Saint-Nicolas), la construction d'un port de refuge sur le site de Port-Tudy.

L'endroit apparaît le mieux adapté qui a obtenu tous les suffrages des pêcheurs de l'Île, non seulement le louvoyage y est facile, mais aussi l'endroit est le plus proche de la côte lorientaise, et le lieu plus aisé pour desservir le Bourg. Il s'agit donc de construire un port conséquent, englobant l'ancien port qui, moins agité, formera, dans le nouvel ensemble, un bassin d'hivernage.

C'est donc à un ministre radical que Groix doit son port.

Le fort de La Croix reçoit de nouvelles fortifications

37 mariages ont lieu sur l'île durant l'année 1879

La charge du responsable de l'Inscription maritime est énorme, ainsi pour exemple je vous rapporte l'étendue du travail du Sous-Commissaire à l'Inscription maritime DUGUEY après la tourmente du 4 décembre 1879.

.../...

Le fort nord du Grognon est complètement remanié

 

Parmi les 29 mariages qui ont lieu sur l'île durant l'année 1880, on remarquera celui de :  

Joseph, Marie GOURONG (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.3), né en 1850 à GROIX, Kerohet fils de Maurice GOURONG (48), marin, et d'Anne TONNERRE, cultivatrice, à Kerohet, épouse Marie-Anne NOEL, le lundi 7 juin. Il est alors âgé de 30 ans. Elle a 21 ans. Ce couple aura 2 enfants : Marie Anne Celin(i)e (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.3.1b) et Joseph Armel Marie (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.3.2b)

A une date non connue, après le décès de Marie-Anne, il épouse en 2ème noce Eulalie LANCO. Il s'installe sur le continent après ce 2ème mariage. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple.

Le même jour, Jean Marie GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.2.1.7b ), né en 1850 à GROIX, Créhal, fils de Vincent, et de Perrine TENNIER, épouse Prudence Marie Françoise MOLLERO, le lundi 7 juin. Il est alors âgé de 30 ans. Elle a 23 ans. Ce couple aura un enfant : Henri (GG /4.4b.1.5.5.3a.2.1.7b.1)

Plus de 220 bateaux amènent encore leur pêche aux presse à sardines de Port-Mélite. Les pêcheurs doivent se mettre à l'eau pour décharger.

Construction d'un nouveau fort au sommet du Grognon

16 novembre 1880 : naufrage d’un trois mats « Rio de la plata » chargé de blé venant d’amérique. C'est le troisième navire qui fait naufrage au même endroit : la pointe des chats, en quelques années.

 

En janvier 1881, alors que sévissait une tempête de noroît, le capitaine Pierre Marie NÉRO, deux matelots et l'huissier de Port-Louis rejoignaient, à l'aide du canot du bord, le courrier "Tony", mouillé sous les côtes de l'île, l'annexe soudainement submergée, voilà tous ses occupants à l'eau.

- Naissance de Marie Anne Célin(i)e GOURONG (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.3.1b) le dimanche 3 juillet à GROIX, Kerorhet. Elle est le premier enfant légitime de Joseph, Marie GOURONG, patron de pêche, âgé de 31 ans, et de Marie-Anne NOEL, âgée de 22 ans.

- Naissance de Rose Marie GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.2.1.1a.10) le samedi 3 décembre à GROIX, Créhal. Elle est le 10ème et dernier enfant de Laurent GOURONC, âgé de 45 ans, et de Marie Victoire GOURONC, âgée de 42 ans.

Parmi les 32 mariages célébrés à groix durant l'année, on notera celui de :

Laurent Marie GOURONG (24) (on lui a attribué le surnom de Pented : bout de langue , conteur, beau parleur) fils de Maurice GOURONG (48), marin-pêcheur, qui était mort 20 ans plus tôt, à l'âge de 47 ans (Laurent, Marie avait alors 6 ans) et d'Anne TONNERRE, cultivatrice à Kerohet, épouse le lundi 3 octobre, Marie Céline "dite Célina" MILLOCH (25) ménagère, cultivatrice, fille de François, Marie MILLOCH, sous-brigadier douanier, en 1852, domicilié à SENÉ (56) et de Sophie JEGO, marchande au bourg. Il est alors âgé de 26 ans. Elle a 24 ans. Les témoins en sont Thomas GOURONG, 33 ans, marin au Croisic, son frère; Maurice Armel GOURONG, 29 ans, marin à Groix, son frère; Mathurin THUBAULT, 57 ans, buraliste au bourg; Laurent Marie Félix DAVIGO, 39 ans, marin au bourg.

Ils auront au moins 7 enfants vivants dont Laurent (24-1) qui sera marin-pêcheur, patron du "Marie Louis", immatriculé à Port-Louis, et qui meurt le vendredi 19 septembre 1930 à en mer et Maurice (24-2), (plus tard dit peupé Maurice par Lucien Gourong) né avant 1897 à GROIX, qui sera marin-pêcheur, patron du "Angélus du soir". Il épouse Élisabeth (dite Lisa) LE VISAGE, fille de Jean et d'Annette CLOAREC, le samedi 8 novembre 1919 à QUIBERON (56). Il est alors âgé de plus de 22 ans. Elle a plus de 19 ans. Ce couple aura trois enfants: Maurice et Lucien, et Annie .

Le plus grand nombre des mariages se fait dans l'intervalle des pêches, d'été et d'hiver (octobre, septembre, juin, en novembre, …) Le mariage est toujours un mariage religieux. La mariée revêt, toujours, le costume traditionnel, dans sa version d'apparat: jupe et caraco de velours prune, ou tout au moins à parement de velours, tablier à piécette, richement brodée, et porte fièrement la coiffe de mariage. Cette dernière tombe peu à peu en désuétude, pour être remplacée par la coiffe ordinaire qui, à cette époque, se porte plus haute (ailes non rabattues sur les tempes) et sans attaches. L'homme, lui, a cessé de porter le costume régional dès 1830 et pour la circonstance, s'habille " en bourgeois ". Le contraste est frappant.

Le mariage groisillon est très fréquemment un mariage consanguin. Les habitants de l'île se marient presque toujours dans l'île et le plus souvent dans leur village même ; aussi on peut dire qu'ils sont tous parents plus ou moins, et par conséquent, consanguins. Or dans les registres de l'église paroissiale, où le degré de parenté est noté de façon minutieuse..., sur un total de 426 mariages de 1867 jusqu'à 1883 : 102 mariages entre cousins germains, entre cousins issus de germains, ou bien entre individus nés d'issus de germains et parents. Pourtant le Dr Lejanne, affirme: " Pour nous, si nous en jugeons d'après ce que nous observons cette influence fâcheuse (de la consanguinité sur la procréation) ne nous paraît nullement démontrée." 

Construction d'un nouveu sémaphore à Beg-melen

- Naissance d'Henri GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.2.1.7b.1) est né le jeudi 20 juillet 1882 à GROIX, Créhal. Il est le premier enfant légitime de Jean Marie GOURONC, âgé de 32 ans, et de Prudence Marie Françoise MOLLERO, âgée de 25 ans. Henri est leur premier enfant.

26 mariages ont lieu sur l'île durant l'année

Un loi du 24 mars déclare la construction de Port-Tudy entreprise d'utilité publique. Les frais de construction sont par conséquent à la charge totale de l'Etat.

 

Alors que l'île devient quartier maritime et ses bateaux désormais identifiés par la lettre G, le projet de construction d'un port de refuge sur le site de Port-Tudy est enfin approuvé par décision ministérielle du 27 mars 1883. L'entreprise des travaux publics Stourm de Saint-Brieuc est déclarée adjudicataire le 25 avril. Début de la Construction de Port-Tudy (terminé en 1887). Depuis 1840, les services des Ponts et Chaussées avaient entrepris des études dans cette vue.

Le lendemain de cette décision historique, naissance de Laure Anne Marie Célina GOURONG (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.5.1) le mercredi 28 mars 1883 à GROIX, Kerohet. Elle est le premier enfant de Laurent, Marie, Surnommé "Pented" GOURONG, marin-pêcheur à Kerohet, âgé de 28 ans, et de Marie, Céline, Marguerite MILLOCH, ménagère, cultivatrice en 1925 à Kerhohet, âgée de 25 ans.

- Naissance de Joseph Armel Marie GOURONG (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.3.2b ) le mercredi 30 mai à GROIX, Kerohet. Il est le second enfant de Joseph, Marie GOURONG, patron de pêche, âgé de 33 ans, et de Marie-Anne NOEL, âgée de 24 ans. Joseph Armel meurt le lundi 30 juillet 1883 à GROIX, Kerorhet à l'âge de trois mois.

Parmi les 21 mariages célébrés cette année sur l'île , on notera celui de :

Jérôme GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.9.7b) né en 1846 à GROIX, Créhal, fils de Mathurin GOURONC, marin, et de Catherine GOURONC, qui épouse Lucie YVON, le mercredi 23 mai à GROIX. Il est alors âgé de 36 ans. Elle a 33 ans environ. Ce couple aura quatre enfants : Joseph Marie (GG /4.4b.1.5.5.3a.9.7b.1) - Maria (GG /4.4b.1.5.5.3a.9.7b.2) - Emilie (GG /4.4b.1.5.5.3a.9.7b.3) et Marie Alida (GG /4.4b.1.5.5.3a.9.7b.4)

 

Le dimanche 2 septembre, a lieu une terrible tempête, 6 bateaux de l'île et un bateau des Sables monté par un équipage de Groisillons se perdirent aussi corps et biens, (53 marins disparus) et plusieurs hommes ont été enlevés par la mer sur d'autres bateaux. Il s'agit des :

- Joseph-Marie-Virginie (LG 651) avec à son bord : François TRISTANT, Joseph Marie LE PORT, Jacques BARON, Ange LE PORT, Laurent QUERIC, Joseph TRISTANT
- Notre-Dame-de-la-Salette (LG 672) id :Yvon VINCENT, Jérôme BARON, Jean Marie TALLEC, Louis LE DAIN, Emile JEGO
- Jeune-Triomphante (LG 675) id: ???
- Couronne-du-Mérite (LG 742) id :Joseph EVEN, Pierre Marie STEPHAN, Auguste QUERIC, Pierre Marie BEVEN, Joseph Marie STEPHANT
- Ascension-du-Seigneur (LG 679) a fait côte à Ploemeur id: 
Les chaloupes non pontées Sophie-et-Marie (LG 746), Sainte-Anne (LG 794) ; Marie-Rose (LG 740) ; Saint-Joseph no 20 (LG ?);
 et les canots Union, G.R. et Saint-Joseph (LG 800) ont été détruits lors de cette tempête.
"Asile du Pêcheur " (LG 893) a péri en mer avec à son bord Armel-Maurice GOURONG (48-3), l'aîné qui commandait le voilier et Charles-Jean GOURONG, son jeune frère qui avait embarqué pour une marée alors qu' il se trouvait en 
permission pour un mois lors de son service militaire (48-5), (deux des frères de Laurent GOURONG - 24). A son bord, il y avait également Adolphe DAVIGO, Pierre TRISTANT, Joseph Marie BERLIC et Jean PUILLON.

La veuve de Maurice, quand elle apprit la disparition de son époux, ne versa pas une larme et dit: "L'heure n'est pas encore aux pleurs. Il me faut élever les 3 enfants. La peine, ce sera pour plus tard." Longtemps dans cette famille de Kerohet se perpétuera le souvenir de ce drame. Charles-Jean avait ramené lors de cette permission un magnifique perroquet dont il avait confié la garde à sa mère. Après le naufrage, la pauvre mère, qui avait aussi perdu son mari en mer (1861), patron d'une chaloupe pontée, coulée aussi corps et biens, répétait souvent "il est mort, le pauvre Charles-Jean". Une phrase que le perroquet rabâchera durant des années.

C'est après cette tempête, dont il en réchappa in extremis en perdant 2 marins, que le patron Pierre BARON, de la "Sidonie" G241, après avoir démâté, improvisa un gréement de fortune pour rallier le port le plus proche. En observant ce bricolage, celui qu'on allait surnommer dans le pays "Louarn", le renard, le malin, allait mettre au point le gréement aurique des célèbres dundees de l'Atlantique. Il sera d'ailleurs consacré par la presse comme le père de ces nouveaux voiliers. Les chaloupes pontées allaient disparaître peu à peu des ports de l'île remplacées par ces magnifiques voiliers qui symbolisaient des siècles et des siècles de recherches, de tâtonnements, d'expérimentations dans le domaine de la voile.

 

Parmi les 33 mariages célébrés durant l'année 1884 on notera celui de :

Jean-Pierre JÉGO (26) meunier, né à GROIX, Locmener, fils de Mathieu, Eugène (Marie) JÉGO, meunier résidant à Lomener, et de Marie Anne Séraphine TONNERRE, cultivatrice qui épouse Mélanie GOURONC (27), née en 1859, cultivatrice à Locmaria, fille de François GOURONC, marin, qui réside à Locmaria et de Marie JÉGO, cultivatrice, le lundi 20 octobre 1884 à GROIX. Il est alors âgé de 36 ans. Elle a 25 ans. Elle est la cousine germaine de Laurent Marie Gourong. Les témoins en sont JP Firmin KERSAHO, 36 ans, secrétaire de mairie, Joseph Mané DOMINGO, 27 ans, marin, Valentin THOMAZO, 73 ans, marin à Locmaria et JEGO Joseph 52 ans, marin, oncle de l'épouse. Ce couple aura six enfants : Jean Pierre Firmin (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.3.1) - François Joseph (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.3.2) - Marie, Hyacinthe (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.3.3) - Joseph Marie (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.3.4) - Anne Rosalie (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.3.5) et Rose Marie (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.3.6)

 

- Naissance de Joseph Marie GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.9.7b.1), le dimanche 15 février à GROIX, Quelhuit. Il est le premier enfant de Jérôme GOURONC, âgé de 38 ans, et de Lucie YVON, âgée de 35 ans environ.

 - Naissance de Jean Pierre Firmin JÉGO (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.3.1) le vendredi 10 juillet. Il est l'enfant de Jean-Pierre JÉGO, meunier, âgé de 37 ans, et de Mélanie GOURONC, cultivatrice à Locmaria, âgée de 26 ans.

 

Sept années de labeur, (1883 à 1890), et plus d'un million de francs-or seront nécessaires pour construire le Port. Sa création entraîne la centralisation de la quasi-totalité des activités maritimes autour du site de Port-Tudy. Dès le début des travaux, et jusqu'à la déclaration de guerre de 1914, les activités commerciales se développent avec une intensité en rapport avec l'augmentation du nombre de bateaux de la flottille.

La presse de Romieux se transforme en usine de conserves.

Le second bureau de tabacs est ouvert chez Raude, à la suite de démarches entamées en 1866 (un seul existait auparavant, au Bourg, depuis 1838, et en 1866 le conseil municipal souhaitait l'ouverture du 2ème à Locmaria. Le choix final montre bien le développement du port et de sa clientèle potentielle).. Des artisans, de plus en plus nombreux, en majorité venus du continent et dont les activités sont en étroite relation avec le monde de la navigation et de la pêche, s'installent sur les quais: forgerons, charpentiers, peintres, voiliers. Les cabaretiers du port deviennent aussi avitailleurs et tous les estaminets vendent sabots, cirés, avirons, glènes de cordage, hameçons et tout le bataclan nécessaire aux voiliers. Chaque patron a son "ship-chandler" attitré, chez qui il paye par l'intermédiaire de l'ardoise, c'est-à-dire, plus tard, quand arrivent les premiers sous de la marée. La transformation radicale du port est achevée par les derniers travaux d'ordre maritime, construction du logement du gardien de phare, nouvel abri pour le canot de sauvetage sur le terre-plein du nouveau port et édification d'une cabane, sur le quai du milieu, pour la vente des billets à destination de Lorient. L'entreprise, pourtant imposante pour l'époque, ne sera pas à la hauteur des espérances. D'abord, le nouveau port de refuge se révèle, bien vite, de capacité insuffisante. En cette fin du XIX° et début du XX° siècle, la pêche hauturière, aussi bien celle du thon en été que du chalutage en hiver, est à son apogée. Sur les 260 dundees que compte l'île, plus de 100 ne trouvent pas de place à Port-Tudy qui, de surcroît, n'offre pas une protection sûre dans tous les cas d'espèce. Aussi, l'île vit dans l'angoisse perpétuelle du coup de vent de secteur nord, le maudit noroît, par exemple, qui amène dans le port une houle dangereuse et dévastatrice.

 

En 1885, " la population est, d'après le Dr LEJANNE (voir sa thèse intégrale), remarquable par sa force physique et son énergie morale ; les hommes larges d'épaules, la poitrine développée, leur cou épais, les muscles saillants, de grandes mains élargies par les rudes travaux du bord, leur teint coloré, la chevelure et la barbe fournies, sont doués pour la plupart d'une constitution athlétique. Les femmes, plus sveltes, mais robustes et bien conformées, ont la taille fine avec des membres bien musclées, élégantes et coquettes, habillées de drap fin et de soie les jours de fête, chaussées de bottines, portant gracieusement une petite coiffe blanche dont les ailes battent gracieusement de chaque côté des tempes au moindre souffle de vent ne ressemblent en rien au portrait que l'on se fait généralement des femmes et des filles de pêcheurs. Mais le travail de la terre et leur fécondité les déforment rapidement. L'air vif de la mer ternit vite leur teint ; de plus, leur nourriture, qui se compose exclusivement de laitages et de pommes de terre, insuffisamment réparatrice, un très grand nombre d'entre elles sont " chlorotiques ".

Les Grésillons présentent les mêmes caractéristiques ethniques que les autres Bretons, et à part quelques individus établis dans l'île et d'origine alsacienne, qui sont très blonds et de taille élevée, ils appartiennent au type celtique d'une manière à peu près exclusive.

Tous parlent le breton, qui est l'ancienne langue celtique. Tous savent cependant le français, qu'ils ont appris au service de l'Etat et dans les ports qu'ils fréquentent, mais ils se servent de préférence de l'idiome maternel dans leur intérieur. Quant aux femmes, qui ont gardé tous leurs préjugés et toutes leurs croyances au surnaturel, elles affectent, en général, d'ignorer complètement la langue française, qu'on leur apprend à l'école et qu'elles ne parlent qu'avec la plus grande répugnance. "

Les Groisillons sont considérés dans le Morbihan comme les plus chicaniers de toute la région : ils font la fortune des agents d'affaire de Lorient ; entre eux ils sont très divisés par des questions d'affaire ou de politique.

Ici, à Groix, les marins avaient des pantalons à pattes, serrés aux cuisses et aux genoux, et au-dessous, tout ça qui se baladait après les pieds, là. Le dernier qui a porté ça s'appelait Victor TALLEC ; son canot s'appelait la Rosalie. Tricots, tricotés à la main, avec une ancre de marine et puis des aussières lovées comme ça tout autour ; d'autres avaient une bouée de sauvetage dans le milieu. Souvent les corps étaient reconnus par le tricot, après un naufrage, quand ils étaient défigurés : les femmes reconnaissaient leur travail. Beaucoup de femmes ont reconnu leur mari noyé comme ça. Les tricots étaient serrés, très serrés. Comme les gens faisaient des efforts violents à virer le chalut, ils n'avaient pas de ventre, et des épaules comme ça ! Les types étaient grands, les marins de Groix : de grands hommes. Alors, un petit foulard attaché au cou ; le grand bonnet basque à large bord, pointu devant. L'hiver, les femmes tricotaient des bonnets de laine, avec un pompon au bout, pour la drague. On portait aussi des casquettes, qui étaient faites spécialement pour les Groisillons, à Lorient. Celles qu'on préférait venaient de chez Herviant, rue Poissonnière. Chez Jolie Méry, la visière était trop longue ; ça ne plaisait pas.

On conçoit qu'une telle population ait conscience de sa valeur ; aussi le fond de son caractère est la fierté avec une pointe d'orgueil. Les gens sont polis, affables et pacifiques. Ils ne sont peut-être pas très hospitaliers pour les étrangers qui viennent s'établir au milieu d'eux : de plus les questions d'intérêt prennent souvent devant les tribunaux des proportions très coûteuses. Mais les scènes de violence, sauf les cas de rixes par ivresse, peut-être sont rares ; les attentats contre la vie sont à peu près inconnus, et l'on avait pu se passer de gendarmes jusqu'à ces dernières années " affirme le Dr Lejanne.

Création curant cette année de la première école de pêche en France. Très tôt, les petits garçons apprennent le métier de la mer. Ils embarquent comme mousses dés douze ans... Officiellement, car en pratique ils sont souvent âgés de 9 ou 10 ans. Ils ont, à partir de cette date, la possibilité de recevoir un enseignement maritime spécialisé.

52 mariages ont lieu sur l'île durant l'année

 

On recense en 1886, 150 patrons de pêche et 1500 marins employés.

 

Parmi les 33 mariages célébrés sur l'île durant cette année on remarquera ceux de :

Marie Célin(i)e GOURONG (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6) née à GROIX, Kerohet, fille de Maurice GOURONG, marin-pêcheur, et d'Anne TONNERRE, cultivatrice, qui épouse Louis Marie GROGNEC, marin pêcheur, le mardi 8 juin à GROIX. Elle est alors âgée de 28 ans. Il a 26 ans. Ce couple aura cinq enfants : Anne-Marie (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6.1) - Thérèse Elisabeth (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6.2) - Maire-Rose (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6.3) - Séraphine (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6.4) et Joseph-Louis (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6.5) qui meurt le vendredi 22 octobre 1897 à l'âge de 3 ans.

Le mercredi 3 mai 1899 meurt son époux, Louis Marie, à l'âge de 39 ans. Marie Célin(i)e a 41 ans.

 

Thérèse GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.9.10b), née en 1852 à GROIX, Créhal, fille de Mathurin GOURONC, marin, et de Catherine GOURONC, qui épouse Laurent YVON, le lundi 11 octobre à GROIX. Elle est alors âgée de 34 ans. Il a 36 ans environ. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple.  

 

- Naissance de Charles, Laurent, Marie GOURONG (12), le samedi 12 juin 1886 en l'Ile de GROIX, village de Kerohet. Il est le second enfant de Laurent, Marie, surnommé "Pented" GOURONG, marin-pêcheur à Kerohet, âgé de 31 ans, et de Marie, Céline, Marguerite MILLOCH, ménagère, cultivatrice en 1925 à Kerhohet, âgée de 29 ans. Les témoins en sont JP Firmin Marie KERSAHO Secrétaire de mairie, François LESHAURIS, garde champêtre. (Etat-civil de Groix ). Il sera marin-pêcheur, patron du "Marie Louis", immatriculé à Port-Louis.

- Naissance de François Joseph JÉGO (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.3.2) est né le mardi 7 septembre. Il est le second enfant de Jean-Pierre JÉGO, Meunier, âgé de 38 ans, et de Mélanie GOURONC, Cultivatrice à Locmaria, âgée de 27 ans.

 

 

Parmi les 18 mariages célébrés sur l'île durant cette année on remarquera ceux de :

Laurent Marie GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.2) né en 1857, fils de François GOURONC, marin, qui réside à Locmaria, et de Marie JÉGO, cultivatrice, marin qui épouse Victoire EVEN, le lundi 23 mai 1887 à GROIX. Il est alors âgé de 30 ans. Elle a 21 ans. Ce couple aura un enfant : Marie Magdeleine (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.2.1) .

Marie MÉTAYER(GG /4.4b.1.5.1.4.3.2.1), née à GROIX, fille d'Aléxis MÉTAYER, marin-pêcheur, âgé de 34 ans, et de Jeanne Anne GOURON(C)G, cultivatrice, âgée de 35 ans qui épouse François-Marie BIDOC, marin-pêcheur, l'enfant légitime de Patern BIDOC, marin-pêcheur et d'Agnès Perrine BERNARD, cultivatrice, le samedi 15 septembre à GROIX. Elle est alors âgée de 37 ans. Il a 37 ans. Ce couple aura un enfant : Joseph Marie (GG /4.4b.1.5.1.4.3.2.1.1)

Rosalie GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.2.1.8b ) née 1852 à GROIX, Kerlivio, fille de Vincent GOURONC, et de Perrine TENNIER, qui épouse Pierre Marie Désirée RAUDE, le lundi 22 octobre à GROIX. Elle est alors âgée de 35 ans. Il a 40 ans. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple.

 

- Naissance de Maria GOURONC GG /4.4b.1.5.5.3a.9.7b.2) le vendredi 15 juillet à GROIX, Quelhuit. Elle est le second enfant de Jérôme GOURONC, âgé de 40 ans, et de Lucie YVON, âgée de 37 ans environ.

- Naissance d'Anne-Marie GROGNEC (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6.1) est née le lundi 3 octobre à GROIX. Elle est le premier enfant de Louis Marie GROGNEC, marin pêcheur, âgé de 27 ans, qui mourra le 3 mai 1899, alors qu'elle a 11 ans, et de Marie Célin(i)e GOURONG, âgée de 30 ans.

 

A Port-Tudy, au 1er juillet, 96 mètres sur 189m du môle nord sont exécutés, 130 sur 215 du môle sud.

Projet de quai à Port-Mélite pour le débarquement du poisson, encouragé par M. Romieux.

 

- Naissance de Marie Magdeleine GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.2.1) le mardi 19 juin 1888 à GROIX, Locmaria. Elle est le premier enfant de Laurent Marie GOURONC, marin, âgé de 31 ans, et de Victoire EVEN, âgée de 22 ans.

- Naissance le 21 juillet, du poête Jean-Pierre CALLOC'H , fils de Jean-Pierre, pêcheur groisillon, né en 1847, et d'une mère originaire de Locmiquélic, Marie Josèphe Glouahec, 35 ans.

 45 mariages ont lieu sur l'île durant l'année

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- Naissance d'Emilie GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.9.7b.3) le jeudi 21 février 1889 à GROIX, Quelhuit. Elle est le troisième enfant de Jérôme GOURONC, âgé de 42 ans, et de Lucie YVON, âgée de 39 ans environ.

- Naissance de Thérèse Elisabeth GROGNEC (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6.2) le dimanche 16 juin à GROIX. Elle est le second enfant de Louis Marie GROGNEC, marin pêcheur, âgé de 29 ans, et de Marie Célin(i)e GOURONG, âgée de 32 ans. Son père, Louis Marie meurt le mercredi 3 mai 1899, Thérèse Elisabeth a 9 ans.

- Naissance de Marie, Hyacinthe JÉGO (13 ) le jeudi 12 septembre en l'Ile de GROIX, LOCMARIA. Elle est le 3ème enfant de Jean-Pierre JÉGO (26), meunier, âgé de 41 ans, et de Mélanie GOURONC (27), cultivatrice à Locmaria, âgée de 30 ans. Les témoins en sont JP Firmin Marie KERSAHO, secrétaire de mairie et François LESHAURIS, garde-champêtre. (Etat civil de GROIX). Elle sera cultivatrice à Locmaria.

 

Parmi les 38 mariages célébrés durant l'année on remarquera ceux de :

Pierre Marie TONNERRE ( ) et Jeanne TÉNIER ( ), le 7 octobre, ils vivent à Kerliet et auront au moins 5 enfants: Benoît ( ), né vers 1893 qui fait son service militaire sur "La Décidée" à Hongkong (1913). - Pierre( ), marié avec Germaine YVON le 2/04/1919, futur patron du "café de la jetée - Alexandre ( ) marié avec Joséphine PUILLON - Jean-Michel ( ) marié avec Joséphine EVEN - Evangéline ( ) mariée avec ? DAVIGO (un fils légitime: Jean).

Ange EVENO ( ) et de Marie Rose LE FÉE, leurs enfants sont: Marie-Ange dite Mariange ( ) - Rose dite nainaine, et Joseph, mort en Italie (Gagliano del campo) suite au torpillage (24 mars 1915), par un sous-marin allemand, du "Léon Gambetta" dans le canal d'Otrante (corps retrouvé sur la côte le 27 avril 1915).

Leur fils Benoît et leur fille Marie-Ange se marieront vers 1920. Ce sont les grands-parents maternels de Lucien Gourong (le conteur) 

D'après des courriers de l'Inscription Maritime, le débarquement des passagers est difficile à cause de l'étroitesse de la jetée centrale (2m 50 seulement, y compris le parapet en pierres), et des travaux en cours, il faut donc interdire cet accès. Le va-et-vient en canot depuis le vapeur est difficile, à cause des amarres des chalands et des travaux. La jetée de débarquement est en voie d'être élargie et allongée de plusieurs mètres.

 

Parmi les 40 mariages célébrés durant l'année 1890 on remarquera celui de :

Joséphine GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.2.1.10b) née en 1864 à Créhal, fille de Vincent GOURONC, et de Perrine TENNIER, qui épouse Joseph Marie STEPHANT, marin, le lundi 2 juin 1890 à GROIX. Elle est alors âgée de 25 ans. Il a 28 ans. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple. 

- Naissance de Joseph Marie BIDOC (GG /4.4b.1.5.1.4.3.2.1.1) le mardi 16 décembre à GROIX. Il est le premier enfant de François-Marie BIDOC, marin-pêcheur, âgé de 40 ans, et de Marie MÉTAYER, âgée de 40 ans. Il sera marin-pêcheur. Le jeudi 10 novembre 1932 à GROIX naît son enfant Marie-Ange D. BIDOC.

La tuberculose se répand à Groix.

Création de l'usine à thon "ROMIEUX".

 

1er janvier 1891 : Jahoine ?, un employé de Mr Romieux est mort d’une congestion cérébrale pendant qu’il conduisait sa charrette vers Kerohet.
2 janvier : Joseph TONNERRE de kerrohet, a fait un faux pas sur le sentier des douaniers vers Port-Mélite. Son corps a été retrouvé sur la grève en contrebas le 3 janvier.
Vers le 10 janvier, Joseph QUERIC, embarqué sur le « La Josephine », a glissé sur le pont gelé de la chaloupe, est tombé à la mer et s’est noyé.
Vers le 20 janvier, le même accident est arrivé à Jacques MILLOCH, marin sur « Le Petit Nicolas ».

L'année 1891 commence assez mal

27 janvier 1891 Mariage à Groix d'Augustin VAUCEL, originaire de la région de Brest (né à Gouesnou 29 en 1851), médecin de la marine en résidence à Groix avec Mademoiselle Emma DEVES (ou DEVEZE), née à Port Louis en 1869 et ayant vécu sa jeunesse au Portugal. 49 autres mariages ont lieu sur l'île durant cette année.  Parmi eux, on notera ceux de :

Marie Anne GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.3.6.3) née en 1867 à GROIX, Kérigant, fille de Gildas Tudy GOURONC, et d'Anne TRISTAN, qui épouse Laurent TRISTANT, le lundi 26 octobre à GROIX. Elle est alors âgée de 24 ans. Il a 26 ans environ. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple. Marie Anne meurt le vendredi 4 octobre 1918 à GROIX à l'âge de 51 ans.

Son frère, Pierre Marie GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.3.6.1) né à GROIX, Kerigant, fils de Gildas Tudy GOURONC, et d'Anne TRISTAN, qui épouse Marie Joseph TRISTANT, le lundi 26 octobre à GROIX. Il est alors âgé de 28 ans. Elle a 26 ans environ. Ce couple aura trois enfants : Pierre Marie Désiré (GG /4.4b.1.5.5.3a.3.6.1.1) - Marie Joseph (GG /4.4b.1.5.5.3a.3.6.1.2) et Joseph Marie (GG /4.4b.1.5.5.3a.3.6.1.3).

Egalement :

- Naissance de Marie-Rose GROGNEC (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6.3 le lundi 2 février à GROIX. Elle est le 3ème enfant de Louis Marie GROGNEC, marin pêcheur, âgé de 31 ans, et de Marie Célin(i)e GOURONG, âgée de 33 ans. Son père, Louis Marie meurt le mercredi 3 mai 1899, à l'âge de 39 ans. Marie-Rose a 8 ans. Marie-Rose GROGNEC meurt vers 1941 à l'âge de 49 ans environ.

- Naissance de Joseph Marie JÉGO (GG /4.4b.4.6.1a.1.1.3.4.4) est né le dimanche 5 avril. Il est le 4ème enfant de Jean-Pierre JÉGO, meunier, âgé de 42 ans, et de Mélanie GOURONC, cultivatrice à Locmaria, âgée de 31 ans. A une date non connue naît son enfant ???? JÉGO.

- Naissance de Marie Alida GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.9.7b.4) le mardi 28 juillet à GROIX, Quelhuit. Elle est le 4ème enfant de Jérôme GOURONC, âgé de 44 ans, et de Lucie YVON, âgée de 41 ans environ.

Un recensement qui a lieu cette année là dénombre 4 935 habitants, soit une augmentation de 600 habitants en 20 ans (15%)

Avril 1891 Plusieurs familles d’un village du Piwizy, auraient refusés de payer la taxe de 2 francs par tête fixé par l’Octroi pour l’importation de porcs « étrangers » ? dans la commune. Elles se plaignent que l’impôt les écrase

Les marins vérifient à la fin des travaux des môles de Port-Tudy, dès les premiers mauvais temps l'inadaptation de Port-Tudy: en 1891, nombreux drossages à la côte et dégâts importants.
D'ailleurs le 20 avril à 3h, la chaloupe « La Surprise » est restée échouée sur les blocs qui bordent le quai ouest de port Tudy ; C’est le 3ème accident de ce type depuis que ces blocs on été posé

Le ressac étant toujours aussi violent dans le nouveau port, il est suggéré de prolonger de 25 m au moins le quai nord. De plus, l'espace se révèle vite insuffisant pour l'apogée de l'essor thonier. Cet essor de l'armement au thon, qui trouve son origine dans les années 1860, à bord des chaloupes pontées, est accéléré par le déclin de la pêche à la sardine, surtout à partir de 1891, et, déjà auparavant, par le débouché qu'offrent les créations de conserverie et l'extension du réseau ferré.

Fin avril, la 1ère chaloupe à désarmer de la campagne d’hiver est "L’Armorique" qui a perdu son train de drague au fond de l’eau

6 mai Jacob YVON a capturé dans ses filets, au large de Pen Men un requin de 3 m

Janvier et février 1891, une épidémie de croups (diphtérie) fait des ravages chez les enfants de l'île, entre autre le fils de 5 ans du secrétaire de mairie, Firmin KERSAHO``


1er trimestre 1891 Décès de Barbe TALLEC, sœur du tiers ordre (séculier ?)

Décès de Louis GROSSIN, mort à Kerentrech, chez les « petites sœurs des pauvres »

L'Abbé Laurent NOEL, né en 1860, et issue d'une famille aisée de l'île, vivant des parts d'armement qu'il possède sur divers bateaux de pêche, publie à partir du 12 mars un journal, d'abord intitulé "L'Ile de Groix" puis en mars 1893, "la Croix de Groix", jusqu'en 1907. Pendant les longs mois de pêche, les contacts avec l'île se restreignent à la lecture de cette feuille qui apporte des nouvelles du pays aux exilés. L'abbé va s'efforcer, par cette lettre bimensuelle, d'apporter aux Groisillons les nouvelles du pays et des conseils multiples, affichant un paternalisme sincère, des convictions politiques et religieuses redoutables de certitude. Cet homme dévoué et dirigiste a laissé à la postérité, à laquelle il fait de fréquents clins d'yeux, une étonnante chronique quotidienne de l'île. Le premier numéro du bulletin sous forme d'une "lettre à ses compatriotes" est adressée au recteur de Riantec, M. Collet.

Son successeur à cette tâche, l'implacable recteur Allain, qui a laissé des souvenirs féroces dans les cœurs de toute une génération de Groisillons catéchisés par ses soins, reprendra irrégulièrement la rédaction de ce journal, avec infiniment moins de brio.  

Environ 155 chaloupes et dundees quittent Groix, en une quinzaine d'escadres, pour pêcher le thon. L ’année sera exceptionnelle pour le thon :abondance et cours élevé

D'autres continuent la pêche à la sardin : par exemple Paul Charles NERO. Pourtant la pêche à la sardine serait pratiquement réduite à néant. L'abbé Noel écrit le 18 octobre : " La sardine qui naguère encore était notre pricipal gagne-pain a déserté nos parages ou bien se vend à des prix dérisoires ou bien n'est pas de moule qui convient aux conserves et dans ce dernier cas trouve difficilement des acheteurs..." Heureusement pour les groisillons, "...l'avenir est à qui pouvait affronter sans danger la haute mer"


Le lundi 1er juin (lundi de pentecôte) Pierre TRISTANT (kerloret), François TRISTANT (kerloret) son frère (corps retrouvé le 8 juin)
et Joseph TONNERRE (kerlard) (corps retrouvé le 10 juin et enterré à Concarneau) se sont noyés en allant relever des filets.

4 juillet 1891 : Décès de Laurent Victor NOEL, maire, d’une crise cardiaque Né le 12 novembre 1823, baptisé le même jour, parrain: Pascal BILLES, marraine : Victoire GUILLAUME. Président de la Fabrique depuis le 1 janvier 1864, élu CM le 6 aout 1870 et maire depuisle 15 aout 1873. Une foule considérable assiste à son enterrement le 7 juillet.

Le 11 juillet a lieu l'adjudication pour édifier la maison du gardien de phare sur le port.

Le 16 juillet, le fort du Gripp mis aux enchères est acheté 2175 F par M.P. NERO.

Les élections municipales ont lieu les 2 et 9 août afin de complèter le conseil. Adolphe STEPHAN obtient 149 voix au 1 er tour et 139 au 2ème contre martin RAUDE 128 voix au 1er et 127 au 2ème. A. STEPHANT est élu.

Charles ROMIEUX, négociant, 37 ans, né en 1854 à Port-Tudy, fils de Jean Pierre (qui fut maire de 1848 à 1871) et de Désirée LE DOUARIN, est élu maire le 16 août, il sera réélu en 1896 et démissionnera en août 1899

23 aout : élection du repésentant du canton de Riantec-Port Louis au Conseil d'arrondissement (Conseil général ?). M Charles ROMIEUX, maire de Groix est élu par 1652 voix sur 1702 votants. L'abstention est très importante, en effet il y a 6 286 inscrits. Sur l'ile de Groix il y a 420 voix pour M. Romieux sur 424 votants ( 1 256 inscrits)

Construction du nouvel abri du canot de sauvetage, sur le terre-plein ouest du nouvel avant-port.

Laurent Marie NOEL lancent souvent des idées sur la mutualisation des risques et les assurances mutuelles , en voici un exemple concernant la multipropriété de chaloupes : « Plusieurs matelots, parmi ceux qui sont économes et cherchent à grossir leur petit pécule en vue des besoins futurs, seraient heureux de trouver pour une partie de leur gagne, un placement sûr et productif. Ils leur répugnent de laisser chez eux plus d'argent que ce qui est nécessaire au bon entretien de la famille ; car ils savent par expérience, que rien ne fond plus rapidement qu'un sou, quand on le tient dans la main. D'un autre côté, ils se méfient, et cela avec raison, des entreprises financières dont ils voient les annonces dans les journaux il y a tant de tromperie dans le monde, aujourd'hui.
Leur rêve est de posséder une action dans un de nos bateaux pêcheurs. De fait, je crois que l'argent placé en actions de bateaux, produit, malgré les risques et avaries, un intérêt suffisamment rémunérateur. Mais il est dans nos habitudes, à Choix, de ne pas fractionner les actions en parties inférieures au huitième. Or, le huitième d'un grand bateau représente environ 2 000 francs. Une pareille somme n'est presque jamais à la disposition des simples matelots.
Ne pourrait-on pas cependant trouver le moyen de mettre les actions de bateaux à la portée des petites bourses?
Dans une entreprise quelconque, plus le nombre des actionnaires est grand, moins forte est la part que chacun doit apporter à la masse. 150 actions de 100 francs produiraient les 15 000 francs nécessaires à l'acquisition d'une belle chaloupe. Ceci posé, je soumets à vos réflexions la question suivante Faut-il essayer de fonder à Groix une Société par actions d'une centaine de francs, dans le but d'exploiter un ou plusieurs bateaux de pêche? »

Le 11 octobre, le bateau de Laurent GOURONG a failli brûler à Port-Tudy, Le mousse s'était endormi avant d'avoir éteint sa chandelle.

Laurent Marie NOEL décrit en octobre 1891 la flotte groisillonne en termes élogieux: «Notre pays doit sa prospérité au grand nombre et à la solidité de ses bateaux pontés.
Le poisson disparaît peu à peu de la côte. A peine en reste-t-il assez pour suffire aux besoins d'une cinquantaine de familles. La sardine elle-même, qui naguère encore était notre principal gagne-pain, a déserté nos parages, ou bien se vend à des prix dérisoires, ou bien n'est pas du moule qui convient aux conserves et, dans ce dernier cas, trouve difficilement des acheteurs.
Aussi, les pêcheurs du voisinage qui, à cause de l'exiguïté de leurs embarcations, sont obligés de se tenir tout près des côtes, semblent réduits à ne pas avoir de quoi vivre. Je connais certains ports où la plus affreuse misère va régner, l'hiver prochain. L'avenir est à qui pourra, sans danger, affronter la haute mer. C'est en pleine mer, en effet, que le thon se pêche et qu'on fait la drague. Le thon et la drague, voilà deux sources de richesse, deux mines d'un prix inestimable. Il y a déjà bon nombre d'années que nos marins groisillons les exploitent et en retirent de beaux profits. Ils sont admirablement montés pour cela.
Actuellement, le nombre de nos chaloupes pontées, est d'environ 150. Elles jaugent de 30 à 40 tonneaux. Solidement construites, elles sont à l'épreuve du mauvais temps. Elles tiennent facilement la mer. Avec elles , on ne craint pas de s’aventurer au large et d’aller à la recherche du poisson dans les lieux reculés où il demeure. Leur cale est vaste et peut facilement contenir de 150 à 200 mille sardines. Un bon chargement fait en Espagne où la sardine est à bon compte et revendu en France, aux jours où le poisson est rare, procure souvent de gros bénéfices à ceux qui entreprennent les premiers, ces longs voyages.
Nous pouvons être fiers de notre flotte, la première dans tout le Golfe, après celle des Sables d'Olonne. Elle entretient dans notre île, une activité vive et féconde. Tous les hommes, du moins ceux qui ont le goût du travail, trouvent, grâce à elle, des moyens convenables d'existence. Les étrangers mêmes sont heureux d'être admis dans nos équipages, à titre de matelots.
Et puis, çà fait marcher une foule de petits commerces. Çà met de la vie dans les Criées pendant l'hiver, dans les Usines pendant l'été. Çà donne de l'ouvrage aux milliers de femmes qui sont employées à la préparation des Conserves. Il est impossible de dire à combien de personnes, nos grands bateaux procurent le pain de chaque jour. Sans eux, la mine dont tout notre littoral est menacé, serait à peu près complète.

L'Etat lui même y trouve son compte. Il redoute, en effet, de voir les pêcheurs abandonner leur état si pénible, si misérable parfois et perdre le goût de la mer. L'existence de la Marine française n'en serait elle pas compromise?
Il a besoin de bons et solides marins. Voilà pourquoi, à ce moment surtout où la Marine marchande occupe si peu d'hommes, où les petits pêcheurs se dégoûtent de leur métier, il ne peut manquer de favoriser, même au prix de quelques sacrifices, le développement de la grande pêche.
Si nos grands bateaux sont notre force, il faut bien nous garder d'en laisser diminuer le nombre. Nous devons au contraire, à mesure que notre population augmente et que la pêche côtière devient de plus en plus insuffisante, nous efforcer de les multiplier.

1ere quinzaine d’octobre : tempêtes
La chaloupe « La Madeleine », transportant des caisses de conserves « Jégo » vers Lorient prime de 500 fr à qui situera le lieu

11 novembre 1891 : encore une tempête épouvantable, plusieurs toits ont été complètement arrachés. Isidore ADAM, patron du « Beaumanoir » a du se refugier en Angleterre

Dimanche 29 novembre, un corps a été retrouvé près de Port-lay. Finalement c’est un marin de Riantec, Louis mathurin JEGOUSO, matelot de la « Reine Blanche » . IL a été inhumé dans sa commune

13 décembre : nouvelle tempête, Jacob LANCO, fils d'Eugène , mousse sur le "Jupiter" emporté par une lame au large de locmaria, le corps retrouvé et enterré le 19 à Groix

 

Janvier 1892, le Docteur VANCEL, médecin de la Marine détaché à Groix, nommé à Lorient, est remplacé par Monsieur DE FORGES

Février :Les écoles du bourg sont fermées à cause d’une épidémie de Croup (Diphtérie)

Le Dundee "La Vienne" appartenant à Pierre YVON, de Quelhuit, a été drossé par une forte brise d'amont sur les rochers de Port-Méline dans la nuit du 9 au 10 février 1892. Il a été en grande partie démoli.

Le 11 février, on retrouve le cadavre de Jean Marie BLANCHARD, 25 ans, de quelhuit (Groix) dans le port de la Rochelle. Il avait disparu mystérieusement le veille. Il a probablement été victime d'une violente agression.

En mars, le comité d’hygiène de Paris a envoyé une étuve à désinfection pour lutter contre l’épidémie. Celle-ci semble en régression à la mi-avril

- Naissance de Séraphine GROGNEC (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6.4) le mercredi 23 mars à GROIX. Elle est le 4ème enfant légitime de Louis Marie GROGNEC, marin pêcheur, âgé de 32 ans, qui meurt le 3 mai 1899, alors qu'elle a 7 ans et de Marie Célin(i)e GOURONG, âgée de 34 ans.

Le 9 mai, Jacques LE BERRE, maître maçon se noie à Stanvrech, près d'une carrière qu'il exploitait. On a également retrouvé, noyé, le corps de Pierre Marie SOUCHET qui avait disparu le 18 avril dans le voisinage du Gripp.

Parmi les 41 mariages célébrés cette année on notera ceux de :

Jérôme GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.5) né en 1865 à GROIX, Locmaria, fils de Jacques GOURONC, marin, et de Jacquette BIHAN, qui épouse Anaïse STEPHANT, le lundi 6 juin à GROIX. Il est alors âgé de 27 ans. Elle a 30 ans. Ce couple aura un enfant : Joseph Arthur (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.5.1)

Jean Marie GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.9.6.3.1) né en 1866 à RIANTEC, fils de Paul GOURONC, et de Perrine Victorine MAHO, qui épouse Jeanne Renée TONNERRE, le jeudi 3 novembre à GROIX. Il est alors âgé de 26 ans. Elle a 24 ans. Ce couple aura trois enfants : Francique Marie (GG /4.4b.1.5.1.9.6.3.1.1) - Joseph Pierre Marie (GG /4.4b.1.5.1.9.6.3.1.2) et Francine (GG /4.4b.1.5.1.9.6.3.1.3)

19 avril : Pierre Marie SOUCHET, tailleur de pierres et Gabriel CAUSEUR, marin, sont partis pêcher le congre en soirée, en passant près du Gripp, ils ont chaviré. SOUCHET ne sachant pas nagé s’est noyé.

Le 1er mai auront lieu les élections municipales, Laurent Marie NOEL, le rédacteur de « La Croix de Groix » envisage de se présenter. Cela déclenche un beau tohu bohu.
«NOEL ! NOEL! Voici le Rédempteur! s'époumonnent, depuis plusieurs semaines à chanter, le Curé, sa servante, le bedeau et les vicaires de Groix. Noël ! Noël ! Tous les matins en se réveillant, les électeurs de l'île sont certains de rencontrer, plein leurs sabots, les bulletins du nouveau sauveur du monde. Ce doux Jésus toutefois ne ressemble en rien à celui de Nazareth lequel, comme on le sait, était républicain. Le Noël dont nous parlons, est un mangeur de rouges acharné ; c'est un jeune et sémillant abbé qu'empêchent de dormir les lauriers conquis par son confrère à Port-Philippe. L'abbé Noël désire tout simplement ceindre l'écharpe municipale... Tout beau, bouillant pasteur, vous n'avez pas encore mis la main sur le troupeau. Votre houlette cléricale n'en impose à personne. Ou plutôt si, au premier mai, vous verrez tous les suffrages s'enfuir sur le nom de votre adversaire. Quelle soutane vous adosserez alors, oh ! Seigneur! »
Laurent Marie NOEL commente : « Si mon père et mon cher oncle de vénérée mémoire, vivaient encore, ils souffriraient de voir leur nom que vous avez toujours respecté, servir à une comédie sacrilège autant que ridicule. Il est vrai qu'on est fier d'être insulté par le Phare de Bretagne. Sa recommandation serait pour moi une honte. Un journal lorientais qui se dit républicain (nuance franc-maçonne ou chrétienne ?), a fait de ma personne, un portrait qui ne manque pas d'originalité. Je tiens à vous le donner ici. II est assez flatteur et mérite d'être conservé dans les archives de notre pays. : "un jeune et bouillant abbé, M. Noël, qui a complètement perdu l'appétit et le sommeil depuis qu'un autre prêtre, M. Gallen, est devenu à Belle-Ile, le maire de Port-Philippe (Sauzon). Depuis ce moment, il n'a qu'un but, être maire de Groix. II s'est fait journaliste et rédacteur en chef de L'île de Groix, une charmante petite feuille qui ne voit partout qu'adversaires et francs-maçons. Pas de numéro où le patron du Tony, que tout le monde connaît et estime à Lorient, n'est injurié et signalé aux pères de famille, parce qu'il lit La Lanterne... Les habitants de Groix ont trop l'amour de leur liberté pour ne pas laisser l'abbé Noël aux soins de sa santé... »
Mon confrère de L'Avenir est très aimable pour moi. Il ne voit aucun inconvénient à ce que je sois maire de Groix, si ce n'est l'état de ma santé. Moi, j'en vois beaucoup d'autres. Aussi je me garde bien d'ambitionner cette fonction ; il y a chez nous assez d'hommes capables de la remplir avec intelligence et dévouement. Ce que je désire uniquement, c'est une place, une toute petite place au Conseil municipal, afin de voir comment vont nos affaires, d'employer mes petits moyens à les faire réussir, d'y défendre au besoin, les intérêts de la Religion et de la société chrétienne, enfin de vous tenir au courant, dans mes lettres, de la manière dont tout cela se traite à la Commune.

1er mai : 1er tour des élections municipales; les résultats du 1er tour sont les suivants :
Electeurs inscrits : 1 246 - Votants : 476 - Majorité: 317. On remarquera un bien faible taux de participation
Sont élus
ADAM Jérôme 439
LANCO Allain 436
CALLOCH Mathieu 433
EVEN François 432
THOMAS Martin 431
BARON Pierre 429
TRISTAN Joseph 425
TRISTAN Antoine 424
YVON Gildas 427
CAMENEN Jean Marie 364
ADAM Tudy 362
YVON Maurice 331
NERO Jean Marie 327
Reste 10 postes à pourvoir

8 mai :sont élus au 2ème tour
Votants: 646
ROMIEUX Charles 414
BERNARD Joseph 376
BIHAN-BATAILLE Joseph 390
KERSAHO Simon 375
NERO Paul Charles 386
NOEL Gildas 368
LE GREL Yves 380
RAUDE Martin 358
THOMAZO Valentin 377
JEGO Laurent 309

LM NOEL n’obtiendra finalement que 261 voix, même pour ses amis, il parait bien encombrant résultats

Sont élus Maire: Charles ROMIEUX réelu et Adjoints / MM. Martin THOMAS et Laurent JEGO

Le budget de la commune adopté pour l'année 1892 s’élève pour 1892 à 17 383 Francs
Dépenses :

  • Traitement du Secrétaire de la Mairie 1 000 fr.
    id. Garde-champêtre > 600
    id. Sage-Femme > 600
    id. Domestique de Salle d'asile 250
    id. Porteur des télégrammes 150
    id. Afficheur 10
    id. Entretien du Cimetière 120
    id. Bâtiments scolaires 200
    id. Mobilier scolaire 50
    id. Horloge 60
    id. Pompes à incendie 100
    id. Fontaines, Puits et Lavoirs 80
    id. Mobilier de la Mairie 40
    id. Bureau 100
    Frais de perception de l'Octroi 900
    id. divers, pour le service de l'Octroi 200
    Indemnité aux agents des Contributions 180
    Chauffage, éclairage des écoles publiques 160
    Fournitures gratuites aux élèves indigents 50
    Loyer de l'école des filles 500
    id. Bureau de la Poste 340
    Registres de l'état civil 250
  • 200 fr pour la « Fête nationale » et 150 pour les prix dans les écoles communales

  • Recettes de la commune en 1892
    5 centimes additionnels 481 fr.
    Patentes (8 e.) 300
    Permis de chasse 50
    Droits d'Octroi 6 100
    Rentes sur l'Etat 206
    Terrains du Cimetière 400
    Fonds placés au Trésor 55
    Chemins vicinaux 814
    Prestations en nature 5 694
    Taxe sur les chiens 55
    Imp. de 10 e. 90, pour remboursement
    de l'emprunt fait au Crédit Foncier,
    pour la construction des bâtiments scolaires 2 264 -

9 mai : Jacques LE BERRE, maître maçon se noie près de la carrière qu’il exploitait près de Stanvrech

Le 10 mai , le cadavre de PM SOUCHET a été retrouvé dans le voisinage du Gripp

En mai

Joseph Marie BLAYO, ancien militaire, décoré de la médaille militaire, vient d’être nommé garde-champêtre

Mathurin DANIEL, brigadier de douane à la retraite, vient d’être nommé receveur de l’octroi, après 18 mois de conflit avec la préfecture.

Monsieur x COLLET, né à groix, recteur de Riantec, vient d’être nommé chanoine honoraire de la cathédrale de Vannes

Le 14 mai, vers 23h, un journalier dénommé X LE NI(E)L a été tué par un jeune homme pris de boisson, à quelques pas de la mairie

Fin de la construction des phares des nouveaux môles de Port-Tudy. Au mois de mai, on inaugure le phare de la Teignouse

Le mercredi 8 juin Inspection des écoles chrétiennes par Frère Lucien. Trois élèves ont été remarqués : Maurice GOURON et Ange TESSOL du bourg et Emile RAUDE de Locqueltas.

Entre le 20 juin et le 5 juillet (à partir de la Saint jean) les dundees se sont élancés pour la campagne au thon. Ils sont partis au nombre de 177 (130 groisillons et 47 sablais dont la plupart des matelots sont groisillons).

Le 25 juin, une chaloupe sablaise «La Citoyenne» commandée par Jules CALLOCH en provenance de Belle-Ile venait à Groix compléter son équipage. Les deux hommes : le patron et un matelot quiberonnais sont tombés à l’eau pour une raison indéterminée. La chaloupe a été retrouvée à la côte; Les corps ont disparus.

En juillet, Monsieur Lucien GABORIAUD, né à Nantes en 1863, docteur en médecine, gendre de Monsieur Laurent Marie JEGO, ouvre son cabinet à Groix.

La première ligne téléphonique installée à Groix relie Monsieur Charles NOEL à Monsieur ROMIEUX entre le bourg et Locmaria

17 juillet 1892 Ange TRISTAN est ordonné prêtre à Paris

De nombreux groissillons se dirigent vers cette fonction

Voici une petite liste de prêtres, originaires de Groix et, vivants en 1892
Joseph Collet Recteur de Riantec né en 1826
Louis Le Rohellec id. Landévant id 1834
Joseph Raude id. S. Pierre id 1842
Jean-Pierre Calloch id. Locmaria (Belle Ile) id 1842
Maurice Gouron id. Arzon id1844
Joseph Guyonvarch Aumônier Hennebont id 1838
Joseph Jouanno id. Pontivy id 1853
Jean-Marie Yvon Vicaire Ploeren id 1855
Laurent Yvon id. Plumelin id 1861
Fernand Baron id. Silfiac id 1862
Joseph Collet id. Sarzeau id 1862
Louis Stéphan Professeur Vannes id 1862
Laurent Noël Prêtre Groix id 1860

Et pour complèter quelques prêtres défunts récemments :
Pierre Tonnerre id. Meucon mort en 1880
Jérôme Kersaho Recteur de Locoal id 1889
Jean-Pierre Tessol Aumônier Lorient id 1891

Il faut dire que l'île est bien pouvue en lieux et en manifestations religieux. La religion rythme la vie de tous les jours, même si les idées républicaines se développent.

Liste des églises et chapelles de Groix
Eglises - Villages - Fabriciens
Saint Tudy - Bourg - Laurent Jégo
N.D, de Placemanec - Locmaria - Théodore Bihan
N.D. du Calme - Le Méné - J-Aimé Kersaho
Saint Léonard - Quelhuit - Mathieu Calloch
La Trinité - entre le Bourg et Lomener - Antoine Raude

Liste des chapelles disparues
Saint Sauveur - entre le Bourg et Clavezic
SS. Vincent et Hilaire - Lomener
Saint Gildas - Locqueltas
Saint Alban - Près du Bourg
Sainte Madeleine - Près du Presbytère
Saint Armand - Kermouzouet
Saint Jean-Baptiste - Kerdurand
Sainte Brigitte - Moustéro
Prieuré Saint Gunthiern - Kerrohet
Saint Nicolas - Preoh
La Vraie Croix - Kerampoulo
Saint Guenael, au lieu dit le Bon-Homme, en Caudan. Cette dernière chapelle, située sur un territoire étranger, était desservie par le clergé de Groix, qui s'y rendait tous les ans, le dimanche dans l'octave de la Toussaint, pour célébrer la fête patronale.

Liste des événements religieux , intitulés "pardons"
Le 2ème dimanche de mai : fête de Saint Tudy, patron de la paroisse.
Jeudi de l'Ascension (le 26 mai en 1892): Pardon de Saint-Sauveur, Offices au Bourg et procession à la Croix de Salvér er Bed.
Dimanche de la Trinité : Pardon de la Trinité.
Le 24 juin: Saint Jean-Baptiste. Offices au Bourg. Autrefois, bénédiction des Courreaux, après Vêpres.
Le 1er dimanche de juillet : Saint Gunthiern ; offices au Bourg.
26 juillet, Sainte Anne: offices à la Trinité. Après Vêpres, la procession se rend au Bourg, en passant par Men-Anna.
Le dimanche avant l'Assomption (le 14 en 1892): Pardon de N.D. de Placemanec, à Locmaria.

Les 5 dimanches suivants sont consacrés à fêter:
Notre-Dame du Calme au Mené
Saint Gildas au Bourg
Saint Leonard à Quethuit
SS. Vincent et Hilaire au Bourg
La Vraie Croix au Bourg

Le Bourg fait son Pardon spécial le 1er dimanche d'octobre, fête de Notre-Dame du Rosaire.
Le 8 septembre, Nativité de la Sainte Vierge Pardon de Notre Dame de Bon-Secours, au Bourg.
Naguère encore, on célébrait solennellement, au Bourg, les fêtes de Saint Sébastien, le 20 janvier et de Saint Guenael, dans l'octave de la Toussaint. Il y avait procession autour de l'église.
La plupart des églises, dont ces Pardons rappellent le souvenir, ont disparu, les unes pendant la Révolution (Saint-Sauveur, Saint-Gildas et SS. Vincent et Hilaire), les autres à la fin du XVIIème siècle, pendant les guerres contre la Hollande et l'Angleterre.
Dans l'ancien temps, l'île de Groix avait 3 cimetières: au Bourg, à St Gunthiern de Kerrohet et à Sainte Brigitte de Moustéro.

Le 6 aout, le patron de l’ «Amiral Courbet», Jean Marie CALLOCH a découvert en mer une statue en bois de femme haute d’environ 6 pied, au large de l’île de sein, sans doute une figure de proue d’un grand navire.

Début septembre, Joseph EVEN de kerampoulo, patron du « Henri IV » vient d’être décoré d’une médaille de 2ème classe en or, pour avoir sauvé un matelot de son équipage à Port Tudy, lors de la tempête du 11 novembre 1891. C’est la 3ème fois qu’il est honoré

La cabane des tickets bateau est louée au domaine public par la Compagnie Port-Louisienne. Aménagement de cet entrepôt / magasin / billet

Dans sa chronique LM NOEL s’indigne d’avoir vu, affichée à la porte de la mairie, une lettre du Maire de Lorient qui invite ses administrés à fêter le centenaire de la République. «1792 a trop de sang et de hontes !» déclare-t-il.

Le 29 septembre Elise BIHAN prononça ses vœux et devint Sœur Marie Ange de Saint JosephLe 25 novembre, Emile CALLOCH, 19 ans du Mené a été tué dans une bagarre d’un coup de sabot par ???

Décembre 1892, l’abbé PEDRONO, 1er vicaire quitte Groix ou il a exercé son ministère durant 18 ans

Le 24 décembre , raz de marée s'est produit et a provoqué dans les ports un terrible ressac. Locmaria n'a même pas une cale pour desservir ses 40 chaloupes et ses 20 petits bateaux, et Port-Lay s'envase. Les marins réclament une digue et des cales à Locmaria, un dérochage à Port-Tudy.

Durant cette année 1892, il y a eu 155 baptêmes, 112 décès, 42 mariages
En comparaison à 1842 86 baptêmes, 63 décès, 21 mariages
Aucun marin n’est mort en mer durant cette année

 

Mise en service des 2 phares de Port-Tudy, le 8 janvier 1893.Le nouveau gardien du phare de Port Tudy est Joseph JEGO, fils de Marc (ancien gardien du grand phare)

Début janvier, un nouveau vicaire a été nommé, il s’agit de Vincent JAFFRE, natif de Plouhinec, ordonné en juillet 1892, élève de Maurice Gouron. Le second vicaire M. LE ROUX prendra la place de M. PEDRONO

- Naissance de Pierre Marie Désiré GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.3.6.1.1) le mardi 16 mai à GROIX, Quehello. Il est le premier enfant de Pierre Marie GOURONC, âgé de 29 ans, et de Marie Joseph TRISTANT, âgée de 28 ans environ.

- Naissance d'Anne Rosalie JÉGO (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.3.5) le lundi 2 octobre . Elle est le 5ème enfant de Jean-Pierre JÉGO, meunier, âgé de 45 ans, et de Mélanie GOURONC, cultivatrice à Locmaria, âgée de 34 ans.  

Parmi le 33 mariages célébrés cette année, on notera ceux de :

Paul GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.4) né en 1862 à GROIX, Locmaria, fils de Jacques GOURONC, marin, et de Jacquette BIHAN, qui épouse Jeanne Rose DIBERDER, le lundi 29 mai à GROIX. Il est alors âgé de 30 ans. Elle a 30 ans. Ce couple aura sept enfants : Anaïse Marie (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.4.1) - Marie Alceste (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.4.2) - Paul Antoine (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.4.3) - Théophile (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.4.4) - Marie Joseph (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.4.5) - Louis (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.4.6) et Eugénie (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.4.7)

Marie Victoire GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.2.1.1a.3) née en 1866 à GROIX, Créhal, fille de Laurent GOURONC, et de Marie Victoire GOURONC, qui épouse Joseph Marie PUILLON, le lundi 6 novembre à GROIX. Elle est alors âgée de 27 ans. Il a 25 ans. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple. Marie Victoire meurt le jeudi 20 septembre 1917 à GROIX à l'âge de 51 ans.

L’instituteur, directeur de l’école laïque, M. LE MEUR est nommé à Plouhinec

Un perruquier s’est installé à Groix, il s’agit de Jacques GODARD qui s’est installé dans la « maison Burnol », chemin de Port-Tudy

Le nouveau directeur de l’école laïque est M. LE BORGNE qui nous vient de Languidic

Mars 1892. On vient de démolir la vieille chapelle de la Trinité. Une inscription sera gravée sur le cintre de la nouvelle porte « Cette chapelle a été rebâtie et la maison bâtie par les soins de MM LAGUEUX, recteur, JEGO, maire, LE MORVAN, frère instituteur » . On a trouvé sur la cloche , l’inscription suivante : « Cloche de la Trinité Avril 1827, J’ai été nommée Marie Marc, par Jacob DAVIGO et Marie Jeanne BERNARD, en présence de Monsieur LE LIVEC, recteur, et MARGELY, fondeur à Lorient »

Le conseil de révision se passera le 2 mai à Port Louis

Le 1er juin 1893, Martin RAUDE, lance un nouverau service avec un petit vapeur "L'Armoricain", il est soutenu par la "Croix de Groix" et l'abbé Noel qui fulmine contre le journal "la lanterne" (à tendance anarchiste) qui est à la disposition des voyageurs qui utilise le "Tony".

Les liaisons maritimes pour les passagers et les marchandises de Groix vers le continent sont organisées de plusieurs façons :
Le vapeur « Tony » qui fait la poste
Le vapeur « Angèle » qui transporte les marchandises
Une liaison par voilier "Duc de kermarec" (depuis mars 1893), sous la direction des enfants LE DUC, de kermarec, mais qui arrête rapidement son service
Et donc Un nouveau service par Martin RAUDE qui a acheté un vapeur « L’Armoricain », pour effectuer cette traversée. Il en appelle aux groisillons pour former une société par actions.

Avril : Monsieur ARBEY receveur des douanes est promu et part pour CAUDAN, il est remplacé par M. BLANCHARD, précédemment brigadier à Brest

A la mi-avril, un ouvrier maçon, Isidore QUELLEC, 40 ans , a été trouvé mort subitement d’une congestion cérébrale à son domicile

On notera le départ précipité du meunier de Kerbus. Quel en est la raison ? En tout cas, il fait défaut !!!

La pêche au thon s’effectue au large. Les bateaux s’organisent en escadre, afin de ramener au plus vite les thons pêchés. La constitution d’une nouvelle escadre est proposée par Théodore BIHAN de Locmaria.

Mi-juin, la «Marie Eugènie», que le patron Yves LE GREL, par ailleurs conseiller municipal, conduisait aux chantiers de Belle-Ile, a sombré aux Birvideaux. Un sardinier présent non loin de là a pu porté secours à l’équipage mais Yves LE GREL a disparu.

Tous les bateaux sont partis pour une nouvelle campagne au thon. Ils sont près de 200, montés par 5 à 6 hommes chacun

Le 25 juin, dans la nuit, Joseph TALLEC, un jeune marin de 16 ans , mousse à bord de l’ »Audacieux » est tombé à la mer accidentellement, lors d’un violent orage, et s’est noyé

La pêche au thon (germon) est devenue la principale activité de l’île. Elle est estimée à 1,2 MF, soit environ 60 000 F par bateau. Les poissons se vendent à la douzaine (chaque pièce doit être supérieure à 5 kg). Le cours va de 16 à 50 F la douzaine selon l’offre et la demande.

Un manœuvre maçon, ivre, nommé x BRISWAL (BRIZOUAL ?) de Moelan a agressé la mère de Laurent Marie NOEL pour avoir de l’argent « Il me faut de l’argent. Je veux avoir de l’argent ; ma famille est dans la misère… ». la gendarmerie, prévenue, l’a saisi et l’a conduit en prison à Lorient.

Paul Charles NOEL reçoit le sous diaconat le 16 juillet 1893

Les élections législatives auront lieu le dimanche 20 aout 1893 L.M. NOEL n’y va pas par 4 chemins : «Le sort de la France est entre nos mains. Serons-nous encore 4 ans sous la coupe des juifs et des francs-maçons ? S’ils triomphent, ils iront jusqu’au bout de leur programme, jusqu’à la destruction complète de la société chrétienne en France. Ils continueront cette politique idiote et criminelle qui aboutit à la guerre civile et à la banqueroute…. » écrit-il dans la Croix de Groix, le 13 aout. Il continue sa propagande pour De Lamarzelle tout au long de ce numéro et recommence dans un numéro du journal daté du 19 aout.

Les résultats du 20 aout sont les suivants :
Pour Groix Inscrits : 1283 - Votants :476. Rappelons que seuls les hommes âgés de plus de 21 ans ont le droit de vote. Le faible taux de participation s’explique entre autre par le fait que beaucoup de marins sont en mer (nous sommes en pleine campagne du thon)
De Lamarzelle (Conservateur) : 219 - Le Coupanec (Gauche) : 183 - Ouizille (Républicain modéré) 74

Circonscription de Lorient Inscrits : 26 934 - Votants :18 785
De Lamarzelle 8 509 - Le Coupanec 8 316 - Ouizille 1722 Il y a donc Ballotage.

Résultats du 3 septembre
Pour Groix Inscrits : 1283 - Votants :497. A peine plus de votants. Le faible taux de participation s’explique toujours par le fait que beaucoup de marins sont en mer
De Lamarzelle (Conservateur) : 229 (il progresse de 10 voix) - Le Coupanec (Gauche) : 265. Le report s’est fait massivement sur son nom.

Circonscription de Lorient - Inscrits : 26 934 - Votants 19 537
De Lamarzelle : 8 619 (il progresse seulement de 110 voix) - Le Coupanec : 10 918 ELU
La nouvelle chambre élue est de nouveau majoritairement à gauche et anti-cléricale, ce qui peine beaucoup LM NOEL. Il ne se prive pas de l’écrire

Mr COLLET fête, au cours du mois d’octobre, ses 25 ans de rectorat

Le médecin militaire DE FORGES a été muté à Brest. Il est remplacé par M. VINCENT (qui fera des ouvrages historiques discutables sur Groix)

En novembre jusqu’en mai les bateaux groisillons sont à la drague

La nouvelle cloche de la chapelle de la Trinité, dénommée Laurentia Joséphine sera baptisée le 8 décembre par M. COLLET, recteur de Riantec, représentant l’évêque. Les parrain et marraine seront Laurent JEGO, président de la Fabrique et Joséphine NOEL en présence du recteur E. Guyomar, et de Ch. ROMIEUX, maire

Le 12 décembre, le vapeur "TONY" ne put traverser les Courreaux en raison de la violente tempête de sud qui régnait ce jour-là.

Mercredi 20 décembre, une nouvelle forte tempête d’ouest a soufflé, apparemment sans dégât. L.M. NOEL commente : « La tempête, en général, est une terrible affaire, non seulement pour les marins qui sont ballotés sur les flots, mais encore pour leurs familles, qui sont dans une cruelle inquiétude jusqu'au moment où le télégraphe leur apporte de bonnes nouvelles.
Elle a cependant son bon côté, du moins pour nos pêcheurs. En effet, dès que la mer devient houleuse, les bateaux non pontés, qui font la pêche sur les côtes, sont obligés de chômer. Les bateaux pontés, mais d'un faible tonnage, s'empressent de relâcher, dès que le temps menace. Les bateaux de La Rochelle et des Sables, aussi grands que les nôtres, mais dont les équipages sont moins hardis, font de même.
Pendant la tempête, il n'y a guère que nos bateaux groisillons à tenir tête au vent. Dame, ils en voient de rudes, nos matelots, pendant les 24 ou 48 heures qu'ils passent à la cape. Ils ne mangent pas de soupe chaude, car la marmite ne peut tenir debout. Ils ne dorment guère, car il faut veiller aux grains et aux laines. Sans parler de l'inquiétude quand le train n'a pas été levé, ni des paquets de mer qui vous lavent le pont et la figure. Et le danger, car il y en a. Et la pensée du pays. Malgré tout cela, nos matelots tiennent bon. Leurs bateaux sont très solides. Et puis c'est en atterrissant que le danger est le plus grave.
A la première embellie, ils se remettent en drague. Et lorsqu'ils arrivent à la vente, comme il n'y a plus encombrement sur le marché, leur poisson se vend très bien ils sont récompensés de leur peine. Bien sûr, le citadin qui mange, ces jours-là, du poisson, ne se doute pas des fatigues, des dangers auxquels s'est exposé le pêcheur, pour lui procurer sa nourriture.
Donc, après les tempêtes des jours derniers, nos dragueurs ont gagné un peu d'argent. »

À 50 ans, les hommes, cessant de pratiquer la grande pêche (sauf parfois pour embarquer l'été à la pêche au thon s'ils ne sont pas trop âgés- on les appellent les 1/2 soldiers) entreprennent alors une nouvelle activité : la petite pêche (au maquereau, au homard, à la langouste, aux crabes et à la crevette). Dans toutes les criques de l'île. La belle saison voit le retour des canots, amarrés par de longs va-et-vient à la roche même, ou encore mouillés sur des corps-morts. Les armements se font à la part. Le bateau a 1 part 1/2 au homard et à la langouste, 1 part pour les autres pêches. Les hommes (patron et matelot) ont une part. Pour le maquereau, tous les engins de pêche sont fournis par les hommes.

L.M. NOEL lance un autre débat, cette fois sur les retraites des inscrits maritimes: « On fera bientôt circuler parmi les marins une pétition très importante. Il s'agit de faire bénéficier de la retraite proportionnelle les veuves et les orphelins des marins morts après 20 ans de service. Actuellement, pour avoir droit à la retraite, il faut avoir 50 ans d'âge et 25 ans de navigation.
25 ans de service, c'est le temps qu'on exige dans toutes les administrations, pour la retraite. On exige de plus des inscrits maritimes, qu'ils soient parvenus à l'âge de 50 ans.
Lorsqu'ils se sont fait enrôler de bonne heure, ils ont, à 38 ou 40 ans, le temps de service réglementaire. Mais, comme à cet âge, ils sont censés capables de gagner leur vie en travaillant, on ne leur donne pas encore la retraite.
Cependant si, par suite d'accident ou de maladie, ils sont alors dans l'impossibilité de travailler, pourquoi n'auraient-ils pas droit au traitement des Invalides ? S'ils meurent, pourquoi leurs veuves et orphelins ne seraient-ils pas assimilés aux veuves et orphelins de ceux qui avaient leurs 50 ans révolus ?
Ils ont versé la même somme à la caisse des Invalides; les besoins de leurs familles sont les mêmes. Pourquoi la différence dans le traitement?
Désormais, si la pétition dont je parle est accueillie favorablement, les marins qui mourront après 20 ans de navigation, laisseront à leurs veuves et orphelins des droits à une retraite proportionnée à leur temps de service.
On aurait tort de considérer l'Etat comme le père nourricier, chargé de subvenir aux besoins de tout le monde. Il n'y aurait plus qu'à se croiser les bras et attendre que les alouettes nous arrivent toutes rôties de la Capitale. C'est nous, au contraire, qui nourrissons l'Etat par les contributions.
Mais la Caisse des Invalides est complètement distincte de celle de l'Etat. Elle est alimentée en grande partie par les cotisations des marins et les dons volontaires. Si on peut trouver le moyen d'agrandir son action et de multiplier ses bienfaits, il faut s'en réjouir. Les personnages éminents qui ont lancé la pétition, ont dû le trouver, ce moyen.

Décompte des NMD
Baptêmes - Décès - Mariages
1893 :155 - 130 - 34
1868 :153 - 100 - 30
1843 :93 - 71 - 14
En 1893, 3 hommes ont été perdus à la mer et deux enterrés aux Sables, inclus dans le chiffre ci-dessus

 

Statistiques de la pêche pour l'année 1893

...............France ....Groix

Inscrits : 93 809 - 1 650

Bâtiments : 26 325 - 252

Tonneaux : 174 229 - 5 094

Produits pêchés.

Maquereau frais 4 266 352 fr.- 24 560 fr

Sardine 12 481 831 fr - 56 000 fr

Thon 2 577 434 fr - 1 055 000 fr (40%)

Homards & Lang. 3 410 338 fr - 185 000 fr

Crevettes : 1 623 162 fr - 2 250 fr

Poisson frais :35 602 325 fr - ???

Goémon, Amendem. 5 921 770 fr - 4 414 fr

Pour Groix, la valeur des bateaux en 1893 est estimée à 1 499 288 francs, et celle des engins à 428 479 francs.

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dernière mise à jour

25 août 2010

 

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