Histoire de l'île de Groix ...

et de la famille (Le) Gou(z)ronc...

 

 

 

Page d'accueil 

Sommaire

Les Origines  

Les 1ers Groisillons et les Venetes 

Du III au V s.

VI au VIII s.

IX au XI s.

XII au XIII s. 

XIV s.

XV s. 

XVI s. (1500 à 1564)

XVI s. (1565 à 1600)

XVII s. (1600 à 1625)

XVII s. (1626 à 1643)

 Louis XIV (Régence)

Louis XIV (1661/1674)

Louis XIV (1675/1690)

Louis XIV (1691/1703)

Louis XIV (1704/1715)

Regence (1715/1723)

Louis XV (1723/1734)

Louis XV (1735/1750)

Louis XV (1751/1760)  

Louis XV (1761/1774)

Louis XVI

Louis XVI / La Revolution

La Revolution (1791/1796)

Le Directoire / Le Consulat

XIX s - L'Empire

 XIX s. (Restauration-Louis XVIII)

XIX s. (Restauration - Charles X )

XIX s. (Restauration - L.Philippe )

XIX s. ( 2eme republique)

 XIX s. (Second Empire)

XIX s. (Second Empire (2)

 XIX s. (3eme Rep 1871/1893)

XX s. (3eme Rep 1894/1918)  

XX s. (3eme Rep 1919/1938)

XX s. (4eme Rep 1939/1958)

XX s. (5eme Rep 1958/auj) 

Base de données généalogiques 

Bibliographie 1

Biblio 2

Liens pour aller plus loin 

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La 3ème république (1870 /1939)

3ème partie (1919 / 1939)

 

La Guerre 1914 / 1918 fut terrible pour l'île. Le monument aux morts du bourg et un immense tableau noir, fixé au mur de l'église, rappellent qu'elle enleva 174 hommes dont 48 moururent en mer. Car pour leur plus grand malheur, de nombreux marins furent versés dans les corps de l'armée de terre. Jean Pierre CALLOC'H, fut fauché lors de l'offensive de 1917 au "Chemin des Dames". Sa tombe surmontée d'une monumentale croix celtique est à l'entrée du cimetière.

L'île qui était à son apogée à la veille de la guerre ne retrouva plus jamais son dynamisme. Une telle saignée ne peut être sans conséquence dramatique pour l'économie d'un petit pays. Car, en plus de ces cent soixante-quatorze tués, il fallut compter avec des centaines de blessés dont certains ne purent jamais réembarquer.

Elle fut pourtant une période profitable aux armateurs groisillons grâce au transport du charbon.

Ouverture du café André Tonnerre.

Dimanche 19 janvier 1919, ouverture à Paris de la Conférence de la paix

Vendredi 14 février, le 62ème R.I. se porte dans la région de Longwy.

Dimanche 16, lorsque l'I.D. 22 disparaît pour reconstituer la division à deux brigades (43ème et 44ème), le général Braquet, commandant l'I.D., adresse au lieutenant-colonel l'ordre n° 122 suivant "Au moment de quitter le 62ème, je lui exprime les regrets profonds que j'éprouve de cette séparation. Dix mois de guerre me lient à ce beau et solide régiment et je n'oublierai jamais les heures vécues ensemble, les dures heures de lutte acharnée par qui fut donnée la Victoire. Et je tiens à le dire: là où était le 62ème, j'étais tranquille; je savais que tout ce qui pouvait être fait serait fait et même davantage.

Je prie le lieutenant-colonel Javel et tout le régiment de croire que je serai toujours très heureux de les retrouver et, si je le puis, de leur être utile. Bonne chance au 62ème."     Général BRAQUET.

Mardi 8 avril, le 62ème quitte Longwy pour revenir dans celle de Montmédy-Carignan.

Jeudi 24 avril, vote de la loi des 8 heures

Samedi 28 juin, signature du "Traité de Versailles" avec l'Allemagne

Marie Alida GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.9.7b.4) née en 1891 à GROIX, Quelhuit, fille de Jérôme GOURONC, et de Lucie YVON, épouse, (après la mort de son premier mari, Joseph Marie EVEN), Adolphe Marie LE DREFF, le lundi 30 juin, à GROIX. Elle est alors âgée de 27 ans. Il a 24 ans environ. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple. Marie Alida GOURONC meurt le mercredi 20 avril 1983 à MUZILLAC (56) à l'âge de 91 ans.

Marie Alceste GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.4.2) née en 1895 à GROIX, Locmaria, fille de Paul GOURONC, et de Jeanne Rose DIBERDER épouse André Emile LEVANT, le mercredi 20 août à LA ROCHELLE (17). Elle est alors âgée de 24 ans. Il a 24 ans environ. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple. Marie Alceste GOURONC meurt le vendredi 4 février 1994 à LA ROCHELLE (17) à l'âge de 98 ans.

Mercredi 10 septembre, signature du "Traité de Saint-Germain" avec l'Autriche.

Vendredi 19 septembre, signature du "Traité de Neuilly" avec la Bulgarie.

Après son service militaire comme infirmier sur le navire hôpital "France IV ", mariage le 8 novembre à Quiberon de Maurice GOURONG (24-2), 25 ans dit plus tard "peupé Maurice" fils de Laurent, Marie, GOURONG, marin-pêcheur à Kerohet, et de Marie, Céline, Marguerite MILLOCH, ménagère, cultivatrice et d'Élisabeth LE VISAGE, 20 ans dite plus tard "meumée Lisa", née à Manémeur en Quiberon, fille de Jean LE VISAGE mort d'un accident à Quiberon à la fin d'un sauvetage en 1916 et d'Annette LE CLOAREC, originaire de Douarnenez (29). Ils auront 3 enfants, leur premier enfant Maurice (24-2-1), né à Quiberon, (marié avec une jeune infirmière de Leeds), est mort lors d'un parachutage à Flessingue (Pays-Bas) le 1 novembre 1944 - Lucien (24-2-2), né 1920 qui sera marin militaire de carrière, épousera Marie-Ange TONNERRE, et Annie Lucile (24-2-3), naissent à kerohet.

Maurice (24-2) s'installe au bourg en 1929, il est marin pêcheur, patron de "L'Angélus du soir" LGX 3685, construit à Camaret (1932). Son père, Laurent, Marie, Surnommé "Pented" GOURONG, meurt le lundi 16 mars 1925 à l'âge de 70 ans. Sa mère Marie, Céline, Marguerite MILLOCH, meurt le lundi 28 avril 1930 à l'âge de 72 ans.

Dimanche 16 novembre, 2ème tour des élections législatives qui installent la Chambre Bleu horizon

 

À partir de la première guerre mondiale, la politique favorable au développement du chalutage à vapeur, ajoutée aux bouleversements apportés par l'évolution des modes de propulsion, accélère la décadence de la pêche à la voile. Il en résulte une transformation de la structure sociale groisillonne, en particulier, de nombreux jeunes doivent désormais chercher un embarquement dans les ports du continent et notamment celui de Lorient - Kéroman, en plein développement.

La guerre est terminée, certes, mais la flottille de Groix a durement souffert entre 1914 et 1920. Et l'âge d'or de la Belle Epoque, avec sa monnaie solide, s'est bien enfui.

" Il convient de jeter un coup d'œil sur les dépenses de matériel pour s'apercevoir de suite qu'elles atteignent des proportions inquiétantes; la voilure, par exemple, qui coûtait 1,8 F le mètre en 1913 se vendait 7 F en 1919, c'est-à-dire avec une majoration de 400 % ; de même le cordage passait de 1,4 à 8 F le kilo, soit une majoration de 600 %. La même remarque s'applique à la peinture dont la hausse va jusqu'à 500 % étant donné que le kilo passe de 1,4 en 1913 à 7 F en 1919. Le coaltar se vend actuellement le quadruple de son prix d'avant-guerre et il en est de même pour tout le matériel indispensable à l'entretien des embarcations. " C.I.M., 16 mars 1920

 Or, aucun bateau neuf n'a été construit depuis 1914. Les Groisillons feront-ils face à ces nouvelles difficultés ?

" ETAT DE LA FLOTTILLE GROISILLONNE A LA FIN DE LA GRANDE GUERRE

DUNDEES
Coulés pendant la guerre (sous-marins)
Coulés par abordage                             
Naufragés
Perdus corps et biens
Réquisitionnés
Patrouilleurs
Démolis (annoncés comme)
Vendus (ventes connues)
Coulés sur les vases et considérés comme inutilisables
Au cabotage
                        Disponibles 
                        Total des dundées

(Total vérifié pour la campagne de pêche de 1918) "

 
10 1 4 5 14 4 18 46 19 104 58 -------------- 283
   
 (Note manuscrite trouvée dans les A.I.M. de Groix)

 

Mariage, le 9 novembre 1920, de Benoît TONNERRE () et de Mariange EVENO (). Ils sont cousins et doivent obtenir une dispense épiscopale. Ils ont une fille Marie-Ange ().

Mariange ( ) tient le bistrot "L'ancre de marine", place du bourg.

 

Vendredi 11 novembre 1921, inauguration de la tombe du Soldat inconnu.

Malgrè le désastre humain, on voit s'amplifier le phénomène d'expansion de l'île déjà observé lors de la période précédente et ce, malgré la création à Lorient du port de pêche de Kéroman, (1920-1927 ) bientôt concurrent de celui de Groix, avec 3 aspects dominants :

 - apparition de deux nouvelles conserveries à proximité du lavoir : Lecointre en 1924 dans la montée de Port-Tudy au Bourg. et qui fit construire des appartements pour les saisonnières venant de Douarnenez ou Concarneau, et Tristant-Calloch en 1930.

- multiplication des installations sur le quai Sud-Est, avec 4 charpentiers dont 2 nouveaux (Bonnec de Locmaria ? et Fontaine de Belle-Ile), les 2 peintres ont déménagé, une nouvelle voilerie (Victor Tonnerre. Elles sont au nombre de 6 maintenant. Gâtefossé, venant de Belle-Ile, reprend la forge de Cloarec (1922).Ouverture d'un bistrot-épicerie Kersaho dans la montée de Port-Tudy au Bourg (1922).

 - Signe de modernisation et de prospérité, le Conseil Municipal décide la création d'une criée municipale en 1926 (avant le poisson était vendu à l'extérieur de l'île) et d'une usine de glace (le frigo) en 1937. Mais cette dernière est destinée à connaître bien des aléas dûs aux problèmes d'approvisionnement en eau...

Naissance de Joseph Arthur GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.5.1) né en 1897 à GROIX, Locmaria, fils de Jérôme GOURONC, et d'Anaïse STEPHANT, épouse Bernadette ROUX (LE), le mardi 23 mai 1922 à GROIX. Il est alors âgé de 25 ans. Elle a 22 ans environ. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple.

Tempête le 15 septembre, 3 bateaux de l'île périrent ainsi qu'un quatrième de La Rochelle, monté par un équipage de Groisillons (27 hommes disparus).

"Isly" est perdu en mer avec Jean Marie EVEN.
"Argus" est perdu en mer avec Joseph et Henri TONNERRE.
Jean Marie JÉGO (Ker Port Lay) est enlevé par une lame du "Nénette.
Lucien TONNERRE (Kermarec) est enlevé par une lame du "Jeanne d'Arc".

 Pierre Marie Désiré GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.3.6.1.1) né en 1893 à GROIX, Quehello, fils de Pierre Marie GOURONC, et de Marie Joseph TRISTANT, épouse Blanche Anne Marie MOBÉ, le lundi 13 novembre à GROIX. Il est alors âgé de 29 ans. Elle a 27 ans environ. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple.

 Joseph Pierre Marie GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.9.6.3.1.2) né en 1896 à GROIX, Locmaria, fils de Jean Marie GOURONC, et de Jeanne Renée TONNERRE, âgée de 28 ans, épouse Mathilde LE BERRE, le samedi 2 décembre à GROIX. Il est alors âgé de 26 ans. Elle a 27 ans. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple.

Pierre Tonnerre, entre à la Station de sauvetage comme sous-patron du "Rosalie Marchais" en 1923, et qui acheva sa carrière de sauveteur bénévole comme patron du Grussemhein Alsace, est éloquent. Officier du Mérite Maritime, titulaire de la Médaille de Première Classe, il reçut la légion d'honneur en 1950.

 Port-Louis développe son parc de dundees thoniers: 45 bateaux en 1923, 81 en 1933.

 

Marie Joseph GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.3.6.1.2) né en 1894 à GROIX, Quehello, fille de Pierre Marie GOURONC, et de Marie Joseph TRISTANT, épouse Clément ROPERT, le mardi 22 avril 1924 à GROIX. Elle est alors âgée de 29 ans. Il a 29 ans environ. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple.

 D'autre pari, à défaut d'agrandissement réel du port, les études reprennent en 1924 pour le prolongement du môle Nord, et celui-ci est réalisé en 1934-1935.

 

Le dimanche 1 février 1925 meurt assassinée la première épouse de Charles Laurent GOURONG, Léontine, Marie TUAUDEN, à l'âge de plus de 29 ans. Celle-ci l'avait abandonnée pour suivre un amant, chauffeur de taxi, à Paris. Elle est concierge, boulevard Saint-Germain. Charles, Laurent, Marie a 38 ans.

Le lundi 16 mars meurt le père de Charles : Laurent, Marie, il est agé de 70 ans. Charles, Laurent, Marie a 38 ans.

Le samedi 6 juin 1925, à Groix, Charles, Laurent, Marie GOURONG (12), marin-pêcheur, né en 1886 à GROIX, fils de Laurent, Marie, GOURONG, marin-pêcheur à Kerohet, et de Marie, Céline, Marguerite MILLOCH, cultivatrice (après l'assassinat de sa première épouse), se remarie et épouse Marie, Hyacinthe JÉGO, cultivatrice à Locmaria, la fille de Jean-Pierre JÉGO, meunier et de Mélanie GOURONC, cultivatrice. Un contrat de mariage a été déposé 28 mai 1925 chez M° Bonneron, notaire à Port-Louis. Ils résideront à Port-Louis, 14 rue de la Poste. Il est alors âgé de 38 ans. Elle a 35 ans. Les témoins en sont Henri BILLÈS, 34, marin, à Groix et Joachim TONNERRE, 54, marin à Locmaria. Ce couple aura deux enfants :

- Robert, Louis, Marie (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.5.2.2b) 
- Lucien ? Maurice ? (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.5.2.3b) 

Charles, Laurent, GOURONG meurt le vendredi 19 septembre 1930 en mer à l'âge de 44 ans. Marie, Hyacinthe a 41 ans. Elle meurt le dimanche 11 juillet 1976 à LA ROCHELLE (17), 52, rue Franck DELMAS, Mireuil à l'âge de 86 ans. (Etat-civil la Rochelle)

 

L'un des signes de l'installation du malaise est la grève des thoniers de cette année, où l'on voit, outre des revendications salariales (une rémunération est réclamée pour la toilette des bateaux avant la campagne de thon), le regret de ne plus pouvoir travailler à l'année grâce au chalut d'hiver. Cette grève échoue, devant l'opposition des armateurs. Dans la période qu suit, Groix se maintient encore à la tête de l'armement thonier pendant une dizaine d'années, mais en 1938, le nombre des dundees a déjà baissé à 133, les vieux bateaux ne sont pas remplacés, et Groix est désormais dépassée par Etel. La guerre de 1940 ne fait que consacrer le déclin déjà amorcé.

 

 En effet dans les années 1920, les armateurs abandonnent progressivement la pêche d'hiver au chalut à perche à bord des dundees, et se spécialisent dans la pêche au thon d'été. En effet, le chalut d'hiver demande plus d'investissements et apporte moins de profits que la pêche au thon. De plus, il est désormais concurrencé par les chalutiers à vapeur de Lorient, nettement plus rentables : désormais, le port de pêche de Lorient, à Kéroman, créé dans les années 1920-1927, concurrence celui de Groix. Déjà autour de 1925 la majorité des dundees groisillons semble avoir abandonné le chalut, et à la veille de 1940 il n'en reste que très peu à le pratiquer encore. Ce qui aboutit d'ailleurs à une transformation des bateaux, plus voilés et plus rapides que jamais.

 - Les conséquences ne tardent pas à se faire sentir : les marins qui ne peuvent plus être employés à l'année à Groix, en pratiquant en alternance le thon et le chalut, émigrent progressivement à Lorient, pour travailler à bord des chalutiers à vapeur de Kéroman.

 

 

Lundi 1er novembre 1926, naissance de Robert, Louis, Marie GOURONG (6) à Port-Louis. Il est l'enfant légitime de Charles GOURONG (12), marin-pêcheur, âgé de 40 ans, et de Marie, Hyacinthe JÉGO (13), cultivatrice en 1925, âgée de 37 ans. Robert, Louis, Marie est leur premier enfant.

Les propriétaires de chaloupes pontées s'organisent pour lutter contre les pertes financières dues à la perte d'un navire dans la tempête. Ils fondent une association permettant leur assurance mutuelle; il s'agit de la Prévention Maritime Mutuelle Groisillone. Le président est ? STEPHAN (voir les statuts)

 

1927 Groix devient préposat (LGX).

 

Inauguration en 1928 du port de pêche de Lorient-Keroman qui est né d'une tradition et d'une double volonté, locale et nationale. Dans une ville qui s'était dotée, en 1856, d'une Agence pour la vente du poisson sous les halles centrales, il y eu bien un mouvement d'idées, en 1883, pour la création d'un port en eau profonde dans l'anse de la Perrière mais le projet fût alors jugé excessif au regard de la faible importance du mouvement commercial de l'époque.

Lorient qui exerce pourtant une attraction grandissante sur les ports voisins (Etel, Groix, Port-Louis, Gâvres, Larmor), grâce à l'accès au marché que procure le chemin de fer, devra se contenter d'une criée municipale. Elle ouvre en 1889 sur le quai du port de commerce.

 

Plusieurs phénomènes socio-économiques favoriseront, au lendemain de la première guerre mondiale l'émergence d'un nouveau et grand projet sur l'anse de Keroman, déserte jusque-là. Les grandes crises sardinières et la raréfaction des bancs côtiers, au début du siècle, contraignent armateurs et équipages à se tourner vers une activité à la fois permanente et moins aléatoire : le chalutage à vapeur. Son développement sera rapide. La première unité, au nom prédestiné, "L'Eclaireur", importée de Newcastle, est à Lorient en 1900, suivie, un an plus tard, du "Lorientais". En 1914, on dénombre 16 chalutiers à vapeur, dont plusieurs d'occasion achetés en Grande-Bretagne ou en Allemagne. En 1926, Lorient - avec ses 56 chalutiers qui encombrent un avant-port envasé et "gênent" l'accès aux ports militaire et de commerce - a accédé au rang de grand port industriel national, à l'image de Boulogne, La Rochelle ou Sète. Cette croissance rapide de la flottille a été ici encouragée par une communauté d'intérêts différente de celles des autres grands ports. Par les négociants en charbon (les chalutiers à vapeur en consomment chacun 1.500 tonnes par an) mais aussi les chemins de fer Paris Orléans qui trouve là une opportunité de développer son forêt. Ainsi, un importateur de charbon, Emile Marcesche - il présidera la chambre de commerce et d'industrie du Morbihan de 1920 à 1938 - se lance-t-il dans l'armement à la pêche dès 1904.

 

Au lendemain de la première guerre mondiale, en retard sur d'autres pays voisins qui se sont déjà dotés d'installations modernes (Grimsby, Hull et Aberdeen en Grande-Bretagne, Bremerhaven ou Cuxhaven en Allemagne) la France vote une loi dite des "200 millions" pour favoriser le développement de la flotte de pêche et organiser la pêche maritime. Promulguée en juin, elle est l'œuvre de Fernand Bouisson, Haut commissaire de la Marine Marchande. Soutenu par Louis Nail, député-maire de Lorient, qui décède accidentellement en octobre 1920, le projet de l'ingénieur Henry Verrière, dont le coût est jugé exorbitant, sera vigoureusement défendu à la chambre des Députés par Alphonse Rio, élu du Morbihan puis sous-secrétaire d'Etat à la Marine Marchande. L'Etat versera 60 millions de francs pour la construction du port de pêche de Keroman dont le coût, y compris le frigorifique, entré en service en 1922, le slipway (1932) et les voies ferrées, s'éleva à quelque 320 millions de francs actuels.

 

Dans la nuit du 19 au 20 septembre 1930, une effroyable tempête a lieu. La Bretagne dénombra 207 hommes disparus en mer et des dizaines de bateaux coulés corps et biens. À Groix, 6 voiliers ne rentrèrent pas. 38 groisillons qui laissaient 22 veuves et 26 orphelins, sont perdus en mer notamment le "Père Tudy "avec Victor TONNERE à son bord, le "Deux Madeleines" avec Pierre JÉGO, Eugène EVEN, le "Roitelet, le "Jules Verne", "l'Algésiras", le "Joseph-Anne". Un patron groisillon raconte avoir vu le voilier "Louis-Marie" de Port-Louis, commandé par Charles "Laurent" GOURONG (12), complètement désemparé. Les voiles étaient arrachées, les mâts brisés. Sur le pont, il n'y avait plus que Charles "Laurent" et le jeune mousse qui faisaient des signes désespérés afin qu'on leur portât secours.

 

Le patron groisillon expliqua qu'il était en fuite et qu'il était impossible de tenter quoi que ce soit sans mettre en péril la vie de tout son équipage. Le Louis-Marie ne regagna jamais Port-Louis. Charles, Laurent, GOURONG disparaît en mer à l'âge de 44 ans. Robert à 4 ans.

"Extrait des minutes du greffe du tribunal civil de première instance de Lorient

Audience publique du 13 janvier 1931

Le tribunal, vu le réquisitoire, les pièces à l'appui, ouï Monsieur Barberet en son rapport, ouï le Procureur de la République en ses conclusions orales après en avoir délibéré conformément à la loi attendu qu'il est constant que le thonnier "Louis et Marie" est disparu corps et biens le 19 septembre 1930, que son équipage étant composé de Charles GOURONG, patron, Albert LE BIHAN, Aimé PLEVER, Lucien LE CHAPELAIN, Joseph LE NEZET, matelots. Par ces motifs déclare constant pour avoir eu lieu en mer le décès de

1° Charles Laurent GOURONG, né le 12 juin 1886 à Port Louis

2° Albert Emmanuel LE BIHAN, né le 16 mai 1906 à Riantec,

3° Aimé Pierre Marie PLEVER, né le 4 novembre 1904 à Riantec

4°Lucien Joseph Marie LE CHAPELAIN, né le 14 novembre 1915 à Baden

5° Joseph marie LE NEZET, né le 20 octobre 1910 à Riantec

Dit que le présent jugement tiendra lieu d'acte de décès, qu'il sera transcrit en entier sur les registres courants des décès des communes de Port Louis, Riantec et Baden, domiciles des décédés, que mentions des dits décès sera faite en marge de l'acte le plus voisin en date du 19 septembre 1930,tant sur le registre des décès des communes de Port Louis, Riantec et Baden que sur le double existant en greffe du tribunal civil de Lorient.

Dit enfin que le présent jugement sera exempt des droits de timbre et d'enregistrement.

Ainsi jugé en audience publique le dit jour et an par Messieurs LERAY, Président, BRUGEN et BARBERET juges en présence de Messieurs GERMAIN, juge suppléant faisant fonction de procureur de la république et LE NANCELOT, greffier.

Signé LERAY, LE NANCELOT"

 

Cette tempête, par son effet psychologique, semble avoir eu pour résultat que bien des parents ont découragé les nouvelles générations de reprendre le métier de marin.

 

 

L'Inscription Maritime cesse d'être dans l'actuel hôtel "Le Ponant", et se rapproche de Port-Tudy.

 

Le môle nord de Port Tudy est prolongé et le nouveau port présente une moins grande dangerosité par certains vents.

 

Paul Antoine GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.4.3) né en 1897 à GROIX, Locmaria, fils de Paul GOURONC, et de Jeanne Rose DIBERDER, épouse Madeleine Eugénie LE MENTEC , le samedi 10 octobre 1931 à LORIENT (56). Il est alors âgé de 34 ans. Elle a 31 ans environ. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple.

 

Un coiffeur Bornic s'installa en 1931-1935 dans la montée de Port-Tudy avant l'ouverture de son salon un peu plus haut, en face du café Tristan.

 

Port-Tudy a désormais ses propres fêtes, la bénédiction des thoniers depuis 1913, les régates qui reprennent en 1933 pour avoir désormais lieu annuellement. Il a ses salles de danse, avec piano automatique : au "Repos de la Montée" (chez Adam), chez Friec, et, plus près du bourg, à la maison Ménach (plus tard Ty Cahors), et chez Jean Calloch. Mélanie Stéphan raconte comment, sous prétexte de se réunir pour faire de la couture, elle allait danser avec ses amies. Il a aussi ses cinémas : d'abord celui du peintre Maner, une grande barraque en bois, peinte en marron, établie dans les années 1920, dans la montée de Port-Tudy au Bourg, près de l'actuel "Ponant". Il faisait de 250 à 300 places, avec des rangées de fauteuils en bois sur des barres métalliques. Avant l'existence de ce cinéma, les films passaient dans des cafés, comme celui de Port-Lay, face au port.

 

A cette époque, il s'agit de films mélodrames à 12 épisodes, que l'on va voir chaque dimanche, et celles des jeunes groisillonnes qui n'avaient pas l'autorisation d'y aller se les faisaient raconter par leur frère...

 

-1934 La jetée de Port-Tudy est prolongée de 110 m.

F. Stéphant reprend la forge de Le Poérec.

 

Puis M. Moisan créa en 1934 le "Cinéma des Familles" à l'emplacement actuel du cinéma Le Korrigan. Le toit était une structure métallique recouverte d'une toile pétrifiée, que M. Moisan racommodait à la manière d'un voilier. C'est en 1955 qu'il fut repris par Albert Boterf, alors qu'il était désaffecté...

 

 

1925-1937 Les Groisillons font mettre en chantier la plus belle génération des thoniers à voile. La pratique du chalut à perche disparaît progressivement à bord des dundees, qui se spécialisent dans la seule pêche au thon, la pêche au chalut étant désormais assurée par les chalutiers à vapeur de Kéroman.

De son côté, l'île de Groix ne s'empresse guère de prendre le virage de la motorisation, qui demande, certes, des investissements plus importants. De fait, ce seront les Allemands, en 1940, qui mettront pour la première fois un poste à essence sur le port...

 

Apogée de la flotte thonière en 1935, 215 dundees sont armés à Groix sur une flotte de 774 bateaux armés au thon dans l'ensemble de la France (200 à Étel, 163 à Concarneau, 85 à Port-Louis).

 

Etablissement de la voilerie Victor Tonnerre, près des charpentiers Bobinnec et Bonnec.

 

.La mise au point en 1936 de l'autoclave à vapeur permet la stérilisation des boîtes de thon cru dit "au naturel". La concurrence des usines d'Espagne, du Portugal puis d'Afrique, ajoutée à l'éloignement vers le sud des zones de pêche au thon, portera un coup fatal à l'industrie de la conserve à Groix dans la première moitié du XX° siècle. La société de Groix, avec ses particularités et ses caractères, a subi les divers moments de l'évolution historique du pays en réagissant à sa façon, pour sa survie: après la seconde guerre mondiale, la démographie est en crise, la population active est obligée de trouver du travail en-dehors de l'île. De nouvelles adaptations ont lieu avec le développement de l'activité touristique (résidences secondaires, bassin à flot...) depuis les années 60. La rapidité des mutations économiques et sociales a surpris parfois les habitants de l'île qui, en 2 ou 3 générations, ont vu l'activité maritime de prospère devenir secondaire.

 

- 1937 Joncour s'établit dans une maison construite en 1871, près de la douane.

Le conseil municipal décide la construction d'une usine frigorifique, destinée à fournir de la glace aux thoniers.

Fermeture de l'épicerie- ship-chandler proche de l'église à Locmaria.

 

-1938 Le nombre des dundees a déjà baissé à 133. Groix est désormais dépassée par Etel dans l'armement thonier.

 

- 1939 Fermeture du bistrot-épicerie Jégo (Coffen).

 

Jeudi 2 et vendredi 3 février 1939, arrivée de deux contingents (180 + 280) de réfugiés espagnols. Ils sont logés dans l'ancien hôpital maritime de Port-Louis fermé   

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10 novembre 2001

 

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