Histoire de l'île de Groix ...

et de la famille (Le) Gou(z)ronc...

 

 

 

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Sommaire

Les Origines  

Les 1ers Groisillons et les Venetes 

Du III au V s.

VI au VIII s.

IX au XI s.

XII au XIII s. 

XIV s.

XV s. 

XVI s. (1500 à 1564)

XVI s. (1565 à 1600)

XVII s. (1600 à 1625)

XVII s. (1626 à 1643)

 Louis XIV (Régence)

Louis XIV (1661/1674)

Louis XIV (1675/1690)

Louis XIV (1691/1703)

Louis XIV (1704/1715)

Regence (1715/1723)

Louis XV (1723/1734)

Louis XV (1735/1750)

Louis XV (1751/1760)  

Louis XV (1761/1774)

Louis XVI

Louis XVI / La Revolution

La Revolution (1791/1796)

Le Directoire / Le Consulat

XIX s - L'Empire

 XIX s. (Restauration-Louis XVIII)

XIX s. (Restauration - Charles X )

XIX s. (Restauration - L.Philippe )

XIX s. ( 2eme republique)

 XIX s. (Second Empire)

XIX s. (Second Empire (2)

 XIX s. (3eme Rep 1871/1893)

XX s. (3eme Rep 1894/1918)  

XX s. (3eme Rep 1919/1938)

XX s. (4eme Rep 1939/1958)

XX s. (5eme Rep 1958/auj) 

Base de données généalogiques 

Bibliographie 1

Biblio 2

Liens pour aller plus loin 

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La 4ème république (1939 à 1958)

 

La Citadelle de Port-Louis accueille du 20 au 27 août 1939 les marins réservistes rappelés en attendant la mobilisation générale, annoncée par affiches le vendredi 1er septembre, mobilisation Générale, à compter du 2 septembre. Le tocsin sonne.

Quelques jours après la déclaration de guerre, le 13 septembre, croiseur mouilleur de mines "Pluton", construit à l’arsenal de Lorient et lancé le 10 avril 1929 (mis en service en avril 1931), rebaptisé le «La Tour d’Auvergne» au début de l’année 1939 et devenu bâtiment-école d'application, explose par ses propres mines au cours d'une explosion accidentelle dans le port de Casablanca, causant la mort de 215 marins. Il devient ainsi le premier navire français (d'une très longue liste !) disparu durant la seconde guerre mondiale. Parmi les victimes, Laurent LE FÉE et le port-louisien Louis DRÉANO,

À partir du 30 novembre, deux comités sont constitués, l'un, cantonal, présidé par Mr LE NEZET Conseiller Général - Maire de Plouhinec, le second, municipal, présidé par Mr QUERZÉRHO, premier Adjoint remplaçant Mr CHARRIER Maire de Port-Louis, mobilisé. Ces comités sont chargés sous la conduite de Mlle Louise SAMSON de distribuer des secours aux familles sans ressources et des colis aux marins et soldats. Une permanence est installée 6 rue de la Citadelle.

 


Jeudi 18 avril 1940, un cyclone, qui a duré toute la journée, cause des ravages importants à Port-Louis (et à Groix ?).

Tandis que les navires de guerre prennent le large, le 18 juin, montent très haut dans le ciel, les volutes noires provenant de l'incendie volontaire des cuves à mazout de la Marine au Priatec. Elles brûlent jour et nuit, entre le Scorff et le Blavet, l'une des cuves explosera quelques jours plus tard, tuant 25 personnes du village du Cosquer.

 Des avions aux cocardes gammées sont venus larguer des mines entre Groix et le continent.

Mercredi 19 juin, le chalutier "La Tanche" (de Fécamp) saute sur une mine, à la sortie de la passe, au début de l'après-midi. Douze survivants sont repêchés. Quatre succombent à leurs blessures. Pendant trois mois, la mer rend des dizaines de corps qui sont enterrés dans les cimetières de Groix, Lorient, Gâvres, Port-Louis et Larmor. Les dépouilles sont déposées dans la cabane du canot de sauvetage, l'ancienne, celle qui se trouvait alors, près de la maison des phares et balises. Les morts, qui ne pourront être identifiés, seront enterrés le long du mur dans le nouveau cimetière.

De multiples torpillages ont lieu dont celui du paquebot "Bretagne" sur lequel se trouvaient 2 marins groisilllons qui ont réussi à se sauver.

Vendredi 21 juin, arrivée des premiers allemands à Port-Louis. Deux officiers d'abord puis deux soldats sur une motocyclette, qui s'arrêtent à l'angle de la Grand'rue et de la rue de la Marine et entrent au café LE SAEC (aujourd'hui pâtisserie "La petite marquise"). Le 22 juin, en fin d'après-midi une nouvelle vole de maison en maison, de village en village, les Allemands ont débarqué sur l'île. Une vedette est venue accoster à Port-Tudy. Deux side-cars en sont immédiatement sortis et se sont installés au bout des jetées, mitrailleuse en position de tir. À partir du lundi 24 juin - Les allemands s'installent à la citadelle de Port-Louis d'abord, puis à l'école de la Radio. La kommandantur établit ses quartiers dans la grande maison "Ty huella" (aujourd'hui la mairie). L'heure allemande est imposée : +2 heures sur le soleil. Les forts de l'île sont occupés, toutes les écoles réquisitionnées et les élèves répartis dans les salles de café, une classe fonctionnera dans la salle du fond de "L'Ancre de la Marine", ou dans des maisons particulières.

Le 6 septembre, l'équipage du voilier "La Barque de Saint-Pierre" sauve 9 marins irlandais. Les matelots de Groix recevront une lettre de félicitations du ministre Jules Moch aux lendemains de la guerre.

À partir de la fin de l'été, plusieurs raids de l'aviation anglaise ont lieu sur Port-Louis et Lorient. Celui du 27 septembre est particulièrement violent. Des bombes tombent sur les Pâtis. Les servants d'un canon anti-aérien de la rue de la Brèche sont tués. Ils sont aussitôt enterrés dans le terrain de football.

Le 26 novembre, le dundee "Clipper" quittait Port-Tudy pour une marée ordinaire. Il est arraisonné par le sous-marin britannique Talisman. L'équipage est conduit en Angleterre. À Groix, les familles croient bateau et hommes bel et bien perdus. Elles ne sauront qu'à la fin de la guerre qu'ils étaient saufs, lorsqu'ils rentreront au pays.

Le 23 décembre, le cdt ESTIENNE d'ORVES enrôle le Docteur TUAL dans la résistance à la tête du secteur de Lorient

Les alertes sont quotidiennes au cours de l'hiver 1940 où les avions anglais viennent mouiller des dizaines de mines dans les Courreaux.

 


Les Anglais redoublent, en 1941, leurs raids sur les abords de Lorient. En juillet, la Flak de l'île abat un de leurs avions dans les Courreaux. Les Anglais n'ont pas de scrupule à s'attaquer aux navires de pêche. Un sous-marin coule 2 bateaux de l'île après avoir laissé leur équipage s'embarquer dans les annexes.

Au cours de l'été, apparaissent quelques actes de résistance dans la population. À Locmaria, dans un bistrot, 3 jeunes marins chantent la Marseillaise. Ils sont arrêtés ainsi que la patronne.

À la fin de l'année, les incidents se multiplient. La jeune Jeanne PUILLON est tuée de 5 balles de mitraillette par un sous-officier allemand qui voulait abuser d'elle. Il sera condamné à 4 mois de prison pour utilisation imprudente de son arme.


L'année 1942 s'ouvre sous de biens sinistres augures. Les actions de résistance se développent. Des poteaux téléphoniques, sont coupés. Les Allemands s'énervent. Ils ont besoin de vivres et autorisent la reprise de la pêche au thon pour la saison. Mais les mitraillages des avions anglais sont quotidiens. La "Semeuse" a été attaquée et un de ses hommes atteint à la cuisse. Le "Charles Maurice" reçoit 2 obus tirés par un avion. Deux hommes sont blessés. Les Anglais lâchent des tracts incitant les marins à rejoindre l'Angleterre.

Le 28 avril, dans l'après-midi, 400 femmes et enfants manifestent devant la mairie de Port-Louis pour réclamer une ration de pain équivalente à celle des lorientais et pour que les matières grasses, les confitures et l'alcool à brûler soient distribués en quantités suffisantes. À l'école du Centre, Mr Le LUERN, instituteur fait chanter La Marseillaise à ses élèves pendant que les Allemands défilent bruyamment sous les fenêtres de sa classe. Il n'y a pas de petits actes de résistance.

La fin de l'année est marquée par une tragédie. Le 9 décembre, un poste de garde tire, aucun bateau n'étant autorisé à sortir, sur un petit voilier qui venait de l'ouest. Le jeune Charles PENVERN est tué d'une balle dans la tête.

Les allemands pour construire les ouvrages de défense, font venir dans l'île 223 détenus, requis et prisonniers de droit commun, sortis des prisons de Bretagne. À moins de 100 mètres du Bourg, les Allemands ont bâti un camp. Battus, mal nourris, souffrant du froid pendant l'hiver, ils tombent comme des mouches et sont enterrés dans des fosses communes sans même prendre la peine de noter leur décès.

Les dundees, malgré les hostilités ont continué à naviguer jusqu'en 1942, et arrêtent en 1943 au moment où le travail devient trop dangereux; la flotte thonière séjourne sur les vasières d'Hennebont, Etel, Port-Louis, jusqu'à la fin de la guerre et à Port-Tudy, avec des fortunes diverses. L'occupation allemande de divers sites, y compris l'usine Lecointre, et les nombreuses confiscations de matériel chez les artisans, contribuent également à la mise en veilleuse de l'activité portuaire. Seuls, quelques canots pratiquent encore les petites pêches...

Les Allemands installent sur le môle un dépôt-pompe à essence qui sert ensuite pour les bateaux motorisés après la guerre.

Ils installent également sur la côte un treuil pour charger depuis Port-Tudy à bord d'un petit train les fournitures servant à la construction des fortifications. Un blockhaus est d'ailleurs construit au-dessus du "café de l'escale". L'abri du canot de sauvetage est gravement endommagé.

 


Terribles bombardements de Lorient, entre le 15 janvier 1943 et le 16 février, destinés à détruire la base sous-marine où se réfugient les terribles U-Boot de l'amiral Dônitz. En février, les 183 survivants du camp regagnent le continent. Aux lendemains de la guerre, furent retrouvés les cadavres de six hommes qui avaient été fusillés lors de leur funeste séjour.

Samedi 13 février, bombardement terrible sur Port-Louis et désastreux pour l'église N.D. 30 à 35 maisons sont incendiées ou détruites notamment dans le quartier de la Brèche et la Gendarmerie. À Locmalo, la Criée et les baraquements du Driasker sont détruits. On déplore 2 victimes: Mr Jacquet et Mlle Auché. Les derniers jours de février l'évacuation s'accélère. Il ne reste plus que 400 personnes à peu près. Les Groisillons assistent dans la nuit à des spectacles multicolores. Des incendies éclatent dans de nombreux points de l'île.

Le 2 avril, 60 maisons de Port-Louis sont endommagées

Le 14 avril, un sous-marin allemand a coulé entre Groix et Port-Louis (vers les 3 pierres). il n'y aura que 12 survivants ....Robert M. a perdu sa jambe lors de l'explosion mais il a été sauvé par des pécheurs ! En 2002, 59 ans plus tard, à 82 ans Robert M. souhaiterait connaitre les noms de ses sauveteurs. Il semble que des corps furent trouvés les jours suivants dans les eaux de l'ile de Groix ! De plus le sous-marin a été récupéré par les allemands pendant la guerre et déposé devant la BSM !

Le 17 juin, un chalutier dieppois, "Édouard Gougy", réquisitionné et armé par les Allemands, saute sur une mine au large des Grands Sables. Il n'y aura que 4 survivants sur les 30 hommes d'équipage.

La pêche au thon est à nouveau autorisée.

Le 18 août, un avion anglais tombe tout près du village de Quéhello. Un seul homme en réchappe, mais, atrocement brûlé, meurt peu de temps après avoir été récupéré. Des insulaires, en nombre assez important, à la nouvelle que l'aviateur anglais sera enterré dans l'île, s'habillent pour assister aux obsèques. Les occupants, craignant une manifestation anti-allemands décident de transférer la dépouille à Lorient. Un groupe de femmes descendent à Port-Tudy et jettent des fleurs à la mer quand s'éloigne le bateau. En représailles, les Allemands expulsent de leurs maisons, les habitants de Quéhello qui doivent trouver asile chez des parents et des amis. Ils ne seront autorisés à regagner leur domicile que le lendemain.

Ange BARON, Paul PUILLON, Hyppolite MOBÉ, Élie NICLOT, Charles GALÈNE, Henri STÉPHANT et Maurice GOURONG préparent le projet de rejoindre l'Angleterre. Sous prétexte d'une pêche au thon, le voilier "Joie des Anges" est armé. Mais les Allemands ont vent du projet. Le bateau est fouillé et une carte d'Angleterre découverte. Arrêtés, ils sont rudement interrogés. Aucun ne dénonce le projet. Ils sont autorisés à partir. Après une escale à Concarneau où ils chargent de la glace, le 1er septembre, le "Joie des Anges" cingle vers la liberté. Ils sont mitraillés par un avion américain dont les balles traversent le pont. Puis surgit un contre-torpilleur anglais qui les arraisonne. 3 des marins passent à bord tandis que le reste de l'équipage est invité à se rendre en Angleterre par ses propres moyens. Tous signeront leur engagement dans les Forces Françaises Libres (FFL.).

Maurice s'engage dans les commandos. Après un entraînement forcené, il participe à plusieurs opérations. Blessé une première fois, puis soigné, il repart pour la Hollande. Avec ses camarades, il participe à la libération de Flessingue où il est tué, le 1er novembre 1944. Gwénaël Bolloré, écrit dans son livre "Nous étions 177": "J'aimais la compagnie de Gourong, breton sensible et secret qui avait le sens mystique du devoir...". Une rue du bourg de Groix porte son nom.

Il est sûr qu'il rencontra en Angleterre son cousin germain Léon Gourong, militaire de carrière, lui aussi dans les FFL. Il semblerait qu'il se soit marié au dernier moment, avant de, partir pour la Hollande, avec une jeune infirmière anglaise qui l'avait soigné. Il écrit qu'il a rendu visite à Leeds à une amie qu'il connaissait: "J'ai été reçu par ses parents comme le fils de la maison."

Octobre - Naissance en Octobre de Lucien GOURONG ( ) fils légitime de Lucien GOURONG ( ) et de Marie Ange TONNERRE ().Il sera conteur.

La vie sur l'île est faite de privations et de petits combats au quotidien. Ainsi Rose LE PRIOL, l'épouse de Joseph DREFF dit "Jean-Bart", afin de garder ses oeufs, lâchait ses poules sur la plage de Locmaria, qui était minée et pleine de rouleaux de barbelés; les poules allaient becqueter les poux de mer (elles n'avaient que ça à picorer pour elles) et quand les allemands venaient, le poulailler était vide... Ils n'allaient tout de même pas aller courir après les bestiaux sur la plage !..Mais cela n'a durer qu'un temps, les allemands ont fini par comprendre "le truc";...à chaque fois qu'ils venaient il n'y avait rien à leur donner, alors ils sont venus de nuit chaparder les poules ! (témoignage de Nadège, son arrière petite-fille)


Tudy ÉVEN, patron du "Fantine", en 1944, veut suivre l'exemple. Un groupe de jeunes hommes, parmi lesquels Lucien Gourong, se réunit chez Monsieur Solleu. Les Allemands démasquent le projet. Monsieur Solleu est arrêté.

Le 2 février 1944, départ pour l'Angleterre de "l'Alyette-Jacky", patron Joachim GUIGUEN.

Paul Antoine GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.4.3) né en 1897 à GROIX, Locmaria, fils de Paul GOURONC, et de Jeanne Rose DIBERDER, épouse (après la mort de sa première épouse Madeleine Eugénie LE MENTEC) Magdeleine LE CORVEC, le jeudi 30 mars à BELZ (56). Il est alors âgé de 46 ans. Elle a 39 ans environ. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple. Paul Antoine GOURONC mourrira le dimanche 25 septembre 1966 à GAVRES (56) à l'âge de 69 ans.

La guerre prend une autre tournure. Les maquis se sont organisés dans le Morbihan. Plusieurs Groisillons réfugiés sur le continent les ont rejoints. Pierre Baron, qui s'est engagé dans les F.T.P, est arrêté le 7 mai à Noyal-Pontivy. Enfermé dans la citadelle de Port-Louis, il sera torturé et exécuté; son corps sera découvert parmi ceux des résistants que les Allemands assassinèrent lâchement.

Des prisonniers français, pris dans le maquis ou raflés, sont expédiés à Groix. Plusieurs parviendront avec l'aide de la population à s'évader. Cette aide provient entre autre de Marie STÉPHANT, née le 9 aout 1898, épouse d'un artisan couvreur installé à Groix dénommé LE FUR et qui a donnée naissance à 6 enfants (Joseph, né en 1930, Antoinette en 1932, Jérémie en 1933, François en 1935, André en 1936, Jean-Claude en 1942).Elle fournit des dizaines de fausses cartes d'identité aux prisonniers afin qu'ils puissent passer les contrôles à l'embarquement et s'évader de l'île. Le chiffre de 180 évadés est avancé. Elle a été arrêtée par les Allemands le 30 juin 1944, condamnée à 12 mois de prison par le Conseil de guerre allemand siégeant à Lorient, soupçonnée d'avoir contribué à l'évasion de patriotes français prisonniers à Groix, mais la Gestapo ne put jamais faire la preuve de ce qu'elle avait fait réellement, car ils l'auraient probablement fusillée. Elle est arrivée à Guémené-sur-Scorff le 6 août 1944, hébergée provisoirement à l'hôtel Cognic, après s'être évadée de la prison de Vannes où elle était incarcérée depuis le 19 juillet 1944. Ces actes sont certifiés par le capitaine commandant la 21ème compagnie F.F.I. et la brigade de gendarmerie de Groix. Egalement par le caporal René Conan cité à l'ordre du Maquis et à l'ordre du Front de Lorient par le général Allard qui témoigne : "J'étais dans la Résistance dès 1943, au groupe "France-Libération" et dès la formation des unités clandestines, j'appartins au 10ème bataillon comme caporal, bataillon Ranger, commandant Le Coutalles. Le 2 mai 1944, je fus pris par la Gestapo dans... mon lit à Guémené, dirigé sur Locminé d'effroyable mémoire, puis sur Vannes et condamné aux travaux forcés à l'île de Groix. C'est alors que j'entrais en relation avec Mme Le Fur qui me procura, comme elle l'avait fait pour tant d'autres, les pièces préparées qui me permirent d'embarquer au nez des douaniers allemands..."

Sa maison dur groix a été pillée pendant son incarcération, elle a tout perdu et notamment le matériel artisanal de son mari qui lui a été volé ... (d'après un article de Ouest France du 5 novembre 1945)

Rapidement après le 6 juin, les alliés sont aux portes de Lorient. La guerre est sur le point de se terminer.

Le vendredi 11 août, par ordre des autorités allemandes, les habitants de Port-Louis évacuent la ville à 17h. Le motif invoqué: des chants et des attitudes jugés provoquants. Ne restent au Port-Louis qu'une vingtaine de personnes attachées au service des allemands

L'île est enfermée dans la poche de Lorient où se sont retranchés plus 20 000 Allemands armés jusqu'aux dents. Les Américains, considérant que la ville ne saurait tenir bien longtemps dans une France libérée, négligent de la prendre. Ce sera 8 mois de souffrances supplémentaires. Groix participe, avec ses canons de marine à longue portée, à la résistance de la poche. Les autorités de la poche autorisent la pêche côtière dans les Courreaux. Une aubaine pour de nombreux jeunes marins qui rallieront sans peine Doëlan afin de rejoindre les FFI. Ils rentreront triomphalement à Groix au mois de mai 1945 où la section groisillonne sera reçue avec les honneurs.

Dès le début, les allemands voudraient faire évacuer toute l'île mais ils y renoncent bien vite. Trop compliqué. Le dernier hiver de guerre est terrible. Des centaines de familles abandonnèrent l'île. Un premier convoi de réfugiés est organisé au début septembre à destination d'Auray Le 12 septembre, le courrier Ile de Groix effectue un autre voyage à Concarneau afin d'évacuer d'autres familles et ramener du ravitaillement. Les voyages deviennent plus nombreux dans les semaines qui suivent. Près de 1 000 personnes quittent l'île dans le courant du mois de septembre. Le courrier arbore le pavillon de la Croix-Rouge. Bien sûr, les enfants ont été évacués en priorité. Après trois voyages en novembre et un en janvier 45, les Américains refusent que les convois se poursuivent.


 Le 26 février 1945, 95 personnes partent pour Vannes. De nombreuses communes accueillent des communautés assez importantes de Groisillons. La situation est catastrophique dans toute la poche et particulièrement dans l'île où les vols dans les poulaillers sont quotidiens. La population qui n'a pas voulu partir souffre de multiples privations. Le sort des prisonniers de Fort-Surville est plus déplorable. Le marché noir bat son plein.

Le calvaire ne prend fin que le 8 mai. Le 10 mai, le lieutenant Jan quitte Port-Navalo à destination de Groix avec quatre petits bâtiments, ralliés à hauteur des Birvideaux par une escorte venue de Brest. Le lieutenant de vaisseau Soulez et les marins, qui furent faits prisonniers lors de l'expédition manquée de l'île d'Houat en décembre 44, les reçoivent sur le quai. Les prisonniers allemands sont amenés à Fort-Surville. La guerre est finie.

Beaucoup choisirent, comme terre d'exil, le pays de Concarneau. La guerre achevée, plusieurs marins réfugiés décidèrent de continuer à naviguer à partir du port finistérien dont l'essor leur offrait des embarquements, aussi rémunérateurs au chalut qu'à la pêche au thon.

La poche de Lorient aura résisté 277 jours. 9 longs mois, après que les Allemands s'y soient recroquevillés en août 1944 devant l'avancée des troupes américaines. C'est Hitler lui-même qui a donné l'ordre à ses combattants de tenir au minimum 8 semaines. Pour éviter que les bunkers de Kéroman, d'où partaient les sous-marins allemands "tueurs" de bateaux alliés dans l'Atlantique, ne tombent intacts aux mains des libérateurs. La poche est défendue par 26.000 Allemands bien équipés et leurs défenses sont impressionnantes. Prendre Lorient était possible: elle aurait coûté très chère en vies humaines.

À Saint-Nazaire, une autre poche se forme autour d'une autre base de sous-marins: 30.000 Allemands sont pris au piège. Elle tombera aussi le 10 mai 1945. Ce sont les résistants français qui vont se charger durant ces longs mois de faire le blocus de la poche: les FFI, FTP, les réseaux, les ORA seront intégrés dans la 19e division d'infanterie de l'armée française commandée, à partir d'octobre 1944, par le général Borgnis-Desbordes. Quelque 12.000 hommes sont mobilisés avec des renforts de résistants venus du Finistère et des Côtes d'Armor.

Débute alors un siège très pénible pour les deux camps. La poche va de Quéven jusqu'à Port-Louis, Etel et la presqu'île de Quiberon, ainsi que les îles de Groix et de Belle-Ile. Les combats les plus violents ont lieu en octobre et novembre 1944. Aux coups de mains des Français, répondent des contre-attaques allemandes. Notamment dans le secteur Belz-Etel où l'on se battra jusqu'en avril 1945.

Pour les civils, la vie est rude: ni pain, ni électricité, ni chauffage. On en est réduit à vendre chiens et chats. En février 1945, 90 % des habitants de la poche ont été évacués. Les Allemands, aux abois, sont contraints de récolter les pommes de terre dans les champs. Ils évacuent aussi 3 000 Bellilois pour se réserver les approvisionnements. Les dernières semaines, la situation sera critique sur la presqu'île de Quiberon.

Après la capitulation des forces allemandes du nord-ouest, les négociations en vue d'une reddition des assiégés débutent le 4 mai 1945 au Magouer à Plouhinec. C'est au café Breton à Etel, le 7 mai, que les officiers allemands signent l'accord avec les officiers américains et français. Les Allemands acceptent les conditions posées pour la reddition, mais demandent aux Alliés de ne pas entrer dans la poche immédiatement. Un délai de 3 jours qui leur permet de déminer les lieux et surtout de détruire leurs archives.

La fin de la poche de Lorient sera effective le 10 mai 1945: les 12.000 hommes des forces alliées se déploient au petit matin. dans un champ à Caudan, le général allemand remet son arme au général commandant les forces américaines dans la région. Lorient peut respirer. De la coquette ville d'avant-guerre, il ne reste qu'une vision d'apocalypse et un champ de ruines. Quelques rares maisons sont intactes, 4.000 immeubles et maisons sont détruits, 3.000 gravement endommagées. Mais l'aviation alliée n'a pu venir à bout de la base de sous-marins, un objectif stratégique.

Un mois après la Libération, la population qui a fui lors des bombardements de l'hiver 43 a recommencé à réinvestir la ville. Au fil des mois, des centaines de baraques vont être érigées. Les prisonniers allemands vont déminer les ruines. La reconstruction de Lorient va durer une vingtaine d'années.


La période d'après-guerre marqua l'agonie de l'activité thonière : en 1946, il ne reste que 83 unités, les indemnités se révèlent souvent insuffisantes pour les armements familiaux. D'ailleurs, celles-ci quand elles sont plus consistantes, sont plutôt réinvesties dans le bâtiment que dans de nouveaux bateaux. La création du Comité du thon, imposant des quotas par port, sonne le glas de ce type de pêche.

Cependant Groix cesse d'être préposat et retrouve son autonomie (GX).


1947 : Construction du nouvel abri du canot de sauvetage et de sa rampe, construit à l'angle du môle nord. L'ancien abri du canot de sauvetage est transformé en maison particulière.


Le 1er janvier 1949, le chalutier "Robert-Marie" coule au large de Penmarc'h. Il fait mauvais temps. A bord, 10 hommes dont 5 de Groix, 9, parmi lesquels le mousse, disparaissent. Ils laissent 7 veuves et 21 orphelins. Il n'y a qu'un survivant, un marin du continent, Robert LAYEC. Il raconte que le chalutier, commandé par Pierre RAUDE, a coulé vers 4h30, à la suite d'une voie d'eau survenue après qu'un paquet de mer ait démoli tout l'arrière. Il a réussi à s'emparer d'une bouée de sauvetage et à sauter à l'eau. Il sera sauvé une demi-heure plus tard par le chalutier "Ducouédic" commandé par le patron LE GREL. L'affaire paraît tragiquement simple et le rapport du Chef de quartier de l' Inscription maritime décrit les choses de cette façon. Pourtant l'armateur du "Robert-Marie", LAFITTE, ne l'entend pas ainsi. Il réfute le témoignage du matelot survivant. Pour lui, son chalutier n'a pas pu couler de cette manière; il du être abordé par le "Ducouédic". L'équipage de ce dernier et le matelot survivant se serait mis de connivence pour dissimuler cet abordage. Une enquête conclura à l'infortune de mer. Et le témoignage réïtéré récemment par Robert LAYEC, toujours en vie, est tès formel Que cherchait l'armateur dans cette affaire qui plongea l'île dans la perplexité ? Voulait-il faire accréditer la thèse de l'abordage afin que l'assurance le dédommageât de la perte de son navire ? Il fut en tout cas condamné pour diffamation par la Cour de cassation. Que l'honneur de R.LAYEC et des marins du "Ducouedic" soit à tout jamais lavé.

L'une des veuves, l'épouse d'Eugène LE MERLIN, qui avait déjà six enfants, en attendait un septième. Quand il naquit, elle le prénomma Robert-Marie. Une manière comme une autre de perpétuer le souvenir de son mari et de ses infortunés compagnons. Rappelons le nom des cinq marins de Groix disparus : le patron Pierre RAUDE, inscrit n° 3052, né le 1er septembre 1913 à Groix, marié, 3 enfants; le second, Laurent GUÉRIN, inscrit n° 2547, né le 28 novembre 1902 à Groix, marié, 3 enfants; matelots Pierre BIHAN, inscrit n° 2963 H.S., né le 12 juillet ? à Groix, marié, 2 enfants; Hippolyte PÉRON, inscrit n° 2537, né le 26 juillet 1902 à Groix, marié, 3 enfants; Eugène LE MERLIN inscrit n° 2731, né le 1er avril 1906 à Groix, marié, 6 enfants; sans oublié leurs quatre collègues Joseph DREANO, Achille MAINGUY, Yugdual GUINGO et le mousse Marcel JEGO qui avait 17 ans

Article certifié par le survivant Robert LAYEC qui a eut la gentillesse de corriger nos erreurs.

Le voilier "Victor Tonnerre" émigre à Lorient.

Mariage le mardi 15 février de Robert GOURONG (6) et d'Odette MÉRIAU (7) assistante familiale, fille légitime de Louis, Alphonse, Joseph MÉRIAU, boulanger et de Suzanne, Marie PORTRON, sans profession, à SAUJON (17). Il est alors âgé de 22 ans. Elle a 20 ans. Ils auront 12 enfants vivants: Marie-Anne - Catherine - Jannick - Noëlle - Marie-Paule - Isabelle - Pascale - Loïc - Frédéric - Michel - Sophie (3), Evelyne, Pierrette, et Florence

Marie-Anne GOURONG, naît le mercredi 25 mai 1949 à SAUJON (17). Elle épousera Jean-Claude FLACONECHE, le lundi 17 novembre 1969 à LIMOGES (87). Elle est alors âgée de 20 ans. Ce couple aura trois enfants: Yann (mort d'un accident en août 1999), Cyril, Mickael.

Une violente tempête secoue l'île de Groix. de nombreux dégâts sont à déplorer.

Faute de bateaux, trop peu de poissons, (1950 : 54 thoniers à voile et 51 à moteur; 1954: 25 thoniers à voile et 15 à moteur; 1960 :plus aucun thonier à voile et 10 à moteur), les conserveries ferment les unes après les autres; fermeture des usines Jégo à Port-Lay, Lecointre, Tristan Calloch et des "Conserveries de Bordeaux" à Port-Tudy, parallèlement à l'extinction de la flotte thonière, ainsi que l'usine frigorifique, construite en 1937 (il faudra attendre 1978 pour qu'une autre unité de glace soit mise en place et puisse répondre essentiellement à la demande de la plaisance). La demeure du directeur et une partie de l'usine de conserve des "Conserveries de Bordeaux", ex-usine Romieux, abriteront l'écomusée. L'ancienne criée, ouverte en 1926 et fermée en 1956, devient le local de la Compagnie Morbihannaise de Navigation. La glacière, après avoir été utilisée par le Foyer Culturel des jeunes "J P Calloc'h", sert de remise pour les derniers petits côtiers.

La plupart des baraquements en bois, aux façades autrefois toutes coaltarées, alignés au pied de la falaise, sur les quais du vieux port et du port du Suet, qui abritaient autrefois des artisans de marine, ont connu des fortunes diverses. Victor Tonnerre exercera dans une de ces baraques le métier de voilier dont il maîtrisera avec brio l'art et la technique. Exilé a Lorient, à partir de 1949, il deviendra célèbre auprès de tous les navigateurs de la plaisance de compétition et réalisera les premières voiles des bateaux d'Éric Tabarly. Les activités artisanales liées à la voile dépérissent ou essaient de se reconvertir.


Le 24 avril 1950, naissance, à Paris 6ème arrondissement, de Patrice LEPLAT, l'enfant de Guy, Maurice LEPLAT (4), commerçant grainetier et de Madeleine, Augustine BLOUIN (5), fleuriste,

 

Naissance de Catherine GOURONG le mardi 24 octobre à SAINTES (17). Elle sera fonctionnaire (agent du trésor public). Elle épouse Paul GRELLETY, fonctionnaire municipal, le samedi 7 septembre 1974 à LIMOGES (87). Elle est alors âgée de 23 ans. Ce couple aura deux enfants: David et Sabrina.

 


1952 "L'Aliette-Jackie" connaissait le même sort que le "Robert-Marie". Pas un seul survivant cette fois.

Naissance de Jannick GOURONG le jeudi 21 février à SAUJON (17). Elle épouse Gérard QUIECOUT, le samedi 31 juillet 1971 à LIMOGES (87). Elle est alors âgée de 19 ans. Ce couple aura trois enfants: Franck, Caroline et Nicolas.

Lucien Gourong est embarqué comme officier sur le "Vercors" entre 1952 et 1954 et il est en station aux Îles Kerguélen en 1955 et 1956


Naissance de Noëlle GOURONG le vendredi 25 décembre 1953 à SAUJON. Le vendredi 7 août 1970 à BORDEAUX (33) naît son enfant Sébastien GOURONG. Elle épouse Yves RIGOUT, le samedi 26 juin 1976 à LIMOGES (87). Elle est alors âgée de 22 ans. Ce couple aura deux enfants : Ella et Carène.


Vers 1955-1956 : Certains des artisans établis à Port-Tudy, désormais dans l'obligation de payer une location au domaine public, préfèrent renoncer et s'établir ailleurs.

Ce sont les forgerons qui s'en tireront le mieux (Eugène Tristant ou Gatefossé fils) en essayant de se reconvertir dans la mécanique, trait de l'évolution des techniques. Là aussi la concurrence est forte : 3 ateliers garages sur le port ! Les voiliers, charpentiers ferment les uns après les autres. Certains comme Victor Tonnerre démontèrent et transférèrent avec succès leurs ateliers à Lorient. En majorité, ces activités vivoteront jusqu'au départ en retraite de leurs propriétaires.


Naissance de Marie-Paule GOURONG le jeudi 11 octobre 1956 à SAUJON (17). Elle épouse Jean-Claude JEANDILLOU, le samedi 15 septembre 1973 à LIMOGES (87). Elle est alors âgée de 16 ans. Ce couple aura un enfant: Estelle, Sophie.

Fermeture de la coopérative maritime et de la criée à thon. Achat de bâtiments de l'usine à thon "Adam et Blanchy" par la ville de Baud pour en faire une colonie de vacances.

 Mais à contrario, la nouvelle vogue est au tourisme. Cette orientation était déjà relativement sensible, quoique secondaire, dans l'entre-deux guerres, à travers les fêtes des thoniers et l'ouverture de l'hôtel-restaurant "Ty Mad" en 1936 par Mme Jean Marie Romieux. C'est elle qui marquera de son empreinte le port, les volontés municipales étant de faire de Port-Tudy un port d'escale pour la plaisance tout en réservant des emplacements prioritaires pour les pêcheurs de plus en plus rares.  


Naissance d'Isabelle GOURONG le samedi 22 février 1958 à LIMOGES (87). Elle sera aide-soignante. Elle épouse Jean-Louis BONNEL, le samedi 25 août 1979 à LIMOGES (87). Elle est alors âgée de 21 ans. Ce couple aura quatre enfants: Reine, Robin, Ludmilla, et Florian.

 

Référendum pour l'adoption de la nouvelle constitution

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