Histoire de l'ile de Groix et de la famille Gourong

- Naissance de Francisque Marie GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.9.6.3.1.1) le dimanche 7 janvier 1894 à Locmaria. Elle est le premier enfant légitime de Jean Marie GOURONC, âgé de 27 ans, et de Jeanne Renée TONNERRE, âgée de 25 ans. Francique Marie GOURONC meurt le samedi 27 janvier 1894 à GROIX, Locmaria à l'âge de moins d'un an.

- Naissance de Joseph-Louis GROGNEC (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6.5) le dimanche 11 mars à GROIX. Il est le 5ème enfant de Louis Marie GROGNEC, marin pêcheur, âgé de 34 ans, et de Marie Célin(i)e GOURONG, âgée de 36 ans. Joseph-Louis meurt le vendredi 22 octobre 1897 à GROIX à l'âge de 3 ans.

- Naissance d'Anaïse Marie GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.4.1) le vendredi 16 mars à Locmaria. Elle est le premier enfant de Paul GOURONC, âgé de 31 ans, et de Jeanne Rose DIBERDER, âgée de 31 ans. Anaïse Marie GOURONC meurt le samedi 6 novembre 1976 à LA ROCHELLE (17) à l'âge de 82 ans.

- Naissance de Marie Joseph GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.3.6.1.2) le dimanche 17 juin à Quehello. Elle est le second enfant de Pierre Marie GOURONC, âgé de 30 ans, et de Marie Joseph TRISTANT, âgée de 29 ans environ.

- Naissance de Maurice François Marie GOURONG (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.5.3) le lundi 27 août à kerohet, dit "peupé". Il est le 3ème enfant légitime de Laurent, Marie, GOURONG, marin-pêcheur à Kerohet, âgé de 39 ans, et de Marie, Céline, Marguerite MILLOCH, ménagère, cultivatrice en 1925 à Kerhohet, âgée de 37 ans. Il sera marin-pêcheur, patron du "Angélus du soir".

Les jours suivants le thermomètre est descendu à moins 10°, -10,7° le 11, chose rare à Groix.

Entre le 1er et le 21 janvier, Bénoni QUERIC est tombé à la mer pendant une manœuvre e nuit, Il n’a pas pu être récupéré. Quelques jours plus tard, son corps a été retrouvé près de l’endroit d’où il était tombé par Jean Marie BARON de kermario. Il a été enterré à l’Ile d’Yeu.

A la suite de ce décès, le recteur E. Guyomar recommande qu’il ait à bord de chaque bateau une bouée de sauvetage (preuve que ce n’était pas le cas avant). Ce conseil sera-t-il suivi ?

Le patron de la chaloupe «Sacré Cœur», Laurent TRISTAN, de kermario s’est noyé près de Belle Ile, étant tombé à l’eau lors d’une manœuvre, entre le 28 janvier et le 16 février. Il a 4 enfants en bas âge

31 janvier, Joseph RAUDE, recteur de St Pierre Quiberon (depuis le 20 avril 1885), né en 1843, ordonné prêtre le 22 décembre 1866, décède de l’influenza (grippe)

La nouvelle chapelle de la Trinité a été inaugurée le 27 février par monsieur LE GRAND, curé de Port-Louis.

14 mars : le recteur E. Guyomar est nommé à Languidic après 8 ans passé à Groix. Son successeur est M. LE GUENEDAL

Entre le 10 et le 25 mars, un lundi, un canot de Groix, le « Marie Joseph », monté par 3 hommes/ Théodore PORCHER, Mathurin LE ROUX et Théodore BONNEC, partis vers 14h pêcher le maquereau, ils ont été surpris par la tempête, dans la nuit. Non pontée, la chaloupe s’est emplie d’eau, mais n’a pas coulée au fond. Les hommes sont restées cramponnées à l’épave jusqu’au moment ou vers 5 h le passeur de Gavres les a découvert. Malheureusement, seul Théodore BONNEC était encore vivant, les 2 autres étaient morts de froid. Il a été ramené à Gavres et réconforté, ainsi que les 2 cadavres

20 mai : réunion à l’initiative du Maire afin de débattre de la construction du môle de Placemanec. L'Administration des Ponts et chaussées proposait à la Commune de Groix de construire dans l'anse de Port-manec, du côté de Locmaria, un quai long d'une centaine de mètres, auquel serait adossé une cale en pente. Le devis des travaux évalue la dépense à environ 80 000 francs. On demande à la Commune de fournir pour sa part la somme de 5 000 francs.
Comme ce sont les habitants de Locmaria surtout qui profiteront des travaux, il paraît assez naturel qu'ils aient leur part dans la dépense. On leur demande de se cotiser entre eux pour payer les 5 000 francs qu'on réclame à la Commune.
(Note de LM NOEL : N'empêche que ceux des autres villages feront bien de donner aussi leur obole. Car, 1° qui sait s'ils n'auront pas souvent occasion de faire entrer leurs bateaux dans le nouveau port ? 2° Leurs bateaux seront plus à l'aise à Port-Tudy, si ceux de Locmaria s'en vont ailleurs. 3° Cette affaire intéresse l'île tout entière)
La réunion de dimanche, qui comptait près de 80 personnes, a pris des résolutions très importantes. On est d'accord pour faire le môle du côté de Locmaria. On payera les 5 000 francs que demande l'Administration. Chacun des grands bateaux qui fréquentent habituellement le port, donnera une somme égale qu'on évalue à 120 francs. Les petites embarcations donneront aussi quelque chose. Les maisons de commerce ne resteront pas en arrière.
Un registre sera ouvert à la Mairie pour recevoir les cotisations et les offrandes. On peut s'inscrire dès maintenant. Un reçu sera donné pour toutes les sommes versées.
(Note de LM NOEL: Je me chargerai volontiers d'être dans cette affaire, l'intermédiaire de ceux qui le désireront. Il est important qu'on se presse. Jamais l'Administration ne sera mieux disposée qu'à présent.)

13 juin Pour la première fois une cérémonie de bénédictions des marins et une messe en souvenir des marins morts en mer a eut lieu dans l’église. LM Noel rapporte que plus de 1 000 marins y participèrent

A partir de cette date départ progressifs des chaloupes seules, ou en escadres pour la campagne du thon. Toutes les chaloupes pontées, au nombre de 146 groisillonnes, 42 originaires des Sables, 3 de St Gilles, 1 de La Rochelle et 1 de Belle Ile armés par des groisillons sont partis pour la campagne thonière.

Depuis 1880, le nombre des embarcations qui se livrent à la petite pêche diminue très rapidement. En 1894, il n'y a plus que plus 60 embarcations faisant la pêche de la sardine et des homards: 1 petit bateau ponté, une douzaine de chaloupes non pontées; les autres sont des canots de différentes grandeurs. En cette fin de siècle, la technologie de la pêche sardinière se modifie assez sensiblement. Dans les dix dernières années du XIXème siècle, Groix abandonne définitivement cette activité. Ses deux dernières chaloupes sardinières, le "Clés de Saint Pierre", G 604, et "La Mouette", G 667, disparaîtront respectivement en 1907 et 1909. Ce sont les seules dont les images nous soient parvenues.

20 juin Victor JEGO du bourg a été nommé sous-patron du canot de sauvetage, en remplacement du pilote Paul YVON qui occupait ce poste depuis 28 ans ( il est atteint par la limite d’âge: 60 ans)

24 juin, le président de la République, Sadi CARNOT, a été tué d’un coup de poignard à Lyon, par un anarchiste nommé Casério SANTO

Création à Port-Tudy du bistrot-épicerie "Kersaho", du dépôt d'avitaillement ""Tristan-Calloch".

Le maire a pris des arrêtés renouvelant diverses mesures identiques à celles prises l’année dernièr

Entre le 18 juillet et le 29, Joseph CALLOCH, de créhal, 24 ans matelot à bord d’une chaloupe sablaise commandée par Adolphe STEPHAN de locqueltas est tombé à l’eau et s’est noyé au large de l’île. Il nettoyait un gros thon, lorsqu’il a glissé sur le pont graisseux par les déchets des poissons. Le bateau filait bon train et ne put virer de bord qu’assez longtemps après . Arrivé sur les lieux, il était trop tard, joseph avait disparu.

9 septembre : Le conseil municipal a adopté le principe de la création d’une école de pêche. Le professeur sera payé par l’Etat. La commune fournit le logement et le local pour l’école.

Le dimanche 23 septembre le « Petit Nicolas », patron Nicolas Tonnerre, a rencontré au large de Belle-Ile, un trois-mâts de 2300 tonneaux, «Marguerite Elise», de Nantes, capitaine Jacob de Locmariaquer. Ce navire était parti depuis 5 mois de l'île Bourbon, avec un chargement de sucre. Le calme et des vents violents l'avaient surpris tour à tour, retardant son arrivée en France. Pour comble de malheur, la terrible maladie du scorbut s'était déclarée à bord. Déjà 6 cadavres venaient d'être jetés à la mer et 7 matelots gisaient dans la cale. Le capitaine avec 3 hommes : un matelot, le pilotin, fils d'un riche banquier de Saint-Nazaire, et le cuisinier, un nègre, avaient seuls conservé quelques forces, et encore étaient-ils sur le point de tomber de fatigue.
Le navire était dans la situation la plus désespérée quand le « Petit Nicolas », apercevant un signal de détresse, l'accosta et lui donna 3 hommes de son équipage. Ceux-ci, bravant le danger et la fatigue, manoeuvrèrent hardiment et conduisirent le trois-mâts jusqu'au Palais (Belle Ile). Tous les malades, soignés immédiatement, sont, paraît-il, hors de danger. L'équipage du « Petit Nicolas » mérite des félicitations. Du reste, son patron n'en est pas à son premier acte de dévouement.

Entre le 4 et le 21 octobre , le frère Tudy, de son nom de famille LE GREL est décédé à l’âge de 78 ans à PORT LOUIS

Samedi 27 octobre, un journalier, Joseph CARRIOU, âgé de 30 ans, s’est pris les pieds dans des cordages sur le port . Le douanier LE RIDANT débarrassé de son veston et de son sabre se jette à l’eau et le ramène péniblement près du quai. Aidé de Jacques EVEN, le patron du « Progrès », ils le hissent sur le quai, inerte. Il lui fallut plus d’un quart d’heure pour reprendre connaissance.

Tempête extrêmement importante le 12 novembre qui a laissé de terribles souvenirs. On en parlera longtemps. Pourtant heureusement, il n'y a pas eu perte d'hommes.

En passant auprès de Belle-Ile, le «Léon XIII» a reçu deux coups de mer épouvantables qui lui ont enlevé son canot. Le «Nouvel Avenir» a perdu son train. A Locmaria, le «Jean Bart» a eu sa liste emportée. Les bateaux qui se trouvaient mouillés à Port-Louis, ont chassé du côté du cimetière. Plusieurs ont été renfloués sans peine mais d'autres, en particulier la chaloupe «N.D. de Remungol»,ont eu des avaries sérieuses.

Le clou de la journée pour nous, a été le naufrage du navire danois : Le Coranna.
Ce trois-mâts de 1200 tonneaux, monté par 15 hommes d'équipage, était parti de Bordeaux avec un chargement de poteaux de mine qu'il transportait à Cardiff. Son gouvernail s'étant perdu, il dérivait au gré des vagues et du vent qui l'ont poussé, vers midi, du côté de l'Enfer, entre Storan et Locqueltas, à 15 mètres au large du rocher qu'on appelle le Terrible. La mer était démontée. Essayer de se sauver à la nage, c'était courir à une mort certaine. Les 15 marins se croyaient perdus.
Cependant la nouvelle du naufrage est signalée de plusieurs points à la fois. On allume des cierges devant les autels de N.D. de Placemanec et de Sainte Anne. Bientôt une foule d'hommes courageux arrive au lieu du sinistre. Quel spectacle effrayant. Le navire, couché sur le flanc droit, était battu par d'énormes vagues. Pour ne pas être emportés dans l'abîme, les naufragés s'étaient réfugiés dans la chambre encore intacte de l'avant, attendant le dénouement suprême.
Prions pour ces pauvres matelots, s'écrie un de nos vicaires. Et toutes les têtes se découvrent. Et devant l'océan qui mugit, prêt à engloutir sa proie, l'Ave Maria s'élève de plusieurs centaines de bouches, vers la Reine des mers dont la protection toute puissante va se manifester aussitôt.
Un pen-fard ou bout de corde est lancé de terre au moyen d'un caillou. Le capitaine réussit à l'atteindre. Il y attache un gros câble qu'on tire à la côte en ramenant le pen-fard. Ce câble est fixé par un bout à la liste gauche du bateau qui surplombait; et les sauveteurs, le tenant par l'autre bout, le raidissent, établissant ainsi une sorte de voie aérienne par laquelle passent l'un après l'autre, 14 des naufragés.
Le quinzième était blessé, malade, transi de froid. Plusieurs fois, il avait essayé de suivre ses camarades. Mais les forces lui manquant, il était revenu sur l'épave, se cramponnant à la liste, mais près de lâcher prise et de tomber dans le gouffre.
Alors un de nos braves marins, Emile Marsac, reprend en sens inverse le chemin qu'avaient suivi les naufragés. On lui jette une autre amarre dont il enroule une extrémité autour du gros câble, en forme de poulie, l'autre bout restant sur le rocher. Arrive auprès du blessé, il le prend, l'attache solidement à la corde qu'on lui avait lancée, puis fait signe de haler. Un instant après, le dernier matelot du « Coranna » touchait le sol, suivi bientôt de son héroïque sauveur.
Les naufragés ont reçu les soins les plus empressés dans plusieurs maisons de Locqueltas. Le lendemain, ils étaient complètement remis de leur fatigue et de leurs émotions. En quittant Groix, le vendredi suivant, ils poussaient de joyeux hurrah! en signe d'adieu et aussi pour témoigner leur reconnaissance. Ils conserveront toute leur vie un bon souvenir des groisillons. Emile MARSAC a reçu de la société des Sauveteurs bretons une médaille et le gendarme BAUM, une mention.

Vendredi 14 décembre: M. Bousendorfer, commis de la maison Noël & Romieux, traversait les Courreaux à bord du « Tony ». Pris du mal de mer, il se tenait penché sur la liste. Un mouvement brusque du bateau lui fit perdre l'équilibre. Il tomba à la renverse, passant par dessus le bord et se faisant dans sa chute une blessure à la tête. Le capitaine fit lancer immédiatement le canot à l'eau. Laurent Bobinnec, patron du « Mont-de-Piété », embarquant avec un matelot de l'équipage, arriva en toute hâte auprès du naufragé. Celui-ci, ne sachant pas nager, flottait sur les vagues, soutenu seulement par son manteau imperméable. On le ramena à bord inanimé. Ce n'est qu'au Port-Louis qu'il put reprendre connaissance. Tous les passagers ont admiré le courage et l'adresse de Laurent Bobinnec.

En 1895, le chalutage à vapeur commence à faire débat. LM NOEL commencelance les interrogations dans les pages de la "Croix de groix":« J'ai vu que de riches armateurs français ont aussi l'idée de faire construire des navires à vapeur pour la pêche au chalut. Voyant les beaux résultats obtenus par l'emploi de la vapeur, soit sur terre, soit dans la marine du commerce, ils se sont dit qu'on obtiendrait le même succès en l'appliquant aux bateaux de pêche, qu'on aurait du bénéfice à remplacer les pêcheurs-voiliers par des pêcheurs-vapeurs.
J'ignore ce que l'avenir nous réserve. Mais, pour ma part, je crois qu'il serait imprudent d'entrer dans cette voie. Les premiers chalutiers à vapeur réussissent peut-être, mais s'il y en avait un grand nombre, le métier serait vite perdu. On ne peut pas être jour et nuit, hiver comme été, à chasser le poisson du fond, sans qu'à la fin le gibier ne disparaisse. »

Le 17 janvier, Félix FAURE a été élu Président de la République, suite à la démission de Casimir PERIER.

7 février : température proche de – 10,3° ce froid a duré plusieurs jours.

12 février : Pierre Marie RAUDE, 24 ans, de locqueltas, embarqué sur le «Dévastation» a disparu dans la rade de Toulon. Il était employé à peindre la coque du cuirassé. A la suite d’un faux mouvement, il est tombé à la renverse. Ne sachant pas nagé et à cause du froid vif il s’est noyé avant qu’on ait pu lui porter secours.

Nuit du 24 au 25 février : Décès d’Yves BEHEREC. 62 ans de Clavezic ?. Il avait passé la soirée à Kerdurand. en rentrant dans la nuit, il a du trébuché, tomber sur une pierre qui lui a frappé la tête, a perdu connaissance et est mort ainsi du fait du froid intense. On a trouvé son corps sans vie, le matin du 25.

L.M. NOEL fait du prosélytisme pour la création d’une société d’assurance mutuelle pour les bateaux et leurs agrès.

Le 8 mars, une décision ministérielle approuve le projet de création d'un môle à Locmaria (un quai long de 100 m auquel serait adossée une cale en pente). La Croix de Groix du 23 mai s'en fait l'écho. Mais les crédits mettent quelques années à être rassemblés. Le projet est évalué à 48 000 F et l'approbation est sous réserve que le Conseil général, la Commune et les pêcheurs participent à un tiers du financement soit 16 000 F. Les pêcheurs s'engagent pour 4 500 F mais la Commune n'ayant aucune ressource ne peut guère s'engager. De ce fait le Conseil général ajourne la décision. Il faudra attendre 1898.

Le 14 mars : Emie MARSAC a reçu sa médaille lors d’une petite cérémonie d’un vieux médaillé lui-même M CAMENEN

26 mars : Marie YVON de créhal, 16 ans, s’est noyée sous les yeux d’une amie en voulant pêcher un poisson à la main. L’amie, témoin du drame failli, elle aussi être emportée. Le corps fut retrouvé à la côte le lendemain, vers les Saisies

Le Commissaire de la marine a remis aux patrons une autre note sur les mesures à prendre pour la constatation des décès et des disparitions à bord des bateaux qui ne s'éloignent pas des côtes.
Voici les principales mesures en cas de décès:
Ramener le cadavre à terre le plus promptement possible.
Rendre compte de l'événement à l'autorité maritime du lieu où aborde.
Si le bateau relâche en pays étranger, s'adresser au Consul.
S'il n'y a pas de consul français dans ce port étranger, le patron lui-même dresser l'acte de décès, à la suite du rôle d'équipage faire signer par deux hommes de l'équipage.
Si personne à bord ne sait écrire, s'adresser à l'autorité étrangère et lui demander copie de l'acte de décès.
S'il est impossible de garder le cadavre à bord, avant de le jeter à la mer, on dresse l'acte de décès sur le rôle.
Lorsqu'un homme tombe à la mer et disparaît, procès-verbal est dressé sur le rôle et déclaration en est faite à l'autorité maritime du premier port auquel on touche.

Entre le 6 mai et le 31 mai, Paul NOEL de kerrohet s’est noyé au large de Belle Ile. Il a été enterré à BANGOR

20 juin Création de la Société d’assurance mutuelle et élection de son conseil d’administration
Voici les noms des administrateurs élus
Membres du Bureau : MM. Martin Raude, Charles Bihan et Tudy Bihan, patrons, l'abbé Noël, armateur.
Membres du Comité : MM. Joseph Davigo, Jacques Tonnerre et Ange Le Grel.
Membres suppléants : MM. Hyacinthe Adam, Pierre Calloch et Jérôme Yvon.
MM. le Commissaire de la Marine et le Syndic des gens de mer seront toujours membres du Conseil d'Administration. Elle a été autorisée par une arrêté du Prfet du Morbihan le 30 septembre 1895. Elle s’intitule Association de prévoyance ntre les armateurs et les patrons du quartier de Groix » A cette date 85 bateaux sont adhérents

9 juillet Eugène GUERE 24 ans, de Le Mené s’est noyé en tombant d’un bateau sablais commandé par Gildas YVON. Celui-ci a d’ailleurs failli se noyer aussi en tentant de porter secours à son matelot

Début juillet M. GOURON, recteur d’ARZON, a été nommé Curé Doyen de GRANDCHAMPS

L’usine de conserverie JEGO élargit son action aux petits pois. L’usine se chargera de fournir les graines.Ce sont les femmes qui cultivent l'île. Les cycles sont immuables depuis des siècles.

Naissance de Marie Alceste GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.4.2) est née le jeudi 11 juillet 1895 à Locmaria. Elle est le second enfant de Paul GOURONC, âgé de 33 ans, et de Jeanne Rose DIBERDER, âgée de 32 ans.

Anne Marie GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.6) née en 1871 à Locmaria, fille de François GOURONC, marin, et de Marie JÉGO qui épouse Joseph Marie TONNERRE, le mardi 22 octobre à GROIX. Elle est alors âgée de 24 ans. Il a 25 ans. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple. Anne Marie GOURONC meurt le mardi 10 décembre 1957 à LA ROCHELLE (17) à l'âge de 86 ans.

Mercredi 7 aout vers 11h, le « Tony » a heurté une torpille expérimentale, face à Larmor, malgré une forte explosion qui a endommagé le bateau, les passagers et l’équipe s’en sont sortis indemnes

Entre le 25 aout et le 29 septembre, Marie YVON, 71 ans, de moustéro, est tombé à la côte en allant chercher des herbes. Elle a expiré sur le coup.

Mardi 12 novembre, le Jeanne d’Arc n°2, G519, patron LE SAINT François Marie transportant des conserves "Jégo" vers Lorient a coulé à l’entrée de la rade. L’équipage et une passagère ont pu être sauvé grâce au petit canot de sauvetage. Après 15 jours de recherche, le dundee Jeanne d’Arc n°2 a été retrouvé près de la citadelle et renfloué, puis remorqué jusqu’aux sables de kernevel. Les conserves sont sans dommages et le dundee pourra être réutilisé.

Statistiques de l’Etat civil
Extrait des registres de la paroisse:
Baptêmes - Décès - Mariages
1895 : 150 - 82 - 28
1894 : 163 - 104 - 37
1870 : 139 - 187 - 14
1845 : 81 - 40 - 23
1820 : 86 - 67 - 17
1795 : 68 - 45 – 12

- Naissance de Joseph Marie GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.3.6.1.3) le mercredi 19 février à Quehello. Il est le 3ème enfant de Pierre Marie GOURONC, âgé de 32 ans, et de Marie Joseph TRISTANT, âgée de 31 ans environ. A une date non connue, il épouse Marie Joseph LE GARFF. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple. Joseph Marie meurt le jeudi 5 janvier 1928 à GROIX à l'âge de 31 ans.

- Naissance de Joseph Pierre Marie GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.9.6.3.1.2) le vendredi 3 juillet à GROIX, Locmaria. Il est le second enfant de Jean Marie GOURONC, âgé de 30 ans, et de Jeanne Renée TONNERRE, âgée de 28 ans.

La population totale de l'île est de 5 222 habitants dont x militaires (une centaine).

Le Conseil Municipal souhaite la disparition des rochers du fond de l'avant-port et du bassin de l'Est, à Port-Tudy, et que soit curé le bassin de Port-Lay où les bateaux amènent le thon et la sardine, ainsi que la construction de la cale et du môle de Locmaria.

Le matelot Yves EVEN à bord du Dundee "République et Patrie" est perdu en mer en septembre. Cette même année a lieu la naissance de Marie-Ange ÉVENO ( ) fille d'Ange ÉVENO ().

La terrible nuit du 4 décembre, de cette année terrible quatre voiliers (certains avance le chiffre de huit) se perdirent corps et biens avec 28 hommes à bord (ou 67), entre autres:

- un dundee tout neuf, le "Gloria Patri " avec 7 hommes : Pierre TONNERRE, Ange EVENO ( ) matelot, Jean Paul EVEN (Mené),

Théophile EVEN (Kerampoulo) et les deux jeunes frères BERLIC, tous du village du Mené, étaient parents,

- le "Bretagne " perdu en mer avec Marc-Pierre TONNERRE, (bourg) Pierre GOURON (Crehal) Joseph GOURON (locmaria),

alors que la "Sidonie" de Pierre BARON sur laquelle deux hommes furent enlevés subit des avaries d'une gravité extrême.

"Mon Dieu, quelle nuit ", racontera toute sa vie Marie-Rose, l'épouse d'Ange ÉVENO. Une nuit terrible où elle aperçut dans les flammes de la cheminée le voilier Gloria Patri au milieu d'une mer en feu. L'intersigne, le "spermanteu" comme on disait, était clair. Marie-Rose ne revit plus jamais son époux. Elle acheta dès le lendemain de la tempête son capot de veuve qu'elle portera chaque fois qu'elle se rendra à l'église.

- Naissance de Joseph Arthur GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.5.1) est né le mardi 19 janvier 1897 à Locmaria. Il est le premier enfant de Jérôme GOURONC, âgé de 31 ans, et d'Anaïse STEPHANT, âgée de 34 ans.

- Naissance de Paul Antoine GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.4.3) le samedi 12 juin à Locmaria. Il est le 3ème enfant de Paul GOURONC, âgé de 34 ans, et de Jeanne Rose DIBERDER, âgée de 34 ans.

Le dundee "Nouvelle Providence" est perdue en mer le mercredi 10 février, Laurent GOURONG (le frère de Mélanie ?) meurt noyé, il a 42 ans, corps retrouvé à Oléron.

Vers le 12 mars, le dundee "Napoléon 1er", tout neuf (il était sorti du chantier en décembre 1896), appartenant à un armateur

de la Rochelle mais armé à Groix a disparu au large de Rochebonne avec 8 hommes à son bord : 6 groisillons et 2 deux marins

- Joseph STEPHAN de Kermarec, le patron, laissant une veuve et 7 orphelins (de 15 ans à 20 mois)

- Jean-Pierre YVON, de kerloret, 48 ans, qui laisse une veuve et 5 orphelins ( de 18 à 3 ans)

- Gabriel LE HUEDE, 23 ans, de Kermario (son frère s'était perdu le 4 décembre précédent)

Egalement Pierre Marie LANCO, 26 ans, de Plouhinec et Louis DREAN, 23 ans, de Gavres

- Naissance de Rose Marie JÉGO (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.3.6) le lundi 28 mars 1898. Elle est le 6ème enfant légitime de Jean-Pierre JÉGO, meunier, âgé de 49 ans, et de Mélanie GOURONC, cultivatrice à Locmaria, âgée de 38 ans.

Le 8 aout, une furieuse tempête a causé beaucoup d'avaries et la perte de plusieurs hommes

- Gildas GOURON de Créhal matelot de 'L'Hortense-Fanny" a été emporté par un coup de mer et s'est noyé.

- La chaloupe sablaise "Mére Philomène" commandée par Jérôme GOURON de Locmaria avait perdu la totalité de ses hommes

sauf le mousse et Louis LE BIHAN de locmaria, qui écréasé dans le trou de barre meurt après d'horribles souffrances.

Les hommes tombés à la mer ont réussi (fait exceptionnel) à remonter à bord. Un vapeur anglais passant à proximité n'a pas

daigné porter secours. C'est le dundee groisillon "N.D. de Chartres" qui a pris en remorque le navire démâté

- Le dundee sablais "Nomade" commandé par Dominique RAUDE du bourg semble avoir disparu

Le voilier Job Cam (Joachim Bernard), qui avait son atelier à Locmaria s'implante à Port-Tudy (à cheval sur l'emplacement des douanes et celui de la voilerie Joncour).

Le 28 février le conseil municipal vote un crédit de 2 600 F pour la réalisation du môle de Locmaria. Le conseiller général de groix, Monsieur Lanjuinais demande à l'assemblée départementale de voté le solde de la dépense, sans résultat.

Adolphe STEPHANT, ferblantier, 43 ans, originaire de Plouhinec, nés de parents groisillons, est élu maire (en remplacement de Charles ROMIEUX, démissionnaire) Il est réélu en 1900.

Le 12 décembre vers 4h, le dundee "La France" pris dans une tempête de neige, le pont couvert de verglas a fait côte sur les rochers au sud de l'île de Ré lors d'une manoeuvre de prise de ris. Les cales ont aussitôt été envahies d'eau. L'équipage a pu évacuer le bateau vers 6 h grâce au canot

Les naufrages et les accidents de mer sont pour une grande part dans les décès annuels; on compte ainsi cent péris en mer entre 1890 et 1900. Cela explique que la Société de sauvetage en mer soit particulièrement dynamique à Groix. Victor JÉGO est, en 1900, patron du canot de sauvetage "Amiral Mequet" auquel succéda le "Rosalie Marchais", il l'est encore en 1917.

Le 23 décembre, ce canot de sauvetagea porté assistance au trois-mats terre-neuvien le "Rubons" de Granville et il a sauvé l'équipage.

- Naissance de Théophile GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.4.4) est né vers 1900 à GROIX, Locmaria. Il est le 4ème enfant de Paul GOURONC, âgé de 37 ans environ, et de Jeanne Rose DIBERDER, âgée de 36 ans environ.

Le 13 février, une tempête etrêmement violente a causé d'importants dégâts. Les ailes du moulin de Saint-sauveur ont été arrachées.

Vers cette date, le dundée "Rose Marguerite a disparu corps et biens avec à son bord le patron Pierre UZEL, 35 ans, de Port-Lay; Gildas JEGO,45 ans, de Clavezig; Jean-Louis YVON, 32 ans de Quehello; François UZEL, 29 ans de Kervedan; François STEPHAN, 19 ans, de Quelhuit, Laurent LE DREF 17 ans de Kerloret et pierre Marie Guillome de Port-Louis.

En février, le Sous-préfet de Lorient écrit au maire pour organiser une nouvelle souscription auprès des pêcheurs afin de réaliser le môle de Locmaria. Le Conseil général vote une subvention de 8 900 F . Il faut réunir la somme de 7 100 F. Mais les choses ne sont organisées que l'année suivante.

Vers le 15 avril, Pierre GOURON de Kermouzouet, patron du dundee "Petit Joseph" est tombé à l'eau en faisanr une fausse manoeuvre. Il s'est noyé avant qu'on puisse le récupérer.

Vers le 10 mai, Adolphe TONNERRE, 25 ans de Locqueltas, est tombé de nuit dans le port des Sables d'Olonne. Il s'est noyé.

Le dérasement des roches saillantes de l'avant-port et du bassin de l'Est, repris après la partance du thon ainsi que le dévasement demandé à Port-Tudy sont effectués.

Bobinec, charpentier de Locmaria, s'implante à Port-Tudy, d'abord dans la cour de la boulangerie Friec.

Ouverture du café de l'Aurore (Adam) et de l'auberge Joncour, installation de viviers derrière l'actuel café de la Jetée.

Création de l'Union Groisillonne, qui construit 2 vapeurs, en concurrence avec la Compagnie de Port-Louis et qui ouvre un service régulier Lorient &endash; Groix.

Au mois de juillet, Pierre Marie CALLOC'H-LAVREC, de Locqueltas 12 ans est tombé à la mer. Il s'est noyé.

En août, Le dundee "Le Bien-Aimé" a ramené au Gripp une baleine longue d'une quinzaine de mètres. Fait inobservé depuis plus de 20 ans.

A la rentrée des classes, l'école de locmaria a été dôtée d'une institutrice laïque. Les soeurs qui la dirigeait depuis sa création ont été renvoyées.

Le 29 septembre, le torpilleur de haute mer "La Trombe" en faisant des essais de vitesse a touché la côte entre Beg er skeul et Port melin. Les cloisons étanches ont empêchées qu'il coule.

Après une nouvelle lettre du préfet, le 31 mars, le maire, Adolphe STEPHANT, adresse une lettre à tous les groisillons :

"Mes chers compatriotes, par une lettre du 12 mars, Monsieur le Préfet du Morbihan me fait savoir qu'il n'attend plus, pour commencer la construction du môle de Locmaria, que le versement de la somme de 7 100 F demandée comme part contributive aux habitants de l'île de Groix.

Vous savez que la commune s'est engagée à verser pour le travail une somme de 2 600 F qu'elle tient déjà à la disposition de l'Administration. D'autre part l'appel que j'ai fait l'année dernière à nos amis du continent nous a valu la somme de 420 F. Il reste donc à recueillir par souscription volontaire la somme de 4 080 F.

J'ai pensé que le moment est venu de réunir le montant des souscriptions déjà promises par les armateurs de Locmaria et aussi de faire appel à la générosité de habitants de l'île toute entière en faveur d'une oeuvre qui intéresse la prospérité du pays.

Nous ne pouvons laisser une si belle occasion d'améliorer le port de Locmaria. L'intérêt du pays nous oblige à profiter des bonnes dispositions de l'Etat et le Conseil général font preuve à notre égard. N'aurions-nous pas de regrets plus tard si nous refusions maintenant le léger sacrifice qu'on nous impose ? Il importe de donner sans retard une réponse décisive à la lettre de Monsieur le préfet.. Voici donc ce que je permets de vous proposer :

1) Les armateurs de Locmaria qui assistaient à la réunion de novembre dernier vondront bien me faire parvenir le plus tôt possible les sommes qu'ils ont pris l'engagement de verser.

2) Ceux qui n'assistant pas à cette réunion n'ont pas eu l'occasion de signer le même engagement voudront bien imiter l'exemple de leur collègues.

3) Je prie les commerçants de Locmaria et en général tous ceux qui bénéficieront de ce nouvel état des choses de donner aussi leurs offrandes.

4) Beaucoup de nos marins ont l'occasion de fréquenter le port de Locmaria. Le môle avec ses différents moyens de débarquement leur procurera de grandes commodités. Je les invite aussi à participer aux frais de la construction.

5) Enfin, on peut affirmer que l'établissement de ce môle contribuera sensiblement au bien général du pays. C'est pourquoi, je me permets de demander une offrande à tous les groisillons qui ont la possibilité de le faire. Je demande aux marins de prélever sur les bonnes ventes qu'ils feront une petite somme en témoignage de leur intérêt pour tout ce qui concourt à la grandeur et à la prospérité de notre île.

Agréez, mes Chers Compatriotes, l'assurance de mes sentiments dévoués. signé : STEPHAN, Maire de Groix "

Le 26 mai Jean GALLO, 27 ans sauve, en se jetant à l'eau près de Locmaria, un enfant de 8 ans, Jean DAVIOU.

Décès d'Anne TONNERRE en jullet 1901, l'épouse de Maurice GOURONG, a partagé ses biens entre leurs enfants. Joseph, l'aîné hérite du "château" de kerohet (qui aurait été construit par Maurice ? (à vérifier). Céline hérite de 4 ha de terres.

Martin RAUDE créé l'Union Groisillone le 9 juin. Cette compagnie fait construire un vapeur: l"Ile de Groix", grâce à une souscription de 87 000 francs ouverte aux groisillons. Le 15 septembre l'Union groisillonne décide la construction d'un deuxième vapeur. la traversée coûte 60cts et 1Fr l'aller-retour. la concurrence est rude avec les vapeurs port-louisiens.

En 1902 est enfin construite la jetée de Locmaria, réalisation plus modeste que le grand port projeté, sans doute à cause de l'importance des dérochages qui autrement auraient été nécessaires.

Lors de la tempête du 24 au 25 novembre 1902, 13 dundees, précipités les uns sur les autres, brisent leurs agrès, chassent hors du port et subissent de grosses avaries. L'idée d'un prolongement du môle nord-ouest qui aurait empêché la houle de pénétrer dans le port est déjà dans l'air. "Il manque 30 ou 40 mètres au môle nord-ouest", écrit le journal, "La Croix de l'île de Groix"... "Nous en avons fait la remarque avant l'achèvement des travaux, mais c'est la mer à boire, que de modifier un plan adopté par l'administration."

En juin 1903, de nombreux Groisillons, se dressent contre la disparition de leur école confessionnelle (séparation de l'église et de l'État). Les autorités rencontrent une hostilité entretenue par le clergé insulaire et relayée par le journal édité par l'abbé Noël. Le juge de paix de Port-Louis, son huissier, le commissaire de police et les gendarmes auraient été molestés par une foule excitée par les exhortations à la résistance de plusieurs meneurs. 9 personnes, deux hommes et sept femmes, sont déférées devant le tribunal de Lorient et condamnées à des peines de prison ferme: deux mois pour les premiers et un mois pour les secondes. Le retour des prisonniers de Groix, aux lendemains de l'exécution de leurs peines, est fêté triomphalement. Les femmes particulièrement sont acclamées dès leur arrivée sur le quai de Port-Tudy. L'affaire provoqua un tel chambardement que l'on composa une chanson, "Les prisonnières de Groix", écrite en français et breton.

On recense cette année-là 5 707 habitants, dont 1508 marins. La population culmine. Liée aux aléas de l'histoire et à la spécificité de l'île, la démographie de Groix n'a pas été constante. Du milieu du XVIII° siècle jusqu'au début du XXème siècle, elle est en essor. L'arrivée d'étrangers pour la réalisation de grands travaux, comme la construction de phares, mais aussi la natalité importante liée à la prospérité que connaît Groix au cours de la seconde moitié du XIX° siècle, expliquent cette évolution. Il y a 7 moulins en fonctionnement en ce début de siècle.

À cette époque, les productions de pêche se répartissent de la façon suivante: Groix 51,6%, Étel 26,3%, Port-louis 13,3% et Lorient 8,8%.

Naissance de Marie Joseph GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.4.5) est née vers 1903 à GROIX, Locmaria. Elle est le 5ème enfant de Paul GOURONC, âgé de 40 ans environ, et de Jeanne Rose DIBERDER, âgée de 39 ans environ.

Le charron du Bourg François Guégan s'implante sur le quai de Port-Tudy. Il possède également le café Tristan et son fils Auguste Guégan prend la forge Chichén à Port--Tudy.

1904 : Implantation à Port-Tudy de la forge Cloarec, située auparavant au Bourg.

Le 6 février, vers 11h30 le sémaphore de penfret signale au Commissaire de Groix la présence d'un Trois-mâts désemparé dans l'Est-Sud des Glénans. le canot de sauvetage de port-Tudy la "Rosalie Marchais" part à son secours. Arrivé vers 16 hil constate qu'il s'agit d'un 3 mats russe "L'Améliga" de Riga qui transporte du bois. Mats brisé, il est en grande partie submergé, il semblait perdu. L'équipage a disparu A son bord se trouve le guetteur de penfret, un pilote et 5 hommes des environs. Un filin est amarré et le remorqueur à vapeur le "Pen Mane" le hale jusqu'à Concarneau qu'i atteint non sans peine. La cargaison est finalement sauvée.Mais l'équipage reste disparu. ?

Naissance de Francine GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.9.6.3.1.3) vers 1905 à GROIX, locmaria. Elle est le 3ème enfant de Jean Marie GOURONC, âgé de 38 ans environ, et de Jeanne Renée TONNERRE, âgée de 36 ans environ.

Anne-Marie GROGNEC (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6.1) , fille de Louis Marie GROGNEC, marin pêcheur, mort le 3 mai 1899, et de Marie Célin(i)e GOURONG, épouse Colomban TONNERRE, vers 1905 à GROIX. Elle est alors âgée de 17 ans environ. Il a 23 ans environ. Ce couple aura un enfant : Colomban (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6.1.3a)

Son époux, Colomban TONNERRE, meurt en 1911 à l'âge de 29 ans. Anne-Marie a 23 ans.

Philomène Marie GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.2.1.1a.8) née en 1877 à GROIX, Créhal, fille de Laurent GOURONC, et de Marie Victoire GOURONC, épouse Eugène CHARPENTIER, le samedi 24 juin 1905 à BREST (29). Elle est alors âgée de 27 ans. Il a 25 ans environ. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple. Philomène Marie GOURONC meurt le lundi 24 mars 1958 à FONTAINEBLEAU (77) à l'âge de 80 ans.

Fusion de l'Union Groisillonne présidé par le groisillon, Martin RAUDE et de la Compagnie de Port Louis, qui aboutit à former l'UGLPL (Union Groisillonne, Lorientaise et Port-Louisienne).

Naissance de Louis GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.4.6) vers 1906 à GROIX, Locmaria. Il est le 6ème enfant de Paul GOURONC, âgé de 43 ans environ, et de Jeanne Rose DIBERDER, âgée de 42 ans environ.

Maria GOURONC GG /4.4b.1.5.5.3a.9.7b.2) née en 1887 à GROIX, Quelhuit, fille de Jérôme GOURONC, et de Lucie YVON, épouse Eugène Marie STEPHANT, le lundi 5 novembre 1906 à GROIX. Elle est alors âgée de 19 ans. Il a 21 ans environ. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple. Maria GOURONC meurt le jeudi 12 février 1976 à LORIENT (56) à l'âge de 88 ans.

Le recensement du 4 mars 1906 dénombre 5509 habitants dans 1231 familles. Ce jour-là, 766 personnes sont absentes de l'île: marins et militaires très probablement !

Aurélie GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.2.1.1a.6) née en 1873 à Créhal, fille de Laurent GOURONC, et de Marie Victoire GOURONC, épouse Jean Bart Louis LE DAIN, le mardi 24 septembre 1907 à GROIX. Elle est alors âgée de 28 ans. Il a 26 ans environ. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple.

Entre 1907 (et 1914), le Conseil Municipal et le Maire Emile BIHAN mettent en avant un projet d'agrandissement de Port-Tudy jusqu'à Port-Lay, qui se heurte aux difficultés causées par une polémique entre le Maire et M. ETESSE, comme en témoigne le Nouvelliste du Morbihan du 11 juin 1912 : "Le port de Port-Tudy. Dimanche matin, la Commission d'enquête, instituée pour statuer sur l'opportunité d'un nouveau port à Port-Tudy, s'est réunie au bourg de Groix, en présence de M. M. l'ingénieur en chef Lebert, de Vannes, et de M. l'ingénieur Méchin, ingénieur à Lorient. La séance a été tumultueuse. M. Etesse et divers armateurs, dont M.M. Calloch, Kerzaho, etc... se sont montrés hostiles au projet, qui était défendu par M. Le Bihan, maire actuel.

En définitive, le projet de l'administration tendant à ce que le nouveau port soit construit au Nord-Est du port actuel, au lieu du Sud-Est, comme le demandaient les protestataires, est adopté par sept voix contre deux". De fait, après cette délibération, la polémique continue (pétitions organisées de part et d'autre, débat dans la presse, etc ... ), des intérêts fonciers et politiques étant en jeu, et le projet échoue. L'âge d'or de l'expansion thonière trouve donc ses premières limites dans les dissensions locales.

Naissance d'Eugénie GOURONC (GG /4.4b.1.5.1.9.6.1.4.7) vers 1908 à GROIX, Locmaria. Elle est le 7ème enfant de Paul GOURONC, âgé de 45 ans environ, et de Jeanne Rose DIBERDER, âgée de 44 ans environ.

Marie Alida GOURONC (GG /4.4b.1.5.5.3a.9.7b.4) née en 1891 à GROIX, Quelhuit, fille de Jérôme GOURONC, et de Lucie YVON, épouse Joseph Marie EVEN, le mardi 10 mai 1910 à GROIX. Elle est alors âgée de 18 ans. Il a 20 ans environ. Il n'y a pas d'enfant connu pour ce couple. Durant la guerre de 1914 meurt son époux, Joseph Marie, à l'âge de plus de 24 ans. Marie Alida a plus de 22 ans.

Le 21 janvier en réponse à la note émargeant la Dépêche ministérielle du 18 janvier 1910, relative à la pêche sardinière, le responsable du bureau de l'Inscription maritime écrit " Je vous fais connaître que :

- le quartier de Groix armant exclusivement pour la pêche au thon, il n'y a dans le quartier aucun bateau sardinier ;

- aucun marin groisillon ne pêche la sardine, en effet, alors qu'en 1893, les Groisillons prirent pour 313 000 francs de sardines, et pour 174 000 francs de langoustes ou homards, depuis une dizaine d'années (soit vers 1900) il a fallu abandonner la pêche de la sardine rendue trop aléatoire par les migrations imprévues du poisson et renoncer à celle des crustacés jadis si abondants sur les rochers de la côte et des Birvideaux, mais détruits aujourd'hui par une pêche trop acharnée, et, encore plus sans doute, par les pieuvres qui sont devenues si abondantes sur le littoral sud de la Bretagne

- une seule usine, celle de Port-Lay, appartenant à M. JEGO, se livre à la fricasse de la sardine concurremment avec la préparation du thon, lorsque la saison du thon est passée. Cette usine peut préparer 200 000 sardines par jour. Elle occupe 150 femmes, 8 friteurs, 15 soudeurs. Les pêcheurs d'Etel, de Riantec, de Larmor, de Port-Louis et du Finistère approvisionnent l'usine. "

La communauté groisillonne vit avec une grande gaîté l'an neuf. J.-P. Calloc'h, le poète, a recueilli, ce 31 décembre 1910, une "sonnen en Iguenanné", (chanson des étrennes). Des groupes de chanteurs parcouraient l'île, faisant résonner les chemins de terre du bruit familier des sabots, chantant de porte en porte, dans l'espoir d'un morceau de porc salé, qu'il était d'usage de leur offrir.

" In nomine Patris et Filii, Pour saluer tous les gens de la maison. Iguenanné, Iguenanné !

La nourrice est auprès du feu À réchauffer son petit enfant. Que Dieu lui fasse la grâce

D'en réchauffer encore plus d'un ! La vieille bonne femme (s'en va) au charnier avec son couteau et sa jatte. Coupez loin de

L'os, quand il est coupé, Et le sang, quand il est versé, On n'y trouve de remède Que de l'autre côté de Nantes... "

Groix est le premier port d'armement à la pêche de la côte atlantique en 1911; 491 unités pour 2 196 hommes d'équipage dont 269 dundees de 36 à 44 tx et 1614 hommes d'équipage. La campagne thonière dure une centaine de jours entre juin et septembre dans le golfe de Gascogne à 80 / 100 miles des côtes. Le plus souvent, ils déchargent à La Rochelle pour ne pas remonter jusqu'aux côtes bretonnes.

En 1911, sur 5 500 habitants, on trouve 1 770 hommes naviguant sur des bateaux de pêche.

Marie, Hyacinthe JÉGO (13) cultivatrice, née en 1889 à Ile de GROIX, Locmaria, fille de Jean-Pierre JÉGO, meunier, et de Mélanie GOURONC, cultivatrice épouse Jean-Jacques EVEN, le mardi 30 mai à GROIX. Elle est alors âgée de 21 ans. Il a 32 ans. Ce couple aura un enfant : Anne Rose (GG /4.4b.1.5.1.4.3.6.3.3.1a)

Le samedi 25 septembre 1915, lors de l'attaque à Ville sur Tourbe, Jean Jacques meurt, à l'âge de 37 ans. Marie, Hyacinthe a 26 ans.

1912 : Grande fête républicaine à Port-Tudy, organisée par le maire E. Bihan.

Thérèse Elisabeth GROGNEC (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6.2) fille de Louis Marie GROGNEC, marin pêcheur, mort le mercredi 3 mai 1899, et de Marie Célin(i)e GOURONG, épouse Michel GOULLETQUER, le samedi 5 avril 1913 à GROIX. Elle est alors âgée de 23 ans. Il a 24 ans. Ce couple aura quatre enfants : Michel (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6.2.1) - France (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6.2.2) - Jean (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6.2.3) et Pierre (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6.2.4)

Quelques mois plus tard sa sœur, Anne-Marie GROGNEC (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6.1), fille de Louis Marie GROGNEC, marin pêcheur, mort le 3 mai 1899, et de Marie Célin(i)e GOURONG, épouse, après la mort de son premier mari, Colomban TONNERRE, mort en 1911, Joseph TONNERRE, le mardi 18 novembre à GROIX. Elle est alors âgée de 26 ans. Il a 26 ans. Ce couple aura deux enfants : Ferdinand (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6.1.1b) et Joseph (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.6.1.2b)

Mardi 3 février 1914, par 238 voix contre, sur 591, la Chambre des Députés refuse d'accorder le droit de vote aux femmes.

Dimanche 10 mai, 2ème tour des élections législatives. La gauche (S.F.I.O.) sort victorieuse du scrutin.

Charles, Laurent, Marie GOURONG (12), marin-pêcheur, né en 1886 à GROIX, fils de Laurent, Marie, GOURONG, marin-pêcheur à Kerohet, et de Marie, Céline, Marguerite MILLOCH, cultivatrice épouse Léontine, Marie TUAUDEN, le lundi 18 mai, à GROIX. Il est alors âgé de 27 ans. Elle a plus de 18 ans. Ce couple aura un enfant : Léon Charles Laurent François (GG /4.4b.1.5.1.4.3.1.5.2.1a)

Dimanche 28 juin, l'archiduc François Ferdinand d'Autriche, prince héritier de l'empire austro-hongrois est assassiné, avec son épouse, à Sarajevo, par un "terroriste" serbe, Cavrilo Princip (19 ans). L'assassin est soupçonné d'appartenir à une organisation secrète, la "Main Noire", manipulée par le chef des services de renseignement de Belgrade, le colonel Dimitrievitch. Cette organisation prône la réunion de tous les Slaves du Sud autour de la Serbie, principal Etat slave des Balkans. A ce titre, elle s'indigne de l'annexion formelle de la Bosnie-Herzégovine par l'Autriche-Hongrie en 1908.

Leurs morts laisse l'Europe indifférente dans les premiers jours. Le prince, que François-Joseph 1er n'aimait pas outre mesures, est enterré à Vienne en catimini. Mais les diplomates de tous bords se saisissent bientôt de l'incident comme d'un exutoire à toutes les tensions qui traversent le continent. Imputé à la Serbie par le gouvernement autrichien, l'assassinat sert de prétexte au déclenchement de ce qui deviendra la Première Guerre Mondiale.

Le mardi 28 juillet l'Autriche-Hongrie déclara la guerre à la Serbie. Le samedi 1er août l'Allemagne et la France ordonnent la mobilisation générale. Le lundi 3 août 1914, la France entre dans la guerre. Une guerre sanglante qui aura des conséquences considérables sur l'île de Groix, comme sur le reste de la France, et du Monde.

La Guerre 1914 /1918 fut terrible pour l'île, comme pour beaucoup de communes bretonnes.

Le monument aux morts du bourg et un immense tableau noir, fixé au mur de l'église, rappellent qu'elle enleva 174 hommes dont seulement (si on ose le dire) 48 moururent en mer.

Car pour leur plus grand malheur, de nombreux marins furent versés dans les corps de l'armée de terre (notamment la 62° R.I.) ou des fusiliers marins de l'amiral Ronarc'h.

La 3ème république (1870 /1939)