Le
16ème
siècle
est celui des grandes découvertes, des grandeurs
(François 1er) et des troubles (début des
guerres de religion), le 17ème
siècle
apparaît comme une époque d'assise et de
développement du commerce lointain.
En
1500,
pour organiser le commerce de l'Inde, il faut d'abord
faire peur aux Arabes. Dans ce dessein, on confie
à Alvares Cabral une escadre de 13 navires
montés par 1 200 hommes (en mars). Elle touche
sans s'en douter la côte de l'Amérique, la
longe pendant une journée en descendant vers le
sud, puis reprend sa route vers l'Afrique après
avoir détaché un navire pour apporter
à Lisbonne la nouvelle de sa découverte. Il
arrive en août devant Calicut. Il ne lui reste que
6 vaisseaux. D'abord en bons termes avec le roi, il se
brouille peu après avec lui, doit abandonner la
ville en incendiant 15 navires maures et rentre en
Europe.
C.
Colomb ne sera jamais détrompé, il explore
les Antilles, reconnaît l'embouchure de
l'Orénoque et l'isthme de Panama, explore la
côte de l'Amérique centrale, du Honduras
actuel à l'isthme de Darién. Il essaie
vainement de trouver de l'or en Costa Rica, revient
échouer à la Jamaïque après que
sa flotte eut été dispersée par les
tempêtes. En septembre 1504, il s'embarque pour
l'Espagne, où il arrive malade, et meurt en 1506..
Son aventure a déçu les Espagnols qui lui
reprochent de ne pas avoir découvert la bonne
route des épices, ni rapporté d'or. L'essai
de colonisation tenté à St Domingue ne
réussit pas.
En
février 1502,
Vasco da Gama part imposer la domination portugaise. Il
reprend le chemin de l'Europe en février 1503,
laissant dans les mers des Indes une petite escadre de
surveillance sous les ordres de Sodré.
Le 24
juin 1503,
"L'Espoir", navire de 120 tx, et 60 hommes, armé
par Jean Ango, le Père, commandé par Binot
Paulinier de Gonneville appareille d'Honfleur (avec le
projet d'aller aux Iles Moluques). Il atterrit sur les
côtes du Brésil (Sao Francisco). Il en
repart en juillet 1504, le navire est attaqué au
large des iles anglo-normandes par des pirates. Des
marins bretons de St Malo et des normands de Dieppe
semblent déjà être venus dans cette
région avant lui.
Une
nouvelle expédition portugaise arrive en
1504,
sous les ordres d'Alphonse d'Albuquerque, qui construit
un fort près de Cochin: c'est le premier
établissement permanent des Portugais en Inde. Le
roi Manuel envoie un "vice-roi", Francisco d'Almeida,
avec une flotte de 15 vaisseaux, dont certains atteignent
1 500 tonneaux, et l'ordre d'organiser le nouvel
empire.
On
commence à soupçonner, en
1505,
que les terres nouvelles découvertes par Colomb ne
sont pas l'Asie. Le florentin Amerigo Vespucci, publie
des lettres où il prétend que l'on se
trouve en présence d'un "nouveau monde". Et en
1507, un typographe de St Dié, Martin
Waldseemüller, imagine, de donner au nouveau
continent le nom d'América.

À
partir de cette période, et suite aux informations
de Jean Cabot, des marins d'Honfleur, de Rouen, de
Dieppe, remplaçant les Portugais, pêchent la
morue et chassent la baleine sur les bancs de
Terre-neuve.
Quelques
pêcheurs port-louisiens s'enhardirent à
pêcher la morue à Terre-Neuve.
Tristan
da Cunha écume en 1506
avec 15 vaisseaux tout l'Océan Indien.
Le
pirate français, Pierre de Mondragon (normand)
écume, en 1508,
le canal du Mozambique.
En
1509
et 1510,
les portugais (les Albuquerque) fonde Malacca en
Indonésie et s'installe à Goa.

Albuquerque
quitte Goa en 1511,
atteint Malacca, y obtient le concours des Chinois, puis,
grâce à eux, entre en relation avec le Siam.
Il va alors jusqu'à Amboine, puis revient à
Ormuz pour écraser une coalition turco-arabe.
C'est à ce moment que se placerait son projet
d'affamer l'Égypte en déviant le Nil. Mais
les fièvres l'emportent en 1515.
Il
reste aux Espagnols à occuper le continent
américain. Les forces militaires espagnoles se
heurtent à un relief difficile, au climat
tropical, à des tribus sauvages et surtout
à deux centres de civilisation, l'empire des
Aztèques, et l'empire des Quichuas avec sa
dynastie Inca.
Jeanne
d'Aragon confie en 1511, à Juan d'Agramonte une
expédition de reconnaissance sur les côtes
de Terre-Neuve, elle lui impose l'obligation d'embarquer
2 pilotes bretons. C'est la preuve que les
pêcheurs, de Bretagne fréquentaient ces
parages depuis plusieurs décennies, et
connaissaient bien ces mers et rivages. Il est à
noter qu'une île de Terre-Neuve, située sur
la côte orientale, au nord d'une île
nommée Belle Island (Belle-Île), porte le
nom "Groais Island". Sur l'une des plus vieilles cartes
du nouveau Royaume de France (Canada) cette île,
porte le nom de Groye, signe que des groisillons sont
venus dans ces contrées.
Les
marins groisillons servent de transporteurs et
travaillent parfois pour le compte de marchands
étrangers. On voit Pierre de Morlaix utiliser, en
1512, un navire de Groix.
Aucun
doute n'est plus possible, en
1513,
après le voyage de Balboa, qui, du haut des
montagnes de Panama, découvre vers l'ouest un
vaste océan.
Le 9
janvier 1514,
Anne de Bretagne meurt et lègue son cur aux
Bretons. Celui-ci, déposé à la
crypte des Carmes à Nantes, fût
enchâssé dans un reliquaire en or. Deux
siècles et demi plus tard, des
révolutionnaires s'en emparèrent pour en
récupérer le métal. Adressé
à l'Hôtel des Monnaies nantais, les
fonctionnaires refusèrent de le fondre et
l'expédièrent à Paris. Là
encore, on ne put commettre ce sacrilège. Le
vaisseau d'or fut épargné et
retrouvé plus tard à la Bibliothèque
Royale, mais le cur avait disparu... Le cur
d'Anne de Bretagne fut donc très convoité
et peu respecté, car malgré tous les
efforts d'Anne, sa fille aînée (et de Louis
XII), qui épouse, cette année-là, le
Duc d'Angoulême, futur roi François 1er,
lèguera définitivement la couronne de
Bretagne au royaume de France.
Louis
XII décède en 1515.
François 1er, lui succède et négocie
rapidement avec les États de Bretagne pour obtenir
leur aval, en échange il leur concède
quelques droits spécifiques, dont celui de pouvoir
tenir Parlement.

Le port
du Havre est par François 1er en
1517.
Le
Portugais Magellan, qui, longeant la côte
d'Amérique du Sud, franchit en
1519,
le détroit de 600 km, auquel il donne son nom, et
s'aventure dans l'océan, qu'il appelle Pacifique,
jusqu'aux Philippines.
Sur la
route des épices, les premiers navires
français apparaissent, en
1522,
dans l'Inde devant Diu. Les frères Jean et Raoul
Parmentier, qui naviguent pour le compte de l'armateur
dieppois Jean
Ango,
le fils, atteignent Sumatra où ils trouvent la
mort.
François
1er charge, en 1524,
Verrazano d'exploiter les côtes du Nouveau Monde.
Il atteint la Caroline du Nord, longe la côte
jusqu'en Nouvelle-Écosse et rentre à
Dieppe. Prenant les eaux situées au-delà
des Outer Banks de Caroline pour le Pacifique, il
contribue à entretenir l'illusion d'un passage
vers la Chine.

Le 15
juin 1526,
Pierre Caurray quitte Honfleur. Il arrive à
Sumatra au cours de l'été 1527. Au retour,
il s'échoue fin 1527 au large de
Madagascar.
A la
fin de l'année 1528,
Jean Breuilhy, à bord de la "Marie Bon Secours"
quitte Honfleur à la recherche de P.Caurray.
À Diu, les autorités portugaises saisissent
ce bateau et son équipage qui disparut corps et
biens.
À
cette date, un LE GOUZRONC est recteur à
Saint-Caradec (56), celui-là même, né
vers 1487.
Le 2
avril 1529,
Le "Sacre" et "la Pensée" commandés par
Jean et Raoul Parmentier appareillent de Dieppe pour
Sumatra où ils arrivent le 20 octobre. Plus de la
moitié des marins et les 2 capitaines y meurent de
fièvres. Les survivants réembarquent le 22
janvier 1530
pour arriver à Dieppe en juillet 1530.
Le 21
septembre 1532,
les États de Bretagne réunis à
Vannes ratifient l'union de la Bretagne à la
France. François 1er vient à St Malo, il y
rencontre
Jacques
Cartier
(né probablement en 1494).
Les
Anglais incendient Port-Blavet en
1533.
A la même époque, le 1er novembre, Jean
CAUVIN, dit Calvin, prononce le Discours de genève
qui marque le début de la
Réforme.
Blavet,
comme la plupart des autres villes du duché, a
bénéficié du remaniement du tissu
social. Les petits propriétaires fonciers sont
devenus de plus en plus nombreux et les faubourgs de la
ville se sont peuplés d'artisans et de petits
commerçants. Des "barques" issues du quartier de
Port-Blavet, armées pour la pêche à
la morue à Terre-neuve, relâchent à
Avranches (1533 et 1534).
Les
aménagements portuaires de Blavet restaient
très rudimentaires, pour ne pas dire inexistants,
malgré l'accroissement sensible du trafic.
À la Pointe, une simple chaussée de pierres
sèches, dite " la grande chaussée ",
s'avançait de quelques mètres dans la mer.
Les bateaux de petit tonnage s'échouaient sur la
grève; les plus gros jetaient l'ancre et
transbordaient leur chargement dans des chaloupes qui
faisaient le va-et-vient entre les navires et la
côte. L'anse du Driasker, qui offrait un plan d'eau
très abrité et à proximité
immédiate des charpentiers et calfats, s'envasait
inexorablement du fait des alluvions apportées par
le Blavet mais surtout à cause du délestage
des navires marchands qui jetaient leur lest au mouillage
pour prendre leur chargement.
François
1er accorde 6 000 livres à J. Cartier, en
1534,
pour financer un voyage en "Terres neuves". Le 20 avril,
J. Cartier appareille de St Malo "le Triton" et le
"Goéland" et 61 hommes après un recrutement
difficile. Il entre le 11 juin dans l'estuaire du St
Laurent.
Le
traité des Capitulations en
1536
accorde à François 1er des avantages
commerciaux dans le Levant. Si, par ailleurs, l'amiral de
Coligny évoque une "France antarctique", il s'agit
probablement d'y trouver un refuge pour les
huguenots.
Jacques
Cartier obtient, en 1540,
de François 1er qu'il prenne possession du Canada
et d'Hochelaga. C'est toutefois un échec pour lui
qui cherchait la route du nord-ouest.
Les
armateurs de St Malo arment, en
1541,
24 navires (de 60 à 100 tx) pour la pêche
à la morue à
Terre-Neuve.
Le
23 mai, nouveau voyage de Jacques Cartier, qui appareille
avec 5 navires transportant les 1500 premiers colons du
Canada.
La
Nouvelle-France tombe alors dans l'oubli pour 50 ans. Il
ne reste guère qu'un trafic: le troc de la
bimbeloterie contre des fourrures que pratiquent les
pêcheurs français de Terre-Neuve et qui
enrichit les ports de Normandie et de
Bretagne.
Le 18
septembre 1544,
a la suite de la 4ème guerre contre Charles Quint,
la signature du "Traité de Crépy" interdit
aux Français tout armement maritime pour les Indes
et les Antilles, il vise notamment la piraterie
française.

François
1er meurt en 1547,
Henri II lui succède.
Cette année-là
20
à 30 navires de 250 à 600 tx armés
par les basques quittent Bordeaux pour la pêche
à la baleine.
En
1548,
Groix apparaît sur le portulan de Guillaume
Brouscon, cartographe du Conquet. Elle s'insère
dans le réseau côtier des îles du
Ponant, point notoirement identifiable, de relâche
et d'échanges entre le commerce du Nord et l'Ouest
atlantique.
Au
milieu du XVIème, les pêcheurs de Groix,
face à la concurrence de la morue qui arrive sur
les marchés à des prix bien moindres que
ceux du merlu, réagissent comme beaucoup de marins
de la Bretagne sud, ils se reconvertissent à une
nouvelle technique qui bouleverse le visage de ces
côtes. Il semble, en effet, que ce soit à
cette époque que la pêche à la
sardine fasse son apparition sur les côtes des
comtés de Vannes et de
Cornouaille.
Toutefois, les
propriétaires de barques poursuivent leur
activité de transport.
Création
du Parlement de Bretagne en 1554.
Le 12
juillet 1555,
le protestant Durand de Villegagnon quitte Le Havre avec
3 navires et 600 hommes. Ils arrivent le 30 octobre sur
les côtes brésiliennes (Cap Frio) et le 10
novembre dans la Baie du Garrabara (Rio de Janeiro), sans
qu'aucune suite soit donnée à ce voyage. Il
doit céder la place aux Portugais en
1559.
La
même année le 1er juin - Un acte,
établi par un notaire royal, nous confirme
l'existence des villages de Kerportudy, Loctudy, et
Kervédan où il existe une seigneurie
appartenant à KRINAULT de PORCARO. Les familles
YVON et SALAÜ sont déjà
installées dans l'île. Le dit ??? YVON a
baillé le fermage d'une maison, située
à Kervédan, pour 9 ans à Allain
Guillaume SALAÜ, fils de feu Guillaume SALAÜ,
demeurant au village de Lomelair, au prix de 10 sols par
an. L'acte a été écrit dans la
maison de Jacques de KRINAULT, propriétaire de la
seigneurie de Kervédan, au bourg de
Loctudy.

A
l'époque de l'avènement de François
II, qui succède en 1559
à son père mort dans un tournoi, la
"Françoise" de Groix est allée,
après sa campagne de pêche à
Terre-Neuve vendre sa cargaison en Barbarie (Tunis,
Alger,
? )
Peu
après la "conjuration d'Amboise", en mars
1560,
Charles IX succède à François II, la
"Marie" de Groix est allée, après une
campagne de pêche à la morue à
Terre-Neuve, vendre sa cargaison à
Chypre.
Au
XIX°, le recteur LE LIVEC, pense que cette
conjuration a eu des conséquences importantes pour
l'île. La répression qui s'en suit aurait
amené plusieurs familles nobles d'obédience
protestante à chercher refuge dans l'île?
Elles auraient bâti de grandes maisons à
étages, sortes de manoirs qui seraient à
l'origine de la création de plusieurs villages:
Kergatouarn, Kerlivio, Kerloret. Lors l'avènement
d'Henri IV, ces nobles seraient rentrés chez eux,
abandonnant leurs biens à leurs serviteurs que
l'on appelait par leur prénom: Simon, Guillaume,
Bernard, Noël, Yvon. Ces derniers seraient
demeurés dans l'île, où leurs
descendants portent ces petits noms de baptême
devenus leurs patronymes. Si l'exil des Protestants, bien
que non prouvé à ce jour, peut-être
vraisemblable, et ne serait-ce qu'à cause du
protestantisme des Rohan, la création des villages
(les hameaux existent sur le document de 1388) et le
lignage patronymique sont pure fantaisie. (cf. la
présence des Yvon en 1555).
La
"Marie" déjà citée en 1560 (ou une
autre "Marie" groisillonne ?), rapporte en
1561
de Chypre, pour le compte d'un négociant
rochelais, 9 bourses de soie, avec deux boutons d'or, des
ceintures de soie, des pains de sucre et des peaux de
vautour. La "Françoise" de Groix est allée
de nouveau, après sa campagne de pêche
à Terre-Neuve vendre sa cargaison en
Barbarie.
En
Basse-Bretagne, l'osmose entre les fidèles et un
bas clergé nombreux, ayant en partage les
mêmes valeurs socio-culturelles, n'était pas
un terrain très favorable à la
pénétration du protestantisme. La langue
était un obstacle supplémentaire à
la recherche de Dieu dans les Ecritures. Paradoxalement
c'est de la Ligue que Blavet va avoir à souffrir.
Dès 1563, des confréries et associations se
formèrent en différents points du royaume,
s'engageant à vivre selon la religion catholique
et à s'entraider en cas de sédition
protestante. Ces mouvements de défense,
essentiellement religieux à l'origine,
évoluèrent après la
St-Barthélémy vers une mobilisation de plus
en plus politique des catholiques qui portèrent
les Guise à leur tête.
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