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Histoire de la Marine de France

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Phénicie


Bande de terre de 1.000 kilomètres de long sur 150 de large, la Phénicie était un pays au sol aride, mais ses villes Tyr et Sidon firent sa richesse par la puissance de leur marine. Le pavillon phénicien fit le tour des mers connues du monde antique et fut même, conduit au-delà par d'audacieux navigateurs : ceux-ci gardaient jalousement le secret de leurs découvertes, notamment celle faite par un des leurs de l'immobilité de l'étoile Polaire, qui fut longtemps appelée "La Phénicienne".
La nuit, ces marins s'orientaient sur l'étoile Polaire et le jour, prenaient pour guide le soleil. C'est ainsi qu'ils étaient les seuls à oser s'aventurer en haute mer et à entreprendre des traversées au long cours. Leur but n'était ni scientifique ni guerrier, mais commercial : ils cherchaient à créer des comptoirs, dont certains, comme Carthage, devinrent plus puissants que la mère-patrie. Ce furent, en quelque sorte, les colporteurs de l'Antiquité. Pour faciliter leurs transactions ils créèrent l'alphabet, procédé de simplification de l'écriture qui visait en somme le même but que, de nos jours, la sténographie.
Le navire de commerce typiquement phénicien était le gaoul aux formes dérivées des vaisseaux égyptiens : c'était un gros navire de charge de 40 m. de long sur 7 m. de large dont la coque et le mât étaient en cèdre du Liban, les lourds avirons en chêne de Basan et la voile carrée en lin d'Égypte.
Accomplissant, 500 ans av J.-C., un prodigieux voyage, Hannon suivit les côtes d'Afrique jusqu'à l'actuel Gabon : l'expédition comportait 60 navires transportant des, centaines de marins et de colons accompagnés de leurs femmes et de leurs enfants.
Deux siècles plus tard, Pythéas partit de Marseille, fondation phénicienne, pour une expédition dans l'Atlantique Nord à la recherche de l'ambre jaune. Il atteignit l'Islande où il fut arrêté par une brume opaque qui lui fit dire qu'en ces lieux, "il n'y avait plus ni terre, ni air, ni mer..."

 

Grèce


Bien que militaires, les Grecs furent également d'avisés commerçants. Colonisateurs, esprits politiques, ils cherchaient en même temps à répandre leur culture et leur civilisation. Le type du navire de commerce grec était à peu près la copie du gaoul phénicien. Navire plus massif et plus lourd que la galère, il naviguait presque exclusivement à la voile en profitant des vents favorables, et surtout du vent arrière dont l'action était particulièrement efficace sur sa voile carrée. Plus solidement construit et beaucoup plus rond que les élégants vaisseaux à rame, il supportait plus facilement le mauvais temps.
D'après la durée des traversées, on a pu calculé que la vitesse de ces navires devait être de l'ordre de 7 à 8 nœuds. À l'arrière se trouvait l'échelle qui servait au débarquement sur la grève, et que certains archéologues considèrent comme un stabilisateur. À plusieurs reprises, d'audacieux architectes navals grecs, en avance sur leur temps, ont construit des navires aux proportions gigantesques. Mais ces bâtiments colossaux, hors de proportions avec les moyens techniques du temps et avec la capacité des ports destinés à les recevoir, eurent une vie brève.
Ainsi Hiéron, tyran de Syracuse, fit bâtir, un immense navire qui devait servir à la propagande commerciale !!! D'une longueur de 90 m et déplaçant au moins 6.000 tonneaux, il avait 1.200 hommes d'équipage dont 800 rameurs ! Son lancement avait été confié à Archimède, le célèbre savant auquel on doit la découverte de lois fondamentales de la construction navale. L'opération n'alla pas sans d'énormes difficultés. Au lieu de pousser le navire à l'eau, Archimède fit conduire l'eau vers le navire au moyen des fameuses pompes à hélice dont il est l'inventeur et qui sont mieux connues sous le nom de "vis d'Archimède".

Les Grecs eurent la maîtrise de la mer et leurs flottes de combat dominèrent l'Antiquité, tant par la qualité que par le nombre de leurs navires. La science et la valeur de leurs marins perfectionnèrent l'art de la navigation et de la guerre navale.
Marins, les Grecs le furent avec passion. Chaque ville prenait à sa charge, suivant ses moyens, l'armement d'une flotte ou d'une galère. La mythologie grecque, pleine de dieux, déesses, héros et monstres marins, témoigne de la vie maritime dans le monde hellénique. Les noms si beaux de leurs galères : "l'Heureuse", "la Gaie", "la Charmante", "Celle qui plait" ou "la Glorieuse guerrière", disent quel amour ces hommes portaient à leurs bateaux.
Mais, de ces navires eux-mêmes, nous savons peu de choses. Les archéologues ne sont pas d'accord sur la manière dont ils étaient construits et n'ont pas fini de discuter à ce propos. Aucun document ne permet de trancher mais nous savons qu'ils étaient fins, élégants, rapides. Ils étaient construits avec grand soin, mais leur fragilité en faisait des navires pour mer calme.
L'arrière très relevé facilitait l'échouage pour le débarquement sur les plages, où ils étaient souvent hissés au moyen de rouleaux. Ils devaient avoir environ 35 m de long sur 3 m de large. Un mât unique portant une grande voile carrée assurait la marche par vent favorable, tandis que 25 grands avirons de chaque bord permettaient à ces bateaux d'atteindre une vitesse de 9 à 10 noeuds.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sommaire

Des origines à Louis XV

De Louis XVI à nos jours

réalisation Patrice LEPLAT

leplat.p@free.fr

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