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Histoire de la Marine de France

Prémices

 

Rome

 

 

Rome


Pour soutenir leur politique coloniale et conquérante, et pour atteindre au-delà des mers leurs ennemis, les Romains durent se faire marins, malgré leur crainte et leur dédain de la mer... Ils avaient en effet un tel mépris pour le métier de marin que celui-ci était laissé aux citoyens les plus pauvres et aux esclaves. Les Romains de bonne famille embarquaient comme soldats, car ils se seraient crus déshonorés de servir comme matelots. Leurs vaisseaux, copiés sur ceux achetés ou réquisitionnés à l'étranger, étaient plus lourds, moins gracieux que les navires dont ils dérivaient. Ces bateaux étaient solides, puissants, bien adaptés à la façon de combattre des Romains. Ils ressemblaient à de massives forteresses flanquées de tours, d'où les légionnaires attaquaient l'adversaire suivant les règles de la guerre terrestre. Du point de vue maritime, ces navires n'apportaient guère de perfectionnements aux modèles dont ils étaient inspirés. L'élément le plus remarquable à signaler dans la construction navale romaine était une sorte de pont-levis appelé " corbeau " qui facilitait pendant l'abordage le passage des légionnaires sur le pont du navire ennemi, retenu bord contre bord à l'aide de grappins. Cette flotte romaine, méthodique et réglementée comme l'était déjà l'armée de terre, était divisée en types particuliers : galères pontées " liburnes ", galères non pontées, navires à tour de combat, grandes polyères, quadrirèmes, navires de charge. Grâce à l'appoint de sa force navale, Rome réussit à vaincre des peuples réputés marins mais dont l'organisation ne valait pas la sienne l'orgueilleuse Carthage, d'abord, en 146 avant J.-C.; les Vénètes, en 56 avant J.-C.; et aussi les pirates qui, en 43 avant J.-C., faillirent affamer Rome. Leur façon de combattre avait commencé par dérouter les Romains, mais ceux-ci ne tardèrent pas à s'y adapter en construisant une nuée de petits navires qui pourchassèrent l'ennemi dans ses repaires et finalement en vinrent à bout.

Vissicitudes des voyages en méditerranée


Ce navire de charge phénicien, datant du début de notre ère, représente vraisemblablement le type de vaisseau sur lequel l'apôtre Saint Paul fut embarqué à Joppé (Jaffa) pour être conduit à Rome où il devait être jugé. Les Actes des Apôtres nous racontent cette traversée mouvementée. Après avoir atteint Myre, ville de Lycie (Asie Mineure), St Paul dût monter à bord d'un navire se rendant en Italie. Il s'agissait sans doute d'un bateau assez important, puisqu'il emportait 276 personnes et une cargaison. Les vents n'étant pas favorables, il fut détourné de sa route jusqu'en un lieu appelé Beaux-Ports (Tunisie). De là, en dépit de la mauvaise saison pour la navigation et malgré l'avis contraire de Paul, le capitaine fit voile vers la Crète ; mais un vent violent l'empêcha de l'atteindre. Le bateau, alors, s'échoua et fit naufrage. C'était le quatrième naufrage de St Paul, ce qui donne à penser qu'en ce temps-là les voyages sur mer n'étaient pas de tout repos !... Enfin le navire parvint à Malte, où Saint-Paul resta trois mois, à cause de l'hiver qui &endash; jadis &endash; arrêtait toute navigation. Même la courte distance séparant Malte de la côte italienne était trop dangereuse à franchir. Et ainsi, parti à la mi-septembre de Phénicie, Saint Paul n'arriva à Rome qu'en février... Ce type de navire de charge phénicien comportait, par rapport aux modèles antérieurs, des perfectionnements qui en faisaient un véritable voilier. Les avirons avaient été supprimés, leur office étant rempli, à l'appareillage et au mouillage, par une chaloupe qui remorquait le vaisseau. Autre progrès : le petit mât incliné sur l'avant, qui deviendra plus tard le beaupré et dont la petite voile carrée facilitait l'évolution du navire. À l'avant également était installée une sorte de gabie, poste d'où le matelot de veille pouvait guetter les obstacles que risquait de heurter le vaisseau.

Comme leurs vaisseaux de guerre, les navires de commerce des Romains étaient la copie de bateaux étrangers, mais adaptés aux besoins et aux goûts de Rome. Ils étaient généralement montés par d'excellents matelots originaires des pays conquis, bien meilleurs marins que leurs conquérants. Pour lutter contre les audacieux pirates qui les harcelaient sans cesse, ces navires étaient groupés en convois quand il s'agissait, notamment, de transporter le blé nécessaire au ravitaillement de l'énorme population romaine. La coque était lourde mais d'une grande solidité. Il y avait des bateaux spécialement conçus pour les différents groupes de transports, tels que "l' Hippago " où l'on embarquait les chevaux. La propulsion de ces vaisseaux se faisait presque exclusivement à la voile, la marche à l'aviron étant réservée à la marine de guerre, système qui mobilisait beaucoup d'hommes, tenait beaucoup de place, coûtait cher et réduisait la place réservée à la cargaison. Les navires de guerre ou de commerce de l'Antiquité n'étaient pas équipés pour la vie en pleine mer et, pendant le jour, on naviguait le plus possible à proximité de la côte. Chaque soir on accostait pour camper et pour faire provisions de nourriture, car celle-ci ne pouvait être conservée dans d'aussi petits bateaux transportant un si grand nombre de passagers. Et ne parlons pas du confort !...
L'assèchement du lac Nemi en 1931, mit à jour deux coques de galères de Caligula, coulées depuis près de 2.000 ans. Cette découverte a révélé certains détails de construction des vaisseaux antiques.
Malheureusement, les coques étaient incomplètes et leur examen n'a pas permis de résoudre le problème des rangs de rames superposés. Leurs ancres sont à peu près identiques aux ancres actuelles, alors que les Phéniciens se servaient de grosses masses pesantes qu'ils immergeaient au moyen d'un câble.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Des origines à Louis XV

De Louis XVI à nos jours

réalisation Patrice LEPLAT

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