Sommaire
des pages de la
guerre 1914/1918
1914
1915
1916
1917
1918
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n° 1503
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Les
groisillons dans la tourmente de
1914/1918
2
- L'année 1915 La
guerre de positions : l'enlisement (novembre 1914 - novembre
1915)
Dans
l'impossibilité de vaincre, les deux
armées adverses sont immobilisées
face à face sur une ligne continue de 780
kilomètres, allant de la mer du Nord
à la Suisse. Ainsi la guerre de
manuvre se transforme-t-elle en guerre de
siège, de positions et de
tranchées. Il s'agit en fait d'une guerre
d'usure, qui va mettre à l'épreuve
tant les forces morales que matérielles
des combattants. On crée et multiplie les
ruses de camouflage. La photographie, le
cinéma font des progrès
considérables et se mettent
également au service des armées.
Pour parvenir à percer la ligne adverse,
on a recours à une préparation
prolongée d'artillerie.
Ainsi
la guerre devient également
économique. Le Royaume-Uni utilise sa
puissante flotte pour bloquer les ports
allemands et gêner leur ravitaillement en
matières premières et produits
alimentaires. L'Allemagne riposte alors en
inaugurant le blocus par sous-marins ; mais
ceux-ci ne pouvant pas séparer des
navires marchands, ils les coulent avec leur
équipage. Dans la foulée, ils ne
dédaignent pas non plus de torpiller
quelques paquebots de passagers civils· ce
qui inquiète l'opinion
mondiale.
Janvier
|
oursuite
des combats en Champagne (Mesnils les Hurlus,
Massiges, Perthes les Hurlus,
)
-
lundi 4, mort de
Jean
TONNERRE,
de Locmaria, du 1er régiment
du corps des fusiliers-marins,
à Dunkerque, (des suites de
ses blessures contractées
à Dixmude - Sépulture
n°148 du cimetière de
Donkerque)
|
|
-
vendredi 8 (au 13), bataille de Crouy
(Aisne)
-
samedi 16, mort de Jacob BIHAN, de
Kerliet ,tombé en Argonne.
-
mardi 19, bombardements de Furnes par
les allemands
-
lundi 25, attaque allemande
repoussée autour d'Ypres
-
mardi 26, combats victoire anglaise
à Givenchy (Artois)
C'est
ce jour que Jean-Pierre Hyacinthe CALLOCH, le
fameux poète groisillon, endosse la
vareuse militaire au dépôt du
62° R.I. à Lorient.
-
mercredi 27, le 62ème est
toujours sur le front dans la Somme (secteur
d'Avelly-Authuile), le sergent Saillot du
62ème R.I., se porte seul, en plein
jour, sous les yeux de l'ennemi, à 200
m. environ de la tranchée, pour
enlever un grand drapeau aux couleurs
allemandes et un petit drapeau
français, que les Allemands avaient
placés près de leurs
tranchées, au cours de la nuit
précédente, pour symboliser,
sans doute, la suprématie de
l'Allemagne sur la France. Il rapporte ces
emblèmes donnant ainsi à tous
un bel exemple de sang-froid, de courage et
de patriotisme. C'est en tout cas l'avis du
général commandant en chef qui
lui confère la médaille
militaire.
-
dimanche 31, première
expérimentation des gaz de combat par
les Allemands, contre les Russes, à
Bolymov.
|
Février
|
-
lundi 1er, bombardement aérien
de Zeebrugge par 48 avions anglais et
français
-
jeudi 4, Guillaume II signe l'acte
d'ouverture officielle de la guerre
sous-marine.
-
mardi 16 (au 15 mars), début de
l'offensive de la IVème Armée
française (général de
Langle de Cary) en Champagne, sur un front de
8 kilomètres entre la ferme de
Beauséjour et le bois
Sabot.
-
mercredi 17, (à la fin avril),
combats pour la reconquête des Eparges
(Argonne) Victoire suite aux
différentes batailles (St-Rémi,
tranchée de calonne,
)
-
jeudi 18, les eaux côtières
de la Grande Bretagne sont proclamées
"zone de guerre" par l'Allemagne. Tous les
bâtiments de commerce y sont des cibles
potentielles.
-
vendredi 19 et samedi 20, combats
victorieux autour de Heerentage
(Ypres).
Bombardement
à longue distance des ouvrages turcs
de Koum-Kalé et de
Sedd-ul-Bahr.
-
lundi 22, bombardement de Reims par
les allemands (1500 obus sur la
ville)
Mort
d'Auguste HUGO de Kerrohet tombé
à Mesnil les Hurlus.
-
mercredi 24, le "Dague" saute sur une
mine, c'est le premier navire perdu dans
l'Adriatique, pas de victimes chez les marins
groisillons, et Jean Le Loher (de Port-Louis)
fait partie des 39
rescapés.
-
vendredi 26, première
utilisation du lance-flammes par les
Allemands, en Argonne (secteur de
Malancourt).
-
dimanche 28 (au 5 mars), combat de
Vauquois (Argonne). Attaque allemande sans
succès
-
le 62ème est toujours sur le front
dans la Somme (secteur
d'Avelly-Authuile)
|
mars
|
-
lundi 1er, mort de Joseph CALLOCH, de
Klavézic, un proche de Jean-Pierre
Hyacinthe (à vérifier)
tombé, à La Harazée
(Argonne, 20 km nord de Ste
Ménéhould)
-
mercredi 10, combat vainqueur des
anglais à Neuve-Chapelle
(Artois)
-
lundi 15, fin de l'offensive de la
IVème Armée française en
Champagne
Mort
de Louis CAUSEUR du Bourg, tombé
à La Chalade (Argonne, hameau sur la
commune d'Aingeray 54, 9 km au nord de Ste
Ménéhould).
-
jeudi 18, les escadres
françaises et anglaises
pénètrent le détroit des
Dardanelles. Nombreux bâtiments
touchés par les mines. Trois navires
sont coulés, dont le cuirassé
français "Bouvet".
De
nombreux navires français sont
engagé dans le combat des Dardanelles.
Le croiseur "Bouvet" saute sur une mine, il
coule en 45 s. Deux groisillons sont parmi
les victimes : Elisée QUELLEC (LE) de
Kerrohet et Jean-Marie BONNEC de
Kerlo-Bihan.
-
lundi 22, prise de Przemysl par
l'armée russe. Les Austro-Allemands y
perdent 120.000 hommes (prisonniers) et 1.000
canons.
-
mercredi 24, Joseph ÉVENO est
embarqué sur le croiseur
cuirassé de 12.500 T. "Léon
Gambetta", commandé par le Capitaine
de vaisseau ANDRÉ qui assure le blocus
de l'Adriatique, (surveillance du canal
d'Otrante entre Corfou et la pointe italienne
de Sta Maria di Leuca). Il a pour mission
d'empêcher les sous-marins de quitter
la mer Adriatique pour opérer en
Méditerranée. Il est
torpillé par l'U5 Von Trapp. Joseph
est de quart avec son compatriote Guillaume
Le Duff. quand la 1ère torpille
touche le croiseur. Le navire reçoit,
moins de 5 mn plus tard, une 2ème
torpille. Pas de signal de détresse
faute d'électricité. La panique
à bord est générale. Il
n'y a pas assez de canots. Joseph saute
à l'eau. Pour reprendre son souffle,
il s'accroche à un canot de 24 places
où ont trouvé refuge plus de 60
hommes. Une pluie de coups d'aviron,
ponctuée d'injures, s'abat sur ses
mains, et sur le visage. Joseph a
lâché prise. Un dernier cri :
"Man". À des milliers de
kilomètres, Marie-Rose vient
d'entendre l'appel de son fils. Elle voit la
mer en feu. "C'est votre frère, je
viens de l'entendre. Il lui est arrivé
malheur". Un canot prévu pour 58
hommes est chargé de 108 et
grâce au temps très calme
parvient à rejoindre la cote italienne
et donner l'alerte. on compte 684 victimes.
Le corps de Joseph EVENO est retrouvé,
le lendemain du torpillage, sur la plage de
Gagliano del Capo. Quatre ans plus tard, il
rentra au pays dans un cercueil
plombé. Marie-Rose découvrira,
à cette occasion, par un marin
rescapé, ami de son fils, que ce
dernier n'était pas mort dans le
torpillage, mais que ses frères
d'armes l'avaient assassiné dans un
moment de folie. Un autre groisillon,
Guillaume LE DOEUF, de Kerloret fait aussi
parti des victimes du Léon Gambetta.
Leurs décès sont datés
du 27 avril.
François
Tulard de Port-louis passe 14 h. dans l'eau
avant d'être recueilli. Les
Port-louisiens François Galloudec
quartier maître, Pierre Levagueresse
matelot chauffeur, et Louis Lescoet matelot
font partie des 108 du canot.
-
le 62ème est toujours sur le front
dans la Somme (secteur
d'Avelly-Authuile)
|
avril
|
-
samedi 3, débarquement
français à Alexandrie
-
jeudi 15, mort de Firmin LE DREFF de
Locmaria tombé au Bois de Bolante
(Argonne, 2km au nord de Four de
Paris)
-
jeudi 22 (au 17 mai), offensive
allemande en Flandres.
Violant
les conventions internationales, les
Allemands font usage de liquides
enflammés et surtout de gaz
asphyxiants (pour la première fois ce
jour, au nord-est d'Ypres);
malgré
l'utilisation massive de ces gaz, les
allemands sont battus. Toutefois 10.000
soldats alliés (Français,
Canadiens et Britanniques) sont mis hors de
combat par les émanations
toxiques.
-
dimanche 25 et lundi 26,
débarquement des alliés sur les
2 rives des Dardanelles. Le seul
succès de la journée est
remporté par les Français,
devant Koum-Kalé. Les Britanniques
parviennent péniblement à
prendre pied sur la plage du cap
Helliés et à s'emparer des
hauteurs dominantes
-
mercredi 28, bombardement de Dunkerque
par un canon allemand à longue
distance (32 km). Il est détruit le
1er mai
-
le 62ème est toujours sur le front
dans la Somme (secteur
d'Avelly-Authuile)
|
mai
|
-
vendredi 7, le sous-marin allemand
U-20 coule le paquebot neutre "Lusitania".
Bilan : 1.200 morts, dont 118
Américains. Vive protestation des
Etats-Unis.
-
dimanche 9 (au 24 juin), début
de l'offensive victorieuse d'Artois par la
Xème armée,
(général d'Urbal) (crète
de Vimy, Arras, ND de Lorette, Ablain,
Carency, Neuville St Vaast,
)
-
samedi 15, mort de Pierre GROSSIN de
Kermario à Paray-le-Monial, (suites de
ses blessures contractées à
?)
-
lundi 17, mort de Pierre GOURON de
Quérilo, à Ville sur Tourbe
(Argonne 51, à proximité de Ste
Ménéhould, au sud de Valmy - le
village a entièrement
été détruit durant la
guerre, un nouveau village a
été construit
depuis)
-
dimanche 23, entrée en guerre
de l'Italie aux côtés des
alliés
-
lundi 24, combats navals dans
l'Adriatique (Défaite des
autrichiens)
-
jeudi 27, mort de Théophile
ADAM de Moustéro, à La Chalade
(Argonne)
-
le 62ème est toujours sur le front
dans la Somme (secteur
d'Avelly-Authuile)
|
juin
|
-
dimanche 6, prise par les allemands du
saillant de Quennevière (entre oise et
aisne)
-
(du 6 au 8), le 62ème est toujours sur
le front dans la Somme (secteur
d'Avelly-Authuile). Un bat. du 118ème
et le III/35 R. A. C. prennent part à
l'attaque d'Hébuterne.
-
lundi 7, mort d'Yves GLOASGUEN du
Bourg tombé au Bois de Bolante
(Argonne),
-
lundi 14, mort d'Ange BARON de
Kerloret à Sédul Bahr
(Dardanelles),
-
mardi 15, bombardement de Karlsruhe
(130 bombes) par 23 avions anglais et
français
Combats
en Alsace
Mort
d'Ange GAUDAL de Quérilo, à
Bagatelle.
-
mercredi 16, mort de Joseph BARON de
Moustéro à La Harazée
(Argonne),
-
dimanche 20, début d'une
offensive allemande en Argonne avec comme
objectif l'encerclement de Verdun &endash;
Echec en juillet
-
lundi 21, mort de Charles LE BOULAIRE du
Bourg tombé au Bois Haut de Meuse
(Verdun),
-
du lundi 21 au mercredi 30, mort de
Charles SIMON du Bourg, Théodore LANCO
de Locmaria, Victor BARON de Moustéro,
Maurice EVEN de Kerdurand , Jean DIBERDER de
Kerlard et Joseph EVEN de Quelhuit, tous les
6 tombés lors des assauts pour la
prise des Dardanelles.
-
mercredi 23, début de la
première offensive italienne sur
l'Isonzo.
-
lundi 28, mort de Grégoire LE
PORT de Ker Port-lay à Tulle le 28
juin, probablement aux suites de ses
blessures. (à
vérifier)
-
Juin à Septembre Nombreuses
défaites russes (Repli &endash; Prise
de Brest Litowsk le 26 aout, de Vilna le 18
septembre)
-
le 62ème est toujours sur le front
dans la Somme (secteur
d'Avelly-Authuile)
|
Juillet
|
-
mercredi 14, Eugène STEPHAN de
Kerreal et Elie EVEN du Mené tombent
en Argonne,
Joseph
BERNARD de Kermario au Bois
Baurin.
-
samedi 17, Jean RAUDE de Kerreal tombe
à Dieulouard,
-
mardi 20 (à fin août),
durs combats en Alsace.
-
jeudi 22, Henri LE GRAND de
Kervédan tombe en Argonne,
-
le 62ème est toujours sur le front
dans la Somme (secteur d'Avelly-Authuile). La
22° D.I., est relevée à la
fin du mois par des unités anglaises,
et quitte la Somme.
|
août
|
-
dimanche 1er (au 15) le 22° D.I.
est au repos dans la région de Gretz
(nord-est d'Ailly-sur-Noye)
-
lundi 2, le 62ème fait
mouvement et se rend, par étapes,
à Equennes-Guizancourt, où il
arrive le 6 août.
-
vendredi 6, débarquement
britannique à Souvla
(Dardanelles).
-
samedi 7 (au 20 août), le
62ème est remis à
l'instruction. Il s'exerce aux nouvelles
méthodes de combats en vue de
l'offensive qui doit avoir lieu en Champagne,
fin sept.
-
mercredi 11, Paul GUILLAUME de Locmaria
tombe au Bois de la Grurie (Argonne, nord de
La Harazée)
-
vendredi 20, la 22ème D.I.
s'achemine vers la Champagne (affectée
à la IIème armée) et le
62ème s'embarque à Conty et
débarque le 21 à
Vitry-la-Ville. Le 22, il cantonne à
Coupeville; le 23, à Somme-Vesles; le
25, il bivouaque à l'ouest de
Somme-Tourbe; le 26, à l'ouest de
Saint-Jean-sur-Tourbe au camp des
coloniaux.
-
samedi 21, Jean STEPHAN, de
Kerreal,décède suite au
naufrage du "Ceylan" (torpillé
?)
-
vendredi 27 (au 24 sept.), période
pénible pour le 62ème, elle
comprend des périodes d'occupation de
secteurs de 6 jours chacune, au nord de
Mesnil-les-Hurlus, en alternance avec des
repos au bivouac dans les bois, d'une
égale durée.
Les
pertes sont lourdes en ce terrain
bouleversé par mines et obus. Les
bombardements par engins de tranchée
sont continuels. Le sous-sol est
creusé de galeries de
mines.
Les
repos sont employés aux travaux
préparatifs d'attaque, construction de
parallèles de départ, de boyaux
d'accès, de places d'armes et de
reconnaissances de secteurs.
La
fatigue est extrême, le moral de la
troupe, loin de diminuer, s'exaspère
au contraire : on veut en finir, et la
nouvelle de l'attaque du 25 sept. est
accueillie avec joie.
|
septembre
|
-
mercredi 8, Nicolas II prend
personnellement le commandement des
armées russes, avec le
général Alexeïev comme
chef d'état-major.
-
mercredi 15, le ministre de
l'intérieur de l'empire Ottoman donne
l'ordre au préfet d'Alep "d'exterminer
les Arméniens habitant en Turquie".
C'est le début du premier
génocide du XXe
siècle.
-
jeudi 16, Vincent COUGOULAT du Bourg
tombe à Verdun
-
jeudi 23, la Bulgarie déclare la
guerre à la Serbie.
-
samedi 25 (au 3 octobre), offensive
victorieuse de la IVème Armée
(de Langle), et de la IIème
Armée (Pétain), en Champagne
(d'Aubérive à Ville sur Tourbe
en passant par Ferme de Navarin, Butte de
Souain,
) /perso.wanadoo.fr/champagne1418/bataille/sept15/batail15.htm
La
22° D.I. participe à l'offensive
(avec la IIème Armée). Elle
enlève par une brillante attaque
l'ensemble des organisations ennemies au nord
de Perthes-les-Hurlus et s'empare du village
et de la butte de Tahure.
Le
62ème R.I. prend part à cette
offensive. Il est encadré, à
droite par le 118ème R.I., à
gauche par le 116ème R.I. Il
reçoit la mission d'enlever les
très fortes positions allemandes
constituées:
1° Par les lignes de tranchées au nord de Perthes-les-Hurlus;
2° Par le village de Tahure ;
3° Par la butte de Tahure (cote 192 nord-ouest de Tahure).
Dans
la nuit du 24 au 25 sept., les unités
du régiment se mettent en route pour
aller occuper leurs positions de
départ.
Le
dispositif d'attaque du régiment est
le suivant:
- 1ère vague:
- 2ème vague: 1ère et 2ème cies du 1er bat. Vassal, 5ème et 6ème cies du 2ème bat. de Vial.
- 3ème vague: 3ème et 4ème cies du 1er bat. Vassal; 7ème et 8ème cies du 2ème bat. de Vial.
- 4ème vague: 9ème, 10ème, 11ème, 12ème cies du 3ème bat. de Rancourt, chargé du nettoyage des
tranchées.
Le
25, vers 2 h., toutes les unités du
régiment sont en place. L'attaque a
lieu à 9 h. 15 précises. Les
montres sont
réglées.L'artillerie continue
son tir de destruction qui dure depuis 72
heures.
Les
heures avant l'attaque paraissent longues aux
fantassins oisifs. Chacun les emploie au
mieux: d'aucuns, recueillis, pensent à
la gravité du moment, d'autres,
gardant leur bonne humeur, blaguent les
camara-des; plusieurs fument leur pipe; tous
n'ont au cur "que l'ardent désir
de combattre et de remporter la victoire,
même au prix du suprême
sacrifice".
A
9h., le bombardement s'amplifie d'une
façon formidable, puis c'est l'heure
attendue. Alors, comme un seul homme, tout le
régiment se lève comme mu par
le même ressort, il s'élance en
courant sur les tranchées ennemies;
pas un cri, pas un mot, tout le monde
comprend la gravité de l'heure et
chacun ne songe qu'à marcher de
l'avant.
"
Le spectacle que nous avons devant nous, dira
un sergent qui fait partie des groupes de
nettoyeurs, est magnifique ! "
Les
vagues avancent à grands pas,
bondissant par-dessus les tranchées
boches et les trous d'obus. Partout on
aperçoit les carrés de toile
blanche qui recouvrent les sacs pour
éviter les méprises de notre
artillerie. La 1ère tranchée
est franchie assez rapidement. Mais, le
bombardement n'a pas tout détruit et
de nombreux défenseurs restent encore
debout. Le 1er mouvement de surprise
passé, les Allemands se ressaisissent
et se défendent avec acharnement. Le
passage des 2ème et 3ème
tranchées est plus pénible. Les
mitrailleuses allemandes placées dans
le ravin de la Goutte, gênent la marche
en avant et rendent très dur le
passage du ravin. Quand les officiers
tombent, d'autres gradés les
remplacent, tel le sergent Salliot de la
10ème cie, qui, voyant tous ses
officiers hors de combat, prend le
commandement de la cie et l'entraîne
à l'assaut, enlève un fortin
bétonné, s'empare d'une
batterie de 77 et fait une centaine de
prisonniers.
Les
3 premières vagues arrivent à
la cote 188, mais le mouvement en est
arrêté par 2 fortins qu'il faut
cerner et prendre d'assaut. Le 2ème
bat., qui a pour mission de nettoyer les
tranchées arrive à son tour,
à la cote 188. La 7ème cie
(lieutenant Le Guennec) a reçu comme
mission de nettoyer la cote 188. Elle attaque
aussitôt, avec l'aide de la 1ère
cie de mitrailleuses, le blockhaus
bétonné. Celui-ci est
enlevé et il est fait 30 prisonniers
dont des officiers. Le soldat Boulie, se
distingue, il entre le premier, et tue
à coups de hache plusieurs servants
sur leurs pièces.
Les
1er et 3ème bat., après avoir
cisaillé les en avant du fortin,
reprennent leur marche. Arrivés en
face du bois des Canons, ils se
heurtèrent à nouveau à
une énergique résistance, le
bois est garni de batteries de 77 et de 105.
Un violent combat, au corps à corps,
s'engage, fantassins et artilleurs se font
tuer sur place. A ce moment, les commandants
des 1er et 3ème bat. reforment leurs
unités; la marche en avant est
reprise.
A
11h., la route Tahure-Souain, aux sources de
la Dormoise, est atteinte; 3 compagnies
emportées par leur élan,
franchissent cette route, puis celle de
Tahure-Somme-Py, et abordent avec leurs
patrouilles les pentes sud de la butte de
Tahure; des éléments du
116ème sont parvenus à leur
gauche; mais, rien à droite, et les
Allemands réoccupent la
Brosse-à-Dents qu'ils avaient
abandonnée et prennent le flanc du
62ème sous leurs feux.
Pendant
cette partie de l'attaque, malgré ses
pertes, surtout en cadres, le régiment
a réalisé une avance de plus de
4 km, fait plusieurs centaines de prisonniers
et capturé 7 canons de 77 et 3
pièces de 105.
A
la tombée de la nuit, la position du
62ème étant très en
flèche, le colonel donne l'ordre de se
replier sur la crête au nord-ouest du
bois des Canons et d'occuper le bois
triangulaire, en liaison avec un bat. du
19ème, sur la route Perthes-Tahure
à hauteur de la cote 170.
Pendant
la nuit, le 1er bat. occupe la crête
nord-ouest du bois des Canons jusqu'à
la cote 170 (route de Tahure à Hurlus)
en liaison avec le bat. Fohanno, du
19ème R. I. Les 2ème et
3ème bat.s s'établissent
à la lisière du bois des
Canons.
La
44ème brigade en cours de
relève remonte en ligne pour reprendre
la butte de Tahure perdue.
La
division est citée à l'ordre de
la IIème armée.
-
samedi 25, jour funeste pour Groix,
Laurent TRISTAN de Kerlard, Jean Jacques EVEN
de Locmaria, Alfred LE GARFF du Mené,
Joseph CALLOCH de Quéilo,
François CALLOCH de Quéilo
tombent tous les cinq lors de l'attaque
à Ville sur Tourbe
(Argonne).
Jean
Marie BLANCHARD de Kerrohet, tombe à
Souain.
-
samedi 25 (au 28 oct.), offensive
franco-britannique victorieuse en Artois
(Souchez, Bois de Givenchy, La
Folie,
)
-
samedi 25 (au 4 oct.), offensive
anglaise très victorieuse à
Loos
Pendant
les journées des 26 sept. au 5 oct.,
le 62ème est placé en
réserve ou chargé d'appuyer des
attaques partielles.
-
lundi 27, Auguste GUILLIN du Bourg
meurt à Moudhros (Grèce) , port
de débarquement du corps des
Dardanelles
|
Octobre
|
-
dimanche 3, création de
l'Armée d'Orient, destinée
à soutenir la Serbie.
-
mardi 5, débarquement à
Salonique
-
mercredi 6, à 5 h., après
quelques jours de repos, les régiments
de la 22° D.I. montent en ligne et
attaque la Brosse-à-Dents et Tahure.
Le 3ème bat. du 62ème voyant la
progression du 128ème (régt de
la D.I. de gauche) sur les crêtes
à l'ouest de Tahure, se porte sur le
village, l'attaque, y fait 30 prisonniers et
gagne la lisière du village, sa gauche
au chemin Tahure-Grateuil, le bat. organise
immédiatement la position. Le
2ème bat. appuie le mouvement du
113ème. Le 3ème bat. qui
organise les tranchées au nord-est de
Tahure est fortement bombardé par
l'artillerie ennemie.. L'infanterie allemande
se porte alors à l'attaque du village.
Le 3ème bat., avec le plus grand
calme, repousse l'attaque, malgré sa
violence.
Quelques
instants après, l'ennemi lance une
nouvelle attaque; les Allemands arrivent
jusqu'à nos fils de fer, mais,
décimés par notre feu, ils se
retirent en désordre, laissant 70
cadavres devant nos défenses, de
nombreux blessés, ainsi qu'un certain
nombre de prisonniers valides. Au cours de
cette attaque, la 2ème section de la
cie de mitrailleuses, sous les ordres du
sergent Le Mentec, se distingue
particulièrement. Le 3ème bat.
conserve ses positions.
A
ce moment, le 2ème bat., qui est en
liaison avec le 118eme, a 3 de ses cies en
ligne, au nord-ouest de la route
Perthes-Tahure; la 6ème cie est
détachée en réserve du
3ème bat., à l'est de Tahure.
Le 1er bat., en réserve, occupe les
tranchées laissées libres par
le 3ème bat. après sa
progression.
-
jeudi 7, le 62ème organise ses
positions.
-
nuit du vendredi 8 au 9, le
62ème est relevé et se rend au
repos dans un bois aux environs de
Somme-Bionne, puis au camp dit du "Veau
crevé", à l'ouest de
Saint-Jean-sur-Tourbe.
La
belle conduite de la 22ème D.I.,
pendant ces journées, lui vaut
d'être cité à l'ordre de
l'armée dans les termes suivants
:
"
La 22ème D.I. comprenant les
19ème , 62ème, 116ème et
118ème R.I. a, le 25 sept., sous la
vigoureuse impulsion de son chef, le
général Bouyssou,
enlevé, dans un superbe élan
les positions ennemies fortement
organisées, sur une profondeur de 4
km. en s'emparant de plusieurs batteries.
Pendant 2 semaines, au prix d'efforts
soutenus et énergiques, n'a
cessé de lutter contre un ennemi qui
se défendait pied à pied, le
refoulant sans cesse et faisant chaque jour
de nombreux prisonniers. "
La
22ème D.I. reste dans le secteur de
Tahure, qu'il occupe jusqu'au 21
février 1916.
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lundi 11, entrée en guerre des
bulgares aux côtés des
allemands
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samedi 16, le Royaume-Uni et la France
déclarent la guerre à la
Bulgarie.
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dimanche 17, le colonel Génin est
nommé au commandement par
intérim de la 42ème brigade; il
est remplacé au commandement du
62ème par le lieutenant-colonel de
Courcy, commandant le 60ème R.T.
(territorial)
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mardi 19, Joachim PENHOET de Locmaria
meurt à Vitry-le-François
(hôpital, suite de ses blessures
?)
Suite aux
offensives d'Artois (9 mai) et de Champagne
(25 septembre), le haut-commandement
déplore l'insuffisance des moyens
d'attaque et particulièrement en
artillerie lourde (domaine dans lequel
l'Allemagne possède une
supériorité incontestable
depuis le début de la guerre), qui
doit être rapidement
complètée. Afin d'y pourvoir,
les industries de guerre sont
multipliées.
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vendredi 29, chute du gouvernement
Viviani, remplacé par le gouvernement
Briand. Le général
Galliéni devient ministre de la
Guerre.
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samedi 30, Le sous-marin de 400 t.
"Turquoise" est capturé par les turcs
après avoir combattu pendant 10 jours
et réussi le passage des Dardanelles.
Le Port-louisien, François Kerlo
quartier-maître mécanicien
décèdera de la grippe espagnole
pendant sa captivité.
Les
Allemands prononcent une forte attaque sur
les positions au nord-ouest de Tahure, les
lignes fléchissent. Le 62ème
est alerté. Il se porte à
l'Arbre A, prêt à
contre-attaquer, mais il n'a pas à
intervenir, les troupes de 1ère ligne
ayant réussi à repousser
l'attaque ennemie. Le régiment rentre
au camp du " Veau crevé ".
La
cie 11/2 du génie est affectée
à la division
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novembre
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lundi 1er, arrêt des
opérations offensives
françaises, en Champagne et
Artois.
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vers le mercredi 10, le 62ème
va relever dans le secteur de Tahure; il
occupe les tranchées au sud-ouest et
à l'ouest du village.
Le
secteur est très dur, il faut
l'organiser défensivement sous des
bombardements journaliers; le manque de voies
de communications, le mauvais état des
pistes où tous s'enlisent, ainsi que
des boyaux remplis d'eau et de boue, rendent
les ravitaillements de toute nature
très difficiles, souvent impossibles.
Cette période d'hiver sera pour le
régiment une des plus dures de la
guerre.
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lundi 15, Louis LESLE de Quéilo
à meurt à Moudhros (des suites
de ses blessures ?),
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dimanche 21, Yves JAFFRE de Kerreal
meurt à Bar le Duc, (des suites de ses
blessures)
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mercredi 24, Léon LORHO de
Locmaria tombe en Argonne,
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décembre
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lundi 6, le "conseil de guerre
inter-alliés" à Chantilly nomme
Joffre commandant en chef des armées
françaises
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mercredi 8, évacuation du reste
du corps expéditionnaire allié
des Dardanelles.
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vendredi 10, Pierre CALLOCH, de
Landochte, meurt à Chalons sur Marne
(des suites de ses blessures ?)
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dimanche 12, victoire de
l'armée d'Orient à
Guevguéli. Elle franchit la
frontière grecque pour se replier sur
le camp retranché de Salonique
(?)
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mardi 14 (au 27), violents combats en
Alsace
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dimanche 19, le général
Haig remplace le maréchal French
à la tête de l'armée
britannique en France et Belgique.
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lundi 20, création du
génie divisionnaire sous le
commandement du chef de bat. Duclos,
comprenant la cie 11/12 et la cie
11/52.
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vendredi 24, le voilier "Amiral
Serres" disparaît, après son
départ de La Rochelle pour
Groix.
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mercredi 29, Charles LE VEY du Bourg
tombe en Champagne
Le
sous-marin "Monge" est abordé par le
croiseur Helgoland lors d'une attaque et
coule avec son commandant Rolland Morillot.
Tout l'équipage est sauvé dont
Crépin RIO, port-louisien, de la
Petite Rue.
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suite
- année 1916
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