Histoire de l'île de Groix ...

  

 

 

 

Sommaire

des pages de la guerre 1914/1918

 

1914

1915

1916

1917

1918

 

 

 

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Les groisillons dans la tourmente de 1914/1918

2 - L'année 1915 La guerre de positions : l'enlisement (novembre 1914 - novembre 1915)
 

Dans l'impossibilité de vaincre, les deux armées adverses sont immobilisées face à face sur une ligne continue de 780 kilomètres, allant de la mer du Nord à la Suisse. Ainsi la guerre de manœuvre se transforme-t-elle en guerre de siège, de positions et de tranchées. Il s'agit en fait d'une guerre d'usure, qui va mettre à l'épreuve tant les forces morales que matérielles des combattants. On crée et multiplie les ruses de camouflage. La photographie, le cinéma font des progrès considérables et se mettent également au service des armées. Pour parvenir à percer la ligne adverse, on a recours à une préparation prolongée d'artillerie.

Ainsi la guerre devient également économique. Le Royaume-Uni utilise sa puissante flotte pour bloquer les ports allemands et gêner leur ravitaillement en matières premières et produits alimentaires. L'Allemagne riposte alors en inaugurant le blocus par sous-marins ; mais ceux-ci ne pouvant pas séparer des navires marchands, ils les coulent avec leur équipage. Dans la foulée, ils ne dédaignent pas non plus de torpiller quelques paquebots de passagers civils· ce qui inquiète l'opinion mondiale. 

Janvier
 

oursuite des combats en Champagne (Mesnils les Hurlus, Massiges, Perthes les Hurlus, …)

- lundi 4, mort de Jean TONNERRE, de Locmaria, du 1er régiment du corps des fusiliers-marins, à Dunkerque, (des suites de ses blessures contractées à Dixmude - Sépulture n°148 du cimetière de Donkerque)

- vendredi 8 (au 13), bataille de Crouy (Aisne)

- samedi 16, mort de Jacob BIHAN, de Kerliet ,tombé en Argonne.

- mardi 19, bombardements de Furnes par les allemands

- lundi 25, attaque allemande repoussée autour d'Ypres

- mardi 26, combats victoire anglaise à Givenchy (Artois)

C'est ce jour que Jean-Pierre Hyacinthe CALLOCH, le fameux poète groisillon, endosse la vareuse militaire au dépôt du 62° R.I. à Lorient.

- mercredi 27, le 62ème est toujours sur le front dans la Somme (secteur d'Avelly-Authuile), le sergent Saillot du 62ème R.I., se porte seul, en plein jour, sous les yeux de l'ennemi, à 200 m. environ de la tranchée, pour enlever un grand drapeau aux couleurs allemandes et un petit drapeau français, que les Allemands avaient placés près de leurs tranchées, au cours de la nuit précédente, pour symboliser, sans doute, la suprématie de l'Allemagne sur la France. Il rapporte ces emblèmes donnant ainsi à tous un bel exemple de sang-froid, de courage et de patriotisme. C'est en tout cas l'avis du général commandant en chef qui lui confère la médaille militaire.

- dimanche 31, première expérimentation des gaz de combat par les Allemands, contre les Russes, à Bolymov.

 

Février


- lundi 1er, bombardement aérien de Zeebrugge par 48 avions anglais et français

 - jeudi 4, Guillaume II signe l'acte d'ouverture officielle de la guerre sous-marine.

 - mardi 16 (au 15 mars), début de l'offensive de la IVème Armée française (général de Langle de Cary) en Champagne, sur un front de 8 kilomètres entre la ferme de Beauséjour et le bois Sabot.

 - mercredi 17, (à la fin avril), combats pour la reconquête des Eparges (Argonne) Victoire suite aux différentes batailles (St-Rémi, tranchée de calonne,…)

 - jeudi 18, les eaux côtières de la Grande Bretagne sont proclamées "zone de guerre" par l'Allemagne. Tous les bâtiments de commerce y sont des cibles potentielles.

 - vendredi 19 et samedi 20, combats victorieux autour de Heerentage (Ypres).

Bombardement à longue distance des ouvrages turcs de Koum-Kalé et de Sedd-ul-Bahr.

 - lundi 22, bombardement de Reims par les allemands (1500 obus sur la ville)

 Mort d'Auguste HUGO de Kerrohet tombé à Mesnil les Hurlus.

 - mercredi 24, le "Dague" saute sur une mine, c'est le premier navire perdu dans l'Adriatique, pas de victimes chez les marins groisillons, et Jean Le Loher (de Port-Louis) fait partie des 39 rescapés.

 - vendredi 26, première utilisation du lance-flammes par les Allemands, en Argonne (secteur de Malancourt).

 - dimanche 28 (au 5 mars), combat de Vauquois (Argonne). Attaque allemande sans succès

 - le 62ème est toujours sur le front dans la Somme (secteur d'Avelly-Authuile)

 

mars
- lundi 1er, mort de Joseph CALLOCH, de Klavézic, un proche de Jean-Pierre Hyacinthe (à vérifier) tombé, à La Harazée (Argonne, 20 km nord de Ste Ménéhould)

 - mercredi 10, combat vainqueur des anglais à Neuve-Chapelle (Artois)

 - lundi 15, fin de l'offensive de la IVème Armée française en Champagne

 Mort de Louis CAUSEUR du Bourg, tombé à La Chalade (Argonne, hameau sur la commune d'Aingeray 54, 9 km au nord de Ste Ménéhould).

 - jeudi 18, les escadres françaises et anglaises pénètrent le détroit des Dardanelles. Nombreux bâtiments touchés par les mines. Trois navires sont coulés, dont le cuirassé français "Bouvet".

De nombreux navires français sont engagé dans le combat des Dardanelles. Le croiseur "Bouvet" saute sur une mine, il coule en 45 s. Deux groisillons sont parmi les victimes : Elisée QUELLEC (LE) de Kerrohet et Jean-Marie BONNEC de Kerlo-Bihan.

 - lundi 22, prise de Przemysl par l'armée russe. Les Austro-Allemands y perdent 120.000 hommes (prisonniers) et 1.000 canons.

 - mercredi 24, Joseph ÉVENO est embarqué sur le croiseur cuirassé de 12.500 T. "Léon Gambetta", commandé par le Capitaine de vaisseau ANDRÉ qui assure le blocus de l'Adriatique, (surveillance du canal d'Otrante entre Corfou et la pointe italienne de Sta Maria di Leuca). Il a pour mission d'empêcher les sous-marins de quitter la mer Adriatique pour opérer en Méditerranée. Il est torpillé par l'U5 Von Trapp. Joseph est de quart avec son compatriote Guillaume Le Dœuff. quand la 1ère torpille touche le croiseur. Le navire reçoit, moins de 5 mn plus tard, une 2ème torpille. Pas de signal de détresse faute d'électricité. La panique à bord est générale. Il n'y a pas assez de canots. Joseph saute à l'eau. Pour reprendre son souffle, il s'accroche à un canot de 24 places où ont trouvé refuge plus de 60 hommes. Une pluie de coups d'aviron, ponctuée d'injures, s'abat sur ses mains, et sur le visage. Joseph a lâché prise. Un dernier cri : "Man". À des milliers de kilomètres, Marie-Rose vient d'entendre l'appel de son fils. Elle voit la mer en feu. "C'est votre frère, je viens de l'entendre. Il lui est arrivé malheur". Un canot prévu pour 58 hommes est chargé de 108 et grâce au temps très calme parvient à rejoindre la cote italienne et donner l'alerte. on compte 684 victimes. Le corps de Joseph EVENO est retrouvé, le lendemain du torpillage, sur la plage de Gagliano del Capo. Quatre ans plus tard, il rentra au pays dans un cercueil plombé. Marie-Rose découvrira, à cette occasion, par un marin rescapé, ami de son fils, que ce dernier n'était pas mort dans le torpillage, mais que ses frères d'armes l'avaient assassiné dans un moment de folie. Un autre groisillon, Guillaume LE DOEUF, de Kerloret fait aussi parti des victimes du Léon Gambetta. Leurs décès sont datés du 27 avril.

François Tulard de Port-louis passe 14 h. dans l'eau avant d'être recueilli. Les Port-louisiens François Galloudec quartier maître, Pierre Levagueresse matelot chauffeur, et Louis Lescoet matelot font partie des 108 du canot.

 - le 62ème est toujours sur le front dans la Somme (secteur d'Avelly-Authuile)

 

avril
- samedi 3, débarquement français à Alexandrie

- jeudi 15, mort de Firmin LE DREFF de Locmaria tombé au Bois de Bolante (Argonne, 2km au nord de Four de Paris)

- jeudi 22 (au 17 mai), offensive allemande en Flandres. Violant les conventions internationales, les Allemands font usage de liquides enflammés et surtout de gaz asphyxiants (pour la première fois ce jour, au nord-est d'Ypres); malgré l'utilisation massive de ces gaz, les allemands sont battus. Toutefois 10.000 soldats alliés (Français, Canadiens et Britanniques) sont mis hors de combat par les émanations toxiques.

- dimanche 25 et lundi 26, débarquement des alliés sur les 2 rives des Dardanelles. Le seul succès de la journée est remporté par les Français, devant Koum-Kalé. Les Britanniques parviennent péniblement à prendre pied sur la plage du cap Helliés et à s'emparer des hauteurs dominantes

 - mercredi 28, bombardement de Dunkerque par un canon allemand à longue distance (32 km). Il est détruit le 1er mai

 - le 62ème est toujours sur le front dans la Somme (secteur d'Avelly-Authuile)

 

mai
- vendredi 7, le sous-marin allemand U-20 coule le paquebot neutre "Lusitania". Bilan : 1.200 morts, dont 118 Américains. Vive protestation des Etats-Unis.

 - dimanche 9 (au 24 juin), début de l'offensive victorieuse d'Artois par la Xème armée, (général d'Urbal) (crète de Vimy, Arras, ND de Lorette, Ablain, Carency, Neuville St Vaast, …)

 - samedi 15, mort de Pierre GROSSIN de Kermario à Paray-le-Monial, (suites de ses blessures contractées à ?)

 - lundi 17, mort de Pierre GOURON de Quérilo, à Ville sur Tourbe (Argonne 51, à proximité de Ste Ménéhould, au sud de Valmy - le village a entièrement été détruit durant la guerre, un nouveau village a été construit depuis)

 - dimanche 23, entrée en guerre de l'Italie aux côtés des alliés

 - lundi 24, combats navals dans l'Adriatique (Défaite des autrichiens)

 - jeudi 27, mort de Théophile ADAM de Moustéro, à La Chalade (Argonne)

 - le 62ème est toujours sur le front dans la Somme (secteur d'Avelly-Authuile)

 

juin
- dimanche 6, prise par les allemands du saillant de Quennevière (entre oise et aisne)

 - (du 6 au 8), le 62ème est toujours sur le front dans la Somme (secteur d'Avelly-Authuile). Un bat. du 118ème et le III/35 R. A. C. prennent part à l'attaque d'Hébuterne.

 - lundi 7, mort d'Yves GLOASGUEN du Bourg tombé au Bois de Bolante (Argonne),

 - lundi 14, mort d'Ange BARON de Kerloret à Sédul Bahr (Dardanelles),

 - mardi 15, bombardement de Karlsruhe (130 bombes) par 23 avions anglais et français

 Combats en Alsace

 Mort d'Ange GAUDAL de Quérilo, à Bagatelle.

 - mercredi 16, mort de Joseph BARON de Moustéro à La Harazée (Argonne),

 - dimanche 20, début d'une offensive allemande en Argonne avec comme objectif l'encerclement de Verdun &endash; Echec en juillet

 - lundi 21, mort de Charles LE BOULAIRE du Bourg tombé au Bois Haut de Meuse (Verdun),

 - du lundi 21 au mercredi 30, mort de Charles SIMON du Bourg, Théodore LANCO de Locmaria, Victor BARON de Moustéro, Maurice EVEN de Kerdurand , Jean DIBERDER de Kerlard et Joseph EVEN de Quelhuit, tous les 6 tombés lors des assauts pour la prise des Dardanelles.

 - mercredi 23, début de la première offensive italienne sur l'Isonzo.

 - lundi 28, mort de Grégoire LE PORT de Ker Port-lay à Tulle le 28 juin, probablement aux suites de ses blessures. (à vérifier)

 - Juin à Septembre Nombreuses défaites russes (Repli &endash; Prise de Brest Litowsk le 26 aout, de Vilna le 18 septembre)

 - le 62ème est toujours sur le front dans la Somme (secteur d'Avelly-Authuile)

 

Juillet
- mercredi 14, Eugène STEPHAN de Kerreal et Elie EVEN du Mené tombent en Argonne,

Joseph BERNARD de Kermario au Bois Baurin.

 - samedi 17, Jean RAUDE de Kerreal tombe à Dieulouard,

 - mardi 20 (à fin août), durs combats en Alsace.

 - jeudi 22, Henri LE GRAND de Kervédan tombe en Argonne,

 - le 62ème est toujours sur le front dans la Somme (secteur d'Avelly-Authuile). La 22° D.I., est relevée à la fin du mois par des unités anglaises, et quitte la Somme.

 

août
- dimanche 1er (au 15) le 22° D.I. est au repos dans la région de Gretz (nord-est d'Ailly-sur-Noye)

 - lundi 2, le 62ème fait mouvement et se rend, par étapes, à Equennes-Guizancourt, où il arrive le 6 août.

 - vendredi 6, débarquement britannique à Souvla (Dardanelles).

 - samedi 7 (au 20 août), le 62ème est remis à l'instruction. Il s'exerce aux nouvelles méthodes de combats en vue de l'offensive qui doit avoir lieu en Champagne, fin sept.

 - mercredi 11, Paul GUILLAUME de Locmaria tombe au Bois de la Grurie (Argonne, nord de La Harazée)

 - vendredi 20, la 22ème D.I. s'achemine vers la Champagne (affectée à la IIème armée) et le 62ème s'embarque à Conty et débarque le 21 à Vitry-la-Ville. Le 22, il cantonne à Coupeville; le 23, à Somme-Vesles; le 25, il bivouaque à l'ouest de Somme-Tourbe; le 26, à l'ouest de Saint-Jean-sur-Tourbe au camp des coloniaux.

 - samedi 21, Jean STEPHAN, de Kerreal,décède suite au naufrage du "Ceylan" (torpillé ?)

 - vendredi 27 (au 24 sept.), période pénible pour le 62ème, elle comprend des périodes d'occupation de secteurs de 6 jours chacune, au nord de Mesnil-les-Hurlus, en alternance avec des repos au bivouac dans les bois, d'une égale durée.

Les pertes sont lourdes en ce terrain bouleversé par mines et obus. Les bombardements par engins de tranchée sont continuels. Le sous-sol est creusé de galeries de mines.

Les repos sont employés aux travaux préparatifs d'attaque, construction de parallèles de départ, de boyaux d'accès, de places d'armes et de reconnaissances de secteurs.

La fatigue est extrême, le moral de la troupe, loin de diminuer, s'exaspère au contraire : on veut en finir, et la nouvelle de l'attaque du 25 sept. est accueillie avec joie.

 

septembre
- mercredi 8, Nicolas II prend personnellement le commandement des armées russes, avec le général Alexeïev comme chef d'état-major.

 - mercredi 15, le ministre de l'intérieur de l'empire Ottoman donne l'ordre au préfet d'Alep "d'exterminer les Arméniens habitant en Turquie". C'est le début du premier génocide du XXe siècle.

 - jeudi 16, Vincent COUGOULAT du Bourg tombe à Verdun

 - jeudi 23, la Bulgarie déclare la guerre à la Serbie.

 - samedi 25 (au 3 octobre), offensive victorieuse de la IVème Armée (de Langle), et de la IIème Armée (Pétain), en Champagne (d'Aubérive à Ville sur Tourbe en passant par Ferme de Navarin, Butte de Souain,…) /perso.wanadoo.fr/champagne1418/bataille/sept15/batail15.htm

La 22° D.I. participe à l'offensive (avec la IIème Armée). Elle enlève par une brillante attaque l'ensemble des organisations ennemies au nord de Perthes-les-Hurlus et s'empare du village et de la butte de Tahure.

Le 62ème R.I. prend part à cette offensive. Il est encadré, à droite par le 118ème R.I., à gauche par le 116ème R.I. Il reçoit la mission d'enlever les très fortes positions allemandes constituées:

1° Par les lignes de tranchées au nord de Perthes-les-Hurlus;
2° Par le village de Tahure ;
3° Par la butte de Tahure (cote 192 nord-ouest de Tahure).

 Dans la nuit du 24 au 25 sept., les unités du régiment se mettent en route pour aller occuper leurs positions de départ. Le dispositif d'attaque du régiment est le suivant:

- 1ère vague: 
- 2ème vague: 1ère et 2ème cies du 1er bat. Vassal, 5ème et 6ème cies du 2ème bat. de Vial.
- 3ème vague: 3ème et 4ème cies du 1er bat. Vassal; 7ème et 8ème cies du 2ème bat. de Vial. 
- 4ème vague: 9ème, 10ème, 11ème, 12ème cies du 3ème bat. de Rancourt, chargé du nettoyage des 
tranchées.

Le 25, vers 2 h., toutes les unités du régiment sont en place. L'attaque a lieu à 9 h. 15 précises. Les montres sont réglées.L'artillerie continue son tir de destruction qui dure depuis 72 heures.

Les heures avant l'attaque paraissent longues aux fantassins oisifs. Chacun les emploie au mieux: d'aucuns, recueillis, pensent à la gravité du moment, d'autres, gardant leur bonne humeur, blaguent les camara-des; plusieurs fument leur pipe; tous n'ont au cœur "que l'ardent désir de combattre et de remporter la victoire, même au prix du suprême sacrifice".

A 9h., le bombardement s'amplifie d'une façon formidable, puis c'est l'heure attendue. Alors, comme un seul homme, tout le régiment se lève comme mu par le même ressort, il s'élance en courant sur les tranchées ennemies; pas un cri, pas un mot, tout le monde comprend la gravité de l'heure et chacun ne songe qu'à marcher de l'avant.

" Le spectacle que nous avons devant nous, dira un sergent qui fait partie des groupes de nettoyeurs, est magnifique ! "

Les vagues avancent à grands pas, bondissant par-dessus les tranchées boches et les trous d'obus. Partout on aperçoit les carrés de toile blanche qui recouvrent les sacs pour éviter les méprises de notre artillerie. La 1ère tranchée est franchie assez rapidement. Mais, le bombardement n'a pas tout détruit et de nombreux défenseurs restent encore debout. Le 1er mouvement de surprise passé, les Allemands se ressaisissent et se défendent avec acharnement. Le passage des 2ème et 3ème tranchées est plus pénible. Les mitrailleuses allemandes placées dans le ravin de la Goutte, gênent la marche en avant et rendent très dur le passage du ravin. Quand les officiers tombent, d'autres gradés les remplacent, tel le sergent Salliot de la 10ème cie, qui, voyant tous ses officiers hors de combat, prend le commandement de la cie et l'entraîne à l'assaut, enlève un fortin bétonné, s'empare d'une batterie de 77 et fait une centaine de prisonniers.

Les 3 premières vagues arrivent à la cote 188, mais le mouvement en est arrêté par 2 fortins qu'il faut cerner et prendre d'assaut. Le 2ème bat., qui a pour mission de nettoyer les tranchées arrive à son tour, à la cote 188. La 7ème cie (lieutenant Le Guennec) a reçu comme mission de nettoyer la cote 188. Elle attaque aussitôt, avec l'aide de la 1ère cie de mitrailleuses, le blockhaus bétonné. Celui-ci est enlevé et il est fait 30 prisonniers dont des officiers. Le soldat Boulie, se distingue, il entre le premier, et tue à coups de hache plusieurs servants sur leurs pièces.

Les 1er et 3ème bat., après avoir cisaillé les en avant du fortin, reprennent leur marche. Arrivés en face du bois des Canons, ils se heurtèrent à nouveau à une énergique résistance, le bois est garni de batteries de 77 et de 105. Un violent combat, au corps à corps, s'engage, fantassins et artilleurs se font tuer sur place. A ce moment, les commandants des 1er et 3ème bat. reforment leurs unités; la marche en avant est reprise.

A 11h., la route Tahure-Souain, aux sources de la Dormoise, est atteinte; 3 compagnies emportées par leur élan, franchissent cette route, puis celle de Tahure-Somme-Py, et abordent avec leurs patrouilles les pentes sud de la butte de Tahure; des éléments du 116ème sont parvenus à leur gauche; mais, rien à droite, et les Allemands réoccupent la Brosse-à-Dents qu'ils avaient abandonnée et prennent le flanc du 62ème sous leurs feux.

Pendant cette partie de l'attaque, malgré ses pertes, surtout en cadres, le régiment a réalisé une avance de plus de 4 km, fait plusieurs centaines de prisonniers et capturé 7 canons de 77 et 3 pièces de 105.

A la tombée de la nuit, la position du 62ème étant très en flèche, le colonel donne l'ordre de se replier sur la crête au nord-ouest du bois des Canons et d'occuper le bois triangulaire, en liaison avec un bat. du 19ème, sur la route Perthes-Tahure à hauteur de la cote 170.

Pendant la nuit, le 1er bat. occupe la crête nord-ouest du bois des Canons jusqu'à la cote 170 (route de Tahure à Hurlus) en liaison avec le bat. Fohanno, du 19ème R. I. Les 2ème et 3ème bat.s s'établissent à la lisière du bois des Canons.

La 44ème brigade en cours de relève remonte en ligne pour reprendre la butte de Tahure perdue.

La division est citée à l'ordre de la IIème armée.

- samedi 25, jour funeste pour Groix, Laurent TRISTAN de Kerlard, Jean Jacques EVEN de Locmaria, Alfred LE GARFF du Mené, Joseph CALLOCH de Quéilo, François CALLOCH de Quéilo tombent tous les cinq lors de l'attaque à Ville sur Tourbe (Argonne).

Jean Marie BLANCHARD de Kerrohet, tombe à Souain.

- samedi 25 (au 28 oct.), offensive franco-britannique victorieuse en Artois (Souchez, Bois de Givenchy, La Folie,…)

- samedi 25 (au 4 oct.), offensive anglaise très victorieuse à Loos

 Pendant les journées des 26 sept. au 5 oct., le 62ème est placé en réserve ou chargé d'appuyer des attaques partielles.

 - lundi 27, Auguste GUILLIN du Bourg meurt à Moudhros (Grèce) , port de débarquement du corps des Dardanelles

 

Octobre
- dimanche 3, création de l'Armée d'Orient, destinée à soutenir la Serbie.

- mardi 5, débarquement à Salonique

- mercredi 6, à 5 h., après quelques jours de repos, les régiments de la 22° D.I. montent en ligne et attaque la Brosse-à-Dents et Tahure. Le 3ème bat. du 62ème voyant la progression du 128ème (régt de la D.I. de gauche) sur les crêtes à l'ouest de Tahure, se porte sur le village, l'attaque, y fait 30 prisonniers et gagne la lisière du village, sa gauche au chemin Tahure-Grateuil, le bat. organise immédiatement la position. Le 2ème bat. appuie le mouvement du 113ème. Le 3ème bat. qui organise les tranchées au nord-est de Tahure est fortement bombardé par l'artillerie ennemie.. L'infanterie allemande se porte alors à l'attaque du village. Le 3ème bat., avec le plus grand calme, repousse l'attaque, malgré sa violence.

Quelques instants après, l'ennemi lance une nouvelle attaque; les Allemands arrivent jusqu'à nos fils de fer, mais, décimés par notre feu, ils se retirent en désordre, laissant 70 cadavres devant nos défenses, de nombreux blessés, ainsi qu'un certain nombre de prisonniers valides. Au cours de cette attaque, la 2ème section de la cie de mitrailleuses, sous les ordres du sergent Le Mentec, se distingue particulièrement. Le 3ème bat. conserve ses positions.

A ce moment, le 2ème bat., qui est en liaison avec le 118eme, a 3 de ses cies en ligne, au nord-ouest de la route Perthes-Tahure; la 6ème cie est détachée en réserve du 3ème bat., à l'est de Tahure. Le 1er bat., en réserve, occupe les tranchées laissées libres par le 3ème bat. après sa progression.

- jeudi 7, le 62ème organise ses positions.

- nuit du vendredi 8 au 9, le 62ème est relevé et se rend au repos dans un bois aux environs de Somme-Bionne, puis au camp dit du "Veau crevé", à l'ouest de Saint-Jean-sur-Tourbe.

La belle conduite de la 22ème D.I., pendant ces journées, lui vaut d'être cité à l'ordre de l'armée dans les termes suivants : " La 22ème D.I. comprenant les 19ème , 62ème, 116ème et 118ème R.I. a, le 25 sept., sous la vigoureuse impulsion de son chef, le général Bouyssou, enlevé, dans un superbe élan les positions ennemies fortement organisées, sur une profondeur de 4 km. en s'emparant de plusieurs batteries. Pendant 2 semaines, au prix d'efforts soutenus et énergiques, n'a cessé de lutter contre un ennemi qui se défendait pied à pied, le refoulant sans cesse et faisant chaque jour de nombreux prisonniers. "

La 22ème D.I. reste dans le secteur de Tahure, qu'il occupe jusqu'au 21 février 1916.

- lundi 11, entrée en guerre des bulgares aux côtés des allemands

- samedi 16, le Royaume-Uni et la France déclarent la guerre à la Bulgarie.

- dimanche 17, le colonel Génin est nommé au commandement par intérim de la 42ème brigade; il est remplacé au commandement du 62ème par le lieutenant-colonel de Courcy, commandant le 60ème R.T. (territorial)

- mardi 19, Joachim PENHOET de Locmaria meurt à Vitry-le-François (hôpital, suite de ses blessures ?)

Suite aux offensives d'Artois (9 mai) et de Champagne (25 septembre), le haut-commandement déplore l'insuffisance des moyens d'attaque et particulièrement en artillerie lourde (domaine dans lequel l'Allemagne possède une supériorité incontestable depuis le début de la guerre), qui doit être rapidement complètée. Afin d'y pourvoir, les industries de guerre sont multipliées.

- vendredi 29, chute du gouvernement Viviani, remplacé par le gouvernement Briand. Le général Galliéni devient ministre de la Guerre.

- samedi 30, Le sous-marin de 400 t. "Turquoise" est capturé par les turcs après avoir combattu pendant 10 jours et réussi le passage des Dardanelles. Le Port-louisien, François Kerlo quartier-maître mécanicien décèdera de la grippe espagnole pendant sa captivité.

Les Allemands prononcent une forte attaque sur les positions au nord-ouest de Tahure, les lignes fléchissent. Le 62ème est alerté. Il se porte à l'Arbre A, prêt à contre-attaquer, mais il n'a pas à intervenir, les troupes de 1ère ligne ayant réussi à repousser l'attaque ennemie. Le régiment rentre au camp du " Veau crevé ".

 La cie 11/2 du génie est affectée à la division

 

novembre
- lundi 1er, arrêt des opérations offensives françaises, en Champagne et Artois.

- vers le mercredi 10, le 62ème va relever dans le secteur de Tahure; il occupe les tranchées au sud-ouest et à l'ouest du village.

Le secteur est très dur, il faut l'organiser défensivement sous des bombardements journaliers; le manque de voies de communications, le mauvais état des pistes où tous s'enlisent, ainsi que des boyaux remplis d'eau et de boue, rendent les ravitaillements de toute nature très difficiles, souvent impossibles. Cette période d'hiver sera pour le régiment une des plus dures de la guerre.

- lundi 15, Louis LESLE de Quéilo à meurt à Moudhros (des suites de ses blessures ?),

- dimanche 21, Yves JAFFRE de Kerreal meurt à Bar le Duc, (des suites de ses blessures)

- mercredi 24, Léon LORHO de Locmaria tombe en Argonne,

 

décembre
- lundi 6, le "conseil de guerre inter-alliés" à Chantilly nomme Joffre commandant en chef des armées françaises

- mercredi 8, évacuation du reste du corps expéditionnaire allié des Dardanelles.

- vendredi 10, Pierre CALLOCH, de Landochte, meurt à Chalons sur Marne (des suites de ses blessures ?)

- dimanche 12, victoire de l'armée d'Orient à Guevguéli. Elle franchit la frontière grecque pour se replier sur le camp retranché de Salonique (?)

- mardi 14 (au 27), violents combats en Alsace

- dimanche 19, le général Haig remplace le maréchal French à la tête de l'armée britannique en France et Belgique.

- lundi 20, création du génie divisionnaire sous le commandement du chef de bat. Duclos, comprenant la cie 11/12 et la cie 11/52.

- vendredi 24, le voilier "Amiral Serres" disparaît, après son départ de La Rochelle pour Groix.

- mercredi 29, Charles LE VEY du Bourg tombe en Champagne

Le sous-marin "Monge" est abordé par le croiseur Helgoland lors d'une attaque et coule avec son commandant Rolland Morillot. Tout l'équipage est sauvé dont Crépin RIO, port-louisien, de la Petite Rue.

 

 suite - année 1916

 

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9 septembre 2002

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www.1914-18.org

www.1914-18.org/aide/geo

www.chez.com/argonne19141918/

http://pcoutant.free.fr

http://pcoutant.free.fr/regiments.htm

http://etienne.jacqueau.free.fr/Temoignage.htm

Liens vers des sites concernant guerre 1914/1918

http://perso.wanadoo.fr/arethuse/Guerre 1914-1918.htm

http://perso.wanadoo.fr/champagne1418/index/hindex.htm