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Sommaire
Prémices 1ère grande expédition vers Madagascar et 1ère assemblée générale Projets du Roi 1668/1670 et la 1ère escadre aux Indes Opérations 1670/1675 et Bilan de 1675 1eres défaillances et Bilan de 1684 Réorganisation de la Compagnie en 1685 La Compagnie pendant la guerre 1690/1697 Captation de la Compagnie par les Malouins Liste des bâtiments de la Compagnie Un exemple de navire .......... "Le Boullongne" Histoire des Iles mascareignes Les escales françaises de la route des Indes
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En 1487, Bartolomeu Dias, doublant le cap des Tempêtes, rebaptisé cap de Bonne-Espérance, voyait s'ouvrir devant lui une mer inconnue. Un nouveau chapitre s'ouvrait pour l'histoire du monde. |
Le Mozambique lui-même est menacé dès le début du XVIIe siècle par de nouveaux venus européens: les Anglais et les Hollandais. Ailleurs, tant à Madagascar qu'aux Mascareignes (ou Mascarenhas), aux Seychelles, à Chagos, et sans doute déjà en Australie, les Portugais se sont contentés de missions de reconnaissance sans installation durable. En revanche, l'activité portugaise dans la partie orientale de l'Océan permet un contrôle beaucoup plus efficace, et fructueux, sur le golfe du Bengale, où des aventuriers lusitaniens pratiquent déjà le commerce d'Inde en Inde; et malgré les résistances indonésiennes et les ambitions espagnoles finalement éliminées et rejetées sur les Philippines, ils s'assurent la maîtrise des Moluques, centre du commerce des épices.
Dès le début du 16ème siècle, quelques français tentent de suivre les traces des portugais. On rencontre Pierre de Montdragon, un corsaire, au-delà du Cap de Bonne-Espérance, dans le canal du Mozambique.
Entre 1525 et 1530 quelques armateurs normands font l'apprentissage de l'Orient. En 1527 une barcasse armée à Dieppe par les frères Verrazani accoste à Sofala (côte du Mozambique).
En mai 1528, la Marie de Bon Secours, armée à Honfleur par des négociants rouennais parvient à Diu.
En 1529, la Pensée et le Sacre, appartenant à un dieppois, Jean Ango, gagnent Sumatra. Mais ces expéditions restent sans suite.
Pourtant la domination portugaise &endash; qui ne parvint jamais à s'implanter sur les grandes îles de l'Insulinde &endash; resta précaire et fut aisément liquidée par les Hollandais, mieux pourvus en marine et en forces. En Chine, cependant, après des tâtonnements, les Portugais &endash; évinçant leurs concurrents musulmans &endash; s'établirent solidement à Macao en 1557. Bien que l'aventure portugaise ait contribué à répandre des plantes comme le maïs, issues de l'Amérique, son influence économique ne doit pas être surestimée. Vers l'Occident, le commerce des Portugais conserva un caractère archaïque. S'ils transportaient des denrées depuis longtemps connues (épices, objets de luxe), leur volume n'augmenta guère pendant tout le XVIe siècle. D'autre part le pays souffrait d'une insuffisance des structures commerciales, car il manquait de bourgeoisie capitaliste et se trouvait soumis aux contraintes étouffantes du monopole d'État. Le solde du commerce d'Inde en Inde, d'Inde en Chine ou d'Inde en Perse fut loin d'être toujours positif. Incapable de confisquer tout le commerce océanique et moins encore d'enrayer la distribution des produits orientaux par la voie de terre aboutissant au Proche-Orient, le Portugal ne parvint jamais à offrir à l'Europe des épices moins coûteuses et, par là, à ruiner la concurrence des villes commerçantes italiennes, telle Venise, tout ce qu'accomplirent au XVIIe siècle les Hollandais par la mainmise sur tous les circuits commerciaux océaniques.
Du point de vue culturel toutefois, la geste portugaise, magnifiquement chantée par Camoens dans Les Lusiades et complaisamment décrite par les pompeux historiens lusitaniens, a eu d'importantes conséquences. Goa (plus que le Mozambique) devint un centre original de société pluriraciale ou métissée, un lieu de rencontre entre le baroque et l'art oriental, un vivant foyer d'orthodoxie catholique (Inquisition, autodafés) à l'époque où les missionnaires et surtout les jésuites suivant les traces de saint François Xavier pénétraient en Inde et jusqu'en Chine et au Japon. Les jésuites avec leurs "rites malabars" tentèrent une assimilation &endash; finalement condamnée par Rome au XVIIIe siècle &endash; entre les religions locales et le christianisme. Les résultats de la superbe cartographie portugaise, enfin, si jalousement gardés qu'ils aient été longtemps par la Casa de India e da Minas, contribuèrent finalement à fournir aux États européens et à leurs navigateurs ces connaissances qu'ils devaient &endash; avec quelle frénésie &endash; exploiter au détriment du vaste et fragile empire portugais de l'océan Indien.
Dans les dernières années du 16ème siècle, alors que les Hollandais et les Anglais pénétraient les Indes orientales et y fondaient des établissements de commerce, la France, déchirée par les guerres de religion, semblait rester indifférente.
Lorsque Henri IV eut réuni dans ses mains toutes les forces du royaume pacifié, quelques velléités de commerce exotique semblèrent se manifester en France. On ne parlait qu'avec admiration des richesses merveilleuses que les Portugais et les Espagnols rapportaient des pays éloignés qu'ils avaient conquis et l'on songea à suivre leur exemple. C'est ainsi qu'en 1601, une "Compagnie des marchands" formée entre des négociants de Saint-Malo, de Laval et de Vitré entreprit de "sonder le gué et de chercher le chemin des Indes pour aller puiser à la source".
Cette première association obtenant de Sully des privilèges, fit un armement de deux navires, le Croissant, de 400 tx, et le Corbin, de 200 tx, qui partirent de Saint-Malo le 18 mai 1601 avec le concours d'un pilote hollandais.
Le Corbin sombra aux iles Maldives à l'aller ; le Croissant put gagner Achem, dans l'île de Sumatra, où il chargea une modeste cargaison, mais au retour il périt aux iles Açores, en 1603. L'odyssée des équipages a été contée par deux membres de l'expédition : François Martin de Vitré dans un ouvrage publié en 1604 intitulé "Description du 1er voyage que les marchands ont fait aux Indes orientales" et François Pyrard de Laval.
Le 2 mars 1611, Gyrard Le Roi, officier de marine qui avait accompagné les Hollandais dans leurs campagnes aux Indes, secondé par le sieur Antoine Godefroy, trésorier de France à Limoges, après bien des hostilités, y compris celle de Sully qui jugeait l'affaire "disproportionnée au naturel et à la cervelle des français" obtint du roi Louis XIII, sous la régence de Marie de Médicis, le monopole de la navigation des Indes pour 12 années. Elle arme, en 1613, le Saint Louis placé sous le commandement d'un officier anglais.
Deux années plus tard, avant que la société eût usé de son privilège, des marchands de Rouen demandaient à le partager, et une lettre patente du 2 juillet 1615 opérait une fusion sous le nom de "Compagnie des Moluques", avec le patronage de l'amiral de France, Montmorency. Cette Compagnie arme 2 navires vers les Indes orientales.
En 1616 cette compagnie envoie 3 autres navires et voie revenir les 2 premiers. La même année des négociants associés d'Anvers et de St Malo arment au départ de St Malo 2 vaisseaux de 600 tx à destination de l'Asie. L'un est capturé par les hollandais, l'autre rentre en 1618 avec une cargaison estimée à 1 million de L. Des armateurs particuliers envoyèrent des navires isolés à Java : de Lelièvre d'Honfleur, de Beaulieu, de Rigault de Dieppe, etc
En 1619, les deux compagnies fusionnent et arment 3 navires dont un seul revient, les deux autres étant capturés par les hollandais.
En 1620, arrêt des armements suite à la mort de Montmorency, et à l'hostilité des Pays-Bas.
Le traité de Compiègne, signé en 1624, avec les Provinces-Unies (Pays-Bas), laisse finalement la liberté du commerce vers les "indes occidentales et orientales".
Richelieu, après l'obtention de ce traité, organise la "Compagnie des 100 associés" ou "Compagnie du Morbihan". Puis il crée en 1626, la "Compagnie de la nacelle de St Pierre fleurdelysée" avec des flamands, sans plus de succès.
Un dieppois, Gilles de Régimont part vers l'Asie en 1630 et rentre en 1632 avec une cargaison fructueuse.
En 1631, une nouvelle société s'établissait à l'initiative du financier parisien d'origine dieppoise Berryer avec la participation de Ricault, capitaine des vaisseaux du Roi. Elle arme un premier vaisseau en 1632 sous le commandement du dieppois Ricault.
En 1633, de Régimont organise une nouvelle expédition avec 24 de ses compatriotes.
À partir de 1635, les normands envoient 1 navire chaque année vers l'océan indien :
1635 : 1, 1636 : 1, 1637 : 1, 1638 : 1, 1640 : 1,
certains font naufrage, tel ce navire armé par les rouennais qui fait naufrage à la côte malgache en 1638, raconté par François Cauche dans les "Relations véritables et curieuses de Madagascar"
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Peu de temps avant la mort (1er décembre 1642) de Richelieu, la "Compagnie orientale" à laquelle s'est associée Nicolas Fouquet recevait une consécration officielle par un édit du 20 juillet 1642 qui lui octroyait pour dix années le privilège exclusif de Madagascar et des iles voisines. Elle assure 5 armements de 1642 à 1649 transportant 300 colons à destination de Fort dauphin, puis de l'île Mascareignes (rebaptisée Bourbon) :
Cette compagnie est aussi désignée sous le nom de "Compagnie de Ricault", ou "de Madagascar". Louis XIV, à son avènement, confirma ses privilèges le 20 septembre 1643. Après 1650, cette compagnie appuyée par le Duc de La Meilleraye, gouverneur de Nantes et de Port-louis, cousin de Richelieu, continue d'effectuer au moins un voyage par an et transporte 200 nouveaux colons. La Compagnie de Madagascar, comme les précédentes, végétait et malgré une prolongation de privilège obtenue en 1653, elle fut heureuse de prendre arrangement en 1656 avec une nouvelle association patronnée par le Maréchal, duc de La Meilleraie. La Compagnie de La Meilleraie fut la première qui fit arriver ses vaisseaux sur la rade du Blavet, au Port-Louis dont le duc de La Meilleraie était le gouverneur. Par ailleurs on a vu que l'un des principaux actionnaires de la compagnie était le surintendant des finances, Nicolas Fouquet, qui possédait Belle-lle. Il est probable que cette circonstance contribua aussi à attirer dans le voisinage de son domaine les navires de la compagnie qui commençait à prendre le nom de Compagnie d'Orient ou de l'Orient. |
dernière mise à jour
20 décembre 2001
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