Histoire de la Compagnie des Indes
... et des Colonies d'orient

  

 

 

 

Sommaire

 

Prémices

Fondation de la Compagnie

1ère grande expédition vers
 Madagascar et
1ère assemblée générale

2ème expédition vers l'Inde

Fondation de Lorient

Projets du Roi 1668/1670
et 
la 1ère escadre aux Indes
         
         
          Opérations 1670/1675
et
Bilan de 1675
         
         
         1eres défaillances
         et
         Bilan de 1684
         

Réorganisation de la Compagnie en 1685

Armements de 1685/1689

Lorient en 1690

L'Affaire du Siam

Armements mixtes 1690/1697

La Compagnie pendant la guerre 1690/1697

Armements 1697/1701

Décadence 1701/1706

Captation de la Compagnie par les Malouins

Liste des bâtiments de la Compagnie

Un exemple de navire .......... "Le Boullongne"

Histoire des Iles mascareignes

Les escales françaises de la route des Indes

Antoine BOUCHER

 

 

 

   

 

 

 

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Les projets du Roi 1668/1670 

À la fin de l'année 1668, la Compagnie était dans la cinquième année de son existence. Pendant les années 1665 et 1666, elle avait envoyé aux Indes des armements considérables, et rien, absolument rien n'était encore revenu en France (la frégate, Saint-Paul était rentrée sans chargement). Après un grand effort, elle avait dû s'arrêter, et l'état d'inaction où elle végétait depuis deux ans lui était encore plus préjudiciable que ses dépenses inconsidérées, car tout le monde commençait à l'oublier.

Louis XIV cependant ne lâchait pas; il en faisait une question personnelle, et il le montra bien à la deuxième assemblée générale, qui fut réunie au palais des Tuileries le 15 décembre 1868, assemblée à laquelle il assista et prit une part active, comme nous allons voir.

Les directeurs de la Compagnie et les autres intéressés s'étant réunis dans l'antichambre de Sa Majesté, audit jour, entre les deux et trois heures de l'après-midi, le Roi ouvrit lui-même la séance en prenant place dans un fauteuil devant une table couverte d'un tapis de velours vert. Il donna la parole à son ministre, chef de la direction, en lui demandant d'exposer l'état de la Compagnie. Voici, résumée, quelle était cette situation d'après l'exposé de Colbert :

Depuis son établissement, la Compagnie avait fait 5 embarquements, comprenant 19 navires :

	- Quatre vaisseaux partis de Brest le 7 mars 1665 ;
	- Deux vaisseaux, le Saint-Louis et le Saint-Jacques, partis du Havre le 23 juillet 1665;
	- Dix vaisseaux (expédition de Mondevergue) partis de la Rochelle le 14 mars 1666 ;
	- Un vaisseau (la Couronne) parti de Saint-Malo le 23 décembre 1666 ;
	- Deux vaisseaux (l'Aigle-d'Or et la Force) partis du Port-Louis le 23 mars 1668.

Les recettes s'élevaient à 6,284 millions de L., sur lesquelles le Roi avait versé 2,68 millions et il devait incessamment en ajouter 1,5 autres.

Colbert se voyait obligé d'avouer que la colonisation de l'île Dauphine était une "faute considérable", mais par contre, aux Indes l'établissement de Surate était prospère, et le sieur Caron avait déjà expédié pour la France un vaisseau richement chargé, le Saint-Jean qui était parti de Suali le 24 avril dernier et que l'on attendait prochainement.

Le sieur de Faye devait partir lui-même pour Surate aussitôt après l'arrivée à l'île Dauphine du cinquième armement et y porter des fonds et des marchandises. Les armements en France allaient continuer ; la Compagnie se préparait à faire partir le Saint-Paul avec des ordres pour l'île Dauphine et des marchandises pour les Indes ; un autre embarquement était projeté pour le printemps prochain.

Colbert terminait en faisant espérer que le succès couronnerait tous ces efforts, surtout avec l'appui tout-puissant du Roi qui aidait la Compagnie de ses finances jusqu'à 4,2 millions de L., sans en rien retirer.

Louis XIV, lui-même, prit ensuite la parole pour rappeler les sacrifices qu'il avait faits, encourager les actionnaires et marquer son mécontentement à l'égard de ceux qui avaient abandonné et dont il s'était fait montrer le rôle.

Enfin, il présida à l'élection de 3 nouveaux directeurs, les sieurs Gueston, Picquar et Desmartins, remplaçant les sieurs Pocquelin et Hérinx décédés et le sieur Varennes qui s'était retiré, puis il signa de sa main le procès-verbal de la séance. Louis XIV présidant une assemblée de marchands et intervenant d'une manière aussi personnelle dans leurs délibérations, attitude peu commune avec le cliché de la majesté planante du Roi Soleil, mais qui montre combien cette affaire était chère au Roi.

Le bruit que l'on avait fait autour de cette seconde assemblée, la nouvelle subvention du Roi, les paroles de Colbert et du Roi même ne produisirent pas les effets qu'on en attendait. Au 15 janvier 1669, date du dernier délai pour le troisième versement, on n'avait presque rien touché. Irrité de ce nouvel échec, le Roi fit tomber le poids de son ressentiment sur le malheureux Mondevergue ; il dicta pour lui des lettres datées du 19 janvier qui sont pleines de reproches et presque de menaces. (Ces lettres devaient lui être portées par le Saint-Paul, dont le départ eut lieu du Port-Louis le 10 avril). Le fait est que pour quelqu'un s'intéressant au succès de la Compagnie, fût-il Louis XIV, il y avait sujet de se montrer nerveux. Cinq années s'étaient écoulées, des millions avaient été dépensés et l'on en était encore à attendre un premier résultat. Le navire attendu de Surate n'était pas encore rentré et le souvenir du premier retour de Madagascar, coulé par les Anglais, entretenait de vives appréhensions. Certes il n'y avait plus rien à craindre de ce côté, car on était en paix avec l'Angleterre depuis le traité de Bréda (31 juillet 1667). Mais les risques de la mer étaient si grands !

Enfin le Saint-Jean-Baptiste arriva au Port-Louis le 2 février 1669. On tenait cette fois le premier résultat commercial désiré.

Une déclaration royale, du 13 septembre 1668, avait accordé 10 % d'intérêt à tous les intéressés qui avaient complété leurs 3 versements, mais la Compagnie était dans l'impossibilité d'exécuter cet arrêt. Après le retour du Saint-Jean-Baptiste, qui rapportait pour 279.665 L. de marchandises, prix coûtant aux Indes, les directeurs se trouvèrent en mesure de distribuer 6 % d'intérêt.

"Estat pour distribuer 6 % à ceux des intéressés de la Compagnie qui ont fait les 3 paiements.

Les intéressés dans Paris qui ont mis le total, compris les Directeurs, montent à 1.331.800 L. La distribution à 6 % s'élève à 79.900 L. Les intéressés des provinces qui ont mis le total monte à- 552.166 L. La distribution à 6 % monte à 33.130 L. soit un total de 113.040 L. ".

Louis XIV ne put dissimuler sa joie ; les directeurs furent mandés au palais des Tuileries le 11 février, à 3 heures, par ordre de Sa Majesté, " afin de leur faire connaître la part qu'Elle prenait à la joye qu'ils devaient avoir de l'heureux retour du vaisseau le Saint-Jean venant des Indes ". Le commandant du navire, le sieur de Lopis, fut appelé à Versailles et le Roi lui fit présent de son portrait enrichi de diamants, " pour marquer de la satisfaction qu'il avait de sa conduite particulière ".

Dans l'esprit du Roi, tout allait certainement marcher à souhait maintenant pour les affaires de la Compagnie et il pourrait donner cours au développement de ses projets. De nouveaux ordres et de nouvelles dépêches bien différentes des premières sont expédiées à Mondevergue, et toujours sous la même impression, Louis XIV charge Colbert d'organiser une escadre imposante qu'il se proposait d'envoyer lui-même aux Indes.

Il allait être encore arrêté par de nouvelles difficultés. À ce moment arrivèrent de nouvelles lettres de Caron qui desservaient complètement Mondevergue. Il y avait entre ces deux hommes trop d'éléments d'antipathie tenant aux différences d'origine et de condition pour que l'inimitié qui les divisait n'éclatât pas un jour ou l'autre. D'un côté, Caron, marchand, homme d'argent, hollandais transfuge et bientôt traître aux nouveaux intérêts qu'il servait, mais l'homme de la Compagnie; l'homme des Indes et du succès; de l'autre, Mondevergue, français de bonne naissance, soldat d'honneur et désintéressé, mais n'étant aux yeux des actionnaires que le chef de cette malencontreuse expédition de Madagascar qui avait tout gâté.

Les directeurs rédigèrent sur l'état de l'île Dauphine un mémoire qui est une charge à fond contre Mondevergue; en même temps, ils profitaient de l'occasion pour supplier le Roi de les décharger de cette colonie qui ne produirait jamais rien. Louis XIV, cette fois, se vit obligé de céder. En septembre - octobre 1669, il reprenait l'île Dauphine moyennant un million qu'il verserait à la Compagnie. On la lui aurait bien rendue pour rien, mais cet arrangement, honorable pour le Roi et profitable à la Compagnie, sauvait les apparences. Les directeurs avaient une telle peur de Madagascar qu'ils interdirent à leurs navires d'y aborder dorénavant; le point de relâche fut fixé à l'île Bourbon.

Les directeurs, qui depuis longtemps, ne songeaient plus qu'à faire des économies avaient voulu aussi restreindre l'étendue de leurs établissements en France. Comme pendant les années 1667 et 1668, ils n'avaient fait aucune construction navale au Port-Louis et n'y avaient armé que deux navires, ils pensaient pouvoir se contenter du Havre et l'existence du chantier de Lorient fut mise en question. Mais cette combinaison ne concordait pas avec les vues de Colbert. Il avait déjà fondé un établissement militaire à Rochefort et prévoyait qu'un jour les vaisseaux du Roi pourraient trouver dans Lorient un établissement tout formé; nous verrons combien les événements ultérieurs confirmèrent ces prévisions.

En attendant, la Compagnie dut rester fixée à Lorient, où ses établissements prirent dans la suite de plus en plus d'importance à mesure qu'au contraire ceux du Havre s'amoindrissaient. À l'instigation de Colbert, les deux directeurs Gueston et Chanlatte, qui en février 1669 avaient été nommés commissaires au Port-Louis pour la réception des marchandises débarquées du Saint-Jean-Baptiste, procédèrent, dans le courant de la même année, à la réfection des magasins trop sommairement installés, et à la construction de bâtiments destinés à loger le personnel subalterne dans l'enclos de la Compagnie. Le 25 juin 1669, ils faisaient l'acquisition de 48 ares environ de terrain pour agrandir cet enclos.

Pendant cette année 1669, deux vaisseaux furent expédiés du Port-Louis. D'abord, le 10 avril, le Saint-Paul, de 250 tx, dont nous avons indiqué la destination, et le 17 juillet, le Saint-François, de 600 tx, allant directement à Surate avec le commis Pilavoine qui devait dans la suite y exercer pendant de longues années les fonctions de directeur. Ce navire, emporté par les moussons, fut poussé jusqu'à Batavia, d'où il gagna son lieu de destination.

L'année 1670 est marquée par une expédition toute militaire à laquelle Louis XIV voulut donner une ampleur exceptionnelle. Organisée cette fois avec les fonds de l'Etat, elle continuait en apparence les opérations de la Compagnie. En réalité, bien qu'elle dût se maintenir en relation constante avec les comptoirs de la Compagnie, elle avait dans l'esprit du Roi un objet bien plus important que celui de montrer le pavillon français dans les zones d'influence de ces comptoirs. L'expédition avait surtout un but politique. Déjà, la colonisation de Madagascar était un premier jalon. Certes, Louis XIV n'avait rien négligé pour asseoir solidement cette base d'opération. Il avait manœuvré pour engager la Compagnie dans cette œuvre de colonisation ; après bien des déboires, la Compagnie se retirait, mais lui n'abandonnait pas Madagascar. En envoyant une forte escadre aux Indes, il portait l'épée devant le cœur de la Hollande au moment où il se préparait à lui déclarer la guerre. Les instructions que reçut à son départ de La Haye le chef de l'expédition révèlent les projets de Louis XIV.

De La Haye devait d'abord s'arrêter dans la baie de Saldaigne, sur la côte occidentale de l'Afrique, un peu au nord du Cap; c'était un premier poste à étudier. Puis de là, passer à l'île Dauphine, où il ne devait rester que six semaines au plus, le temps d'installer Champmargou à la place de Mondevergue, et se porter ensuite au plus court à Surate. Une fois là, il devait s'entendre avec les directeurs de la Compagnie, profiter de leur expérience et chercher avec eux dans les Indes des postes ayant une valeur stratégique.

Il avait dans cette expédition à tâter les hollandais, en tout cas, s'il les rencontrait, il devait exiger d'eux le salut, par la force même s'il était nécessaire ; on lui en donnait les moyens.

Enfin, deux ans après son départ de France, de La Haye devait se retrouver à Madagascar pour y prendre de nouvelles instructions. Deux ans après, c'est précisément l'époque de la déclaration de guerre à la Hollande, le 5 avril 1672.

 

LA PREMIÈRE ESCADRE FRANÇAISE AUX INDES. 1670-1674.

La première escadre militaire que la France envoyait dans la mer des Indes était confiée à Blanquet de La Haye, avec les provisions de "Lieutenant Général du Roi dans l'Isle Dauphine et dans les Indes" datées de St-Germain-en-Laye, le 3 décembre 1669.

Alors que la flotte de M. de Mondevergue n'était composée que de navires appartenant à la Compagnie, l'escadre de M. de La Haye ne comprenait 9 vaisseaux du Roi, armés en guerre,

Cinq vaisseaux :

- Le Navarre, 56 canons, vaisseau-amiral portant M. de La Haye; capitaine de pavillon, M. de Turelle ;
- Le Triomphe, 38 canons; commandant, M. Ferrand;
- Le Jules, 36 canons; commandant, M. de Luché;
- Le Flamand, 34 canons; commandant, M. du Mené;
- Le Bayonnais, 34 canons ; commandant, M. Gabaret des Marais ; 

Une frégate :

- La Diligente, 15 canons ; commandant, M. de La Houssaye ;

Deux flûtes :

- La Sultane, 12 canons ; capitaine, M. de Beaulieu-Vernay ; 
- L'Indienne, 12 canons ; capitaine M. de La Clide.

Une flûte-magasin :

- L'Europe 12 canons ; capitaine, M. Després.

Ces navires portaient 2 100 hommes d'équipage et 4 compagnies de 100 hommes chacune avec 30 officiers.

L'escadre, partie de Rochefort le 29 mars 1670, arriva à Madagascar le 23 novembre, ayant rencontré sur la route, un peu au-dessus du cap de Bonne-Espérance, le navire de la Compagnie le Phénix, qui portait aux Indes Mgr Pallu, évêque d'Héliopolis, et des missionnaires allant au Siam et en Cochinchine. Ce navire, en détresse, reçut des secours qui lui permirent de gagner Madagascar et Surate.

Lorsque l'escadre arriva à Fort-Dauphin, le vaisseau Marie était dans le port, portant pavillon amiral ; il amena son pavillon et, à partir de ce moment, M. de La Haye succéda officiellement à Mondevergue. Il prit possession de l'île au nom de Sa Majesté, qui la reprenait à la Compagnie et installa Champmargou, lieutenant général, et La Caze, major de l'île.

De La Haye, dont l'autorité était sans bornes, n'avait pas, comme Mondevergue, à obtenir l'approbation des directeurs et du conseil, et la Compagnie n'avait plus rien à voir dans l'administration de la colonie. Sans connaissance des lieux, des hommes et des choses, il voulut tout mener à sa manière et développa un tel esprit de morgue et de hauteur qu'il tourna tout le monde contre lui, les Français et les indigènes. Dans son escadre même, il était détesté. Par un manquement grave à la discipline, son capitaine de pavillon, le chevalier de Turelle, adressa au ministre, au nom des officiers de l'escadre, une protestation qui lui attira de la part de Colbert une semonce méritée (lettre du 23 juin 1672). Mais la plus lourde faute de M. de La Haye fut sa conduite impolitique à l'égard des indigènes ; il entreprit contre eux une lutte meurtrière dans laquelle il fut complètement battu et déchaîna un soulèvement général. Enfin après avoir tout bouleversé et compromis l'œuvre de Mondevergue, il prit le parti de laisser Champmargou et La Caze arranger les choses comme ils le pourraient.

Ayant détaché deux navires pour explorer la baie de Saint Augustin, sur la côte occidentale de l'île, et deux autres navires à la baie d'Antongil et à l'île Sainte-Marie, il partit lui-même avec le reste de l'escadre le 14 avril 1671 et se dirigea vers l'île Bourbon (anciennement Mascareignes), dont il prit possession au nom du Roi le 6 mai 1671.

Deux mois après, la flotte se trouvait de nouveau rassemblée à Fort-Dauphin. Pendant son absence, la guerre avait continué plus féroce que jamais avec les indigènes ; La Caze avait été tué dans une embuscade.

De La Haye, plus pessimiste encore que ses prédécesseurs, voulait évacuer complètement cette île maudite et transporter tous les colons à l'île Bourbon, mais ceux-ci refusèrent d'abandonner le fruit de leurs travaux. Furieux, M. de La Haye fit partir tous les navires qui étaient dans le port et mit lui-même à la voile le 26 juin 1671, laissant à Champmargou seulement 40 soldats dont plus de la moitié invalides, sans munitions et sans vivres.

Ses instructions lui prescrivaient un séjour de 6 semaines au plus à l'île Dauphine et ce n'est que 7 mois après son arrivée qu'il la quittait, laissant la colonie dans un état qui présageait une destruction prochaine et complète. Il se dirigea pour la seconde fois vers l'île Bourbon où il installa un gouverneur et de nouveaux colons, puis, remettant à la voile le 12 août 1671, il arriva à Surate le 27 septembre, avec un retard de près d'un an sur les instructions qu'il avait reçues du Roi.

Surate était à ce moment le comptoir le plus important de la Compagnie en Orient ; après l'abandon de Madagascar, ce comptoir allait devenir le siège du conseil souverain aux Indes. Lorsque Caron y avait abordé le 13 février 1668 sur le Saint-Jean-Baptiste détaché de la flotte de Mondevergue, il avait trouvé la place déjà préparée depuis deux ans à l'exploitation de la Compagnie par les envoyés français La Boulaye et Beber, qui y étaient arrivés par la voie de terre. Il avait pu ainsi recueillir rapidement des marchandises et charger le Saint-Jean-Baptiste, qui repartit pour Madagascar et la France le 24 avril 1668. C'est ce navire si impatiemment attendu en France que nous savons être arrivé au Port-Louis le 2 février 1669.

L'année suivante, le 15 mars 1669, arrivait à Suali, le port de Surate, le directeur de Faye avec 3 autres vaisseaux.

Un troisième convoi vint encore, comme nous savons, à Surate dans la même année 1669. Ces vaisseaux furent immédiatement utilisés en diverses expéditions, les unes sur la côte de Perse, à la ville marchande de Bandarabassi, les autres sur la côte de Malabar, où l'on cherchait à établir des comptoirs ; d'autres sur la côte du Coromandel. Pendant ce temps, des envoyés par terre traversaient la presqu'île indienne, se présentaient aux princes indigènes et gagnaient la côte orientale. Divers comptoirs furent alors installés à Rajapour, à Baliepatan où l'on ne resta pas, puis à Mirzéou, Tilcery ; Paniani, Alicot sur la côte de Malabar; à Masulipatam, Saint-Thomé, Porto-Novo sur la côte de Coromandel.

On songea ensuite à pousser plus loin. Caron en personne quitta Surate le 21 avril 1671 avec les navires le Saint-Paul, le Saint-François, et cinq à six cents hommes, pour aller à Batam, sur la côte nord de l'île Java et y établir une loge. Il y arriva le 7 juillet pour apprendre, par la voie de Batavia, le départ de France des directeurs Blot et Gueston qui devaient lui être adjoints à Surate, et l'arrivée prochaine de l'escadre de La Haye.

Il est curieux de constater que c'est par la voie hollandaise que les Français étaient le plus souvent renseignés sur les affaires qui les intéressaient. Les Hollandais, d'ailleurs, épiaient nos moindres mouvements et étaient admirablement renseignés; nous verrons avec quelle habileté ils surent faire échouer complètement l'expédition de M. de La Haye sans compromettre un instant leurs forces et sans livrer bataille.

Lorsque de La Haye arriva à Surate le 27 septembre 1671, il ne trouva que les directeurs Baron, consul à Alep, qui vint par terre à Surate, où il fut nommé directeur après la mort de M. de Faye et Blot. Il dut attendre le retour de Caron qui était encore sur la route de Bantam et ne revint que le 15 novembre. Il lui remit, pour lui, le cordon de l'ordre de Saint-Michel de la part du Roi, et des présents pour le Grand-Mogol de la part de la Compagnie, puis installa le conseil souverain, qui passait de Madagascar à Surate.

Les 3 directeurs et le vice-roi des Indes discutèrent ensuite le choix des établissements qu'ils devaient fonder, d'après les ordres du Roi, à l'île Ceylan et à l'île Banca sur la côte orientale de la presqu'île de Malacca. Pour l'île Ceylan, on s'arrêta au choix de la baie de Trinquemalé, et comme Caron connaissait le pays et le roi de Ceylan, il fut décidé qu'il monterait à bord du vaisseau amiral pour accompagner de La Haye. Ayant pris pour 6 mois de vivres, de La Haye fit partir sa flotte le 9 janvier 1672, après y avoir adjoint deux des navires de la Compagnie qui se trouvaient dans le port: le Phénix, de 500 tx et 36 canons (parti de Port-Louis le 11 avril 1670, en même temps que le Dauphin-Couronné et le Vautour), capitaine de La Miltenière, qui avait transporté monseigneur Pallu, évêque d'Héliopolis (l'évêque d'Héliopolis s'embarqua à Surate au commencement de l'année 1672 sur le Vautour pour passer à Bantam et de là au Siam), et le Saint-Jean-Baptiste, de 600 tx et 36 canons (reparti du Port-Louis le 6 mars 1671, accompagné du houcre le Petit-Saint-Louis de 100 tx), capitaine Herpin. Sur ce navire avait pris passage le directeur Blot, qui était arrivé à Surate le 26 octobre 1671.

Le jour où de La Haye quittait Surate, le 9 janvier 1672, partait pour la France le navire de la Compagnie le Dauphin-Couronné, chargé de 3 millions de marchandises et emportant les dépêches de M. de La Haye.

L'escadre, descendant le long de la côte ouest de l'Inde, arriva le 25 janvier à Goa, le principal comptoir des Portugais, où vint mouiller le 29 janvier un navire du Roi, le Grand-Breton, venant directement de France avec des dépêches et 100.000 L. pour l'entretien des troupes. Le Roi resta constamment en communication avec de La Haye, soit par les navires de la Compagnie, soit par les convois de ravitaillement qu'il faisait expédier lui-même. Le lendemain, arrivaient encore deux autres petits navires séparés de leurs convois pendant la traversée, le houcre Barbaut (au Roi) et le houcre Petit-Saint-Louis (à la Compagnie).

En décembre 1670, il fit partir de Rochefort avec 100.000 L., le navire le Grand-Breton de 40 canons, capitaine Régnier du Clos, accompagné de deux houcres appelés le Barbaut et le Guillot du nom de leurs capitaines (Instructions Ordres du Roy) pour le capitaine Régnier du Clos du 19 septembre 1670).

Le 12 mars 1672, le Soleil-d'Orient (navire de la Compagnie) quittait la Rochelle avec 200 000 L. pour les troupes du Roi (Ordres du Roi, 7 février 1672).

En 1673, le houcre Barbaut rentré en France est immédiatement renvoyé le 29 mai à I'île Bourbon et aux Indes sous le nom de la Dunkerquoise, conduit par le capitaine Beauregard; et le capitaine Barbaut part à la fin de l'année avec la pinasse l'Eléphant portant 100.000 L. et 100 hommes. (Ordres du Roy, 31 août, 3 octobre 1673). Ce dernier navire périt presque aussitôt après son départ.

Le 13 février 1674, le Blampignon (à la Compagnie) quitte le Port-Louis avec 200 000 L. toujours pour le même objet (Ordres du Roy, 10 novembre 1673)

En avril 1674, de Rochefort, départ du Rubis (au Roi) avec 100.000 L. et 100 hommes ; et à la fin de l'année, départ du Coche (au Roi) avec 60.000 L.

Ces différents navires s'étant rangés sous le pavillon de M. de La Haye, l'escadre se trouvait forte de treize navires, dont huit vaisseaux de 36 à 56 canons, vaisseaux des 4ème et 3ème rangs. Elle quitta Goa le 31 janvier et continua sa route vers le sud, visitant les comptoirs français de Mirzeou, Tilcery, Paniani, Alicot, cherchant à augmenter leur influence auprès des indigènes par le déploiement de ses forces et les réceptions somptueuses qu'elle ménageait aux grands. On visait aussi à diminuer le prestige des hollandais, qui, muets et attentifs, évitaient toute provocation, mais surveillaient l'escadre et se préparaient. On échangeait, en passant, d'hésitants saluts avec leurs forts et de La Haye était prêt à saisir la première occasion pour ouvrir les hostilités. C'est ainsi qu'à Alicot, où les hollandais avaient un fortin voisin de la loge des Français, il trouva le prétexte d'une démonstration hostile qui n'eut d'autre résultat que de révéler plus clairement ses intentions.

En arrivant à la hauteur du cap Comorin, la flotte française rencontra la flotte hollandaise composée de 13 vaisseaux sous le commandement de l'amiral Rikloff. Elle semblait placée là pour lui barrer la route de Ceylan. De La Haye avait-il perdu de son assurance et craignait-il d'être obligé de combattre pour obtenir le salut qu'il devait exiger ? Fut-il détourné par Caron, qui redoutait de voir écraser ses compatriotes ? Toujours est-il que ce fut l'escadre française qui se déroba et, prenant la bordée du large, alla errer pendant 15 jours dans les dangereux parages des îles Maldives.

Elle reparut sur la côte méridionale de Ceylan, qu'elle suivit vers l'est ; remontant ensuite vers le nord, elle mouilla au poste hollandais de Batacalor pour faire de l'eau et arriva le 22 mars 1672 devant la baie de Trinquemalé, dont on voulait prendre possession.

Les hollandais, avertis de ses projets, s'étaient déjà installés de chaque côté de l'entrée de la baie, au nord sur la pointe de Trinquemalé et au sud à Cotiari. Afin de bien assurer leur pavillon, ils saluèrent de 7 coups de canon la flotte française qui leur répondit de 5 et mouilla dans la baie. Les Hollandais, devant cet acte déterminé, abandonnèrent le fort de Cotiari après l'avoir détruit et se massèrent à Trinquemalé.

Au lieu de les déloger immédiatement, de La Haye, sans doute retenu encore par Caron, se contenta d'établir quelques retranchements sur la côte, d'occuper deux îlots de la baie et d'en négocier le droit de possession auprès du roi de Ceylan. Comme il commençait à manquer de vivres, il détacha 3 navires pour aller chercher des rafraîchissements : le Phénix à Tranquebar (poste danois), la flûte l'Europe à Porto-Novo, où était une loge française, et le Petit-Saint-Louis à Masulipatam où se trouvait alors François Martin, le futur directeur général des Indes.

Tout à coup, le 15 mai, apparut à l'entrée de la baie la flotte de Rikloff. Après des explications et des récriminations de part et d'autre, chacun resta sur sa position. L'amiral hollandais se contenta de surveiller de La Haye, et, embossé sous le canon de Trinquemalé, il se mit à cueillir successivement les navires français envoyés au ravitaillement à mesure qu'ils se présentaient pour rejoindre l'escadre. D'abord le Phénix (à la Compagnie) le 31 mai, puis la flûte l'Europe (au Roi) le 13 juin. Seul, le Petit-Saint-Louis put forcer le blocus ; le vaisseau hollandais le Mirmand qui le poursuit est attaqué par le Triomphe bientôt suivi du Breton. Le vice-amiral hollandais force de voiles pour les rejoindre, une action générale va s'engager, mais l'amiral Rikloff rappelle ses vaisseaux. L'escadre française manque de vivres, elle est encombrée de malades (Plusieurs officiers succombèrent dans la baie de Trinquemalé, entre autre le capitaine de pavillon de l'amiral le chevalier de Turelle, chef d'escadre), le Hollandais n'a que faire de risquer ses vaisseaux, la faim devant bientôt chasser les Français de Trinquemalé.

De La Haye dut abandonner la place le 9 juillet. Il laissait dans la baie le navire le Saint-Jean-Baptiste, 20 hommes sur l'îlot du Soleil et 90 hommes établis sur la côte. Après son départ, les Hollandais accablèrent sous le feu de leurs canons les postes français qui furent forcés de capituler le 18 juillet. La Compagnie avait déjà perdu le Phénix. Elle perdait encore le Saint-Jean-Baptiste.

En arrivant à Tranquebar le 12 juillet 1672, de La Haye trouva des dépêches du Roi qui lui annonçait son intention de déclarer la guerre à la Hollande et, à l'heure où il lisait ces dépêches, c'était un fait accompli (déclaration de guerre à la Hollande, 5 avril 1672). Caron, à cette nouvelle ne put cacher son trouble, et de La Haye qui, depuis quelque temps, le soupçonnait d'intelligences avec les hollandais, ne douta plus de sa trahison. D'ailleurs, un ordre rappelait Caron en France ; il s'embarqua en septembre 1672 sur le Jules, vaisseau détaché de l'escadre (construit à Brest à forfait en 1661, l'année de la mort du cardinal de Mazarin dont il portait le prénom, était un vaisseau armé de 18 pièces de canon de fonte et de 20 de fer; il revenait sans marchandises pour la Compagnie). Sur le point d'arriver en Europe, il fut, parait-il, prévenu par les passagers d'un vaisseau qu'il rencontra en mer, des soupçons dont il était l'objet et fit diriger le navire vers Lisbonne. Il périt dans un naufrage au moment d'arriver au port. Dans le naufrage périrent Caron, le capitaine Régnier du Clos et 30 hommes. 104 hommes furent sauvés. Quant aux soupçons dont Caron était l'objet, il ne parait pas qu'ils furent éclaircis. Voici ce que le Roi en écrivant à de La Have, dans une lettre datée du 31 août 1673 : " Je ne vous dis rien sur la conduite du sieur Caron. Dieu en ayant disposé, mais puisque vous aviez quelque sujet de le soupçonner, vous avez fort bien fait de le faire repasser en France." (Ordres du Roy). Cependant le Roi assura une pension à sa veuve.

Les Danois à Tranquebar accueillirent amicalement l'escadre française, mais ils n'étaient pas en état de la ravitailler. De La Haye remonta alors un peu au nord, à Porto-Novo, où un comptoir français était installé, pour y faire des vivres, puis à Saint-Thomé, où trois navires anglais venant de Madras, lui annoncèrent l'alliance franco-anglaise contre la Hollande.

On avait, à Saint-Thomé, un compte à régler avec le gouverneur indigène ; en 1670, il avait fait assassiner un banian nommé Nassonsetti, courtier de la Compagnie, et s'était emparé de ses marchandises valant 27.000 roupies (la roupie valait 30 sols). Dès les premières explications, les choses prirent une tournure qui fournit à de La Haye l'occasion qu'il cherchait. La place fut canonnée et enlevée d'assaut le 25 juillet. De La Haye l'occupa aussitôt et l'arma avec l'artillerie de la flotte. Il y est bientôt assiégé par une armée de 60 000 "maures" qu'il bat complètement dans une sortie le 8 mars 1673 ; mais, incapable de comprendre les conseils intelligents de Martin qui se charge d'arranger les choses avec le roi de Golconde et de gagner par des présents la cession de Saint-Thomé, de La Haye repousse avec indignation une démarche qui lui paraît un marché indigne, et ne veut rien obtenir que par les armes.

C'est alors que l'escadre hollandaise entre de nouveau en scène. Forte de 15 vaisseaux, elle paraît le 15 juin devant Saint-Thomé, et sans tenter un coup de force, elle se contente de croiser à peu de distance de Saint-Thomé, épiant l'escadre française à moitié désarmée, interceptant les communications par mer et enlevant les navires isolés. Le Flamand fut ainsi capturé.

De La Haye soutint le siège pendant plus de 2 ans contre les "maures" avec une grande valeur, mais bien inutilement. La garnison de plus en plus réduite, privée de vivres et des secours de l'escadre peu à peu anéantie, fut obligée de capituler le 6 septembre 1674 quand les hollandais, jugeant que le moment était venu d'intervenir, se présentèrent avec la force écrasante d'une escadre de 21 vaisseaux pour la sommer de se rendre.

Les conditions furent honorables : les Français quittaient la place avec les honneurs de la guerre ; ils remettaient la ville avec l'artillerie et les munitions, mais recevaient des hollandais deux vaisseaux armés pour le rapatriement des troupes. Le 25 septembre 1674, de La Haye s'embarquait, ayant perdu tous ses propres vaisseaux et ramenant à peine le cinquième de ses effectifs. Le directeur Baron, qui était venu de Surate pour remplacer Caron auprès de M. de La Haye, restait aux Indes ; il regagna Surate peu de temps après.

Quant aux Français faits prisonniers sur les navires capturés par les hollandais, ils ne furent pas aussi bien traités. Traînés de port en port comme des trophées qu'on exhibait aux yeux des indigènes, ils furent d'abord menés à Batavia. Décimés par la maladie et les privations, ce n'est qu'en petit nombre qu'ils revinrent à Amsterdam en 1675 sur un convoi de la compagnie hollandaise.

De La Haye, ramenant les débris de son armée sur les deux vaisseaux hollandais, le Velson et le Ramequin, aborda à l'île Bourbon le 19 novembre et trouva la colonie dans l'état où il l'avait laissée; le gouverneur seul avait été changé par le Roi, et le nombre des colons s'était un peu accru. S'enquérant aussitôt de l'état de l'île Dauphine, il ne put obtenir aucun renseignement précis ; on parlait vaguement d'un désastre dont les détails n'étaient pas connus. Troublé par de sombres pressentiments, il voulut se renseigner par lui-même. Lorsqu'il aborda le 8 décembre à Fort-Dauphin, il trouva le fort intact, mais complètement désert ; les 52 pièces de canon aux armes du Roi gisaient çà et là sans affûts, sur le sol.

Ce lamentable spectacle devait résumer à ses yeux le résultat de la triste expédition qu'il avait conduite. Poursuivant sa route, il aborda en France en mai 1675 avec la perspective d'une disgrâce mille fois plus méritée que celle qui avait frappé Mondevergue. Il n'en fut rien cependant ; Louis XIV lui fit à Saint-Germain le meilleur accueil et lui donna un nouvel emploi dans l'armée de Lorraine où il fut tué à l'attaque d'un convoi.

Après le départ de M. de La Haye, en juin 1671, Champmargou et de La Bretesche, gendre de La Caze, avaient organisé la défense par un système de petits postes protégeant les enclos de culture et les herbages où paissaient les animaux, et l'on s'était ainsi maintenu tant bien que mal contre les indigènes. Mais en décembre 1672, Champmargou fut tué, et l'année 1673 se passa dans la même situation. En janvier 1674, le capitaine Beauregard, envoyé sur la Dunkerquoise à l'île Bourbon dont il était nommé gouverneur, s'arrêta à Fort-Dauphin. Il avertit les colons qu'il avait l'ordre de les transporter à l'île Bourbon, et qu'en tout cas, aucun navire de la Compagnie n'aborderait plus à l'île Dauphine. Les colons que de La Haye n'avait pu autrefois décider à le suivre à Bourbon refusèrent encore cette fois d'abandonner les terres pour lesquelles ils avaient fait tant de sacrifices.

Un terrible drame devait brusquement interrompre la vie de la colonie quelque temps après. Une conspiration ourdie entre les indigènes ennemis et les ouvriers noirs des plantations aboutit à un massacre général des colons et de leurs familles dans la nuit du 27 août 1674. Ceux qui purent y échapper s'enfuirent à Fort-Dauphin où ils furent cernés sans vivres et sans espoir de délivrance, n'ayant plus un seul navire pour s'embarquer. Par un hasard providentiel, un navire de la Compagnie, le Blampignon, vint à passer en vue de Madagascar. Apercevant les signaux qu'on lui faisait, il vint mouiller à Fort-Dauphin le 9 septembre, à 11 heures du soir, pour recueillir de La Bretesche et 63 Français réfugiés dans le fort. Il déposa les uns à la côte de Mozambique où il allait porter secours au Soleil-d'Orient resté en détresse, et les autres dans les Indes.

Quelques Français qui n'avaient pu gagner Fort-Dauphin s'étaient rassemblés à la baie de Saint-Augustin, où ils furent recueillis par des navires de passage.

L'anéantissement de l'escadre de M. de La Haye, la capitulation de Saint-Thomé et la ruine de la colonie de Madagascar, tels furent les résultats de la première expédition militaire des Français aux Indes. La politique du Roi en Orient subissait un échec complet et la Compagnie des Indes en ressentait le contrecoup dans ses finances comme dans son influence.

Nous verrons le Roi reprendre un peu plus tard ses projets dans l'affaire de Siam, à laquelle la Compagnie se trouva encore une fois mêlée malgré elle, et cette fois encore la fortune ennemie devait renverser les plans de Louis XIV. 

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20 décembre 2001

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